● morailles nom féminin pluriel (provençal moralha, de more, museau) Tenailles permettant de pincer les naseaux d'un cheval difficile à maintenir et qu'on veut maîtriser, soit pour le ferrer, soit pour le soigner.
⇒MORAILLES, subst. fém. plur.
A. — Tenailles utilisées pour maîtriser les chevaux lorsqu'on les panse ou lorsqu'on les ferre, ou les taureaux lorsqu'on les conduit en laisse, en leur pinçant les naseaux. Mettez-lui les morailles (Ac.). Dans les ateliers de maréchalerie, les bricoles qui servent au teneur de pieds ou le licol commun, souillés au contact d'animaux atteints, détermineront toute une série d'inoculations. Les instruments de contention, tord-nez, morailles (...) provoquent les mêmes accidents (NOCARD, LECLAINCHE, Mal. microb. animaux, 1896, p.366).
B. — INDUSTR. DU VERRE. Tenailles, pinces servant à étirer les cylindres de verre avant de les ouvrir. (Dict. XIXe et XXe s.).
Prononc. et Orth.:[], [-aj]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1607 moraille de mareschal (OUDIN, Trésor des deux langues françoise et espagnolle, s.v. mordace); 1690 morrailles, plur. «id.» (FUR.); 2. 1723 «tenailles de fer, pinces de verrier» (SAVARY); 1802 plur. (Nouv. dict. françois-allemand et allemand-françois, Bâle, Flick). Empr. au prov. mor(r)alha «pièce de fer adaptée au battant d'une porte, etc. pour la fermer» (ca 1240 Donat provensal, 63b ds LEVY Prov.) et «tenailles avec lesquelles on pince les naseaux d'un cheval» en a. dauph. (1530, Mystère de Sant Anthoni de Viennès, 3582, ibid.), dér. du prov. morre «museau, groin» (1222-1232, Jaufré, ibid., s.v. mor; encore en usage au sud de la ligne allant des Vosges à l'embouchure de la Gironde, v. FEW t.6, 3, pp.231b-232a), lui-même issu d'un type murr- «museau, groin», v. aussi morion1. Le sens de «moraillon» s'explique par le fait que cette pièce s'applique sur une porte, de la même manière qu'un bâillon contre le museau d'un animal (v. FEW t.6, 3, p.238, note 14). Moraille a été empr. une 1re fois au sens de «pièce de fer à charnière fixant la visière du casque» en 1285 (JACQUES BRETEL, Tournoi Chauvency, 2858 ds T.-L.).
Encyclopédie Universelle. 2012.