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GAZA
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GAZA

La bande de Gaza s’étire sur quelque 55 kilomètres et couvre 350 kilomètres carrés. Avec près de 850 000 habitants en 1995, ce petit territoire côtier a donc une densité supérieure à 2 400 habitants au kilomètre carré. C’est au monde l’une des plus fortes densités de population et l’un des plus forts taux de croissance démographique. Les deux tiers sont des réfugiés de la guerre israélo-arabe de 1948. En 1995, de 50 à 70 p. 100 des habitants étaient au chômage, et la situation économique et sociale de plus en plus explosive. La délimitation de ce territoire est, au sud, héritée du tracé du mandat britannique sur la Palestine en 1922; au nord et à l’est, elle est imposée par la ligne de démarcation fixée par l’armistice entre Israël et l’Égypte le 24 février 1949. Le plan de partage du 29 novembre 1947 adopté à l’O.N.U. prolongeait cette bande jusqu’aux approches d’Ashdod au nord et au-delà d’El-Awja, dans le Néguev, au sud-est, faisant d’elle l’une des trois portions de l’État arabe de Palestine envisagé. D’avril à décembre 1948, au cours de la première guerre israélo-arabe, quelque 190 000 Palestiniens se sont réfugiés dans ce petit territoire resté sous contrôle arabe, soit 26 p. 100 du total de la masse des réfugiés d’alors. Cette encoignure-refuge, où les Palestiniens se sont ajoutés aux quelque 70 000 natifs de la région de Gaza, fut placée provisoirement sous administration égyptienne par la Ligue des États arabes en juillet 1948; le gouvernement israélien se déclarait disposé à l’annexer aux fins de résoudre ainsi le sort des réfugiés. À l’inverse, c’est à Gaza qu’est proclamé, à la fin de 1948, un «gouvernement de toute la Palestine» par Am 稜n al-Husayn 稜, avec l’appui de la Ligue arabe et contre le ralliement au roi ‘Abd All h de Jordanie. Cette intransigeance fermente aisément dans l’esprit d’une population de réfugiés qui s’instruit dans les écoles de l’U.N.R.W.A. (United Nations Relief and Works Agency) et dans les universités égyptiennes. À partir de 1953, elle voit son salut dans Nasser. Pourtant, l’opposition de ce dernier au pacte de Bagdad, l’évacuation définitive des troupes anglaises de la zone du canal de Suez et la formation de fedayin gaziotes au service du commandement égyptien provoquent des raids israéliens très violents sur Gaza et Khan Yunis en février et août 1955. Le 5 juin 1956, l’agglomération de Gaza est bombardée, et à partir du 1er novembre 1956 jusqu’en mars 1957 tout le territoire est occupé, ainsi que la majeure partie du Sinaï, par les troupes israéliennes. C’est alors, en décembre 1956, à Gaza occupée et au moment où Nasser clame victoire, que Yasser Arafat forme le noyau de ce qui deviendra le Fath en 1959. Aussi est-ce avec enthousiasme que les gens de Gaza accueillent la déclaration (antinassérienne) de Kassem d’Irak selon laquelle il existe une «entité palestinienne» autonome constituée par Gaza et la Cisjordanie. Nasser dote alors Gaza d’une Constitution et d’un gouverneur nommé par lui afin de limiter cette tentation autonomiste. Ce gouverneur est remplacé le 5 juin 1967 par un commandant militaire israélien de la zone de Gaza - Nord-Sinaï, à la suite de l’offensive israélienne du Kippour. La résistance palestinienne y est particulièrement vivace jusqu’en 1972, année au cours de laquelle une opération militaire générale démantèle le «réseau terroriste» du territoire de Gaza et «pacifie» les camps et les quartiers en les perçant de larges travées et en déplaçant dans le Sinaï des familles entières. Après avoir été épuré, le personnel municipal est reconstitué cette même année par le commandement militaire. À la municipalité de Gaza même, le maire est déposé et le conseil municipal supprimé purement et simplement jusqu’en 1973. Des installations de colonisation et de peuplement juifs ont été implantées dans la zone de Gaza depuis 1967. Il y avait 5 000 colons juifs à Gaza en 1995. Un Front national uni, d’inspiration communiste, a contribué à former, en relation avec le Fath et le F.P.L.P., le Front national des territoires occupés, qui a fait admettre par les Conseils nationaux palestiniens de 1974 et de 1977 la revendication d’un État palestinien limité aux territoires de Gaza et de Cisjordanie, aux côtés de l’État israélien qui aurait évacué ces deux territoires.

La bande de Gaza fut, à partir de 1987, le théâtre du soulèvement palestinien dit intifada . La bande de Gaza et l’enclave de Jéricho en Cisjordanie sont les premiers territoires palestiniens occupés par Israël à être passés sous le régime de l’autonomie limitée, en mai 1994, en vertu de l’accord d’Oslo. À l’exception des colonies juives, la police et l’administration palestiniennes de Yasser Arafat ont remplacé l’armée israélienne dans les zones autonomes. Mais Israël garde la haute main sur leurs frontières extérieures, avec l’État hébreu et l’Égypte. Les débuts de cette nouvelle autonomie sont difficiles. 50 000 travailleurs palestiniens qui faisaient vivre environ 500 000 personnes ont perdu leur emploi en Israël. Plusieurs centaines de paysans qui exportaient leurs tomates et leurs oranges ont perdu leurs marchés.

Gaza
(district de) territ. de Palestine; 363 km²; 630 000 hab.; ch.-l. Gaza (120 000 hab.). Objet de litiges entre l'égypte et Israël, il est sous contrôle israélien depuis 1967. Après les émeutes anti-israéliennes de 1987, la bande de Gaza est devenue une zone de colonisation. Après l'accord de 1993 entre l'O.L.P. et Israël, le territoire a obtenu, en 1994, une autonomie provisoire et partielle, mais l'Autorité nationale palestinienne que dirige Arafat doit affronter de graves problèmes. (V. Palestine).

Encyclopédie Universelle. 2012.