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néo-grammairien

⇒NÉO-GRAMMAIRIEN, NÉOGRAMMAIRIEN, subst. masc.
LING. Linguiste appartenant à un courant né en Allemagne dans la seconde moitié du XIXe s., et dont une des thèses favorites consista à affirmer que les lois phonétiques ne comportent pas d'exceptions (les exceptions apparentes s'expliquant par des phénomènes d'emprunt ou d'analogie). Les néogrammairiens, forts de leur principe, déclarent que racines, thèmes, suffixes, etc., sont de pures abstractions de notre esprit et que, si l'on en fait usage, c'est uniquement pour la commodité de l'exposition (SAUSS. 1916, p.253). On ne nie plus l'importance de ceux qui se sont donné par fierté le nom de «néo-grammairiens», utilisé d'abord par mépris, à leur intention, par leurs adversaires (Ling. 1972).
Emploi adj. École néogrammairienne. École des néo-grammairiens. Les recherches de l'école néogrammairienne dans lesquelles la netteté des déductions s'alliait à l'érudition la plus poussée, passaient à juste titre pour un des triomphes de la méthode positiviste du XIXe siècle (M. LEROY, Les Gds courants de la ling. mod., Paris, P.U.F., 1963, p.45).
Prononc.:[(m)]. Étymol. et Hist. 1916 (SAUSS., p.18). Formé de l'élém. néo- et de grammairien. Peut-être calque de l'ital. neo-grammatici; les linguistes allemands composant le courant des néo-grammairiens se sont nommés eux-mêmes en 1878 Junggrammatiker (les jeunes grammairiens) terme qui désignait en arg. d'étudiants les auditeurs rétifs à l'enseignement de Curtius (leur professeur à Leipzig). En 1885, le linguiste italien Ascoli ,,aggrave et durcit le contresens latent qu'on ne pouvait pas ne pas faire sur le terme, hors d'Allemagne, en le traduisant par Neo-Grammatici, décalqué par les autres langues...`` (G. MOUNIN, Hist. de la ling., Paris, P.U.F., 1967, p.203).

néo-grammairien [neogʀa(m)mɛʀjɛ̃] n. m.
ÉTYM. Av. 1915, Saussure; adapt. franç. de l'all. Junggrammatiker « jeunes grammairiens », de néo- et grammairien.
Hist. des sc. Membre d'une école allemande de linguistique de la fin du XIXe siècle, caractérisée par l'historicisme et le comparatisme.
0 Bientôt après (la Vie du langage de Whitney : 1875) se forma une école nouvelle, celle des néogrammairiens (…) dont les chefs étaient tous des Allemands : K. Brugmann, H. Ostoff, les germanistes W. Braune, E. Sievers, H. Paul, le slaviste Leskien, etc. Leur mérite fut de placer dans la perspective historique tous les résultats de la comparaison (…). Grâce à eux on ne vit plus dans la langue un organisme qui se développe par lui-même, mais un produit de l'esprit collectif des groupes linguistiques.
F. de Saussure, Cours de linguistique générale, Introduction, p. 18.

Encyclopédie Universelle. 2012.