vocatif [ vɔkatif ] n. m. ♦ Ling. Dans les langues à déclinaisons, Cas employé pour s'adresser directement à qqn, à qqch. Vocatif latin, grec.
♢ Dans les langues sans déclinaisons, Construction, phrase exclamative par laquelle on s'adresse directement à qqn, qqch. Des pages « où vous êtes mon interlocuteur, où je m'adresse à vous, où vous êtes au vocatif » (Péguy). Le ô vocatif.
● vocatif nom masculin (latin vocativus, qui sert à appeler) Cas des langues à déclinaisons, en particulier du grec et du latin, exprimant l'apostrophe, l'interpellation directe.
vocatif, ive
n. m. et adj. LING
d1./d Cas des mots utilisés pour interpeller, pour s'adresser à qqn, dans les langues à déclinaison.
d2./d Tour exclamatif utilisé pour s'adresser à qqn, à qqch, pour l'interpeller, dans les langues sans déclinaison. (Ex.: le début de la Nuit de mai de Musset "Poète, prends ton luth...")
|| adj. Le tour vocatif.
⇒VOCATIF, subst. masc.
LING. [Dans certaines lang. à déclinaisons] Cas exprimant l'apostrophe, l'interpellation directe au moyen d'appellatifs, et ayant pour effet d'exclure de la construction de la phrase, à la manière d'une incise, le terme qui désigne l'objet interpellé. Vocatif grec, latin. Eli, Eli ou Eloi (une autre forme du vocatif), pourquoi m'as-tu abandonné? (CLAUDEL, Poète regarde Croix, 1938, p. 142).
— Rare. [En fr. et dans les autres lang. sans déclinaisons] Mot, construction exclamative servant à appeler, à interpeller directement quelqu'un ou quelque chose. J'aimerais bien que tu ne m'appelles plus jamais Rivière. J'ai toujours détesté les noms de famille, comme vocatifs (RIVIÈRE, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1908, p. 334).
♦ Empl. adj. Qui sert à appeler, à interpeller quelqu'un. La foule (...) se rassemble et se coordonne dans la répétition passionnée de quelques vocatifs Ave. Ses apostrophes d'amour vont et viennent presque aussi simples qu'un battement de cœur (BARRÈS, Cahiers, t. 14, 1922, p. 24).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 2e moit. XIIIe s. gramm. (DONAT, Ars minor, ms. Berne 439, 44 ds STÄDTLER Gramm., p. 88). Empr. au lat. gramm. vocativus « id. », formé sur le supin vocatum de vocare « appeler », dér. de vox, vocis « voix ».
vocatif [vɔkatif] n. m.
ÉTYM. XIVe, attestation isolée; 1552; lat. vocativus, de vocare « appeler ».
❖
♦ Linguistique, grammaire.
1 Cas employé pour s'adresser directement à quelqu'un, à quelque chose, dans les langues à déclinaisons. || Vocatif latin, grec…
2 Construction, phrase exclamative par laquelle on s'adresse directement à quelqu'un, quelque chose, dans les langues sans déclinaisons. ⇒ Toi (cit. 5; et supra), vous. Par ext. || Le ô vocatif.
0 J'ai dans mes boîtes peut-être deux mille pages de copie, des dialogues, des paysages où vous êtes mon interlocuteur (…) où je m'adresse à vous (…) où c'est vous qui êtes au vocatif. Où c'est à vous que je m'adresse.
Ch. Péguy, Victor-Marie, comte Hugo, p. 55
Encyclopédie Universelle. 2012.