Akademik

blot

⇒BLOT, subst. masc.
Argot
A.— ,,Prix à forfait`` (ESN.) :
1. On lui proposait [au voyageur] un « blot », un prix à forfait que l'on faisait à la tête et parfois au-dessous du tarif.
A. SIMONIN, J. BAZIN, Voilà taxi! 1935, p. 33.
Prix. Baisser les blots.
♦ Loc. À n'importe quel blot (LE BRETON, Du Rififi chez les hommes, 1953, p. 75).
B.— Affaire, travail (cf. fam. boulot) :
2. Avec ce petit pognon liquide, il allait se payer quelque chose de bien franc, bien net... une vraie entreprise mécanique... Une affaire déjà lancée... (...) ça c'est un blot toujours fructueux...
CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 683.
♦ Loc. Le même blot. La même chose (cf. A. SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 69). J'ai mon blot. J'ai mon compte. J'en fait mon blot. J'en fait mon affaire (cf. A. SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 227); c'est (pas) mon blot. C'est (pas) mon affaire.
C.— Ensemble de marchandises, lot :
3. « Colliers de jonc, cassettes de fric, perlouzes, soieries, et tout et tout. » Débridant sa hotte (...) il y colla tout le blot.
L. STOLLÉ, Contes, Ali-baba, 1947, p. 1.
Prononc. :[blo].
Étymol. ET HIST. — 1. 1354-1377 « perche sur laquelle repose l'oiseau de proie » (Les Livres du roy Modus et de la royne Ratio, Paris, éd. G. Tilander, 1932, p. 204); 1752 mar. (Trév.); 2. a) mil. XVIIe s. bon prix (Explication des termes de marine employés dans les edicts..., Paris, chez Michel Brunet, MDC. XXXVIIII, in-8° p. 5 dans MICHEL 1856), attest. isolée; repris au XIXe s. 1821 arg. (Le Jargon ou Lang. de l'arg. réformé pour l'instruction des bons grivois, p. 3); b) 1866 (A. DELVAU, Dict. de la lang. verte, p. 36 : C'est mon blot! Cela me convient).
Var. graph. de bloc étymol. 1; 2 s'explique par les conditions particulières posées pour l'achat de grosses quantités; cf. bloc de marchandises 1573, R. ESTIENNE, Dict. fr.-lat., Paris, J. Du Puys.
STAT. — Fréq. abs. littér. :7.
BBG. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 168, 293. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 12; t. 2 1972 [1925], p. 111; t. 3 1972 [1930], p. 58.

blot [blo] n. m.
ÉTYM. 1835, Esnault; 1821, « prix »; mil. XVIIe « bon prix », attestation isolée; altér. de bloc.
Argot.
1 Sorte. — ☑ Loc. Du même blot : semblable.Le même blot : la même chose. Pareil.
1 (…) j'ai distingué près de Pigalle quelques voitures qui se massaient; ça devait être le grand barrage. J'étais pas bon.
Rue Blanche, à hauteur du Florence, c'était le même blot. J'ai obliqué.
Albert Simonin, Touchez pas au grisbi, p. 67.
Travail; spécialt, travail pénible, mauvaise affaire. || Tu parles d'un blot !
2 Charger… décharger !… voilà tout ! Un point et c'est marre !… Camelote de commerce ou de guerre… Jamais un autre blot ! C'était comme ça leur destin.
Céline, Guignol's band, p. 147 (1951).
2 Compte, affaire, dans : Ça fait mon blot.
3 C'est mon blot, moi, v'là mon pépin :
J'saigne un goncier comme un lapin…
Y a pas gras les nuits qu'Bibi bouge,
À Montrouge.
A. Bruant, « À Montrouge ».
4 (…) et ça se fout tant de noir aux yeux, tant de poudre, tant de cheveux frisés, que je te défie de savoir si elles sont jolies ou non. Ça brille, ça cause, ça remue (…) ça fait bien mon blot !
Colette, la Vagabonde, p. 237.

Encyclopédie Universelle. 2012.