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brahman

brahman Mot sanskrit qui désigne, dans la pensée hindoue, l'absolu dont tout procède, fondement et cause ultime de tout ce qui existe.

⇒BRAHMAN, subst. masc.
Dans le Veda, principe de l'efficacité magique des actes rituels (Foi t. 1 1968) :
1. Le brahman fut au début la Puissance primordiale que l'homme discerne dans tout phénomène inaccoutumé ou inexpliquable (le Mana).
M. PERCHERON, Le Bouddha et le bouddhisme, Maîtres spirituels, Paris, éd. Seuil, 1956, p. 7.
2. Chacune de ces classes a sa fonction propre et pour ainsi dire son essence : le brahman, substance mystérieuse du rite, de la parole et du savoir sacrés, est l'apanage des brâhmanes.
Philos. Relig. 1957, p. 5209.
P. ext.
a) ,,L'âme comme expression de la vie universelle`` (JULIA 1964).
b) ,,Principe religieux et métaphysique suprême (...) en tant que fondement substantiel et immuable de toute réalité`` (Foi t. 1 1968).
ÉTYMOL. ET HIST. — 1928 (Lar. 20e).
Subst. sanscrit neutre désignant l'absolu.

brahman [bʀaman] n. m.
ÉTYM. 1928; mot sanscrit « l'absolu ».
Didactique (religion).
1 Savoir, connaissance contenus dans les textes fondamentaux du brahmanisme.
1 Le mot brahman est souvent employé dans le Véda, mais pour signifier la prière, le rite, la religion, dont les actes s'exécutent dans l'enceinte sacrée.
Émile Burnouf, la Science des religions, p. 153.
2 Il (le brahmane) est le détenteur du brahman (mot neutre), la parole souveraine ou le mot de l'énigme, le savoir védique s'exprimant volontiers précisément sous forme d'énigmes.
Jean Filliozat, les Philosophies de l'Inde, p. 11.
2 Être universel, absolu, dont procède toute chose.Divinité qui l'incarne. || Le śabdabrahman (absolu-parole) joue un rôle essentiel dans la philosophie indienne.
3 Bien entendu, le mot Être traduit mal le Brahman incréé, la Déité suprême — auquel le sage accède par ce qu'il y a de plus profond dans l'âme, et non par l'esprit. Les dieux ne sont que des moyens différents de l'atteindre, et « chacun va à Dieu à travers ses propres dieux ». C'est lui que le Bouddha tente de détruire dans sa prédication primitive, lorsqu'il donne pour la fin dernière à l'extase, ce qu'il appelle avec grandeur : la paix de l'abîme.
Malraux, Antimémoires, Folio, p. 299.
4 Le produit du cœur est l'esprit (manas), celui de l'esprit la parole; celui de la parole l'acte (karman). C'est cet acte qui, accompli, est l'homme, lieu du Brahman. Ainsi le cycle se referme, car le Brahman est aussi le maître des créatures d'où tout est issu et qui habite dans l'individualité psychique humaine façonnée par la pensée et la parole passée en actes. C'est ce Brahman, inapparent mais latent par nature en l'homme, que la philosophie des Upanishad enseigne à trouver en soi-même.
Jean Filliozat, les Philosophies de l'Inde, p. 16.
DÉR. Brahmique.

Encyclopédie Universelle. 2012.