MEXICO
MEXIC
Née de la volonté de Cortés, près des ruines de la capitale aztèque de Tenochtitlán, Mexico est la seule grande capitale latino-américaine installée, dès la Conquête, loin des côtes. Elle s’étend à 2 250 mètres d’altitude dans la cuvette asséchée du lac de Texcoco. Son site a toujours été, pour Mexico, source de difficultés. La capitale aztèque s’était adaptée à la situation semi-lacustre du lac Texcoco en aménageant les marécages en cultures intensives drainées et parcourues de canaux, qui servaient également au transport. Les Espagnols, eux, cherchèrent à combler les marécages et à se protéger des inondations par un système de drainage en direction du nord, c’est-à-dire du río Moctezuma; le sol, définitivement asséché à partir de 1900, connut soit un tassement particulièrement sensible dans les argiles lacustres, soit une mise à nu de secteurs amendés; tel est le cas des collines environnantes, de plus en plus déboisées et nues, d’où monte, en saison sèche, une poussière abondante qui se mêle aux fumées industrielles, formant ainsi un nuage difficile à évacuer hors de la cuvette. La pollution atmosphérique atteint un tel seuil que depuis 1990 la circulation est interdite par rotation un jour par semaine et qu’en 1992 un plan d’urgence a été mis en place durant trois semaines (fermeture des écoles, réduction de 50 p. 100 de l’activité pour les industries les plus polluantes, interdiction de circulation chaque jour pour 1 million d’automobiles sur les 3 millions que compte Mexico). Enfin, malgré son site lacustre, la ville manque de plus en plus d’eau. et la vétusté des installations fait qu’un litre d’eau sur quatre ou cinq se perd avant d’arriver au consommateur. De plus, le rejet dans la nature des eaux usées qui vont polluer les nappes aquifères entraîne une recrudescence du choléra. L’eau, d’abord pompée dans la nappe phréatique environnante, est aujourd’hui cherchée dans le haut Lerma ainsi que dans le bassin du Moctezuma, et, peut-être bientôt, dans le Balsas. À la suite du tremblement de terre de 1985 qui a fait près de 20 000 victimes et qui a provoqué l’effondrement de nombreux bâtiments récents, un nouveau code de la construction tenant compte de la nature du sous-sol et de la haute sismicité de la région a été promulgué en 1987.
Malgré ces graves inconvénients, Mexico a toujours eu, même à l’époque aztèque, une population importante car elle est située au cœur de l’Anáhuac, région d’un peuplement exceptionnellement dense: Mexico comptait, en 1800, 137 000 habitants, 566 000 habitants en 1910, et l’agglomération urbaine atteignait entre 15,5 millions d’habitants en 1993 (chiffre officiel) et 18 millions (chiffre des Nations unies).
La topographie de la ville reflète les étapes de sa croissance: les quartiers du centre, autour de la place centrale (Zócalo), recèlent des couvents et des palais qui, souvent dégradés, sont devenus des taudis. Aussi ces vieux bâtiments sont-ils de plus en plus démolis et remplacés par des immeubles de bureaux. Mais les quartiers d’affaires gagnent jusqu’à l’axe nord-sud de l’avenue Insurgentes. Les quartiers résidentiels se concentrent dans les zones accidentées, et donc moins polluées, du sud et de l’ouest, tandis que les zones plates sont occupées par des cités prolétariennes sous-équipées et qui rejoignent, à l’est et au nord, le quartier industriel.
La ville de Mexico a une forme grossièrement ovoïdale, de 30 kilomètres du nord au sud sur 20 kilomètres d’est en ouest, et elle est prolongée, le long des principaux accès ferroviaires et autoroutiers, par des villes satellites (Toluca, 487 600 hab. en 1990, vieux marché; Pachuca, 174 000 hab. en 1990, vieille ville minière; Cuernavaca, 281 700 hab. en 1990).
Mexico, comme toute grande capitale, a d’importantes fonctions politiques, administratives, culturelles et intellectuelles. Mais elle compte d’autres fonctions tertiaires très développées (assurances, transports, tourisme), des activités de service diverses et parfois même marginales en raison des bas salaires (domestiques, gardiens), des activités commerciales. Enfin, Mexico est un grand centre industriel (construction, produits chimiques, plastiques, cimenterie, filatures et textiles): 30 000 usines (soit 80 p. 100 du parc industriel mexicain et plus de 30 p. 100 du produit intérieur brut) sont concentrées dans la capitale. À des conditions géologiques difficiles (enfoncement lent de la ville, volcans à proximité, tremblements de terre fréquents) s’ajoutent des problèmes liés à la surpopulation: réservoirs géants de gaz et aéroport en centre-ville, pollution, tous phénomènes qui concourent à faire de Mexico une «ville catastrophe».
Mexico
cap. du Mexique (district fédéral), sur le plateau central (Anáhuac), à 2 260 m d'alt.; 8 831 080 hab. (agglomération urb. 13 636 100 hab.). Import. foyer culturel. Premier centre industr. et comm. du pays.
— Archevêché. Université. Cath. baroque (XVIe-XVIIIe s.). Palais national (XVIe s., remanié au XIXe s.). Cité universitaire (1950-1955). Musées. Siège des XVIe s jeux Olympiques (1968).
— Sa forte croissance démographique a engendré un import. prolétariat.
— Fondée en 1325 par les Aztèques, conquise par H. Cortés en 1521, la ville (alors nommée Tenochtitlán) fut rasée et reconstruite; résidence du vice-roi de la Nouvelle-Espagne, elle devint la cap. du Mexique en 1824. En sept. 1985, un séisme a ravagé la ville.
Encyclopédie Universelle. 2012.