ANTANANARIVO
ANTANANARIVO, anc. TANANARIVE
Capitale de Madagascar et chef-lieu de la province homonyme, Antananarivo (ex-Tananarive), la «ville des mille», a pour origine un poste militaire installé au XVIe siècle par un souverain hova dans un site exceptionnel: une haute colline rocheuse reliée à l’encadrement montagneux de l’Est par un pédoncule étroit, tandis qu’elle domine à l’ouest par un abrupt de 1 468 mètres d’altitude la plaine du Betsimatatatra; au nord, au contraire, la pente est douce et s’ouvre en deux branches entre lesquelles pénètre en coin l’extrémité de la plaine de Tananarive.
L’agglomération prit son essor à la fin du XVIIIe siècle, en même temps que le royaume mérina, et comptait, dès 1828, de 30 000 à 35 000 âmes groupées autour du palais (le Rova) et du marché. La colonisation lui donna une impulsion nouvelle et entreprit maints travaux d’urbanisme dans un ensemble assez disparate. Elle comptait, lors du recensement de 1993, 1 052 835 habitants, ce qui en faisait, loin devant Toamasina, la première ville malgache.
La ville haute, site original, comprend le Rova (palais et tombeaux dans un parc remarquable) et une série de vieux quartiers voués soit à une fonction résidentielle mélangée, soit à l’administration et au commerce; ils sont ponctués d’églises et de bâtiments scolaires. La ville basse comporte des quartiers centraux, où se tient l’énorme marché du vendredi, le Zoma, qui a attiré autour de lui boutiques, magasins, banques et services divers, et des quartiers périphériques mal reliés au centre, aux fonctions très hétérogènes (résidence, commerce, artisanat, agriculture), et qui offrent tantôt un plan régulier, tantôt une disposition parfaitement anarchique des habitations: cases en pisé des quartiers populaires, grandes bâtisses à logements multiples, pavillons enfouis dans la verdure, maisons traditionnelles de brique, à étage, flanquées d’un balcon ou varangue . Dans toute la zone suburbaine, champs et rizières alternent avec des noyaux denses de peuplement et des extensions de la capitale (par exemple, Ivato, autour de l’aéroport international).
Antananarivo remplit naturellement des fonctions administratives et politiques. La vie intellectuelle est active grâce à une université et à plusieurs organismes de recherche scientifique. Les activités économiques sont multiples. Dans la ville même, les rizières, le petit élevage, les cultures fruitières et maraîchères occupent une place non négligeable, qui croît vers la périphérie. Les circuits commerciaux sont très élaborés, avec une hiérarchie des marchés de gros et de détail, où se ravitaillent en outre l’armée des petits revendeurs. L’artisanat (vannerie, poterie, tissage) reste vivace, mais Antananarivo est aussi le plus gros centre industriel malgache, en dépit de conditions difficiles. Les entreprises sont de faible taille et apparaissent peu concentrées; les secteurs les mieux représentés sont les industries alimentaires (rizeries, huileries, conserveries de viande), les industries de l’habillement (bonneterie, chaussures), de la petite mécanique et de la métallurgie, des produits chimiques (gaz liquéfiés, papeterie, engrais). Le marché intérieur de consommation restant assez étroit, le rôle économique de la capitale est encore restreint dans ce pays resté en très grande majorité rural. Placée géographiquement au milieu des hautes terres, reliée par voie ferrée à Toamasina et par route à Majunga, Antananarivo est le pôle de croissance d’une vaste région rurale et le principal centre de redistribution des produits importés.
Antananarivo
(anc. Tananarive) cap. de Madagascar, sur le plateau de l'Imerina; 1 300 000 hab.; ch.-l. de prov. Centre admin., culturel et comm. Industr. alim. et textile. Aéroport intern.
— Université. Archevêché. Dans la partie haute de la ville, anciennes demeures royales malgaches, palais Mahitsielafanjaca (1796) et Manampisóa (1866) et de la Reine (1839).
Encyclopédie Universelle. 2012.