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INNSBRUCK
INNSBRUCK

INNSBRUCK

Capitale du Tyrol autrichien, Innsbruck est, avec Grenoble, la seule grande ville de l’intérieur des Alpes. Elle est établie à 574 mètres d’altitude, là où le cône de déjections très aplati de la Sill, descendue de la région du Brenner, plaque le cours impétueux de l’Inn contre le rebord escarpé des Préalpes calcaires septentrionales, fixant un point de franchissement permanent. Ce site de pont, très commun dans les principales vallées alpines, a pris toute sa valeur grâce à une situation exceptionnelle dans l’un des meilleurs carrefours de toute la chaîne. L’axe longitudinal de l’Inn, emprunté depuis le percement du tunnel de l’Arlberg (1884) par la voie ferrée Paris-Zurich-Vienne, se recoupe ici avec la transversale conduisant au nord, à Munich, par Garmisch-Partenkirchen et surtout ouvrant, au sud, la «voie royale» vers l’Italie et la Méditerranée, le long du couloir ferroviaire (1867), routier et autoroutier (1973) du Brenner. C’est sur la tête du cône de la Sill, à l’écart des inondations, que se fixent les hommes et principalement la colonie romaine, Veldidena, dont le faubourg de Wilten perpétue le souvenir. À la reprise du commerce entre l’Italie du Nord et l’Allemagne, le site prend toute sa valeur avec la mise en place d’un pont sur l’Inn, qui est à l’origine du nom et du développement de la ville. Sa prospérité grandit encore quand elle devient capitale du Tyrol en 1408 et lieu de résidence des Habsbourg qui l’embellissent de somptueux édifices gothiques et Renaissance: château, Goldenes Dachl, Hofburg, églises et palais. Son développement est surtout consécutif à la naissance des chemins de fer. Du pont historique la ville s’étend vers la gare placée au sud-est, puis vers le sud et le nord, occupant l’espace délimité par la Sill et l’Inn. Le plan en damier moderne contraste avec la vieille ville semi-circulaire, aux rues étroites.

Innsbruck demeure une capitale politique, administrative, universitaire (l’université fut fondée en 1677), un centre de commerce d’où rayonnent de nombreuses voies de communication vers les massifs environnants. C’est l’un des pôles du tourisme international, au cœur d’un secteur particulièrement doué pour les sports de neige, ce qui lui a valu d’accueillir en 1964 et en 1976 les jeux Olympiques d’hiver. L’industrie a bénéficié des ressources locales en bois et en sel, et elle a été vivifiée par une houille blanche abondante. Elle accueille un fort pourcentage de «pendulaires» montagnards. Ses productions sont très variées: textile de Loden, confections et chaussures, articles de sport, équipements pour le tourisme et l’hôtellerie, verrerie, instruments de musique, alimentation. Malgré la position favorable de la ville, la population augmente assez lentement (118 112 hab. en 1991), l’évolution de l’Autriche n’étant pas favorable à un essor rapide. Cependant, avec l’annexion des faubourgs et grâce à son pouvoir d’attraction sur de nombreux satellites touristiques et industriels (Hall, Absam, Rum), l’agglomération avait une population estimée en 1991 à plus de 160 000 habitants.

Innsbruck
v. d'Autriche, sur l'Inn, à 600 m d'alt.; 114 990 hab.; cap. du Land du Tyrol. Centre industr. et comm. Tourisme. J.O. d'hiver de 1964 et de 1976.
Université. Hofburg (palais impérial) du XVIe s., transformé au XVIIIe s. en chât. de style rococo.

Encyclopédie Universelle. 2012.