Akademik

gobe-mouches

gobe-mouches nom masculin invariable Petit passereau (muscicapidé) de l'Ancien Monde, arboricole et insectivore. Familier. Personne crédule et niaise, qui croit tout ce qu'on lui raconte ; gogo. Récipient en verre contenant un liquide toxique, attirant les mouches, utilisé autrefois pour attirer et tuer les mouches nuisibles aux arbres fruitiers. ● gobe-mouches (difficultés) nom masculin invariable Orthographe Plur. : des gobe-mouches. Attention au s final de mouches, même au singulier. ● gobe-mouches (expressions) nom masculin invariable Gobe-mouches d'Amérique, oiseau américain (tyrannidé), de mœurs voisines de celles du précédent, tel que les tyrans et les moucherolles. ● gobe-mouches (synonymes) nom masculin invariable Familier. Personne crédule et niaise, qui croit tout ce qu'on lui...
Synonymes :
- badaud
- gobeur (familier)
- gogo (familier)
- jobard (familier)

gobe-mouches
n. m. inv. Oiseau passériforme (genres Muscicapa et voisins), au bec court et large, qui chasse les insectes au vol et dont de nombreuses espèces vivent dans l'Ancien Monde.

GOBEMOUCHE(S), GOBE-MOUCHE(S), (GOBEMOUCHE, GOBEMOUCHES, GOBE-MOUCHE, GOBE-MOUCHES)subst. masc.
A. — Oiseau passereau qui se nourrit de mouches ou d'autres insectes happés en vol. Un petit gobe-mouche d'un bleu azuré (Voy. La Pérouse, t. 3, 1797, p.76). L'intrépide, l'innombrable légion des gobemouches (MICHELET, Oiseau, 1856, p. 84).
P. anal.
1. Plante insectivore dont la tige, les feuilles visqueuses ou contractiles emprisonnent les mouches ou d'autres insectes qui s'y posent. En emploi apposé : Les plantes carnivores, Rossolis, Dionée gobemouche (PLANTEFOL, Bot. et biol. végét., t. 1, 1931, p. 27).
2. Piège à insectes que l'on suspend dans les arbres (d'apr. Agric. 1977).
B. — Au fig.
1. Badaud, personne qui perd son temps en s'occupant de futilités. L'air étonné des gobe-mouches de Paris (BALZAC, C. Birotteau, 1837, p. 65).
2. Gogo, personne niaise qui se laisse abuser par tout ce qu'on lui dit. Le gobe-mouches avale tout, faits, textes et commentaires (ALAIN, Propos, 1928, p. 777).
En emploi adj. L'admiration gobemouche de M. Dunoyer (STENDHAL, Souv. égotisme, 1832, p. 44) :
... vous eussiez supposé un caractère facile, niais et débonnaire à cet honnête vieillard essentiellement gobe-mouche, et vous en eussiez été la dupe, comme tout le café David, où jamais personne n'avait examiné le front observateur, la bouche sardonique et les yeux froids de ce vieillard dodeliné par les vices...
BALZAC, Splend. et mis., 1844, p. 135.
REM. Gobe-moucherie, subst. fém. Synon. de attrape-nigaud, mystification. La gobe-moucherie humanitaire (la plus gobe-mouches de toutes) (SAINTE-BEUVE, Portr. contemp., t. 3, 1846-69, p. 117).
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. dep. 1798. Ac. (1798 à 1932) note s final, ainsi que la majorité des dict. gén. Cf. LITTRÉ, GUÉRIN 1892, DG, Lar. 19e — Lar. encyclop. LITTRÉ suit encore Ac. en critiquant son incohérence : ,,L'Académie écrit gobe-mouches avec s et chasse-mouche sans s. Il n'y a aucune raison pour établir une différence d'orthographe entre ces 2 mots. Il n'y aurait aucune faute à écrire gobe-mouche, mouche étant alors pris en un sens collectif``. ROB. et Lar. Lang. fr. admettent les 2 graph. en vedette. Dans la docum. (supra) des ex. soudés : gobemouche(s), défendables puisque dans le sens des réformes en cours (cf. N. CATACH, Orth. et lexicogr.). Étymol. et Hist. 1. 1547 Gobemousche nom d'un personnage bon vivant (N. DU FAIL, Propos rustiques, éd. J. Assézat, t. 1, p. 110); av. 1578 maistre gobbemouche (PH. DE MARNIX, Differ. de la Relig., I, II, 9 ds HUG.); 1782 « homme crédule [peut-être popularisé par le personnage nommé ainsi dans la pièce de Favart, La Soirée des Boulevards, 1759] » (ROUSSEAU, Conf., V ds LITTRÉ); 2. 1611 « oiseau » (COTGR.); 3. 1771 bot. (VOLTAIRE, Questions sur l'Encyclop. ds Œuvres complètes, éd. L. Moland, t. 20, 4, p. 241). Composé de la forme verbale gobe de gober et de mouche. Fréq. abs. littér. : 36.

gobe-mouche ou gobe-mouches [gɔbmuʃ] n. m.
ÉTYM. 1547, Gobemouches, comme surnom; de gober, et mouche.
1 (1611). Oiseau du type passereau, dentirostre (famille des Muscicapidés), se nourrissant de mouches et autres insectes volants.
1 Les gobe-mouches arrivent en avril et partent en septembre. Ils se tiennent communément dans les forêts, où ils cherchent la solitude et les lieux couverts et fourrés (…)
Buffon, Hist. nat. des oiseaux, Le gobe-mouche, in Œ., t. VI, p. 414.
tableau Noms d'oiseaux.
(1764). Bot. Plante dont les feuilles ou les fleurs retiennent des insectes.Spécialt. Dionée.
2 (Sens popularisé en 1759 par le personnage « M. Gobemouche », d'une pièce de Favart). Fig. et fam. Homme crédule, qui gobe toutes les nouvelles, toutes les opinions. Gogo, jobard, naïf, niais. || Un pauvre gobe-mouche, victime d'un escroc. || Faire le gobe-mouche dans les rues. Badaud.
2 J'allais, avec la foule des gobe-mouches attendre sur place l'arrivée des courriers (…)
Rousseau, les Confessions, V.
3 (…) ces pauvres gobe-mouches d'Allemands qui croient tout.
Stendhal, Souvenirs d'égotisme, Lettres inédites, p. 234 (éd. Charpentier).
4 C'est une dame, vous comprenez… du meilleur mondequi a des bontés pour moi. Entre autres, celle de m'héberger. Alors, galanterie oblige. — Vous connaissez ma discrétion. Carlet sourit assez pour lui montrer qu'il n'est pas gobemouche à ce point, mais qu'il reste sensible à la politesse. Attaque et défense qui sont devenues entre eux comme un rite.
Régis Debray, l'Indésirable, p. 173.
Adj. (Rare). || Une « admiration gobemouches » (Stendhal, 1832, in T. L. F.).
REM. Ce sens tend à vieillir.

Encyclopédie Universelle. 2012.