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HAKKA
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HAKKA

Chinois du Nord qui émigrèrent en Chine méridionale, particulièrement dans les provinces de Guangdong et Fujian, sous la dynastie des Song du Sud (1127-1279), quand la Chine du Nord fut envahie par des tribus venues d’Asie centrale. Le nom Hakka vient de la prononciation cantonaise du mot mandarin kejia («les hôtes»), nom qu’on donnait aux gens du Nord pour les distinguer des bendi , ou autochtones. On les appelait aussi parfois lairen («ceux qui sont venus»).

S’étant fixés en Chine méridionale dans leurs propres communautés, les Hakka ne s’assimilèrent jamais totalement. Les Hakka, contrairement à ce que firent jusqu’au XXe siècle la plupart des Chinois, ne permirent jamais à leurs épouses de se bander les pieds. Leur langue a des points communs à la fois avec le cantonais, langue des gens de la province de Guangdong, et le mandarin, parlé dans une grande partie de la Chine du Nord et de la Chine centrale; beaucoup des sons fondamentaux de la langue hakka forment un trait d’union entre les deux dialectes.

Peuple travailleur et ingénieux, les Hakka ont tendance à vivre entre eux en milieu fermé. Aux XVIIIe et XIXe siècles, lorsque les conditions de vie en Chine méridionale devinrent très mauvaises et que la terre se fit rare, des querelles agraires opposèrent souvent les Hakka aux bendi . La révolte des Taiping (1850-1864) est issue de ces conflits locaux. Bien que les bendi aient fini par rejoindre les rangs des insurgés, les dirigeants Taiping étaient en majeure partie d’origine hakka.

Après cette révolte, les Hakka eurent encore maille à partir avec leurs voisins et c’est pourquoi beaucoup d’entre eux émigrèrent. Aujourd’hui, ils sont dispersés à Taiwan, en Thaïlande, à Sabah (Bornéo-Septentrional), à Sarawak et même à la Jamaïque. En Chine méridionale, ils occupent encore les régions montagneuses les moins fertiles.

Encyclopédie Universelle. 2012.