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ravin

ravin [ ravɛ̃ ] n. m.
• 1690 « chemin creusé par les eaux »; ravine mil. XVIIe; de raviner
Petite vallée étroite à versants raides. Voiture tombée dans un ravin. Torrent qui coule au fond d'un ravin. ravine.

ravin nom masculin (de raviner) Dépression allongée et profonde creusée par un torrent. Vallée sauvage et encaissée.

ravin
n. m.
d1./d Lit creusé par les eaux de ruissellement.
d2./d Vallée encaissée aux versants abrupts.
|| Chemin au fond d'un ravin.

⇒RAVIN, subst. masc.
A. — 1. Entaille assez profonde du sol, le plus souvent en V, produite par les eaux de ruissellement ou par un torrent; petite vallée étroite, encaissée. La source ruisselle, les ruisseaux se précipitent, et déjà commencent à reverdir les ravins, les pentes et les prés (NERVAL, Sec. Faust, Hélène, 1840, p. 255). Les forêts, les ravins, les torrents de la Forêt-Noire et du Tyrol (FAURE, Hist. art, 1914, p. 510).
SYNT. Ravin abrupt, pierreux; étroit, grand, noir, petit ravin; la pente du ravin; franchir un ravin; tomber dans un ravin; au bord, au flanc du ravin; de l'autre côté du ravin; au-dessus, au fond d'un ravin; dans le creux d'un ravin.
P. métaph. Joues creusées d'un seul ravin profond près de la bouche (COLETTE, Fin Chéri, 1926, p. 146).
P. méton. Le fond d'un ravin. Vous avez descendu dans le ravin et vous l'avez suivi, sous bois, jusqu'au gué du Rocher en Scie. C'est là que vous avez passé le torrent... Puis, vous avez remonté la vallée (VERCEL, Cap. Conan, 1934, p. 162).
2. P. anal. Rigole produite par les eaux de ruissellement. Le sous-préfet examinait les ravins que les pluies avaient tracés sur la place (BALZAC, Député d'Arcis, 1847, p. 377).
B. — P. méton. Chemin creux. Tout à coup, il se trouva au bord d'un chemin creux et il aperçut, dans le fond, une grande fille (...). Elle le découvrit, leva la tête, se mit à rire et lui cria: « C'est-il vous qui chantiez comme ça? » Il ne répondit point et sauta dans le ravin, bien que le talus fût haut de six pieds au moins (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Vagabond, 1887, p. 678).
REM. Ravinet, subst. masc. Petit ravin. Une fois passé le ravinet où serpente le ru des étangs (GENEVOIX, Dern. harde, 1938, p. 195).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 2e moit. XVe s. (GEORGES CHASTELLAIN, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t. 2, p. 244), attest. isolée; 1690 (FUR.: Ravin. Fosse, chemin creux cavé par la cheute des eaux). Dér. régr. de ravine, ou déverbal de raviner, cf. le fr. ravinée « lieu creusé par un torrent » 1875 (E. BERGERAT, Journ. offic. 15 févr., p. 1230, 1re col. ds LITTRÉ). Fréq. abs. littér.: 836. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1 200, b) 1 659; XXe s.: a) 1 413, b) 791.

ravin [ʀavɛ̃] n. m.
ÉTYM. 1690, « chemin creusé par les eaux »; ravine, mil. XVIIe; de raviner.
1 Petite vallée étroite à versants raides. Ravine (II.). || Le lit de la rivière a formé un ravin. || Les ravins où bruissent les torrents. || Montagnes, terrains où se trouvent des ravins, des précipices. → 2. Ce, cit. 1; graine, cit. 7. || Pont qui franchit un ravin.Ravins et rigoles qui entaillent un dôme volcanique.
1 Le ravin était là, inattendu, béant, à pic sous les pieds des chevaux, profond de deux toises entre son double talus (…)
Hugo, les Misérables, II, I, IX.
2 Au plus creux des ravins emplis de blocs confus,
De flaques d'eau luisant par endroits sous les ombres,
La lune, d'un trait net, sculpte les lignes sombres
De vieux troncs d'arbres morts roides comme des fûts.
Leconte de Lisle, Poèmes barbares, « Clairs de lune », II.
Par ext. || Ravin sous-marin (calanque, fjord…), sous-lacustre…
(1787). Par ext. Le fond d'un ravin (servant de chemin; chemin creux). || Suivre un ravin.
2 Rigole, cavité creusée par le ruissellement (→ Impraticable, cit. 4). Ravinement.
3 (…) ce filet de mer rêve dans le berceau du ravin, pareil à ce peu de ciel qu'on voit couler, entre les toits des maisons, dans les rues des vieilles villes.
André Suarès, Trois hommes, « Ibsen », I.
DÉR. Ravinée.

Encyclopédie Universelle. 2012.