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goliard

goliard nom masculin (ancien français goliart, débauché, peut-être de gole, gueule) Au Moyen Âge, clerc indiscipliné qui vivait en marge des lois de l'Église.

GOLIARD, subst. masc.
HIST. (XIVe-XVe s.). Clerc étudiant pauvre, en marge de l'Église, vivant de mendicité ou d'expédients, parfois au service de condisciples riches, écrivant souvent une littérature satirique. Les Goliards (...) représentent par excellence le groupe des dévoyés, des contestataires et sont considérés comme dangereux (J.-L. GOGLIN, Les Misérables dans l'Occident médiév., Paris, éd. du Seuil, 1976, p. 242).
Emploi adj. Qui est le fait des goliards. Satire goliarde (GOURMONT, Esthét. lang. fr., 1899, p. 219).
Prononc. : []; fém. [-]. Étymol. et Hist. 1. XIIIe s. golias « glouton, gourmand » (Du clerc golias qui volt rober s'abaïe ds Nouv. recueil fabliaux, éd. Méon, t. 2, p. 447); gouliars (ibid., p. 449 : se boutoit En tavernes li gouliars); 2. mil. XIVe s. goliard « bouffon, jongleur » (Entrée d'Espagne, 5407 ds T.-L.). Cf. lat. médiév. goliardus « goliard, clerc ou écolier vagabond » (av. 1219, RAYMOND DE ROCOSEL, Invectio contra goliardos, vers 12 ds O. DOBIACHE-ROJDESTVENSKY, Les poésies des goliards, p. 184). Étymol. obsc. Soit dér. à l'aide du suff. -ard de l'a. fr. gole, goule (gueule), intercalation d'un -i- prob. d'apr. le nom du géant Goliath, en lat. médiév. Golias (FEW t. 4, p. 320b, s.v. gula); soit dér. du nom de Goliath, avec substitution de suff. (-ard) (REW n° 3818d). Selon E.G. Fichtner (ds Neophilologus, t. 51, pp. 230-237) goliard serait dér. avec le suff. d'orig. germ. -ard d'un élém. goli- représentant le rad. du verbe protogermanique dont le sens gén. serait « crier, chanter, divertir », cf. ses corresp. dans les lang. germ. : got. « saluer », a. isl. goela « faire rire quelqu'un », germ. occ. (inscription runique) « saluer, divertir ou amuser (?) » m.h. all. goln (LEXER) « chanter à voix haute, criailler; plaisanter ». Signifiant à l'orig. « bouffon, jongleur », goliard aurait ensuite été rattaché par étymol. pop. à gole, goule (gueule), d'où le sens de « glouton, gourmand » et à Goliath, symbole des ennemis de l'Église (symbolisée par David), p. allus. aux poésies satiriques souvent anticléricales que déclamaient les Goliards. Bbg. FICHTNER (E.G.). The Etymology of goliard. Neophilologus. 1967, t. 51, pp. 230-237.

goliard [gɔljaʀ] n. m.
ÉTYM. Mil. XIVe, « bouffon, jongleur », lat. médiéval goliardus (déb. XIIIe); p.-ê. de l'anc. franç. gole, goule (→ Gueule); cf. golias « gourmand », avec infl. du nom de Goliath, le sens pourrait provenir des valeurs « paroles », « plaisanterie » attachées au rad. gol-, germ. golgan « chanter », et à gueule.
Hist. Étudiant mendiant et itinérant, clerc vivant en marge de l'Église, aux XIVe et XVe siècles. || La poésie des goliards était satirique.Spécialt. Auteur de poésies latines satiriques issu de ce milieu.
Adj. Rare. || « Satire goliarde » (Gourmont, in T. L. F.).

Encyclopédie Universelle. 2012.