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PROTOHISTOIRE
PROTOHISTOIRE

La protohistoire est la science qui regroupe l’ensemble des connaissances sur les peuples sans écriture contemporains des premières civilisations historiques. Pour l’Europe, elle concerne principalement les deux millénaires précédant l’ère chrétienne et correspond aux classiques âges des métaux: Chalcolithique, ou âge du cuivre, âge du bronze et âge du fer. L’époque qu’elle couvre succède à la préhistoire au sens strict, qui rassemble le Paléolithique, le Mésolithique et le Néolithique. La protohistoire n’est pas une simple époque de transition entre la préhistoire et l’histoire, mais une phase originale de l’évolution humaine qui voit en particulier la découverte et le développement de la métallurgie: cuivre, bronze et fer. Une mosaïque de civilisations encore largement de type pastoral marque ces deux millénaires. Des aspects originaux s’y révèlent qui concernent aussi bien l’économie (trafic des minerais et objets manufacturés) et la religion (culte solaire, incinération des morts) que la vie artistique, avec une bijouterie de qualité, un art rupestre remarquable et, pour la période terminale, une statuaire et une numismatique où l’imagination se donne libre cours.

1. Un terme fluctuant

Le mot «protohistoire» est en usage dès la fin du XIXe siècle sous l’influence de préhistoriens comme le Français Gabriel de Mortillet. À cette époque, P. É. Littré inclut dans son Dictionnaire de la langue française l’adjectif «protohistorique» avec la définition: «qui appartient au début de l’histoire» et note que le terme est apparu dans les colonnes du Journal officiel du 5 avril 1877. Actuellement, son emploi est toujours reconnu officiellement et l’organisme qui regroupe les spécialistes du plus lointain passé de l’humanité s’intitule l’Union internationale des sciences pré- et protohistoriques (U.I.S.P.P.).

Il faut toutefois remarquer que le terme est utilisé suivant des conceptions chronologiques assez diverses. Certains y entendent le Néolithique, d’autres, au contraire, le réservent au seul âge du fer. Cette disparité est accentuée par un usage international très irrégulier. Les auteurs de la langue anglaise ont plus volontiers employé l’adjectif protohistoric que le substantif lui-même. En France, le mot revient à la mode après une longue éclipse. Le Manuel de préhistoire de J. Déchelette, paru en 1914 et qui fit longtemps autorité, traitait aussi bien de l’âge du bronze que de l’âge du fer, périodes cependant sous-titrées «archéologie celtique ou protohistorique». Les préhistoriens allemands ont toujours distingué la préhistoire (Ur- und Vorgeschichte ) de la protohistoire (Frühgeschichte ), mais, de même que certains protohistoriens de langue slave ou scandinave, ils comprennent dans cette dernière l’étude des civilisations barbares des premiers siècles de l’ère chrétienne. Cela a entraîné dans le cadre de l’Union des sciences pré- et protohistoriques la création d’une section particulière consacrée à cette «période des invasions» qui, pour les auteurs de langue française, est plutôt du domaine d’étude des historiens classiques et des médiévistes.

2. Naissance de la métallurgie

La naissance de la métallurgie européenne fut longtemps perçue comme le simple reflet d’inventions issues précocement d’Asie Mineure ou du monde méditerranéen. En Europe continentale, les premières routes du cuivre étaient jalonnées d’objets manufacturés tels que les torques à enroulement qui, provenant de Syrie ou du Liban, auraient été échangés jusqu’en Bohême (Allemagne actuelle) et même jusque dans l’est de la France. De Chypre, un trafic de «poignards chypriotes» aurait gagné jusqu’aux îles Britanniques. En réalité, ces derniers objets ont été bien souvent apportés dans les musées occidentaux par les antiquaires du XIXe siècle. Quant aux torques à enroulement, très vite l’Europe centrale sut, à partir de quelques prototypes peut-être d’origine méditerranéenne, créer ses propres centres de production. Enfin, les recherches récentes ont prouvé la multiplication de centres indigènes producteurs de cuivre dès le IIIe millénaire et peut-être plus tôt selon les interprétations que l’on fait des datations au radiocarbone. Dans des puits d’extraction de cuivre situés à Rudna Glava, en ex-Yougoslavie, B. Jovanovic a ainsi mis au jour des poteries et des idoles typiques de la civilisation régionale néolithique de Vinça. Certains centres chalcolithiques en Almérie ont pu être datés du IIIe millénaire. Dans le sud de la France, l’exploitation locale du cuivre, plus tardive, permet aux groupes languedociens une activité métallurgique déjà remarquable vers 2200 avant J.-C. Toutefois, entre ces premières exploitations indigènes et le développement de grandes civilisations du métal, se produit un décalage chronologique important. C’est peu avant le IIe millénaire que certains groupes humains vont, par leur action, modifier non seulement l’équipement matériel mais les structures sociales et religieuses propres aux ethnies néolithiques. Ainsi, en Europe nordique et centrale, joue l’influence des groupes cordés dénommés de la sorte à cause de leur gobelet funéraire décoré d’impressions de cordelettes. Ils vulgarisent l’inhumation individuelle en coffre, contrastant avec l’usage des sépultures collectives plus usuelles au Néolithique, qu’il s’agisse d’ossuaires en grottes, de grands cimetières ou de monuments mégalithiques. On a parfois suggéré que ces Cordés étaient déjà des Indo-Européens. Ils connaissent le métal ou, du moins, savent dans leurs haches de combat en pierre imiter les défauts de moulage des premières haches en cuivre déjà produites en Hongrie, à l’inspiration de lointains prototypes anatoliens.

