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néo-

néo- Élément, du gr. neos « nouveau ».

néo-
Préfixe, du gr. neos, "nouveau".

⇒NÉO-, élém. formant
Élém. tiré du gr. «nouveau», entrant dans la constr. de nombreux subst. ou adj.; associé à un 2e élém. de type verbal, de type verbal nominalisé, de type nominal (souvent issu du gr. ou empr. au gr.) néo- peut fonctionner lui-même comme un adj., comme un subst., ou comme un adv., son sens variant avec les différents modes d'association ou de fonctionnement.
I. —[Le 2e élém. est de type verbal (v. infra A C) ou verbal nominalisé (v. infra B 2); néo- caractérise le procès exprimé par celui-ci]
A. —[Néo- fonctionne comme un adv., il signifie «nouvellement, récemment» (du gr. «nouvellement, depuis peu»); les mots constr. sont des subst., empr. au gr. ou adaptés du gr.] V. néogène, néophyte (empr. au gr. par l'intermédiaire du lat.) et aussi :
néodamode (gr. ), subst. masc. Ancien hilote à Sparte, récemment affranchi. C'est que Sparte était forcée d'armer (...) ses néodamodes (...) et même ses hilotes (FUSTEL DE COUL., Cité antique, 1864, p.427).
B. —[Néo- fonctionne comme un adj.; il signifie «nouveau, qui aboutit à qqc. de nouveau»; les mots constr. sont des subst.]
1. [Le 2e élém. est un subst. issu d'un verbe] V. néo-formation, néo-formé.
2. [Le 2e élém. est issu du gr.] V. néoplasme, néoplasie, néoplasique (dér. s.v. néoplasie) et aussi:
néographe, subst. masc., vx. Écrivain qui admet une nouvelle orthographe. Beauzée, qui au moment même où il combat ce qu'il appelle les néographes, dit, (...) si l'ortographe est moins sujette que la voix à subir des changemens de forme: elle devient, par-là même, dépositaire et témoin de l'ancienne prononciation des mots (DESTUTT DE TR., Idéol. 2, 1803, p.383). Emploi adj. Écrivain néographe (LITTRÉ). Néographie, subst. fém., dér. Nouvelle orthographe ou nouveau système d'orthographe. (Dict. XIXe et XXe s.).
néoplastie, subst. fém., chir. ,,Reconstitution de tissus par opération plastique`` (Méd. Biol. t.3 1972). Néoplastique, adj., dér. ,,Qui se rapporte à la néoplastie`` (Méd. Biol. t.3 1972).
C. —[Néo- fonctionne comme un subst.; les mots constr. sont des subst. Le 2e élém. est issu du gr., il signifie:]
1. [«état juvénile, non développé» (du gr. «jeunesse»)] V. néoténie, néoténique (dér. s.v. néoténie).
2. [«ce qui est nouveau, nouveauté» (du gr. «ce qui est nouveau»)]:
néophobe, subst. masc. Personne qui déteste la nouveauté. Il n'y avait pas en moi d'autre ambition que celle de faire connaître et de défendre contre les néophobes les oeuvres d'art que j'aimais (LARBAUD, Barnabooth, 1913, p.344). Néophobie, subst. fém., dér. Horreur de la nouveauté. Néophobie, refus d'envisager ce qu'un nouvel état apporterait avec lui de profitable, ou incapacité d'imaginer quoi que ce soit dont le passé ne fournit point d'exemple, grande horreur du dérangement, fût-ce en vue d'un rangement meilleur (GIDE, Journal, 1935, p.1231).
