OB
OB ou OBI
De la confluence de la Katoun, une de ses deux branches supérieures, jusqu’à la tête de son estuaire, l’Ob (ou Obi) parcourt 3 680 kilomètres, mais si l’on prend pour naissance du fleuve la source la plus éloignée de son autre branche maîtresse, l’Irtych, la longueur totale de l’organisme fluvial de l’Irtych-Ob atteint 5 410 kilomètres et même 6 210 kilomètres s’il est tenu compte du très long estuaire (golfe de l’Ob) par l’intermédiaire duquel le fleuve débouche dans l’océan Arctique au niveau de la mer de Kara. Ainsi le fleuve draine-t-il le plus vaste bassin hydrologique de la fédération de Russie et du Kazakhstan réunis: 2 975 000 kilomètres carrés; cette évaluation du bassin tient compte de 521 000 kilomètres carrés d’une steppe si peu arrosée qu’elle ne donne lieu à aucun écoulement superficiel et ne contribue en rien à l’alimentation du fleuve. Celui-ci, issu de la confluence de la Biïa, purifiée par la traversée du lac de Telets, et de la Katoun, aux flots blanchâtres, est déjà un organisme puissant, nourri par la fonte des neiges des cimes blanches (les bielki ) de l’Altaï. La vallée de l’Ob, d’abord encaissée durant la traversée du piémont de l’Altaï, s’épanouit sur 20 kilomètres de largeur dès que le fleuve pénètre, au niveau de la ville de Kamen, dans la grande plaine de Sibérie occidentale. Bientôt, le lit majeur occupe 6 kilomètres de largeur et la profondeur du lit mineur atteint 6 mètres à l’étiage; le fleuve est alors grossi par les apports de la Tchoumych, de l’Inïa, sur sa rive droite, et de la Tcharych, de l’Aleï et de la Kasmala, sur sa rive gauche. L’Ob traverse sur 1 500 kilomètres, entre les confluences du Tom et de l’Irtych, une plaine marécageuse dans laquelle il se divise en plusieurs bras reliés les uns aux autres par une multitude de chenaux que chaque crue remanie. Long de 4 248 kilomètres, son affluent principal, l’Irtych, lui apporte alors les eaux d’un bassin qui couvre 1 643 000 kilomètres carrés, depuis les pentes de l’Altaï mongol en Chine jusqu’aux forêts sibériennes de la zone de confluence, et qui collecte annuellement quelque 89,3 kilomètres cubes d’eau, ce qui donne à l’Irtych un débit moyen de 2 830 mètres cubes par seconde à sa confluence.
Ayant désormais les dimensions d’un véritable bras de mer, le fleuve emprunte une vallée large de 50 à 60 kilomètres, se divisant bientôt en deux bras principaux qui ne se rejoindront plus qu’au voisinage de Salekhard pour donner alors naissance à un fleuve large de 20 kilomètres et profond de 40 mètres. Tout au long de cette section inférieure de son cours, la vallée de l’Ob présente une remarquable dissymétrie: la rive droite, dressée au-dessus du fleuve, porte le nom de iar (coteau) ou de gora (montagne) et contraste avec la rive gauche, basse, que le fleuve envahit sur plusieurs dizaines de kilomètres de largeur à chaque crue. Peu après avoir franchi le cercle polaire, l’Ob débouche dans le golfe long de 800 kilomètres et large de 35 à 60 kilomètres qui lui sert d’estuaire. La véritable embouchure du fleuve se situe par 73 degrés de latitude nord au niveau de la barre de sable qui ferme l’estuaire et dont le seuil est assez relevé pour arrêter dans leur mouvement vers le sud les blocs de glace de l’océan. L’Ob a, tout au long de son cours, un régime de type nival avec un débit croissant d’amont en aval: 1 400 mètres cubes par seconde à Barnaoul, 1 750 mètres cubes par seconde à Novossibirsk, 4 250 mètres cubes par seconde à Kolpacheva, enfin 12 400 mètres cubes par seconde à son embouchure à Salekhard, soit un module spécifique de 4,2 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin «actif». Les débits maximaux en période de hautes eaux s’élèvent dans ces stations respectivement à 9 700, 15 000, 29 800 et 42 800 mètres cubes par seconde. Ainsi l’Ob déverse-t-il annuellement en mer quelque 400 kilomètres cubes d’eau.
Pris par les glaces du début novembre au 20 avril dans la région de Barnaoul et de mi-octobre au début juin à la tête de son estuaire, l’Ob et ses principaux affluents n’en sont pas moins navigables sur la plus grande partie de leur cours. Aussi le réseau fluvial, après avoir ouvert les voies de la conquête russe, a-t-il fixé l’emplacement des villes et des villages et offre-t-il de grandes possibilités pour la production d’énergie électrique; les trois sites de Boukhtarmin, Oust-Kamenogorsk (sur l’Irtych) et Novossibirsk (sur l’Ob) ont une puissance installée de 975 000 kilowatts. La productibilité électrique totale du fleuve et de ses affluents est estimée à 250 milliards de kilowattheures, soit une puissance moyenne de 28 millions de kilowatts. La disponibilité de cette énergie a favorisé en amont l’implantation d’industries fortes consommatrices d’électricité (sidérurgie, fonderie, métallurgie).
Ob ou Obi
grand fl. de Sibérie occid. (4 345 km et 5 410 km avec son princ. affluent, l'Irtych); il naît dans l'Altaï, arrose Novossibirsk et Tomsk, et se jette dans l'océan Arctique (golfe de l'Ob, sur 1 000 km). Crues violentes.
Encyclopédie Universelle. 2012.