HORTICULTURE
HORTICULTURE
Nombreux sont ceux pour qui l’horticulture se borne à la production des plantes ornementales. Pourtant les activités horticoles ne sont pas aussi restreintes; dans l’«Hortus» du Moyen Âge voisinaient déjà arbres fruitiers et cultures vivrières; de nos jours, vergers, cultures légumières et carrés de porte-graines occupent de vastes surfaces dont l’exploitation suppose des connaissances techniques très précises, en même temps que l’utilisation d’un matériel varié et puissant. Plus encore que l’agriculture, l’horticulture s’industrialise.
Beaucoup d’horticulteurs s’occupent de cultures alimentaires; ils pourvoient à la consommation des fruits et des légumes frais, à moins que ces récoltes ne soient transformées en produits de longue conservation par les soins des industries spécialisées. Les autres s’intéressent à la propagation des végétaux d’ornement, susceptibles d’ajouter une note de fraîcheur au cadre de la vie laborieuse. La culture des plantes ornementales se pratique dans les pépinières quand il s’agit des arbres, des arbustes et des conifères rustiques des climats tempérés, tandis que les serres permettent de multiplier et d’élever les espèces à fleurs ou à feuillage ornemental originaires des contrées tropicales et éventuellement des régions méditerranéennes.
Comme la plupart des techniques modernes, celles qui intéressent l’horticulture évoluent très vite en faisant appel à toutes les ressources des sciences agronomiques.
C’est probablement la lutte antiparasitaire qui a le plus bénéficié des recherches. Il y a vingt-cinq ans, les horticulteurs n’étaient armés que très partiellement contre les insectes et les mycoses qui endommageaient gravement, et parfois irrémédiablement, les cultures vivrières ou ornementales. Actuellement, les professionnels peuvent recourir à diverses méthodes de lutte biologique et, surtout, à l’arsenal des produits insecticides et anticryptogamiques.
Mais il est impossible d’entreprendre une lutte directe contre les viroses et de guérir par voie chimique les effets de la «dégénérescence» chez un grand nombre d’espèces fruitières, légumières ou ornementales. Seule une sélection extrêmement sévère des sujets indemnes de virus permet de constituer de petits lots de pieds mères capables de fournir boutures et greffons sains en prévision d’une multiplication intensive.
L’utilisation d’un matériel très varié , souvent puissant, dans les cultures de plein air et quelquefois dans les serres, a grandement modifié les méthodes de production. À côté des tracteurs et des outils agricoles chargés de travailler le sol en profondeur, une multitude d’appareils à moteur assurent les façons culturales superficielles, arrachent les arbres en pépinières, tandis que des pulvérisateurs de grande capacité sont capables de traiter vergers et pépinières dans un temps très limité. Enfin, les serres de dimensions modestes et de forme disparate antérieures à 1914 ont cédé la place à de vastes groupes de constructions vitrées, bien climatisées, où les cultures légumières ont pris une grande place, et où les fleurs à couper et les plantes ornementales en pots occupent des surfaces chaque année plus étendues.
Une meilleure connaissance de la biologie des espèces fruitières, légumières et florales, contribue aussi à l’évolution de la plupart des techniques culturales. L’utilisation généralisée de mélanges terreux rationnellement préparés permet une croissance plus rapide. La taille des arbres fruitiers, réservée jadis aux spécialistes, se limite souvent à la «formation» des arbres, et elle est beaucoup moins courante, pour contrôler la fructification saisonnière. Les «hormones» artificielles facilitent l’enracinement des boutures, limitent la chute des tomates et des fruits à pépins, tandis que d’autres produits nanifiants s’opposent à l’élongation exagérée des tiges de chrysanthèmes ou de Poinsettia .
Les applications du photopériodisme permettent de contrôler la floraison des chrysanthèmes, des Kalanchoe , des Poinsettia ; celles du froid: le forçage des Forsythia .
horticulture [ ɔrtikyltyr ] n. f.