II. —[Le 2e élém. est de type nominal; néo- caractérise ce que désigne celui-ci. Néo- fonctionne comme un adj.]
A. —[Néo- signifie «nouveau, récent»; les mots constr. sont des adj., ou des subst., ou encore assurent cette double fonction]
1. [Le 2e élém. est un adj. subst.]:
néo-canadien, -ienne, adj. et subst. (Celui, celle) qui est installé(e) depuis peu au Canada (d'apr. Lar. Lang. fr.).
néocrétacé, -ée ou néocrétacique, adj. et subst. masc., géol. Partie supérieure du système crétacé (d'apr. Lar. 20e). Le néocrétacé. Le système crétacé ou crétacique, dans lequel nous distinguerons la série néocrétacique (LAPPARENT, Abr. géol., 1886, p.226).
néojurassique, subst. masc., géol. Partie supérieure du système jurassique. Voir LAPPARENT, Abr. géol., 1886, p.245.
2. [Le 2e élém. est issu du gr.] V. néolithique, néologisme, néologie, néologique, néologiser (dér. s.v. néologique), néologue et aussi:
néocyte, subst. masc., histol. ,,Leucocyte immature`` (Méd. Biol. t.3 1972).
néozoique (du gr. «être vivant»), adj., géol. Âge, ère néozoïque. Âge, ère tertiaire (p.allus. au renouvellement de la flore et de la faune à cette époque). V. paléozoïque et BLOY, Journal, 1892, p.298.
Rem. Empr. au gr., v. néoménie.
B. —[Néo- signifie «nouveau, voisin (d'un certain être ou corps déjà connu)» (v. infra 1) ou encore «jeune» (v.infra 2); les mots constr. sont des subst.]
1. [Le 2e élém. est un subst. ou issu d'un subst.] V. néodyme, néomycine, néoprène et aussi:
néobaleine, subst. fém., zool. Genre de la famille des baleines (d'apr. Hachette 1980).
2. [Le 2e élém. est issu du gr.]:
néotrague (du gr. «bouc»), subst. masc., zool. Nom scientifique de l'antilope royale (d'apr. Lar. Lang. fr.).
C. —[Néo- signifie «renouvelé, modernisé»]
1. [Le 2e élém. est soit un subst. (désignant une doctrine, un mouvement) ou l'adj. correspondant, soit un subst. ou un adj. issu d'un nom propre (néo- indique ici qu'il s'agit de la reprise de qqc. d'ancien sous une forme renouvelée, modernisée); les mots constr. sont des adj. ou des subst.]
a) BEAUX-ARTS, LITT. V. néo-classicisme, néo-classique, néo-réalisme, néo-réaliste et aussi:
néo-gothique, adj. et subst. masc., archit. Style néogothique ou, subst., néo-gothique. 1. Style qui apparaît vers 1820, et qui imite le style gothique (d'apr. Lar. Lang. fr.). 2. Qui relève de ce style. Il se rappelait leurs longues causeries en face des pelouses et des bâtiments néo-gothiques (MALÈGUE, Augustin, t.2, 1933, p.452).
néo-impressionnisme, subst. masc., peint. Synon. de pointillisme. On peut faire remonter à 1883 les débuts du mouvement désigné sous le nom de néo-impressionnisme (MAUCLAIR, Maîtres impressionn., 1923, p.187).
néo-impressionniste, adj. et subst., peint. (Peintre) qui appartient au néo-impressionnisme. Gauguin fut le premier à accomplir le travail psychique des néo-impressionnistes, ses disciples (BARLET, LEJAY, Art de demain, 1897, p.130).
néo-Michel-Angelisme, subst. masc. Mouvement artistique qui se réfère à Michel-Ange. Le dessin est curieux, savant, et visant un peu au néo-Michel-Angelisme (BAUDEL., Salon, 1845, p.37).
b) ÉCON. POL.:
néo-capitalisme, subst. masc. Forme moderne du capitalisme, qui contient des éléments de socialisation (notamment l'intervention de l'état dans la vie économique) (d'apr. COMBE-CUSSET 1974).
néo-capitaliste, adj. Relatif au néo-capitalisme. Système, économie néo-capitaliste (GILB. 1980).
néo-colonialisme, subst. masc. Forme nouvelle du colonialisme, consistant notamment en la domination économique d'un pays dont l'indépendance est récente. Le néo-colonialisme trouve son expression également dans «l'aide» économique que les impérialistes accordent aux pays sous-développés (BOUV.-IBARR. 1975).
