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turelure

⇒TURELURE, interj. et subst. fém.
I. — Interj., MUS. POP. [Onomat. empl. autrefois dans certains refrains de chansons populaires, d'après le nom d'un instrument de musique désignant une cornemuse, un flageolet] — Continuons à répéter, je vous prie.Voilà, Bérénice de mon cœur: Et c'est ce que je fuis. J'évite, mais trop tard, Ces cruels entretiens où je n'ai point de part. Tralala, tralala, turelure lonlaine... (DUHAMEL, Cécile, 1938, p. 204).
II. — Subst. fém., fam. Air rebattu, ressassé, rabâché. Synon. rengaine, scie. Une liturgie Bénédictine que je ne souffrirai pas de voir sophistiquer par je ne sais quelles turelures (HUYSMANS, Oblat, t. 2, 1903, p. 11).
Loc., vieilli ou région. (Québec). C'est toujours la même turelure. C'est toujours la même chose. Synon. c'est la même rengaine, le même refrain. Le Chenal du Moine retombait à sa routine toujours la même turelure! (GUÈVREMONT, Marie-Didace, 1947, p. 87 ds Richesses Québec 1982, p. 2382).
REM. Turelurer, verbe intrans., hapax. Synon. turluter. Des alouettes dansaient dans l'air en turelurant (ARNOUX, Abisag, 1919, p. 207).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. 1762-1878. LITTRÉ: ,,on a écrit aussi turlure``; Lar. Lang. fr.: turelure ou ture lure. Étymol. et Hist. 1. a) XIIIe s. t(e)ureleure parole de refrain (Pastourelles, éd. J. C. Rivière, t. 1, pp. 162-163, vers 9 et 27: Robin tureleure Robinet; vers 18: Robin teureleure Robinet); b) 1729 expr. c'est la même turlure (A. PIRON, Les Fils ingrats, IV, 8, p. 99: c'est la même turlure); 1731 ([N. JOUIN], Les Deux harangues des habitans de la paroisse de Sarcelles a monseigneur l'Archevêque de Paris, Aix, p. 40: c'est tourjours [sic] la même turlure); 1771 c'est toujours la même turelure (Trév.); 2. fin XIVe s. turelure « cornemuse » (JEAN CUVELIER, Chron. de Bertrand du Guesclin, éd. E. Charrière, 3817: Un cornet [...] Qui turelure a non). Onomat. évoquant le son d'un instrument de mus., utilisée comme parole de refrain (cf. tirelire). D'apr. FEW t. 5, pp. 463-465, elle serait dér. d'un rad. onomat. lur-. D'apr. GUIR. Lex. fr. Etymol. obsc. 1982, turelure, bien que doté de connotations onomat., a des bases sém.: il serait composé de loure « grande musette, flageolet » (cf. FEW t. 5, p. 465, s.v. lura) et d'un premier élément qui pourrait représenter le lat. torus « renflement ». V. aussi A. HENRY ds Romania t. 109, pp. 116-118. Bbg. BRÜCKER (Fr.). Die Blasinstrumente in der altfrz. Literatur. Giessen, 1926, p. 56. — LEW. 1968, p. 42, 49. — QUEM. DDL t. 38.

turelure [tyʀlyʀ] n. f.
ÉTYM. Fin XIXe; substantivation de ture lure (XIIIe), refrain de chanson (→ Turlututu), de loure, lur, lure « musette; flageolet », d'où lourer, du lat. lura « outre ». → Turlurette.
Vx. Refrain, banalité.

Encyclopédie Universelle. 2012.