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verve

verve [ vɛrv ] n. f.
• av. 1613; « caprice » XVe; « proverbe, idée » XII e; lat. pop. °verva, de verba, de verbum verbe
1Vx Inspiration vive; fantaisie créatrice. inspiration, veine. Verve poétique. « écrire au hasard et selon le caprice de la verve » (Taine).
2Vieilli Fougue, vivacité. « une sorte de verve endiablée » (Bourget).
3Mod. Imagination et fantaisie dans la parole. esprit; brio. La verve d'un orateur. faconde. « toute mélancolie cédait devant la verve intarissable de quelques esprits éclatants, vifs » (Nerval). Exercer sa verve contre qqn. Loc. Être en verve : manifester son esprit; être plus brillant qu'à l'ordinaire.
⊗ CONTR. Platitude; froideur.

verve nom féminin (latin populaire verva, du latin classique verbum, parole) Qualité de quelqu'un qui parle ou écrit avec brio et enthousiasme : Être en verve. Littéraire. Inspiration, imagination créatrice : Verve poétique.verve (synonymes) nom féminin (latin populaire verva, du latin classique verbum, parole) Qualité de quelqu'un qui parle ou écrit avec brio et...
Synonymes :
- éloquence
- esprit
- faconde
- humour

verve
n. f. Brio, imagination, fantaisie, qui se manifeste dans la parole. Un discours plein de verve.
être en verve: manifester cette qualité plus que de coutume.

⇒VERVE, subst. fém.
A. — Vx. ,,Caprice, bizarrerie, fantaisie`` (LITTRÉ). Quand sa verve le prend, lui prend, quand il est dans sa verve (Ac. 1798-1878).
B. — 1. Littéraire
a) Inspiration vive et chaleureuse, imagination créatrice. Synon. veine. Verve inépuisable, poétique. Cette peinture manque surtout de cette verve intérieure qui anime tout, et de cette brièveté pittoresque qui double l'éclat des images en les resserrant (CHÊNEDOLLÉ, Journal, 1822, p. 114). Préault pensait, comme Delacroix, que la fougue de l'improvisation, la verve de l'exécution peuvent seules traduire des sentiments sincères (HOURTICQ, Hist. art, Fr., 1914, p. 373).
Vieilli. De verve
Loc. adv. D'un premier jet, dans l'improvisation Écrire, peindre de verve. Dans le Fanal de Rouen, il y avait un grand article sur les comices. Homais l'avait composé, de verve, dès le lendemain (FLAUB., Mme Bovary, t. 1, 1857, p. 175).
Loc. adj. Peintre de verve. ,,Peintre qui se laisse aller à une inspiration rapide`` (HUGUES, Expr. atelier, s.d.).
b) P. ext.. Excitation poussant à faire quelque chose avec fougue, vivacité. Verve méridionale, endiablée. La rue (...) m'a semblé habitée par le petit peuple; les propos annoncent un caractère sombre, passionné et satirique (...). On trouve ici toute la verve du caractère italien (STENDHAL, Prom. ds Rome, t. 2, 1829, p. 325). Il y a à cet endroit en lui comme une verve de colère (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 79).
Avec verve. Le faune (...) Cornu, boiteux, difforme, alla droit à Vénus (...) Alors on se pâma; Mars embrassa Minerve, Mercure prit la taille à Bellonne avec verve (HUGO, Légende, t. 2, 1859, p. 587).
Mettre en verve de. Cette effronterie de lumière [le phare] au bord du gouffre ressemblait à un défi et mettait en verve d'audace les naufragés (HUGO, Homme qui rit, t. 1, 1869, p. 107).
2. Mod. Qualité brillante d'une personne qui s'exprime oralement ou par écrit. Synon. brio. Verve étourdissante; verve d'un acteur, d'un causeur, d'un chansonnier; étinceler, pétiller, redoubler de verve; exciter, exercer, perdre sa verve. M. Blanqui, répondant avec son intarissable verve à un célèbre journaliste, amusa fort ses lecteurs en leur montrant la douane percevant 5 centimes pour une sangsue, 15 centimes pour une vipère (PROUDHON, Syst. contrad. écon., t. 2, 1846, p. 57). On a parfois comparé ces comédies à des parades et la verve de Sacha Guitry à celle des bateleurs d'autrefois (Arts et litt., 1936, p. 30-6).
(Être) en verve. Manifester avec éclat son esprit; être particulièrement inspiré, brillant. Fumeur, amuseur de gens, dîneur et soupeur (...) il étonnait autant à table que dans une partie de plaisir, en verve à minuit dans la rue, comme le matin si vous le preniez au saut du lit (BALZAC, Employés, 1837, p. 103).
Mettre en verve. Mettre dans des conditions telles que puisse se manifester la vivacité d'esprit. Mis en verve par le vin, je leur expliquai qu'à vingt ans j'avais entrepris d'écrire (...) le Nouveau Discours de la Méthode (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p. 320). Le ministre, le regard aux anges, battait la mesure (...). Le vieux tsigane continuait. Les épaules nues le mettaient en verve (COCTEAU, Appogiatures, 1953, p. 40).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1176 « mot, proverbe » (CHRÉTIEN DE TROYES, Cligès, éd. A. Micha, 4524); 2. 1225-30 « bavardage, discours » conter sa verve (GUILLAUME DE LORRIS, Rose, éd. F. Lecoy, 2394); 3. 1266 « idée, chose à dire » ne veoir nule autre verve (RUTEBEUF, Complainte d'outremer, 50 ds Œuvres, éd. E. Faral et J. Bastin, t. 1, p. 445); 4. 1450-65 « folie, délire, caprice » (Maistre Pathelin, éd. R. T. Holbrook, 797: Estes vous desvoyé? Recommancez vous votre verve?); av. 1549 (M. DE NAVARRE, Comédie à dix personnages, 501 ds Théâtre profane, éd. V.-L. Saulnier, p. 115; v. aussi au gloss.); 5. a) 1608 « chaleur de l'imagination; inspiration créatrice dans le domaine de la composition » (M. RÉGNIER, Satires, 1, 96, éd. G. Raibaud, p. 12: Laisser aller la plume où la verve l'emporte); b) 1791 la verve du patriotisme (MIRABEAU, Coll., t. 4, p. 97 ds LITTRÉ); 6. 1846 « qualité brillante, brio de la parole » intarissable verve (PROUDHON, loc. cit.). Prob. issu d'un lat. tardif verva, autre forme de verba, plur. pris comme fém. sing. de verbum « mot, parole »; dans la lang. chrét. « parole de Dieu, prédication » et p. ext. « inspiration » (Ps., LXVII, 12: Dominus dabit verbum evangelizantibus), BLAISE Lat. chrét. et FEW t. 14, p. 278b et p. 279a, note 5. Fréq. abs. littér.:670. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1 235, b) 1 555; XXe s.: a) 607, b) 595. Bbg. FOERSTER (W.). Rom. Etymologien. Z. rom. Philol. 1880, t. 4, pp. 381-382. — SETTEGAST (F.). Rom. Etymologien. Rom. Forsch. 1883, t. 1, pp. 251-255. — WANDRUSZKA (M.). Rom. Forsch. 1955, t. 67, pp. 9-35.

