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GOND
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Groupe aborigène de l’Inde centrale, les Gond habitent les États de Madhya Pradesh (pour les deux tiers), de Mah r shtra, d’ ndhra Pradesh et d’Orissa. Le gondi est une langue de la famille dravidienne et comprend plusieurs dialectes, assez différents puisque les locuteurs, au nombre de 2 millions dans les années 1990, ne parviennent pas toujours à se comprendre d’un dialecte à l’autre. Au contact de populations numériquement plus importantes, certains Gond ont abandonné leur langue et parlent hindi, marathe ou telugu selon la région. Mis à part un certain sentiment de solidarité dû au fait de leur appartenance à la communauté gond, les différents groupes n’entretiennent pas entre eux de rapports bien définis. Un groupe constitue à lui tout seul une caste endogamique avec une organisation sociale et une religion qui lui sont propres. La religion est généralement axée sur le culte des divinités du clan et du village et sur le culte des ancêtres.

Chaque groupe se subdivise en plusieurs fratries (saga ) exogamiques, elles-mêmes divisées en clans (pari ). Autrefois réunis territorialement, les membres d’un même clan sont aujourd’hui dispersés dans des villages différents; la solidarité généalogique a de ce fait pris une importance primordiale.

Le système de parenté gond est de type harmonique, la filiation y est patrilinéaire, la résidence patrilocale, le mariage préférentiel avec la cousine croisée patrilatérale ou matrilatérale y est de règle et le mariage entre cousins croisés bilatéraux se pratique éventuellement. Les rites du mariage se déroulent chez le fiancé; cette coutume oppose les Gond aux Mund et aux Oraon. Cette pratique très générale a subi cependant certaines modifications sous l’influence du modèle hindou: les Muria de Bastar, ainsi que les Hil Mari , pratiquent une forme de mariage où les rites essentiels ont lieu chez la fiancée; il en est de même des Gond de Mandla.

Il n’y a aucune uniformité culturelle parmi les Gond. Les plus développés sont les R j Gond, qui eurent jadis un système féodal élaboré. Les raj s locaux appartiennent, par des liens de sang ou par mariage, à une maison royale qui exerce son autorité sur les groupes de villages. Les communautés, autrefois très peu fixes en dehors des installations fortifiées des raj s, défrichaient des champs et débroussaillaient de nouvelles portions de terres forestières à l’aide de charrues et de bœufs. Les R j Gond continuent à rester hors du système hindou des castes, ne reconnaissent pas la supériorité des brahmanes et ne se sentent pas liés par les règles hindoues, comme le respect des vaches sacrées, par exemple. Certains R j Gond entreprirent pourtant, au milieu du XXe siècle, une réforme visant à l’intégration complète des Gond à l’hindouisme. L’influence hindoue est particulièrement importante le long de la rivière Narbada, dans le district de Nandla.

Les hauts plateaux de Bastar dans le Madhya Pradesh sont le refuge de trois importantes tribus gond: les Muria, les Mari Corne d’Auroch, et les Mari des collines. Ces derniers, qui habitent les collines accidentées de Abujmar, sont les plus primitifs. Leur agriculture est de type traditionnel sur brûlis (essartage) ou jhum , sur les flancs des montagnes. Les houes et les bâtons à fouir restent plus répandus que les charrues. Les villages sont déplacés régulièrement, suivant la rotation des cultures sur les terres du clan.

Les Mari Corne d’Auroch, dénommés ainsi à cause de leur coiffure de danse, vivent dans une contrée moins montagneuse et possèdent des champs qu’ils cultivent à l’aide de charrues et de bœufs.

Les Muria sont célèbres pour leur maison des jeunes ou ghotul , au sein de laquelle les jeunes célibataires des deux sexes mènent une vie sociale hautement organisée; ils reçoivent une formation civique et sexuelle. La vie semi-nomade des Gond basée sur le défrichage de nouvelles terres forestières a presque entièrement disparu après l’occupation britannique. Les Gond sont devenus des agriculteurs sédentaires.

gond [ gɔ̃ ] n. m.
• v. 1165; lat. gomphus « cheville », gr. gomphos
Pièce de fer coudée en équerre, sur laquelle tournent les pentures d'une porte ou d'une fenêtre. charnière; crapaudine, 1. paumelle. Sceller, fixer les gonds d'une porte. La porte « tourna aussitôt sur ses gonds rouillés et criards » (Balzac).
Loc. fig. Jeter, mettre qqn hors de ses gonds, hors de lui-même, sous l'effet de la colère. ⇒ exaspérer. Sortir de ses gonds. s'emporter.
⊗ HOM. Gon, gong.

gond nom masculin (bas latin gomphus, du grec gomphos, cheville de fer) Pièce métallique servant de support et de guide en rotation à une porte, un châssis, une persienne, etc. ● gond (expressions) nom masculin (bas latin gomphus, du grec gomphos, cheville de fer) Mettre quelqu'un hors de ses gonds, faire perdre la maîtrise de soi ; exciter la vive colère de quelqu'un. Sortir de ses gonds, être dans une grande colère, hors de soi. ● gond (homonymes) nom masculin (bas latin gomphus, du grec gomphos, cheville de fer) gon nom masculin

gond
n. m.
d1./d Pièce métallique autour de laquelle tournent les pentures d'une porte ou d'une fenêtre.
d2./d Loc. fig., Fam. Sortir de ses gonds: s'emporter.