néo-colonialiste, adj. Relatif au néo-colonialisme. Ennemi néo-colonialiste (GILB. 1980).
néo-libéralisme, subst. masc. Forme moderne du libéralisme qui admet une intervention limitée de l'état. Un certain nombre de personnes qui sont très engagées par ailleurs, et qui se trouvent attachées au thème de l'existentialisme, en arrivent à développer des théories politiques qui, au fond (...) sont des théories teintées de néo-libéralisme (SARTRE, Existent., 1946, p.129).
néo-libéral, -ale, -aux, adj. et subst. masc. a) Adj. Relatif au néo-libéralisme. Économie néo-libérale. Mouvement néo-libéral (COMBE-CUSSET 1974). b) Subst. masc. Partisan du néo-libéralisme. Les néo-libéraux pensent que la croissance doit s'opérer (...) par le simple jeu des initiatives privées (R. GENDARME, L'Économie de l'Algérie, 1959 ds GILB. 1971).
c) PHILOS. V. néo-catholicisme, néo-catholique, néo-christianisme, néo-chrétien, néo-platonisme, néo-platonicien, néo-platonique (rem. s.v. néo-platonicien), néo-positivisme, néo-positiviste et aussi:
néoberkeleyien, -ienne, néo-berkeleyien, -ienne, adj. Relatif à une doctrine qui se réfère à Berkeley. L'irréalité néoberkeleyienne (QUENEAU, Exerc. style, 1947, p.90).
néo-criticisme, subst. masc. Doctrine renouvelée du criticisme de Kant, apparue en Allemagne vers 1860 et qui se développa jusqu'en 1920 environ. Renouvier se rattache à bien des égards au «néo-criticisme» (LEGRAND 1972).
néocriticiste, néo-criticiste, adj. et subst. masc. a) Adj. Relatif au néo-criticisme. Monadisme néo-criticiste (G. MARCEL, Journal, 1923, p.93). b) Subst. masc. Adepte du néo-criticisme. Quant aux quelques philosophes, dont le rôle eût été de me renseigner, je savais depuis longtemps ce qu'il fallait attendre d'eux; mathématiciens ou néocriticistes, ils se tenaient aussi loin que possible de la troublante réalité (GIDE, Immor., 1902, p.423).
néo-hégélianisme, subst. masc. Courant issu de la philosophie de Hegel (d'apr. Lar. Lang. fr.).
néo-hégélien, -ienne, adj. et subst. masc. a) Adj. Relatif au néo-hégélianisme. Méthode néo-hégélienne. Idée néo-hégélienne (G. MARCEL, Journal, 1923, p.115). b) Subst. masc. Partisan du néo-hégélianisme. L'optimisme logique des néo-hégéliens (G. MARCEL, Journal, 1914, p.11).
néo-pythagorisme, subst. masc. Mouvement issu de la philosophie de Pythagore. Les prodiges de l'Inde (...) les pratiques italiotes du néo-pythagorisme se mêlaient, se confondaient (A. FRANCE, Poés., Noces, 1876, p.267).
néo-pythagoricien, subst. masc. Adepte de néo-pythagorisme. Voir P.LEROUX, Humanité, 1840, p.403.
néo-thomisme, subst. masc. Doctrine issue du thomisme, auquel s'intègrent des acquisitions de la science moderne. Le néo-thomisme traduit un besoin d'ordre intérieur et d'oubli plutôt que de foi ou de sacrifice (J.-R. BLOCH, Dest. du S., 1931, p.175).
néothomiste, subst. masc. Adepte du néothomisme. Quelques néothomistes, qui ont érigé «en premiers principes de la philosophie chrétienne» l'hypothèse de la distinction réelle de l'essence et de l'existence (Théol. cath. t.4, 1 1920, p.889).
