vestale [ vɛstal ] n. f.
• XIVe adj.; lat. vestalis, de Vesta, nom d'une déesse
1 ♦ Antiq. rom. Prêtresse de Vesta, vouée à la chasteté et chargée d'entretenir le feu sacré. « les vestales infidèles à leurs vœux étaient enterrées vivantes » ( Mme de Staël).
2 ♦ (1680) Fig. et littér. Femme d'une parfaite chasteté. « Elles ne passaient pas pour des vestales » (Lesage).
● vestale nom féminin (latin vestalis, de Vesta) Prêtresse de Vesta, qui entretenait le feu sacré et était astreinte à la chasteté. Littéraire. Fille, femme d'une grande chasteté.
⇒VESTALE, subst. fém.
A. — ANTIQ. ROMAINE. Prêtresse de Vesta choisie dès l'enfance dans une famille patricienne, ayant pour mission d'entretenir le feu sacré dans le temple de la déesse et vouée à la chasteté pendant les trente années de ses fonctions. Sage vestale; bandelettes, tunique de lin, voile des vestales; collège, maison, temple des vestales. Fantine avait les longs doigts blancs et fins de la vestale qui remue les cendres du feu sacré avec une épingle d'or (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 162). Le respect qu'on portait aux Vestales prouve l'importance de leur sacerdoce (FUSTEL DE COUL., Cité antique, 1864, p. 183).
♦ La grande vestale. Celle qui exerce l'autorité. L'idée religieuse intervient pour continuer à faire mettre à mort les Vestales qui n'observent pas leur vœu de chasteté: sous Domitien, la grande Vestale est enterrée vive et son complice, un chevalier pourtant, meurt sous les verges (A. AYMARD, J. AUBOYER, Hist. gén. des civilisations, Paris, P.U.F., 1962, p. 348).
♦ Loc. adj. De vestale. Chasteté, mœurs de vestale. Paule observait la scène d'un air de vestale outragée. « Quelle faiseuse d'embarras! » pensa-t-il avec agacement (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 363).
B. — P. anal.
1. Littér., parfois péj. Femme, fille parfaitement chaste. C'est une vestale (Ac. 1798-1935). Élevée depuis seize ans à l'ombre de ce cloître, n'ayant jamais vécu qu'avec des vestales pures et chastes comme elle, les pensées de la jeune princesse ne se portoient pas au-delà de sa retraite (COTTIN, Mathilde, t. 1, 1805, p. 80). Gérard: — Se marier, elle!. Anna: — Pourquoi pas? Quelle raison aurais-tu donc d'en faire une vestale? (BALZAC, Éc. mén., 1839, II, 4, p. 413).
2. Plais. Celui, celle qui garde le foyer, conserve les traditions. Le malheureux se rassied, s'éponge, reçoit les félicitations de deux ou trois confrères, les dernières vestales du style académique (A. DAUDET, Rois en exil, 1879, p. 292).
Prononc. et Orth.:[]. MARTINET-WALTER 1973 [-], [ve-] (13, 5). Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. 1355 adj. « (prêtresse) de Vesta » vierges vestales (BERSUIRE, Tit. Liv., Bibl. nat. 20312 ter, fol. 112c ds GDF. Compl.); 1537 subst. (B. DES PÉRIERS [?], Cymbalum mundi, I, éd. P. H. Nurse, p. 5: mener a Charon [...] huict petitz enfans que les Vestales ont suffocquez); 2. 1680 « femme vertueuse » (RICH.). Empr. au lat. vestalis adj. « de Vesta » [Vestalis virgo, TITE LIVE], subst. « prêtresse de Vesta ». Fréq. abs. littér.:97.
vestale [vɛstal] n. f.
ÉTYM. XIVe, adj.; lat. vestalis, de Vesta, nom d'une déesse.
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1 Antiq. rom. Prêtresse de Vesta, vouée à la chasteté et chargée d'entretenir le feu sacré (→ Long, cit. 1; oblation, cit. 2). || Les vestales infidèles (cit. 13) à leurs vœux étaient enterrées vivantes. — Rôle de vestale, à l'Opéra (→ Doubler, cit. 10).
2 (1680). Fig., littér. (souvent par plais.). Femme d'une parfaite chasteté.
1 Elles ne passaient pas pour des vestales de la dernière sévérité.
A. R. Lesage, Don Guzman…, VI, 4.
2 Thérèse, reprend-il au bout d'un instant, c'est assez mal-à-propos que tu fais la vestale avec moi, j'avais ce me semble quelque droit à des complaisances de ta part, n'importe, garde ton argent, mais ne me quitte point. Je suis bien aise d'avoir une fille sage dans ma maison, celles qui m'entourent le sont si peu (…) Puisque tu te montres si vertueuse, dans ce cas-ci, tu le seras j'espère également dans tous.
Sade, Justine…, 1791, t. I, p. 114-115.
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DÉR. Vestalies.
Encyclopédie Universelle. 2012.