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frou-frou

frou-frou ou froufrou
n. m.
d1./d Bruit produit par un froissement léger.
d2./d (Plur.) Ornements de tissu légers et flottants d'un vêtement féminin. Des frous-frous ou des froufrous.

⇒FROU-FROU, FROUFROU, subst. masc.
Léger bruit produit par le frottement de certaines étoffes sur elles-mêmes (en particulier la soie) ou par le frottement de feuilles, de plumes... entre elles. Froufrou d'une robe, d'un plumage; froufrous de dentelles; froufrou soyeux; faire un froufrou. Une caille surprise se levait du creux d'un sillon et partait dans un frou-frou d'ailes (MOSELLY, Terres lorr., 1907, p. 203). Je fis lever une vipère qui disparut dans un frou-frou de feuilles sèches (JOUVE, Scène capit., 1935, p. 177) :
1. Deux jeunes filles se sont avancées pour me recevoir; elles marchaient aussi bien que de vraies dames; le corps coulait en avant sans qu'on sentît le mouvement des pieds, les robes de soie faisaient le frou-frou le plus discret.
TAINE, Notes Paris, 1867, p. 58.
P. méton. Le temps disparu avait tant de choses pour lui que jamais nous ne retrouverons : le charme, le froufrou des femmes, l'esprit parisien, quoi! (FARGUE, Piéton Paris, 1939, p. 178).
P. ext. Pièce de vêtement typiquement féminine :
2. De nos dentelles, la grande cliente elle s'en est fourré plein les manches... (...) Elle s'est recouverte de guipures, des mantilles entières (...) Elle se grandissait à mesure dans les frou-frous et les ajours...
CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 103.
REM. Frou, onomatopée employée comme subst. masc. et exprimant ou désignant, de même que froufrou, le léger bruit produit par certains frottements. Sa robe fait frou, frou, frou, frou, Ses petits pieds font toc, toc, toc (MEILHAC, HALÉVY, Vie paris., 1867, III, 9, p. 73).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1878 et 1932. Var. en 1 seul mot ds DUB. et Lar. Lang. fr. Au plur. des frous-frous ou froufrous; noter cependant supra ex. 2 : des frou-frous. Étymol. et Hist. 1738 onom. (Théâtre de la Foire, Thurot, 187 ds FEW t. 3, p. 823 a); cf. 1787 faire frou-frou (Ah! Ah! ou relation véritable... ds BRUNOT t. 6, p. 769); 1829, 15 août subst. masc. (Journal des Dames et des Modes, p. 359 ds Fr. mod. t. 20, p. 303). Onomatopée redoublée. Fréq. abs. littér. :72. Bbg. MAT. Louis-Philippe 1951, p. 328. — MIGL. 1968 [1927], p. 196. — MORIN (Y.). The Phonology of echo-words in Fr. Language. Baltimore. 1972, t. 48, p. 105. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 44.

frou-frou ou froufrou [fʀufʀu] n. m.
ÉTYM. 1738, onomat.; faire frou-frou, 1787; n. m., 1829; onomat. sur l'initiale de frôler, froisser…
1 Bruit léger produit par le frôlement ou le froissement d'une étoffe soyeuse, de plumes, etc. || Le froufrou d'un jupon de soie, d'une robe de bal. Bruissement, frémissement, friselis (→ Castagnette, cit. 2; chaussette, cit. 2; danse, cit. 3).
1 Ces bras purs et ce petit corps,
Noyés dans un frou-frou d'étoffes,
Eussent damné par leurs accords
Les abbés et les philosophes.
Th. de Banville, Odes funambulesques, « La voyageuse », I.
2 Place ! En sa longue robe bleue
Toute en satin qui fait frou-frou (…)
Verlaine, Romances sans paroles, VI.
3 Un froufrou de soie derrière elle, tout près, la fit tressaillir : sa belle-mère, arrivée à pas veloutés de vieille chatte !
Loti, les Désenchantées, IV.
4 (…) elle les entendait maintenant revenir, les migrateurs, et passer sur sa forêt en grands froufrous d'ailes, en longue rumeur de marée montante, en tempête de cris d'appel, d'amour et d'espérance.
L. Pergaud, De Goupil à Margot, Fin de Fuseline.
Fig et vx. || Faire du frou-frou, des manières, des embarras.
5 Ce monsieur qui fait tant de bruit, d'embarras, de frou-frou, est l'auteur du tiers d'un vaudeville.
Ch. Paul de Kock, la Grande Ville, t. I, p. 98 (1842).
2 Vêtement féminin orné, aguichant. || Elle aime les frou-frous.
6 Certain frou-frou hanta dès lors sa mémoire, et il eut présent à l'esprit la robe choisie par Adinolfa pour inaugurer la scène des Incomparables.
Raymond Roussel, Impressions d'Afrique, p. 356.
DÉR. Froufrouter.

Encyclopédie Universelle. 2012.