NARTHEX
NARTHEX
Terme qui désigne, dans l’architecture paléochrétienne, le portique élevé en avant de la nef et formant le fond de l’atrium. Le narthex, qui précède donc la nef de l’église, a une fonction très précise qui est d’accueillir ceux qui ne peuvent pénétrer dans la basilique pour assister au culte, les catéchumènes, les énergumènes et les pénitents, qui sont momentanément exclus. Saint-Pierre de Rome possédait un narthex. On a, par la suite, donné abusivement le nom de narthex à des vestibules placés devant la nef et ayant parfois un étage comme dans l’église de l’abbé Suger à Saint-Denis (1140). Ce terme est à proscrire parce que la fonction liturgique du narthex a disparu; il est plus juste de désigner ces vestibules de différents termes: galilée, avant-nef, tour-porche, massif de façade, massif occidental (de l’allemant Westwerk ). Il a souvent été question du narthex de l’église Saint-Philibert de Tournus en Bourgogne (XIe s.), mais il s’agit plutôt d’un massif occidental de forme et de destination plus complexes.
narthex [ nartɛks ] n. m.
• 1721; gr. ecclés. , de narthêx « férule, cassette »
♦ Archit. Vestibule de l'église, distinct du porche en ce qu'il est compris sous la même couverture que la nef, souvent surmonté d'une tribune. Narthex d'une basilique romane.
● narthex nom masculin (grec narthêks, férule) Portique ou vestibule transversal, à l'entrée des églises paléochrétiennes ou médiévales, où se tenaient les catéchumènes et les pénitents. Vestibule fermé de certaines églises.
narthex
n. m. ARCHI Vestibule ou porche couvert, précédant la nef des basiliques romanes et byzantines.
⇒NARTHEX, subst. masc.
ARCHIT. CHRÉT. Portique élevé en avant de la nef, dans les anciennes basiliques et où se tenaient les catéchumènes, les énergumènes et les pénitents auditeurs qui devaient être isolés de l'ensemble des fidèles. Narthex extérieur, intérieur. Les architectes [de l'église Saint-Marc à Venise], nourris des principes de l'école byzantine, donnèrent à leur plan la forme d'une croix grecque, en y ajoutant un portique, qui rappelle le narthex des églises d'Orient (MÉNARD, Hist. beaux-arts, 1882, p.35). La sévère église primitive avait dressé devant ses portes l'abri du narthex pour les catéchumènes et les frénétiques à qui le seuil était interdit (CLAUDEL, Art poét., 1907, p.213).
— P. anal. Porche fermé de certaines églises. Nous ne saurions dire pourquoi les archéologues de nos jours ont donné aux porches fermés la dénomination de narthex tandis que les véritables narthex n'étaient qu'un portique ouvert, au moins sur sa face antérieure (VIOLLET 1875):
• ♦ ... l'impression qui domine tout est celle du prodigieux narthex. Dans tout mon séjour d'ailleurs dans ce pays, le Roman l'emporte pour moi sur le Gothique. Le narthex de Vézelay, quand les portes aux admirables ferrures sont fermées sur la nef, avec le tympan du Jugement Dernier, a quelque chose d'une close immensité qu'on ne peut anticiper par imagination...
DU BOS, Journal, 1922, p.164.
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1680, 29 juill. (d'apr. P. GASON ds Fr. mod. t. 23, p.222). Empr. au gr. bot. «férule commune» servant de thyrse, de là «baguette», puis «étui, boîte» d'où p. anal. de forme «portique en avant des basiliques chrétiennes» (v. PAULY et WISSOWA, Real-Enzyklopädie der Altertum Wissenschaft, t.16, col.1772, §3 et CHANTRAINE).
narthex [naʀtɛks] n. m.
ÉTYM. 1721; grec ecclés. narthêx, proprt « férule », d'où « cassette » (en tiges de férule), puis « portique ».
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♦ Archit. « Vestibule de l'église, compris sous la même couverture que la nef, ce qui le distingue du porche; il est souvent surmonté d'une tribune. Dans l'école bourguignonne il comprend parfois plusieurs travées et forme un édifice indépendant de l'église sur laquelle il s'ouvre par un portail monumental… » (L. Bréhier, le Style roman, p. 96). || Le narthex d'une basilique, d'une église romane. || Catéchumènes et pénitents se tenaient dans le narthex (→ Groom, cit. 3).
0 Parfois un vaste narthex, souvenir de l'antique église des catéchumènes, précède l'église et lui sert de vestibule, église lui-même avec sa nef principale, ses nefs secondaires et son étage.
Henri Focillon, l'Art d'occident, p. 65.
Encyclopédie Universelle. 2012.