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veneur

veneur [ vənɶr ] n. m.
• 1345; veneres « chasseur » 1120; lat. venator, oris
Hist. Officier de la vénerie d'un prince, d'un particulier, qui s'occupe des chasses à courre. (1474) GRAND VENEUR : chef d'une vénerie. « Le Grand-Veneur de Charles X fut le Napoléon des forêts » (Balzac).

veneur nom masculin (latin venator, chasseur) Chasseur qui pratique la chasse à courre. ● veneur (expressions) nom masculin (latin venator, chasseur) Grand veneur, chef de la vénerie d'un souverain. Sauce grand veneur, sauce poivrade additionnée d'un fond de gibier et de gelée de groseille.

⇒VENEUR, subst. masc.
Celui qui mène la chasse à courre ou qui y participe. Les ambassadeurs se rendirent dans la tente du festin; pour leur faire honneur, les veneurs du duc vinrent forcer un cerf tout près de là, dans un étang (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 45). Le chevalier, muni d'un bâton, bat les buissons, tandis que le veneur fait retentir tout le bois du son de son cor (FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p. 36).
♦ [Dans un cont. métaph.] Je vous connus grand veneur d'âmes, les chassant et les rabattant ainsi que la mienne, dans une trappe (HUYSMANS, Oblat, t. 2, 1903, p. 275). C'est une chasse magique que la chasse dialectique. (...) Mais le veneur qui s'y excite à courre la « vérité », à suivre une voie unique et continue, dont chaque élément soit le seul qu'il doive prendre pour ne perdre ni la piste, ni le gain du chemin parcouru, s'expose à ne capturer enfin que son ombre (VALÉRY, Variété IV, 1938, p. 246).
Grand veneur. Officier responsable de la vénerie d'un souverain. Ces charges, plus fastueuses encore, de grand-aumônier, de grand-maître, de grand panetier, de grand veneur, de grand écuyer, etc. (MARAT, Pamphlets, Dénonc. Necker, 1790, p. 94).
GASTR. Sauce grand veneur ,,Sauce poivrade additionnée de gelée de groseille et de crème fraîche, parfois avec le sang de l'animal, et le plus souvent accompagnée de purée de marrons`` (COURTINE Gastr. 1984, p. 499). Synon. sauce venaison.
[P. allus. à une anc. légende pop. pour désigner la Mort ou Satan] [Il] traversa cette forêt qui, selon la tradition populaire, voit paraître le grand veneur de la mort quand un roi va descendre à Saint-Denis (CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 483). C'est le « grand veneur ou chasseur noir » (Brie, Gâtinais), Satan en personne qui conduit les âmes damnées aux enfers (MENON, LECOTTÉ, Vill. Fr., 2, 1954, p. 93).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1121-34 « chasseur » li venere (PHILIPPE DE THAON, Bestiaire, éd. E. Walberg, 795); ca 1140 veneor (GEFFREI GAIMAR, Estoire des Engleis, éd. A. Bell, 674); 2. 1482, 17 juin grand veneur de France (ds Lettres de Louix XI, éd. J. Vaësen et E. Charavay, t. 9, p. 186); 3. 1690 « celui qui conduit les chasses et les chiens » (FUR.). Du lat. venator, oris « chasseur ». Fréq. abs. littér.:38.

veneur [vənœʀ] n. m.
ÉTYM. 1345; veneres « chasseur », veneor, puis venor, v. 1120; du lat. venator, venatoris « chasseur ». → Vener.
Didactique. (Hist.). Officier de la vénerie d'un prince, d'un particulier, s'occupant des chasses à courre.
(1474). || Grand veneur : chef d'une vénerie. || La dignité de grand veneur, sous l'Ancien Régime (→ Grand, cit. 41).
0 Le prince ordonna la journée; car, il en est d'une chasse comme d'une bataille, et le Grand-Veneur de Charles X fut le Napoléon des forêts. Grâce à l'ordre admirable introduit dans la Vénerie par le Premier Veneur, il pouvait s'occuper exclusivement de la stratégie et de la haute science.
Balzac, Modeste Mignon, Pl., t. I, p. 597.

Encyclopédie Universelle. 2012.