I.
⇒GOND1, subst. masc.
A. — Pièce de métal servant de pivot (aux battants de portes, de fenêtres, etc.). Sceller les gonds d'une porte; gonds à patte, à scellement, à pointe, à écrou, à vis. On entend le gouvernail tourner avec effort sur ses gonds rouillés (CHATEAUBR., Martyrs, t. 3, 1810, p. 119). Un gond mal huilé qui jeta tout à coup dans cette obscurité un cri rauque et prolongé (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 126). La porte du placard... s'ouvrit devant eux... Oui, elle fut poussée par une main invisible... Elle tourna sur ses gonds (G. LEROUX, Parfum, 1908, p. 109) :
Il referma derrière lui toutes les portes qui s'ouvraient à son passage d'une telle violence qu'elles faillirent sauter hors des gonds, et que la dorure des ornements se détacha par écailles.
GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 344.
P. métaph. ou au fig. Le grand ressort du roman, le gond sur lequel sa fable roule tout entière, c'est la haine effrénée et mortelle (MUSSET ds Revue des Deux Mondes, 1832, p. 610). Faisant jouer les gonds assouplis de ma pensée, j'avais (...) dépassé l'état de préoccupation habituelle où j'avais été confiné jusqu'ici et commençais à me mouvoir à l'air libre (PROUST, Prisonn., 1922, p. 29).
B. — Loc. verb. fam.
1. Être, sortir hors des gonds (vieilli), hors de ses gonds. Être hors de soi, se mettre dans une violente colère. Synon. s'emporter. Il courut à sa mère; elle était hors des gonds, elle balbutiait : — C'est une insolente! une évaporée! pire peut-être (FLAUB., Mme Bovary, t. 1, 1857, p. 31). Je sortis de mes gonds d'un coup. — Je le dénonce, n'est-ce pas? Je l'espionne! (GRACQ, Syrtes, 1951, p. 42).
2. Faire sortir, mettre qqn hors des gonds (vieilli), hors de ses gonds. L'exaspérer, le mettre hors de soi. Ses hérésies politiques me mettaient tout hors de moi-même; son panégyrique du bâton, surtout, faillit me faire sortir hors des gonds (MICHELET, Journal, 1820, p. 125). Une quantité de personnes d'esprit, qui, après l'avoir poussé à bout et l'avoir mis, comme on dit, hors des gonds, notaient avec malice tout ce qui lui échappait (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 4, 1859, p. 76).
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1165 le pesne et les gons ([CHR. DE TROYES], Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 397); d'où ca 1535 fig. [mettre qqn] hors des gons (Moral de tout le monde, 157 ds Rec. gén. des Sotties, éd. E. Picot, t. 3, p. 23). Empr. au b. lat. gomphus « gond », empr. tardif au gr. « id. ». Fréq. abs. littér. : 291. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 423, b) 674; XXe s. : a) 303, b) 331.
II.
⇒GOND2, subst. masc.
A. — Membre d'une peuplade de l'Inde méridionale. Quelques clans [des Radjpoutes] semblent être des Sudras aryanisés et que d'autres descendent (...) de tribus indigènes comme les Gond, Bhar, Kharwar et autres semblables (HADDON, Races hum., 1930, p. 215).
En appos. avec valeur d'adj. Tribus gonds. Les chefs des peuplades gonds, bhils et autres sauvages de l'Inde centrale, adoptent, pour s'imposer à leurs congénères, le costume et l'extérieur des Radjpoutes (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 288).
B. — LING. Dialecte parlé par les Gonds et tendant à disparaître de nos jours devant les langues néo-hindoues. (Ds Lar. 19e-Lar. encyclop., Lexis 1975).
Prononc. : [(d)]. Étymol. et Hist. 1872 ling. subst. (Lar. 19e); 1921 adj. tribus gonds (VIDAL DE LA BL., loc. cit.). Du nom de la plus nombreuse des populations formant le groupe septentrional du dravidien, les Gonds, qui ont donné leur nom au Gondwana où ils résident (v. Lang. Monde, p. 490).

gond [gɔ̃] n. m.
ÉTYM. V. 1165; var. anc. gont, gon; du lat. impérial gomphus « cheville », du grec gomphos.
1 Pièce de fer coudée en équerre, sur laquelle tournent les pentures d'une porte ou d'une fenêtre. Charnière, crapaudine, paumelle. || Sceller, fixer les gonds d'une porte. || Gonds arrachés, rouillés (→ Engourdir, cit. 12). || Porte qui tourne, roule, grince sur ses gonds (→ Commun, cit. 26). || Huiler les gonds. || Sortir une porte de ses gonds. Dégager. || Remettre une porte sur ses gonds. || Gonds renforcés.
1 Des portes tout à coup les gonds d'acier gémissent.
Hugo, Odes et Ballades, IV, XI.
2 (…) il frappa d'une certaine manière à la porte de la mansarde, qui tourna aussitôt sur ses gonds rouillés et criards.
Balzac, la Vendetta, Pl., t. I, p. 879.
3 La porte, dont les gonds huilés étaient moelleux comme de la ouate (…)
Barbey d'Aurevilly, les Diaboliques, « Le rideau cramoisi », p. 68.
2 Loc. fig. Faire sortir, jeter, mettre qqn hors des gonds, hors de ses gonds, hors de lui-même, sous l'effet de la colère (ou, dans la lang. class., sous l'effet d'une émotion. → Écrasement, cit. 1, Pascal). || Sortir de ses gonds. Emporter (s').
4 Il était évident qu'il fallait que Javert eût été, comme on dit, « jeté hors des gonds » pour qu'il se fût permis d'apostropher le sergent comme il l'avait fait, après l'invitation du maire de mettre Fantine en liberté.
Hugo, les Misérables, I, V, XIII.
5 (…) il ne réagissait plus à des propos qui naguère l'eussent mis hors de ses gonds.
F. Mauriac, Genitrix, VII.
DÉR. Gonder.
COMP. Dégonder, engoncer.

Encyclopédie Universelle. 2012.