d) POLITIQUE:
néo-fascisme, subst. masc. Doctrine ou système politique qui s'inspire de la doctrine fasciste. Le néo-fascisme s'appuie sur une théorie qui tend à réduire (...) au communisme les mouvements de libération nationale (A. FABRE-LUCE, Gaulle deux, Paris, Julliard, 1958 ds GILB. 1971).
néo-fasciste, adj. 1. Relatif au néo-fascisme. Tendances néo-fascistes. 2.Qui est partisan du néo-fascisme. Les néo-fascistes et les anarchistes paralysent la capitale de La Calabre (Paris-Match, 27 févr. 1971 ds GILB. 1980). Cinq mille manifestants ont mis le feu au siège du syndicat néo-fasciste (Le Monde, 15 mai 1974 ds GILB. 1980).
néo-nazisme, subst. masc. Doctrine politique qui s'inspire des théories national-socialistes. Parti national-démocrate suspecté de néo-nazisme (GILB. 1971).
néo-nazi, -ie, adj. 1. Relatif au néo-nazisme. Activité, conspiration, danger, publications néo-nazi(e)(s). De 1978 au début 1982, le terrorisme néo-nazi a causé la mort de 19 personnes en Allemagne (Quid 1983, p.11b). 2. Qui est partisan du néo-nazisme. Dirigeant néo-nazi. 631 néo-nazis sont passés en jugement (Quid 1983, p.11b).
e) SC. NAT.:
néo-darwinisme, subst. masc. Théorie de l'évolution biologique renouvelée du darwinisme, qui renonce à l'hérédité des caractères acquis et met en avant la sélection naturelle. Pour que l'espèce évolue, il faut évidemment qu'il s'y produise des modifications héréditaires, et, partant, germinales. Or, on peut supposer, ou bien que les individus se modifient d'abord par leur corps (...), la modification s'inscrivant ensuite dans les germes, —c'est le lamarckisme; ou bien qu'ils se modifient d'emblée par leurs germes, —et c'est le néo-darwinisme ou mutationnisme (J. ROSTAND, La Vie et ses probl., 1939, p.169).
néo-darwinien, subst. masc. Partisan du néo-darwinisme. Les néo-darwiniens sont en voie d'admettre que les périodes de mutation sont déterminées (J. ROSTAND, La Vie et ses probl., 1939, p.87).
néo-darwiniste, adj. Relatif au néo-darwinisme. La thèse darwiniste et surtout néo-darwiniste des variations accidentelles insensibles (BERGSON, Évol. créatr., 1907, p.77).
néo-lamarckisme, subst. masc. Théorie de l'évolution biologique dérivée des idées de Lamarck, qui accorde une influence prépondérante au milieu. Le néo-lamarckisme est donc, de toutes les formes actuelles de l'évolutionnisme, la seule qui soit capable d'admettre un principe interne et psychologique de développement (BERGSON, Évol. créatr., 1907, p.78).
néo-lamarckien, subst. masc. Partisan du néo-lamarckisme. La thèse (...) des néo-lamarckiens (BERGSON, Évol. créatr., 1907, p.171).
f) SOCIOLOGIE:
néo-malthusianisme,subst. masc. Théorie démographique se prononçant pour la limitation des naissances mais qui préconise l'utilisation des procédés contraceptifs et renonce aux arguments moraux avancés par le malthusianisme. M. Deffoux, écrivain spirituel, mais qui m'a l'air d'être un malthusien attardé, fait je ne sais quel rapprochement saugrenu entre le caoutchouc dont sont faits les ballons (...) et certains vêtements recommandés par le néo-malthusianisme (APOLL., Tirésias, 1918, p.868).
néomalthusien, -ienne, néo-malthusien, -ienne, adj. et subst. masc. a)Adj. Relatif au néo-malthusianisme. Et ce n'est un mystère pour personne que le mouvement du Birth Control est d'inspiration néomalthusienne, c'est-à-dire qu'il borne son ambition à apprendre aux hommes non point à maîtriser et à utiliser pour le bien spirituel des forces de l'instinct, mais au contraire à satisfaire les appels du plaisir sensuel, en se soustrayant à ses fins naturelles (BIOT, Pol. santé publ., 1933, p.45). b) Subst. masc. ,,Adepte du néo-malthusianisme`` (Lar. Lang. fr.).
