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gestalt

gestalt nom féminin (allemand Gestalt, forme) Fait, pour une entité perceptive, d'être traitée par le sujet comme un tout plutôt que comme une juxtaposition de parties.

gestalt
n. f. PSYCHO Ensemble structuré dans lequel les parties, les processus partiels, dépendent du tout. (V. forme, III, sens 2).

⇒GESTALT, subst. fém.
PSYCHOL. Structure à laquelle sont subordonnées les perceptions. La théorie de la Forme ou Gestalt s'est développée dans l'ambiance de la phénoménologie, mais n'a retenu d'elle que la notion d'une interaction fondamentale entre le sujet et l'objet (J. PIAGET, Le Structuralisme, Paris, P.U.F., 1968, p. 47) :
Prolonger un côté, mener par un sommet une parallèle au côté opposé, faire intervenir le théorème concernant les parallèles et leur sécante, cela n'est possible que si je considère le triangle lui-même dessiné sur le papier, sur le tableau ou dans l'imaginaire, sa physionomie, l'arrangement concret de ses lignes, sa gestalt [it. ds le texte].
MERLEAU-PONTY, Phénoménol. perception, 1945, p. 441.
Gestalttheorie, gestalt-theorie. Doctrine affirmant que les « formes » sont les données premières de la psychologie. Synon. théorie de la forme. Quand la gestalt-theorie nous dit qu'une figure sur un fond est la donnée sensible la plus simple que nous puissions obtenir... (MERLEAU-PONTY, Phénoménol. perception, 1945p. 10). Déjà les pionniers de la gestalttheorie (...) à travers ces formes, visaient en fait le sens des « situations » vécues par l'homme dans le travail (J. VUILLEMIN, Être et trav., 1949, p. 150).
Gestaltpsychologie, gestalt-psychologie. Même sens. La gestaltpsychologie (...) met l'accent sur les ressemblances structurales entre les formes perçues globalement et les ensembles moteurs considérés également comme totalités (RICŒUR, Philos. volonté, 1949, p. 233).
[En parlant du comportement] Bref, les régulations, par feed back ou par gestalt et self-distribution, ne sont pas essentiellement différentes dans le champ de comportement ou dans l'espace des phénomènes physiques (RUYER, Cybern., 1954, p. 104).
REM. 1. Gestaltique, adj. Formant une gestalt, un ensemble structuré. Le rêve de tout décomposer en éléments premiers est à la base de la pensée cybernétique, car la chasse à l'obscur et aux fantômes est à ce prix : pas de coins d'ombre, pas de pensée molaire, pas d'ensembles imprécis ou gestaltiques, c'est-à-dire indécomposables en éléments régulièrement sommables (DAVID, Cybern., 1965, p. 51). 2. Gestaltisme, subst. masc. Synon. de gestalt-theorie. Malheureusement il est à craindre que le gestaltisme et sa doctrine du « champ physiologique total » ne soient qu'une vaste mythologie (RICŒUR, Philos. volonté, 1949p. 211). 3. Gestaltiste, adj. et subst. a) Adj. Propre à la gestalt-theorie. Le structuralisme gestaltiste (J. PIAGET, Le Structuralisme, Paris, P.U.F., 1968p. 48). b) Subst. Personne qui se réclame de cette théorie. Pour les gestaltistes comme pour les cybernéticiens, l'attraction dans le champ de comportement est néanmoins un fait entièrement analogue au phénomène physique (RUYER, Cybern., 1954p. 105).
Prononc. et Orth. : []. Les aut. soudent ou utilisent le trait d'union, indifféremment : MERLEAU-PONTY écrit tantôt gestalt-theorie (op. cit., p. 10), tantôt gestalttheorie (p. 59); J. VUILLEMIN écrit gestaltpsychologie (op. cit., p. 150) ou gestalt-psychologie (p. 148). On notera la graphie avec un t chez HUYGHE, Dialog. avec visible, 1955, p. 424 et 430 où le mot est orthographié gestaltheorie. Étymol. et Hist. 1945 (MERLEAU-PONTY, loc. cit., p. 72). Mot all. signifiant proprement « structure, forme, configuration », qui est entré dans le vocab. psychol. en partic. avec l'apparition de la Gestalttheorie (M. WERTHEIMER, Experimentelle Studien über das Sehen der Bewegung ds Zeitschrift für Psychologie, 1912; v. LAL., p. 373). Les psychologues fr. et angl. adoptèrent le mot sous sa forme all. avant d'en proposer l'adaptation : fr. « forme » (v. LAL., pp. 1031-1032), angl. « configuration » (v. ibid., p. 373). Bbg. QUEM. DDL t. 13 (s.v. gestaltisme).

gestalt [gɛʃtalt] n. f.
ÉTYM. Mil. XXe (1945, Merleau-Ponty); mot allemand signifiant « forme, conformation, configuration » spécialisé en psychol. (Wertheimer, 1912).
Psychol. Ensemble structuré dans lequel les propriétés des parties ou des processus partiels dépendent du tout.
0 Le concept théorique central de la psychologie de la Forme ou Gestalt est celui de champ, au sens d'un champ électromagnétique. Inversant complètement le point de vue associationniste, pour lequel il existe d'abord des éléments isolés ou sensations, et ensuite des liaisons entre eux sous la forme d'associations, la théorie de la Forme part de la perception comme un tout (une mélodie, une physionomie, une figure géométrique). Même dans les cas où la figure semble consister en un élément unique, comme un point noir marqué sur une feuille blanche, il intervient encore une totalité, car le point est une « figure » qui se détache sur un « fond ». Les Gestaltistes ont alors dégagé les lois de ces totalités, telles que les lois de ségrégation entre les figures et les fonds, les lois de frontières, les lois de « bonnes formes » ou de « prégnance ».
J. Piaget, Épistémologie des sciences de l'homme, p. 164.
DÉR. Gestaltisme. — V. aussi Gestalt-thérapie.

Encyclopédie Universelle. 2012.