HEILONGJIANG
HEILONGJIANG [HEI-LONG-KIANG]
Peuplée de 35 750 000 habitants, selon les estimations de 1992 et couvrant 710 000 kilomètres carrés, la province du Heilongjiang occupe près de 60 p. 100 du territoire de la Chine du Nord-Est (ex-Mandchourie) et constitue le domaine le plus septentrional de l’espace chinois.
Cet immense territoire est constitué de moyennes montagnes et de vastes plaines se répartissant en quatre ensembles principaux. Au nord-ouest, le Petit Khingan, massif de roches cristallines d’une altitude moyenne de 600 à 800 mètres, s’étire sur plus de 500 kilomètres, prolongé à l’extrémité nord-ouest de la province par l’Ilkhouri-Alin, qui est un ensemble de collines et de plateaux basaltiques surmontés de nombreux petits cônes volcaniques. Les massifs de Mandchourie orientale se prolongent au sud-est de la province par deux ensembles principaux dont les altitudes s’abaissent de 1 200 à 600 mètres du sud vers le nord: Zhangguangcai au sud, Wandashan au nord-est. Les plaines de Song-Nun (Soungari-Nonni), le plus vaste ensemble de plaines de la Chine du Nord-Est, occupent le centre de la province à une altitude moyenne de 100-150 mètres. La plaine de Sanjiang enfin, où confluent trois cours d’eau (Heilongjiang, Soungari et Oussouri), forme une vaste dépression mal drainée, à moins de 50 mètres d’altitude, qui s’ouvre à l’extrémité nord-est de la province, entre la retombée du Petit Khingan et les Wandashan.
Province limitrophe de la Sibérie, soumise directement à l’influence de l’anticyclone sibérien en hiver, le Heilongjiang connaît un climat extrêmement contrasté. Les hivers durent de six à huit mois et sont particulièrement rigoureux: la moyenne de janvier est de — 20 0C dans les plaines et de — 30 0C dans le massif du Khingan, le minimum absolu étant de — 52 0C. L’été est toutefois très chaud (moyenne de juillet: 20 0C à 24 0C) et pluvieux puisqu’il accumule 60 à 70 p. 100 des précipitations annuelles (600 mm à l’est, 400 mm à l’ouest) entre juillet et septembre et assure ainsi une période végétative intense, très favorable à l’agriculture, mais aussi très courte.
L’exploitation des forêts des Wandashan et, surtout, du Petit Khingan ainsi que la mise en culture des terres vierges des plaines, activement développée depuis 1949, font de la province du Heilongjiang un immense front pionnier. Toute une série de villes nouvelles, dont la principale est Yichun (795 789 hab.), sont nées au cœur des massifs forestiers: en 1957, la province produisait près de 30 p. 100 du bois d’œuvre (mélèzes, sapins, bouleaux) fourni par l’ensemble de la Chine.
Toute cette mise en valeur s’est effectuée grâce à d’importants mouvements d’immigration en provenance de diverses régions de la Chine et en particulier de la Chine du Nord (600 000 immigrés du Shandong, du Hebei et du Henan pour la seule période 1950-1959). Aussi le Heilongjiang a-t-il connu un taux d’accroissement démographique très élevé: 11 897 000 habitants en 1953, 35 750 000 selon les estimations de 1992.
Le soja et le maïs sont les principales cultures traditionnelles de la province, tandis que le blé de printemps et la betterave à sucre sont les deux grandes cultures pratiquées sur les terres nouvelles.
La province du Heilongjiang disposerait des plus importantes réserves de charbon à coke de l’ensemble de la Chine du Nord-Est, réparties dans vingt-sept districts. Trois bassins principaux ont été ouverts par les Japonais, et activement exploités après 1950. L’or, qui existe en placers dans les alluvions des vallées affluentes du fleuve Amour, est une ressource célèbre et la plus anciennement exploitée de la province. Aigoun en est le principal centre de production. En 1958, du pétrole a été découvert dans la région qui s’étend au sud de Qiqihar, et, en 1967, un millier de puits étaient en production, faisant de Daqing un des premiers bassins producteurs de pétrole de la Chine.
L’urbanisation est un phénomène récent au Heilongjiang, née de la mise en place du réseau ferré par les Russes au début du XXe siècle, et considérablement développée depuis 1949: la population urbaine, qui a doublé entre 1949 et 1957 par suite de l’industrialisation de la province menée parallèlement à la mise en valeur agricole, atteignait 47 p. 100 de la populatioin totale en 1990.
Ha’erbin (Kharbin, 2 443 398 hab.), capitale de la province au cœur des plaines du Soungari, est une création russe du début du siècle. Elle est devenue une des grandes villes industrielles de la Chine par le développement d’un vaste complexe d’industries alimentaires (minoteries, huileries, sucreries, etc.) et la création d’importantes industries mécaniques (turbines, équipement électrique, instruments de mesures, matériel agricole), dont l’ensemble se répartit entre Ha’erbin même (fabrications de haute technicité: générateurs électriques, compteurs électriques, roulements à billes) et quatre villes satellites situées dans un rayon d’une cinquantaine de kilomètres.
Qiqihar (Tsitsihar), métropole des plaines occidentales, a connu une évolution très remarquable: place forte au contact de la Mongolie créée en 1961, elle devient un actif centre de transport et de commercialisation des produits agricoles avec la construction du chemin de fer au début du XXe siècle et constitue avec ses satellites une vaste municipalité urbaine d’un million d’habitants où un nombre important d’usines nouvelles a été implanté.
Mudanjiang, qui était une simple bourgade au début du siècle et dont la population était estimée à 571 705 habitants en 1990, est le centre urbain des hautes terres orientales. La proximité de la centrale hydroélectrique du Jingpohu a facilité un remarquable développement industriel: à l’importante industrie du bois se sont ajoutés la carbochimie (charbon de Jixi), une usine de pneumatiques (fournissant l’usine automobile de Changchun) et tout un ensemble d’industries métallurgiques (matériel agricole notamment).
À l’est, Jiamusi (110 000 hab. en 1941, 493 409 selon les estimations de 1990) est devenue la métropole des plaines de Sanjiang dont elle traite la production agricole. Reliée par voie ferrée aux bassins houillers de Hegang et Shuangyashan, elle est le centre d’approvisionnement en produits alimentaires et en matériel mécanique. Depuis la fin des années 1980, l’économie du Heilongjiang est largement orientée vers la Russie, dont la Chine est le deuxième partenaire commercial; or le commerce frontalier représente 80 p. 100 de ces échanges.
Heilongjiang
prov. de la Chine du N.-E., limitrophe de la Russie, dont elle est séparée par l'Amour (Heilongjiang en chinois), et de la Mongolie; 463 600 km²; 33 110 000 hab.; ch.-l. Harbin.
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Amour ou Heilongjiang
fl. d'Extrême-Orient (4 354 km), qui sert de frontière entre la Russie et la Chine du N.-E.; se jette dans la mer d'Okhotsk.
Encyclopédie Universelle. 2012.