2. P.anal., BEAUX-ARTS, LITT. [Le 2e élém. est un adj.; le subst. désignant la doctrine, le mouvement auquel on se réfère implicitement, étant généralement inus.; les mots constr. sont des adj.] V. néo-grec, néo-latin, néo-latinité (rem. s.v. néo-latin) et aussi:
néo-attique, adj. Relatif aux artistes, aux écrivains hellénistiques ou latins qui s'inspirent de la tradition grecque classique. Devant la perfection de sa grâce, ce n'est pas au bel ordre vivant de Phidias qu'ils songeaient, mais au style néo-attique d'un Pasitélès (MASSIS, Jugements, 1923, p.150).
néo-byzantin, -ine, adj. Qui relève d'un style qui s'inspire du style byzantin. Je passai mon uniforme et me rendis à la cathédrale catholique de Westminster (ne pas confondre avec l'abbaye), une des réussites de l'art religieux moderne. (...) Je revois encore tout Londres réuni dans la nef néo-byzantine (MORAND, Londres, 1933, p.53).
3. BEAUX-ARTS, PHILOS. [Le 2e élém. est un subst. ou un adj. issu d'un nom propre; les mots constr. sont des adj. ou des subst.] V. néoberkeleyien, néo-Michel-Angelisme supra.
Rem. Ce procédé se prête à de nombreuses créations idiolectales.
4. [Le 2e élém. est un adj.; les mots constr. sont des subst. ou des adj.] V. néo-grec, néo-latin et aussi:
néo-araméen, subst. masc. ,,Nom donné à l'araméen moderne`` (Lar. Lang. fr.).
néo-celtique, adj. Qui se rapporte aux langues encore en usage dans le pays de Galles, en Islande et en Bretagne, et issues des parlers celtiques. Les littératures néo-celtiques (Lar. Lang. fr.).
néo-hébreu, subst. masc. ,,Hébreu moderne (depuis le IIIe siècle après J.-C.)`` (ROB. Suppl. 1970).
Rem. Ce mode de formation s'applique dans le domaine de la ling. chaque fois qu'il est nécessaire de distinguer une lang. anc. et la forme mod. issue de celle-ci.
III. —[Le 2e élém. est de type adj. nom. Néo- est utilisé comme élém. de transformation; il permet de former l'adj. correspondant à un nom composé de pays où est incorporé l'adj. nouveau, nouvelle] V. néocomien et aussi:
néo-calédonien, -ienne, adj. et subst. a) Adj. Relatif à la Nouvelle-Calédonie. Le baron Sinda n'avait pas été moins heureux dans le placement du petit emprunt néo-calédonien (VOGÜÉ, Morts, 1899, p.225). b) Subst. Habitant ou personne originaire de ce pays (d'apr. Lar. Lang. fr.).
néo-guinéen, -enne, adj. et subst. a) Adj. ,,Relatif à la Nouvelle-Guinée`` (Lar. Lang. fr.). b) Subst. Habitant ou personne originaire de ce pays. Il y a les Néo-guinéens, aux premières loges dans cette guerre (BRETON, Manif. Surréal., 2e Manif., 1930, p.197).
néo-zélandais, -aise, adj. et subst. a) Adj. Relatif à la Nouvelle-Zélande. L'Équipe de football néo-zélandaise vint en Angleterre (MAUROIS, Silences Bramble, 1918, p.11). En partic. Langue néo-zélandaise ou néo-zélandais. Il existe une brochure sur la question, non encore traduite du néo-zélandais (ALAIN, Propos, 1933, p.1136). b) Adj. ou subst. Habitant ou (personne) originaire de ce pays. Le major néo-zélandais avait placé sur le feu des feuilles d'eucalyptus (MAUROIS, Silences Bramble, 1918, p.70). Le mont Cassin reste à l'ennemi malgré d'effroyables bombardements aériens et les assauts vaillamment répétés des Américains, des Hindous, des Néo-Zélandais (DE GAULLE, Mém. guerre, 1956, p.268).
