⇒LOUÉ, -ÉE, part. passé et subst. fém.
I. — Part. passé de louer2 et emploi adj.
A. — [Correspond à louer2 A] Qui est donné ou pris à loyer.
1. [En parlant d'un bien immobilier] Maison louée. Elle habitait une chambre louée (RENARD, Journal, 1902, p. 732). Taxe sur les chasses louées (...). Taxe sur les locaux loués garnis (FONTENEAU, Conseil munic., 1965, p. 78).
2. [En parlant d'un bien mobilier] Voitures louées sans chauffeur à la journée (MORAND, New-York, 1930, p. 143).
B. —[Correspond à louer2 C; en parlant d'une place] Qui est retenu à l'avance; qui est mis en réservation. Au spectacle, dans une loge louée, s'emparant de la meilleure place (JOUY, Hermite, t. 5, 1814, p. 100). L'occupant du coin face, côté couloir, place louée (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 222).
II. — Subst. fém., région. (v. étymol.) vieilli [Correspond à louer2 B]
A. —Action de louer quelqu'un, de se louer; situation qui en résulte. Qui viendrait le louer? Et la mère, chétive, ridée (...), qui donc l'aborderait le premier pour discuter avec elle les conditions de la louée? (R. BAZIN, Blé, 1907, p. 45). Quoi qu'il est, lui?... Un valet à gages, rien ed' plus! Tel il est entré en louée, à la môrt du défunt (MARTIN DU G., Gonfle, 1928, I, 3, p. 1181).
B. — Foire au cours de laquelle se présentent les personnes désirant s'engager au service de quelqu'un, en particulier pour les travaux agricoles. Le petit Joseph (...) a profité hier de la grande louée de Lormes pour se louer (RENARD, Nos frères far., 1910, p. 156). Les trois jours de la louée sont jours chômés et la louée comporte une fête avec un bal et des divertissements nombreux et bruyants (MENON, LECOTTÉ, Vill. Fr., 2, 1954, p. 81).
REM. Loue, subst. fém., vieilli, région. (Ouest, Centre), synon. (supra II). Eh bien il faut aller à la loue pour avoir un autre garçon de moulin (SAND, F. le Champi, 1848, p. 118).
Prononc.:[lwe]. Étymol. et Hist. 1855 louée «foire aux domestiques» (JAUB.). Terme dial. relevé en Normandie, dans le Centre et la Bourgogne, part. passé fém. subst. de louer2; FEW t. 5, p. 388b. Bbg. DARM. 1877, p. 51, 53.
ÉTYM. 1855, louée; loue, 1848; loe « droit d'entrée dans les ports de pêche » (Normandie), 1606; de 2. louer.
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♦ Régional. (Ouest, Centre, Bourgogne). Assemblée où se louent les ouvriers agricoles, les journaliers.
1 (…) il s'en alla bien vite, après avoir cueilli un feuillage de peuplier qu'il mit à son chapeau, comme c'est la coutume quand on va à la loue, pour montrer qu'on cherche une place.
G. Sand, François le Champi, X.
♦ Embauche d'un ouvrier qui se loue.
2 Mon homme dit :
« Ça fait la deuxième fois que je reviens à Marigrate.
La fois d'avant, c'était il y a trois ans, pour ma première louée (…) »
J. Giono, Un de Baumugnes, in Œ. roman., Pl., t. I, p. 223.
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HOM. 1. et 2. Louer.
Encyclopédie Universelle. 2012.