HYSOPE
HYSOPE
Au premier rang des labiées pectorales, l’hysope (Hyssopus officinalis L.) renferme 0,3 à 0,9 p. 100 d’essence aromatique à 45 p. 100 de pinocamphone (groupe des camphres), essence toxique, épileptisante à faible dose: 2 g chez l’homme. Elle contient aussi un glucoside, le diosmoside, voisin de l’hespéridoside du zeste d’orange (à rôle de vitamine P), de la marrubiine, un taux important de choline, des sels de potassium. D’emploi très ancien, en particulier comme vulnéraire, l’hysope est surtout utile dans les affections bronchiques, passé le stade aigu (où elle se montrerait irritante). Elle fluidifie les sécrétions, favorise l’expectoration en infusion des sommités fleuries (10-20 g/l, 2 ou 3 tasses par jour; déconseillée aux hypernerveux). En usage externe, la décoction à 5 p. 100 (avec un émollient: guimauve, son) est résolutive, antiecchymotique: contusions, ecchymoses des paupières en particulier. La plante est surtout utilisée dans les campagnes méridionales.
hysope [ izɔp ] n. f.
• ysope 1120; lat. hys(s)opum, du gr., d'un mot sémitique
♦ Arbrisseau méditerranéen (labiées) à feuilles persistantes et à fleurs bleues. L'hysope officinale. L'hysope, fréquemment citée dans la Bible et opposée au cèdre. Loc. Vx Depuis le cèdre jusqu'à l'hysope : du plus grand au plus petit.
● hysope nom féminin (latin hyssopus, du grec hussôpos) Sous-arbrisseau aromatique (labiée) de la région méditerranéenne et de l'Asie centrale, aux feuilles linéaires, glanduleuses, aux fleurs violettes groupées en épi allongé. Employée par les Juifs pour asperger rituellement les portes, la branche d'hysope sert dans l'Église catholique au cours des bénédictions et des aspersions solennelles.
⇒HYSOPE, subst. fém.
BOT. Plante dicotylédone (Labiées), à feuillage persistant et à fleurs bleues, poussant dans les régions méditerranéennes et utilisée en infusion pour ses propriétés stimulantes, pectorales et stomachiques. La matinée était très douce; et il venait vers nous (...) par grandes nappes déjà tièdes, les parfums de la lavande et de l'hysope des garrigues (BOSCO, Mas Théot., 1945, p. 230).
— [P. allus. à la Bible (1 Rois 5, 13); symbole de la petitesse (par opposition au cèdre, symbole de la grandeur)]. Le soleil brûlant, l'aigle impétueux, l'humble hysope, le cèdre superbe, le figuier stérile, toute la poésie, tous les tableaux de l'Écriture sont là (CHATEAUBR., Martyrs, t. 3, 1810, p. 41).
♦ Loc. proverbiale fig. Depuis le cèdre jusqu'à l'hysope. Du plus important au plus insignifiant (v. cèdre).
Prononc. et Orth. : []. Forme hissope ds LAND. 1834, LITTRÉ, DG, à titre de var. Prononc. corresp. [] (1 sujet) ds MARTINET-WALTER 1973. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1re moitié XIIe s. ysope (Psautier d'Oxford, 50, 8 [51, 9], éd. F. Michel, p. 68); 1535 hysope (P. R. OLIVETAN, Bible, f° 19 v° [Exode 12, 22]); 2. ca 1170 expr. depuis le cèdre jusqu'à l'hysope (Rois, éd. E. R. Curtius, p. 119 [I Rois 4, 33] : des le cedre [...] jesque a l'ysope); 1663 p. ext. dans le domaine profane (MOLIÈRE, Impromptu de Versailles, scène 5, éd. R. Bray, p. 371 : les Comediens et les Autheurs, depuis le cedre jusqu'à l'hyssope sont diablement animez contre luy). Empr. au lat. hyssopus et celui-ci au gr. , attesté dès le Ve s. av. J.C. et dans les Septante, lui-même empr. à une lang. sémitique (cf. hébr. ', akkadien , syriaque , ar. , v. Bible et KLEIN Etymol., s.v. hyssop). 2, expr. tirée du 1er livre des Rois 4, 33 ou 5, 13, où elle exprime l'étendue des connaissances du roi Salomon : « Il parla des plantes, depuis le cèdre qui est au Liban, jusqu'à l'hysope qui croît sur les murs ». Fréq. abs. littér. : 56.
hysope [izɔp] n. f.
ÉTYM. 1120, ysope; hysope, 1535; lat. hysopum, hyssopum, grec hussôpos, d'un mot sémitique; cf. l'hébreu ézôb.
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♦ Bot. Plante dicotylédone (Labiées) scientifiquement appelée hyssopus, arbrisseau vivace à feuilles persistantes, à fleurs bleues, provenant des régions méditerranéennes. || L'hysope, plante aromatique et mellifère, a des propriétés stimulantes, pectorales et stomachiques. || L'hysope est fréquemment mentionnée dans la Bible (→ Éponge, cit. 1). || Anachorètes qui se nourrissent de pain et d'hysope (→ Abstinence, cit. 1). — Spécialt. || L'hysope considérée dans la Bible comme une plante très petite, et en ce sens opposée au cèdre. — ☑ (V. 1170). Fig., vx. Depuis le cèdre jusqu'à l'hysope : du plus grand au plus petit.
1 Il (Salomon) traita aussi de tous les arbres, depuis le cèdre qui est sur le Liban jusqu'à l'hysope qui sort de la muraille (…)
Bible (Sacy), Rois, III, IV, 33.
2 (…) les comédiens et les auteurs, depuis le cèdre jusqu'à l'hysope, sont diablement animés contre lui.
Molière, l'Impromptu de Versailles, V.
3 Christine a réussi, après un bon nombre de coupures; il y a du talent aux deux derniers actes; mais c'est du second ordre, et autant au-dessous d'Hernani que l'hysope est au-dessous du cèdre,—quoique avec assez de prétention de l'égaler.
Sainte-Beuve, Correspondance, 11 avr. 1830, t. I, p. 186.
4 Moi qui ne suis qu'un brin d'hysope dans la main
Du Seigneur tout-puissant qui m'octroya la grâce (…)
Verlaine, Liturgies intimes, I.
➪ tableau Noms d'arbres, arbustes et arbrisseaux.
➪ tableau Noms de plantes médicinales.
Encyclopédie Universelle. 2012.