Rem. ,,Cet élégant procédé de transformation, qui revient à adjectiver au second degré, par un moyen lexical, un adj. appartenant à un syntagme lexicalisé comme nom propre, semble avoir été employé pour la première fois vers le milieu du XIXe`` (COTTEZ 1980).
Vitalité. Néo- est un élém. formant très productif au XXe s., qui donne lieu à des créations lexicalisées dans de nombreux domaines et à de nombreuses créations idiolectales. Prononc. et Orth.:[neo] ou en syll. inaccentuée [--]. Mots constr. ne pouvant être autonomes, soudés: néolithe, néophobe, etc.; mots constr. pouvant être autonomes, soudés ou non: néocomien ou néo-comien, néoformation ou néo-formation, etc. (v. Lar. Lang. fr. pour le trait d'union). Toujours trait d'union dans les mots du type: néo-capitaliste, le 2e élém. portant seul la marque du plur. Bbg. BRUNSCHWIG (H.). Décolonisation, néo-colonialisme. Centre d'Études africaines. 1973, t.13, pp.5-8. —DUB. Dér. 1962, p.35, 36, 48 (comp.). —GALL. 1955, p.119, 286. —GOOSSE 1975, p.36. —PEYTARD (J.). Rech. sur la préf. en fr. contemp. Lille-Paris, 1975, pp.381-391. —QUEM. DDL t.8, 12, 14, 15, 20, 21 (comp.).

néo-
Premier élément (tiré du grec neos « nouveau ») qui entre comme préfixe dans la composition de nombreux mots.
Ce préfixe, combiné avec des adjectifs (adj. de peuples, etc.) et des noms (en particulier des noms en -isme) donne lieu à de nombreuses formations nouvelles. Outre les mots traités ci-dessous, on rencontre des créations plus occasionnelles. Citons : néo-antique, adj. (1933, P. Morand); néo-artisan, n. m. (1978); néo-communisme, n. m. (1937); néo-conservateur, n. m.; néo-cubisme et néo-cubiste, adj. et n.; néo-dada (1978); néodogmatisme (H. Lefebvre, 1968); néogaullisme, n. m. (1972); néo-hégélien (1851); néo-hégélianisme (1911); néo-marxisme, néo-marxiste (1930); néo-populisme; néo-scolastique (1865) et les suivants :
1 Lu en partie le volume de Ruge, Die Academie (1848), où l'Humanisme de Néo-Hégéliens, en politique, en religion, en littérature est représenté par des correspondances ou des articles.
H.-F. Amiel, Fragments d'un journal intime, 7 avr. 1851.
2 Laval ayant été nommé ministre des Affaires étrangères, on vit apparaître et s'affirmer un néo-pacifisme de droite. Mussolini se disposait à envahir l'Éthiopie. Laval signa avec lui un traité qui lui laissait carte blanche. Il négocia avec Hitler.
S. de Beauvoir, la Force de l'âge, p. 206 (cf. Néo-pacifiste, Ibid., p. 272).
3 On appelle Époque Saïte ou Néo-Memphite la période du Nouvel Empire qui correspond aux dynasties dont la capitale est Saïs dans le Delta (…)
G. Contenau et V. Chapot, l'Art antique, p. 85.
4 Au IVe siècle, la sculpture romaine a renoncé aux rondeurs académiques pour la rigidité d'un néo-primitivisme; les types sont devenus plus courts; l'espace disparaît des bas-reliefs où des ombres lourdes vont enserrer les personnages.
André Richard, la Critique d'art, p. 114.
REM. Néo- étant senti comme élément permutable, les comp. sont généralement écrits avec un tiret; certains préfèrent appliquer la règle générale et écrire : néokantien, néoromantisme, etc.

Encyclopédie Universelle. 2012.