morion [ mɔrjɔ̃ ] n. m.
• 1542; esp. morrion, de morra « sommet de la tête »
♦ Ancien casque léger, à calotte sphérique, à bords relevés en pointe par-devant et par-derrière, porté par les fantassins espagnols (XVIe-XVIIe s.).
● morion nom masculin (espagnol morrión, de morra, crâne) Casque léger de fantassin, d'origine espagnole, caractérisé par ses bords relevés en nacelle et par une crête en croissant renversé (XVIe et XVIIe s.)
I.
⇒MORION1, subst. masc.
HIST. DES ARMÉES
A. — Casque léger des XVIe et XVIIe s., à bords relevés devant et derrière, et à calotte sphérique. Morion ducal, impérial; lever son morion. Sur les murailles, une collection complète de ces morions fantasques et de ces cimiers effrayants propres à la chevalerie germanique (HUGO, Rhin, 1842, p.258). Rembrandt a su tirer un merveilleux parti, au point de vue du coloris, de cette diversité de chapeaux ronds ou pointus, de casques, de morions desquels la lumière tire de larges reflets (DU CAMP, Hollande, 1859, p.132).
B. — Punition infligée aux soldats à cette époque, et qui consistait à les frapper avec la hampe d'une hallebarde ou avec la crosse d'un mousquet. Donner le morion (Ac. 1798-1878).
REM. Morionné, -ée, adj., hapax. Coiffé d'un morion. Des noms sévères, Mathias Burhecg, Conradus Rheingraf (...) s'inscrivent, entre le moine tonsuré qui figure le clergé, et l'homme d'armes morionné qui figure la noblesse (HUGO, Rhin, 1842, p.244).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1542 morrion «casque léger» (MICHEL D'AMBOISE, Guidon des gens de guerre, p.149 ds GDF. Compl.); 2. 1623 morion «punition infligée aux soldats» (Crève-coeur du vieux soldat ds LITTRÉ). Empr. à l'esp. morrion «id.» (vers 1570 ds COR.-PASC., s.v. morro, t.4, p.155a), dér. de morra «partie supérieure de la tête», fém. de morro qui sert à désigner toutes sortes d'objets de forme ronde et qui est prob. issu d'un murr- «museau, groin», v. morailles. Sens 2, p. allus. au chapeau que l'on suspendait au bout de la hampe de l'hallebarde que tenait le soldat auquel on infligeait la punition (cf. 1650, COLLOMBON, Traité de l'exercice militaire, p.82 ds GAY: Le parrain doit désarmer celuy auquel il doit donner le morilion et lui mettre le chapeau de celuy qui doit avoir le morilion, puis prendra une arquebuse ou demy mousquet, ..., et commencera en cette forme à frapper sur le derrier ou devant des fesses d'iceluy pour chaque parole un coup; v. aussi FEW t.6, 3, p.238, note29). Fréq. abs. littér.: 21.
II.
⇒MORION2, subst. masc.
MINÉR. ,,Quartz noir`` (DE MICH. 1972). Il existe en ce moment à Berne une collection de morions, ou cristaux enfumés, d'une grande beauté (Journ. offic., 9 janv. 1869, p.1, col. 4 ds LITTRÉ).
Prononc.:[]. Étymol. et Hist. 1562 [éd.] (DU PINET, trad. de PLINE, L'Histoire du monde, t.2, p.740). Mot lat. de même sens (XIIIe s. [mss], PLINE, Naturalis Historiae, éd. L. Ianus, t.5, p. CIV, var. du §173, 18), issu par altération de mormorion «id.» (ID., ibid., p.174, §173, 18).
1. morion [mɔʀjɔ̃] n. m.
ÉTYM. 1542, d'après Bloch; mourion, 1546, Rabelais, III, Prologue : mourion; empr. à l'esp. morrion, dér. morra, « sommet de la tête ».
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♦ Archéol. Casque léger, à calotte sphérique, à bords relevés en pointe par devant et par derrière. ⇒ Armure (de tête). || Morion surmonté d'une crête en croissant (XVIe s.), d'un ergot (déb. XVIIe s.)…
0 (…) le vent du Rhin siffle dans ces armures évidées où tant de poitrines ont bondi, dans ces morions creux dont les têtes ne blasphèment plus, dans ces gantelets rouillés qui ne raidissent pas leur doigt sanglant (…)
Nerval, Notes de voyage, « Lettre d'Allemagne », II.
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2. morion [mɔʀjɔ̃] n. m.
ÉTYM. 1869; abrév. et francisation du lat. mormorion « cristal de roche ».
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♦ Rare. Quartz enfumé.
Encyclopédie Universelle. 2012.