• 1824; du lat. hortus « jardin », d'apr. agriculture
♦ Branche de l'agriculture comprenant la culture des légumes, des fleurs, des arbres et arbustes fruitiers et d'ornement. Horticulture ornementale (arboriculture, floriculture). Horticulture vivrière (culture maraîchère, potagère). Horticulture forcée, en serres, etc. (⇒ primeur) . École nationale d'horticulture.
● horticulture nom féminin (du latin hortus, jardin) Vieux. Art de cultiver les jardins. Branche de l'agriculture comprenant la culture des légumes, des fleurs, des arbres et des arbustes fruitiers et d'ornement.
horticulture
n. f. Art de cultiver les jardins.
|| Culture des légumes, fruits et fleurs de jardin.
⇒HORTICULTURE, subst. fém.
Art de cultiver les jardins potagers et floraux. Dictionnaire, société, traité d'horticulture. L'exposition d'horticulture est ouverte (GONCOURT, Journal, 1887, p. 679). Il (...) s'y était complu à des travaux d'horticulture aquatique, faisant fleurir, dans les petits étangs que forme la Vivonne, de véritables jardins de nymphéas (PROUST, Swann, 1913, p. 169). En 1872, un enseignement supérieur de l'horticulture était créé et l'École nationale d'horticulture chargée d'assurer cet enseignement était installée dans le cadre du « Potager du Roy » à Versailles (Encyclop. éduc., 1960, p. 234).
— P. métaph. Malgré ses projets arrêtés [de la jeune fille de province], les lieux communs, la médiocrité des idées, l'insouciance de la toilette, l'horticulture des vulgarités l'envahissent nécessairement (BALZAC, Œuvres div., t. 3, 1840, p. 226).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1824 « art de cultiver les jardins » (Description du jardin de Fromont, Rapport de la Société Linnéenne, Paris, Lebel, p. 7 : ceux qui s'occupent de botanique et d'horticulture); 1840 fig. (BALZAC, loc. cit.). Dér. du lat. class. hortus « jardin » sur le modèle de agriculture, prob. par l'intermédiaire de l'angl. horticulture de même sens, attesté dès 1678 ds NED. Fréq. abs. littér. : 39. Bbg. QUEM. DDL t. 10.
horticulture [ɔʀtikyltyʀ] n. f.
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♦ Culture des jardins. ⇒ Arboriculture, floriculture. || L'horticulture s'applique à des espaces relativement petits et fournit des rendements élevés. || Horticulture en jardin d'agrément, en jardin potager (⇒ Maraîcher). || Pratiquer l'horticulture. ⇒ Arboriser (vx), jardinier; cultiver. || Horticulture forcée, en serres, etc. (⇒ Primeur). || École nationale d'horticulture.
0 Le bonhomme (M. Blondet) aimait passionnément l'horticulture, il était en correspondance avec les plus célèbres amateurs, il avait l'ambition de créer de nouvelles espèces, il s'intéressait aux découvertes de la botanique, il vivait enfin dans le monde des fleurs.
Balzac, le Cabinet des Antiques, Pl., t. IV, p. 432.
♦ Termes d'horticulture. ⇒ Ados, bâche, billon, couche, hortillonnage, pépinière, planche, plate-bande, semis, serre; arrosage, arroser, baguer, biner, bouturage, bouture, butter, chausser (4.), cultiver, décaisser, éclaircir, empoter, encaisser, enchausser, forçage, forcer, fumer, greffe, greffer, ligature, marcotte, pailler, paillis, palisser, plant, praliner, repiquer, sarcler, semer, semis; arrosoir, bêche, binette, binot, charrue (à main), râteau, sécateur; bruyère (terre de), engrais, fumier; et aussi agricole (instruments, opérations agricoles).
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DÉR. Horticultural.
Encyclopédie Universelle. 2012.