urane [ yran ] n. m.
• 1790; all. Uran (1789); du nom de la planète Uranus; gr. Ouranos
♦ Hist. Sc. Oxyde d'uranium (UO2), pris pour l'uranium jusqu'en 1841.
● urane nom masculin (allemand Uran, de Uranus, nom propre) Oxyde d'uranium UO2.
⇒URANE, subst. masc.
CHIM. Oxyde d'uranium considéré autrefois comme un corps simple (l'uranium lui-même), utilisé notamment comme pigment. Azotate, nitrate, phosphate d'urane. Becquerel avait découvert le phénomène auquel Marie Curie devait donner bientôt le nom de radio-activité. Surpris en effet par ce qu'avait de fantastique cette propriété des sels d'urane, le couple génial des Curie se prit à en scruter le mystère (Ce que la Fr. a apporté à la méd., 1946 [1943], p. 161). La pechblende (minerai d'oxyde d'urane) avait une activité quatre fois supérieure à celle de l'uranium; la chalcolite (phosphate de cuivre et d'urane cristallisé) était deux fois plus active que l'uranium (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 335).
♦ Verre d'urane. Verre de couleur jaune ou verte, obtenu en ajoutant une petite quantité d'uranates à du verre blanc, utilisé en colorimétrie et en photométrie. Colorimètre Saybolt. — La hauteur de l'huile varie par écoulement au bas d'un tube gradué jusqu'à égalité de coloration avec un étalon en verre d'urane d'épaisseur constante (CHARTROU, Pétroles natur. et artif., 1931, p. 122).
REM. Uranien, -ienne, adj., chim. ,,Qui se rapporte à l'uranium`` (MAN.-MAN. Méd. 1986). Synon. uranique (infra dér. 2).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1789 uranite « uranium » (CRELL ds J. de phys., t. 35, p. 391: le nouveau demi-métal, que M. Klaproth de Berlin vient de découvrir (...). M. Klaproth l'a nommé uranite); 1790 urane (KLAPROTH ds Ann. de chim., t. 6, p. 175: le nouveau demi-métal, l'urane); 2. 1841 « oxyde d'uranium » (E. PÉLIGOT ds C.r. de l'Ac. des sc., t. 13, p. 417). All. Uran, Uranium, d'abord Uranit, nom donné à ce métal en 1789 par le chimiste angl. M. H. Klaproth (Chemische Annalen, t. 2, p. 400), d'apr. le nom de la planète Uranus, découverte en 1781 par l'astronome angl. W. Herschel.
DÉR. 1. Uranate, subst. masc., chim. Sel de l'acide uranique, donnant des colorants jaunes. Uranate d'ammonium, de soude. On produit à cette usine trois sortes de jaune d'urane: le jaune d'urane clair et le jaune orange (...) et l'uranate d'ammoniaque, appelé à tort dans le commerce oxyde d'urane (Manuel du fabricant de couleurs, t. 2, 1884, p. 69). — []. — 1re attest. 1842 (Ac. Compl.); de urane, suff. -ate. 2. Uranique, adj., chim. a) Qui se rapporte à l'uranium. Synon. uranien (supra rem.). L'anhydride uranique (...) fixe une molécule d'eau, en donnant un hydroxyde ou acide uranique (LEBEAU, COURTOIS, Pharm. chim., t. 1, 1929, p. 401). Vx. Rayon uranique. Radiation émise par l'uranium et ses dérivés. Becquerel admit que l'uranium et ses composés émettent des rayons particuliers: rayons uraniques (Mme P. CURIE, Radioact., t. 1, 1910, p. 121). b) Qui est un composé de l'uranium dans lequel ce corps a la valence 6 (d'apr. Méd. Biol. t. 3 1972). — []. — 1re attest. 1831 « qui se rapporte à l'uranium » (BERZELIUS, Traité de chim., t. 4, p. 321); de urane, suff. -ique.
BBG. — COLOMB. 1952/53, pp. 537-538.
urane [yʀan] n. m.
ÉTYM. 1790; empr. all. Uran, Klaproth, en hommage à Herschel (qui avait découvert la planète Uranus en 1781), nom du père du dieu Saturne; grec Ouranos.
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♦ Chim. Ancien nom de l'oxyde d'uranium (UO2), pris pour l'uranium lui-même jusqu'en 1841. || Verre d'urane, obtenu en ajoutant de petites quantités d'uranates à du verre blanc.
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DÉR. Uranate, uraneux, uranifère, uraninite, uranique, uranium.
Encyclopédie Universelle. 2012.