⇒JETONNIER, subst. masc.
Rare. Personne qui touche des jetons de présence. Un de ces hommes [Vandémanque] (...) qui sont d'une vanité et d'une âpreté féroces en même temps que blêmes jetonniers, et nous font considérer au dehors comme des enfants avides, pleurards, ou endormis en suçant la maigre tétine des intérêts (MORAND, Lewis, 1924, p. 6).
— P. plaisant. Synon. de académicien. Deux séances par semaine à l'Institut (...) séances d'été, intimes, familières, à cinq, six « jetonniers » somnolant sous le chaud vitrage (A. DAUDET, Immortel, 1888, p. 211).
♦ Emploi adj. fém., hapax. L'évêque de Séez venait d'être élu membre de l'Académie française (...). Mais (...) pourquoi fraye-t-il avec la gent jetonnière (FRANCE, Opinions J. Coignard, 1893, p. 184).
Prononc. : [()]. Étymol. et Hist. 1685 subst. (FURETIÈRE, Factum contre quelques uns de l'Académie, I, 167 ds BRUNOT t. 4, p. 487); 1893 adj. la gent jetonnière (FRANCE, loc. cit.). Dér. de jeton; suff. -ier.
jetonnier [ʒ(ə)tɔnje] n. m.
ÉTYM. 1685, Furetière, Factum; de jeton, et -ier.
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♦ Vx, iron. Académicien assidu aux séances pour toucher les jetons de présence. — Adj. || « La gent jetonnière » (A. France).
1 (…) une académie se formait, non pas telle que celle des jetonniers français (…) C'était une académie dans le goût de celle des Sciences et de la Société de Londres.
Voltaire, Correspondance avec le roi de Prusse, 122, avr. 1740.
2 (…) séances d'été, intimes, familières, à cinq, six « jetonniers » somnolant sous le chaud vitrage.
Alphonse Daudet, l'Immortel, p. 258.
Encyclopédie Universelle. 2012.