Akademik

lacrymatoire

⇒LACRYMATOIRE, subst. masc. et adj.
I. — Subst. masc., ARCHÉOL. Petite fiole ou petit vase funéraire romain en terre cuite ou en verre qui servait, croyait-on, à recueillir les larmes des pleureuses et contenait, en fait, les huiles odorantes ou les baumes nécessaires au rite des funérailles. Vitrines poussiéreuses encombrées de lampes étrusques, de majoliques, de fragments de lacrymatoires irisés, de sébilles de vieilles monnaies (GONCOURT, Mme Gervaisais, 1869, p. 29) :
Il nous faisait traverser des salons gigantesques, pleins de vitrines, d'objets d'art, de bahuts, de reliquaires. Il ouvrait les uns ou les autres et en sortait parfois une pièce rare, entre le pouce et l'index : « Voici le lacrymatoire d'Agrippine. Voici le peigne et le miroir de Cléopâtre. »
DUHAMEL, Désert Bièvres, 1937, p. 48.
II. — Adjectif
A. — Rare. Synon. de lacrymogène. [Les] chevaux du cortège de Soliman (...) furent vus répandant des larmes, parce qu'on leur avait soufflé dans les narines, je ne sais quelle poudre lacrymatoire (BLOY, Journal, 1903, p. 195).
B. — Plais. [En parlant d'un état, d'un affect] Qui fait verser des pleurs, qui concerne les pleurs. Il a ensuite eu l'air si furieux d'être surpris en cet état lacrymatoire (SUE, Myst. Paris, t. 7, 1842-43, p. 228). Mais c'est si vrai, en tout cas, des Allemands en général, des vieux Allemands, de tous ces idiots romantiques, avec leur pensée rance, leur émotion lacrymatoire, ces rabâchages séniles qu'on veut que nous admirions (ROLLAND, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 413).
Prononc. et Orth. : []. Ac. 1718 lachrymatoire, ensuite lacry-. Étymol. et Hist. 1690 subst. masc. (FUR.); 1808 adj. (BOISTE). Empr. au b. lat. lacrimatorius « qui combat le larmoiement ».

lacrymatoire [lakʀimatwaʀ] adj. et n. m.
ÉTYM. 1690, Furetière, n. m.; adj., 1808; bas lat. médical lacrimatorius « qui combat le larmoiement », du supin de lacrimare « pleurer », de lacrima « larme ».
1 Didact. (Antiq. rom.). Petit vase funéraire, en terre cuite ou en verre, que les archéologues ont longtemps cru destiné à recueillir les larmes des pleureuses et qui « selon toute apparence, contenait les huiles odorantes dont on parfumait le bûcher avant de l'allumer » (Académie).Adj. || Vase, urne lacrymatoire.
1 Elle faisait des stations aux boutiques de mosaïques, de bijouterie, aux devantures des antiquaires, à l'étal du bric-à-brac antique, aux vitrines poussiéreuses encombrées de lampes étrusques, de majoliques, de fragments de lacrymatoires irisés, de sébilles (sic) de vieilles monnaies (…)
Ed. et J. de Goncourt, Madame Gervaisais, p. 35.
2 (1842, E. Sue, in T. L. F.). Littér. et plais. Qui fait verser des larmes.
2 (…) tous ces idiots romantiques, avec leur pensée rance, leur émotion lacrymatoire, ces rebâchages (sic) séniles qu'on veut que nous admirions (…)
R. Rolland, Jean-Christophe, La révolte, I, p. 413.

Encyclopédie Universelle. 2012.