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ASCITE

ASCITE

L’hydropéritoine ou ascite est une accumulation de liquide dans la cavité péritonéale entre le feuillet qui tapisse la paroi abdominale et celui qui couvre les organes abdominaux. La distension ascitique de l’abdomen est accompagnée de matité à la percussion. Les causes les plus habituelles de l’ascite sont la cirrhose du foie, l’insuffisance cardiaque, l’invasion tumorale des feuillets péritonéaux et une fuite du chyle (lymphe chargée de graisses émulsifiées) dans la cavité péritonéale.

La présence de l’épanchement doit être confirmée et ses caractères étudiés par une ponction exploratrice. Une ascite de petite abondance peut être très difficile à ponctionner, car elle tend à se collecter dans le petit bassin, d’une part, et sous les coupoles diaphragmatiques, d’autre part.

• 1363; lat. ascites, gr. askitês « hydropisie »

⇒ASCITE¹, subst. fém.

MÉD. VÉTÉR., PATHOL. Accumulation de sérosité dans la cavité péritonéale. Ascite chyleuse, parasitaire, tuberculeuse :

• ... c'est avec Hanot qu'en 1890 il [Gilbert] donna la première description de la cirrhose alcoolique hypertrophique avec ascite, maladie qui a gardé leur nom.

Ce que la France a apporté à la méd. dep. le début du XX^e s., 1946, p. 220.

— Emploi adj., par juxtaposition. ,,Qui a les caractères de l'ascite. Hydropisie ascite.`` (Lar. 19^e, Nouv. Lar. ill., Lar. 20^e).

Rem. 1. Attesté ds la plupart des dict. gén. du XIX^e et du XX^e s. 2. ROB. précise ,,on dit aussi hydropéritoine``.

SYNT. Ascite du cheval, du chien, du lapin (Lar. 19^e, Nouv. Lar. ill.); — essentielle (Nouv. Lar. ill., etc.); — idiopathique (Lar. 19^e); — primitive, secondaire (Nouv. Lar. ill., Lar. 20^e); — symptomatique (Lar. 19^e, Nouv. Lar. ill.).

PRONONC. :[asit]. Harrap's 1963 transcrit le mot avec [ss] géminées (pour [ss] cf. aussi LAND. 1834, LITTRÉ et DG; à ce sujet, cf. ascendance¹).

ÉTYMOL. ET HIST. — [1363 ascite (G. DE CHAULIAC, Gde Chirurgie ds Fr. mod., 1965, p. 202, sans ex.)]; 1. 1538 subst. fém. pathol. « accumulation d'eau dans le péritoine » (J. CANAPPE, 14^e livre de la méthode thérapeutique de Galien ds Presse méd., t. 57, p. 579 : Ascites); 1549 (TAGAULT, Inst. chir., Annot. ds GDF. Compl. : Ascites est une espece d'hydropisie, quand il y a un amas d'eaux entre le peritoine et les intestins, et ce nom luy a esté imposé pour ce que la membrane pleine d'eau s'enfle tout ainsi qu'une vescie, ou sac de cuir plein de quelque liqueur); 2. 1562 subst. masc. « celui qui est atteint d'hydropisie » (RABELAIS, liv. V, ch. XXI, ibid. : Un autre je vy hydropique parfaitement guarir, tympanistes, ascites et hyposarques), attest. isolée; 1751 adj., qualifie une hydropisie qui a les caractères de l'ascite (Encyclop.).

1 empr. au lat. ascites (< gr. « id. », PLUTARQUE M. 1097e ds BAILLY), CAEL. AURELIANUS, Chron., 3, 8, 98 ds TLL s.v. 767, 16.

BBG. — BOUILLET 1859. — CHEVALLIER 1970. — DUVAL 1959. — GARNIER-DEL. 1961 [1958]. — Lar. méd. 1970. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — Méd. 1966. — Méd. Biol. t. 1 1970. — NYSTEN 1824. — POMM. 1969. — PRIVAT-FOC. 1870. — QUILLET Méd. 1965.

⇒ASCITE², subst. masc.

HIST. RELIG. Hérétique qui, avec tous les membres de sa secte, se comparait aux outres remplies de vin nouveau dont parle Jésus-Christ :

• Alors, dans toute la basilique, c'est un redoublement de fureurs. Les Audiens tirent des flèches contre le diable; les Collyridiens lancent au plafond des voiles bleus; les Ascites se prosternent devant une outre; ...

FLAUBERT, La Tentation de St Antoine, 1874, p. 67.

Rem. 1. Attesté ds la plupart des dict. gén. du XIX^e s. et ds Lar. 20^e. 2. On dit aussi Ascodrugite (cf. Ac. Compl. 1842), Ascodrougite(s), Ascodro(u)pite(s) (cf. 19^e et Nouv. Lar. ill.).

ÉTYMOL. ET HIST. — 1740 hist. relig. (Trév. : Ascite. [...] Nom d'une sècte Montaniste, qui parut au II^e siécle [...] Les Ascites furent ainsi nommez, parce qu'ils introduisoient des espèces de Bachanales dans leurs assemblées, dansant autour d'un outre enflé).

Empr. au lat. chrét. Ascitae (ST. AUGUSTIN, Haer., 62 ds TLL s.v., 767, 8 : Ascitae ab utre appellati sunt; enim graece, latine uter dicitur; quem perhibentur inflatum et opertum circuire bacchantes, tanquam ipsi sint evengelici utres novi novo vino repleti).

STAT. — Fréq. abs. littér. :2.