BANQUE AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT
BANQUE AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT (B.Af.D.)
La plus importante institution financière de l’Afrique, la Banque africaine de développement (B.Af.D.) tente de faire face aux besoins immenses du continent africain en matière de développement. Sa cote de crédit, excellente, offre un singulier contraste avec les difficultés économiques et sociales de sa zone de compétence.
La B.Af.D. a été fondée en 1964, à Lagos (Nigeria) par vingt-trois jeunes États africains. Son originalité fut d’abord de ne faire appel à aucun partenaire non régional. Son siège est à Abidjan (Côte-d’Ivoire). Elle compte en 1995 soixante-seize membres, dont cinquante-deux pays africains et vingt-quatre pays non régionaux parmi lesquels l’Allemagne, les États-Unis, la France et le Japon. Les actionnaires occidentaux détiennent un tiers du capital (21,56 milliards de dollars). Sa structure est de forme coopérative: elle comprend un conseil des gouverneurs, son autorité suprême, un comité directeur, un conseil d’administration. Son président, qui ne doit être ni gouverneur ni administrateur, est élu pour un mandat de cinq ans, renouvelable. Les ressources de la B.Af.D. proviennent des souscriptions versées par les États membres, calculées en fonction de leur produit national brut, de leurs recettes fiscales et des recettes provenant des exportations, ainsi que des fonds empruntés.
La B.Af.D. gère par ailleurs le Fonds africain de développement (F.A.D.). Entité juridique distincte de la B.Af.D., le F.A.D. est également installé à Abidjan et son siège est situé au même endroit que celui de la B.Af.D. Il a été créé en 1972 dans le but de rassembler des capitaux publics provenant des pays les plus développés pour aider au développement économique et social des pays les plus pauvres d’Afrique en accordant des crédits à des conditions très avantageuses.
Les pays emprunteurs sont classés en trois catégories, selon leur P.I.B. par habitant: trente-trois pays pauvres (moins de 510 dollars) ont accès au F.A.D. et à ses prêts à taux privilégiés, essentiellement dans les domaines de la santé et de l’agriculture; dix pays intermédiaires (de 511 à 990 dollars) s’adressent tantôt à la Banque, tantôt au Fonds; les huit pays les plus riches relèvent, en théorie, de la seule Banque (prêts au taux du marché).
Par ses statuts, la B.Af.D. est habilitée à affecter les ressources qu’elle a pu mobiliser au financement de projets et programmes de développement. Ses bénéficiaires sont les gouvernements, organismes publics d’un État membre, les entreprises privées situées sur le territoire d’un État membre, sans référence à la nationalité des actionnaires, les banques nationales de développement pour les petits projets.L’institution a accumulé d’importants impayés auprès de ses emprunteurs africains: 567 millions de dollars à la fin de 1994, soit plus de 6 p. 100 des encours de crédit (9 milliards de dollars). La mauvaise qualité des cours sur les marchés des matières premières, les critères arbitraires du choix des projets, les conflits d’intérêts dénoncés par un ancien vice-président de la Banque mondiale, David Knox, ont fait que le résultat net de la B.Af.D. a été divisé par trois en deux ans, entre 1992 et 1994. Les prêts n’ont atteint que 1,4 milliard de dollars en 1994, près de 60 p. 100 de moins qu’en 1992 (3,4 milliards), les trois quarts des pays africains ne réunissant plus les conditions minimales d’éligibilité. La nécessité d’une augmentation de capital a provoqué une crise profonde en 1994.
Banque africaine de développement
Encyclopédie Universelle. 2012.