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vriller

vriller [ vrije ] v. <conjug. : 1>
• 1752; de vrille
1 V. intr. Monter, descendre en tournant sur soi-même. Fusée, avion qui vrille.
Se tordre, s'enrouler sur soi-même. Cordon qui vrille. Ligne dont le crin vrille.
2 V. tr. (1843) Percer avec une vrille, comme avec une vrille. tarauder. Vriller une planche. Fig. « une névralgie furieuse lui vrillait les tempes » (Huysmans).

vriller verbe transitif Occasionner le vrillage des fils de pêche. ● vriller verbe intransitif Se mouvoir en décrivant une hélice : Une fusée qui vrille. Faire des vrilles : Avion qui a tendance à vriller. Se tordre en hélice, en parlant d'un poteau ou d'une pièce de bois. Se tordre sur soi-même, en parlant des fils de pêche.

vriller
v. tr. (Rare au sens propre.) Percer à l'aide d'une vrille.
|| Fig., cour. Bruit qui vrille les tympans.

⇒VRILLER, verbe
A. — Empl. intrans.
1. Tourner sur soi-même en décrivant une vrille. Une fusée qui vrille (Lar. 19e).
2. S'enrouler sur soi-même. Tant tourne le poisson dans l'eau qu'en dépit des émerillons il faut qu'à la fin la soie vrille. Cela fait au long d'elle des frisures ou des papillotes, de petites boucles innocentes (GENEVOIX, Boîte à pêche, 1926, p. 154).
B. — Empl. trans.
1. Enrouler en vrille. Ficelle vrillée par l'humidité (Lar. 20e). Carassan fléchissait les genoux, se détendait comme pour s'envoler, fléchissait encore, en vrillant les jambes (MAGNANE, Bête à concours, 1941, p. 59). Empl. pronom. C'était le début des grandes tornades sèches de juillet. En efforts désespérés, elles se vrillaient vers le ciel (PSICHARI, Voy. centur., 1914, p. 48).
2. a) Percer avec une vrille. Vriller une planche. (Dict. XIXe et XXe s.).
b) P. anal. ou au fig.
— Percer comme avec une vrille, percer douloureusement. Synon. tarauder, transpercer. Son cœur s'est affolé et tape de grands coups dans sa poitrine. À chaque coup, une pointe de feu lui vrille le crâne (SARTRE, Mort ds âme, 1949, p. 232). Empl. pronom. Être là, tout le jour, à me tarauder, à me vriller le cerveau (BOURGET, Monique, 1902, p. 43).
♦ Domaine de la vue. Vriller ses yeux sur qqn/qqc. Il s'arrête, les bras croisés, me vrille de ses petits yeux qu'il semble toujours avoir tant de peine à ouvrir (VERCEL, Cap. Conan, 1934, p. 21). Il vrilla son œil dans le mien d'une façon perçante (GRACQ, Syrtes, 1951, p. 207).
♦ Domaine de l'ouïe. Leurs cris [d'oiseaux] vrillaient l'air interminablement, un délire de cris aigres (GENEVOIX, Mains vides, 1928, p. 39).
— Pénétrer d'une manière insistante. Part. passé en empl. adj. Pourrait-il vivre (...) avec cette pensée vrillée en lui: « Limousin, le père de Georges!... » (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, M. Parent, 1886, p. 602).
REM. Vrillant, -ante, adj. Qui perce comme avec une vrille, qui perce douloureusement. Front cerclé de migraines aux pointes vrillantes (RICHEPIN, Cadet, 1890, p. 243). [En parlant des yeux et, p. méton., du regard] Yeux vrillants. Il avait maintenant le regard plus perçant, plus vrillant, venu de plus loin sous les sourcils (POURRAT, Gaspard, 1925, p. 169). [En parlant d'un son] Cri, sifflement vrillant. Sonorités vrillantes de trompettes (BRUNEAU, Mus. hier et demain, 1906, p. 71).
Prononc.: [], (il) vrille []. Étymol. et Hist. 1. 1752 (Trév.: Vriller. v. n. Terme d'Artificier. Il signifie pirouetter en montant d'un mouvement hélicoïde comme en vis); 2. 1846 vriller (BESCH.); 3. 1843 « faire des trous (comme) avec une vrille » (LAND.); d'où a) 1862 vriller le tympan (BERLIOZ, À travers chants, p. 109); b) 1886 vrillé « enfoncé, ancré » (MAUPASS., loc. cit.); av. 1893 arg. des aviateurs vriller (NADAUD, Mousqu., 59 ds ESN. Poilu 1919, p. 545). Dér. de vrille; dés. -er. Fréq. abs. littér.:12.
DÉR. 1. Vrillage, subst. masc. a) Défaut des fils textiles, des fils à pêche qui vrillent. Un inconvénient [des moulinets] : le vrillage. En effet, au lancer, chaque spire arrachée du tambour provoque une torsion d'un tour de la ligne sur elle-même (Le Grand livre de la pêche et des poissons, Monaco, Union européenne d'éd., t. 1, 1952, p. 191). b) Torsion donnée aux pales d'une hélice, aux ailes d'un avion. Une distribution de portance elliptique n'est possible que pour une faible incidence de l'aile par le vrillage (THIES Aéromodélisme 1984). []. 1res attest. 1873 text. (TOLHAUSEN, Dict. technologique fr.-all.-angl., p. 806 ds QUEM. DDL t. 12), 1964 aéron. (Lar. encyclop.); de vriller, suff. -age. 2. Vrillement, subst. masc. a) Action de vriller. (Dict. XXe s.). b) P. anal. ou au fig. Action de percer comme avec une vrille, de percer douloureusement. La migraine, avec un vrillement subit, M'arrache de plaintifs et stridents soliloques (ROLLINAT, Névroses, 1883, p. 302). []. 1re attest. 1879 (E. DE GONCOURT, Zemganno, p. 239); de vriller, suff. -ment2.

vriller [vʀije] v.
ÉTYM. 1752; de vrille.
1 V. intr. Monter, descendre en tournant sur soi-même. || Fusée, avion qui vrille.Se tordre, s'enrouler sur soi-même. || Cordon qui vrille. || Ligne dont le crin vrille.
2 V. tr. (1843). a Percer avec une vrille, comme avec une vrille. Tarauder. || Vriller une planche.
b Fig. Percer, pénétrer. Tarauder (→ Térébration, cit.). || Un son suraigu qui vrille le tympan.
0 (…) une névralgie furieuse lui vrillait les tempes (…)
Huysmans, En route, I, X.
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se vriller v. pron.
S'enrouler sur soi-même.
DÉR. Vrillage, vrillant, vrillé (II.), vrillement.
HOM. Vrillé, vrillée, vrillier.

Encyclopédie Universelle. 2012.