verve [vɛʀv] n. f.
ÉTYM. Av. 1613; « proverbe, idée », v. 1175; « inspiration », XIIIe; lat. pop. verva, de verba, plur. de verbum, pris pour un fém. sing. → Verbe.
1 (XVe). Vx. Caprice, fantaisie.
2 Littér., vx. Inspiration vive, chaleureuse; fantaisie créatrice. Inspiration, veine. || Verve poétique, du poète. || « Maudit soit le premier dont la verve insensée… » (→ Enchaîner, cit. 8, Boileau). || Écrire (cit. 53) selon le caprice de la verve. || L'emportement de la verve (→ Maître, cit. 40).Écrire de verve. → Par humeur (vx). || Cinq ou six pages de verve (→ Rompre, cit. 6).
0.1 (…) l'incroyable plaisir que donne à l'écrivain le morceau écrit de verve et d'une seule coulée et qui, à peine échappé de ses mains, vibre dans la cible (…)
F. Mauriac, Bloc-notes 1952-1957, p. 12.
(En peinture). || La chaleur de l'artiste, la verve pure… (→ Esquisse, cit. 1).Dessins faits de verve, de chic (→ Gagner, cit. 19).
Vieilli. Qualité, chaleur (du style, de l'auteur). || Abondance, liberté, verve du style (→ Gymnastique, cit. 16).
1 Seulement, il faut observer que la verve a plus de rapports avec la vigueur de l'expression, et l'enthousiasme avec les élans et les hauteurs de la pensée; et quoique la verve soit plus commune que l'enthousiasme, cependant le génie de l'expression marche de pair avec le génie des idées (…)
Rivarol, Littérature, « Le génie et le talent ».
2 M. Joubert adore l'enthousiasme, mais il le distingue de l'explosion, et même de la verve, qui n'est que de seconde qualité dans l'inspiration, et qui remue, tandis que l'autre émeut : Boileau, Horace, Aristophane eurent de la verve; La Fontaine, Ménandre et Virgile, le plus doux et le plus exquis enthousiasme qui fut jamais.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 10 déc. 1849.
Loc. En verve. || Entrer en verve. → Inégal, cit. 16.
3 Vieilli. Fougue, vivacité. || Une verve endiablée (→ Dépêcher, cit. 5). || Un redoublement de verve (→ Bride, cit. 13).
3 Favourite, l'amie de Blachevelle, celle de vingt-trois ans, la vieille, courait en avant sous les grandes branches vertes, sautait les fossés, enjambait éperdument les buissons, et présidait cette gaieté avec une verve de jeune faunesse.
Hugo, les Misérables, I, III, III.
4 Mod. Qualité brillante; imagination et fantaisie dans la parole. || Verve, éloquence, brio (→ Soliloque, cit. 4; et aussi intelligence, cit. 5; permettre, cit. 3). || La verve d'un orateur, d'un causeur. || Étourdissant (cit. 5), éblouissant de verve. || La verve d'un chansonnier. Esprit, faconde. || Exercer sa verve contre qqn. || « Joindre à l'humour anglais la verve italienne » (→ Polichinelle, cit. 2).La verve intarissable de ses saillies (→ Apporter, cit. 25). || Épigrammes (cit. 8) lancées avec une verve intarissable.
Loc. Être en verve : manifester son esprit; être plus brillant qu'à l'ordinaire.
4 (…) il causait avec cette verve incisive et pittoresque qui le caractérisait (…)
Th. Gautier, Portraits contemporains, « Th. Chassériau ».
5 (…) un cercle où l'on soupait en grand nombre, et où toute mélancolie cédait devant la verve intarissable de quelques esprits éclatants, vifs, orageux (…)
Nerval, les Filles du feu, « Sylvie », I.
6 (…) elles furent d'un étincellement d'esprit, d'un mouvement, d'une verve et d'un brio incomparables.
Barbey d'Aurevilly, les Diaboliques, « Le plus bel amour… », II, p. 94.
7 (…) je me les sers moi-même, avec assez de verve,
Mais je ne permets pas qu'un autre me les serve.
Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, I, 4.
DÉR. Verveux.

Encyclopédie Universelle. 2012.