En Europe occidentale, la diffusion du métal est due aux groupes campaniformes dont le gobelet funéraire, une poterie en forme de cloche renversée, est décoré au pointillé, à la roulette ou à la corde, de décors souvent disposés en zones horizontales. Outre les poteries, les tombes contiennent de menus objets d’or, de petits poignards à languette et des javelines de cuivre dites pointes de Palmela, du nom d’un site portugais. La péninsule Ibérique est un foyer campaniforme important; vers 1929, A. de Castillo émit tout d’abord la théorie colonialiste d’un peuple conquérant issu de Castille. Vers 1930, G. Childe considérait le «peuple campaniforme» comme composé de petits groupes de forgerons-pasteurs itinérants parcourant l’Europe, de l’Irlande à la Bohême et de l’Ibérie aux Pays-Bas. La complexité du phénomène campaniforme résulte d’interactions entre de multiples groupes régionaux identifiables grâce à leurs poteries qui diffèrent par des détails infimes. Si les courants de retour, les métissages avec des groupes cordés compliquent l’étude de ces populations, il est certain qu’elles jouèrent un rôle important non seulement dans la diffusion du cuivre mais encore dans la genèse des civilisations du bronze.

Les études spectrographiques ont montré la diversité des premiers cuivres fabriqués en Europe. Les haches de combat hongroises sont en métal exempt d’impuretés décelables. Les cuivres ibériques sont alliés avec l’arsenic; on trouve dans les cuivres irlandais de fortes traces d’antimoine, d’argent et d’arsenic; les cuivres des groupes du sud de la France comprennent de l’antimoine et de l’argent. Mais la réutilisation de métal de rebut, réutilisation qui survient très tôt, rend difficile la recherche des gisements d’origine. Les premiers dépôts apparaissent, stockage dans la terre des objets manufacturés dont certains étaient destinés à la vente. En Europe occidentale, on fabrique des haches plates, simples lames de métal imitant les haches en pierre polie jusque-là utilisées. Le cuivre est exporté sous forme de lingots bruts ou de torques à enroulement, de barres ou même de haches-lingots à tranchant non affûté. Mais, au Chalcolithique, la production reste assez réduite. Elle ne se diversifie qu’avec la généralisation du bronze, plus facile à couler.

3. Civilisations du bronze

Assimilant rapidement les progrès métallurgiques réalisés au Proche-Orient, la Méditerranée occidentale est le berceau vers l’an 2000 des premières civilisations européennes du bronze. C’est tout d’abord le centre des Cyclades qui produit ces idoles de marbre blanc au visage stylisé représentant des déesses ou des musiciens, de même qu’une céramique originale célébrant la mer et la navigation avec de curieuses «poêles à frire» ornées de galères à l’emblème du poisson. La Crète prend le relais de l’hégémonie égéenne et construit ses magnifiques palais aux fresques naturalistes. Vers 1600, elle subira le joug des Achéens de Mycènes dont la civilisation – qui à son tour disparaîtra vers 1200 devant les premières civilisations du fer – témoigne d’un art architectural remarquable avec ses tombes à coupoles comme les célèbres «tholoï» d’Atrée ou de Clytemnestre. Dans leurs tombes à fosses, les guerriers mycéniens emportaient de magnifiques armes incrustées d’or et d’argent. Heinrich Schliemann, qui découvrit ces premiers seigneurs aux masques mortuaires recouverts d’or, crut y retrouver les héros célébrés dans la geste homérique, petite erreur chronologique rectifiée par la suite. Le monde créto-mycénien connaît très tôt un système d’écriture, le linéaire B, proche du grec archaïque et qui, de ce fait, appartient déjà aux civilisations historiques. Mais les relations qu’entretient alors le monde égéen avec les «barbares» européens procurent au protohistorien de précieux synchronismes ou «cross-dating». Ainsi, on trouve des perles d’espacement, en ambre, aussi bien dans la tombe à tholos de Kakovatos en Grèce que dans les tumulus d’Allemagne.

Il est d’usage de distinguer dans l’âge du bronze européen trois stades successifs: l’ancien, le moyen et le final. Au stade du Bronze ancien, que l’on peut dater en moyenne de 1900 à 1500 avant J.-C., l’étain apparaît dans les alliages qui remplacent la gamme des cuivres du Chalcolithique. Les armes se perfectionnent; les poignards triangulaires garnis de rivets à la garde le disputent aux lames à languette en cuivre. Toute une série de haches munies de rebords se substitue aux haches plates, la parure se diversifie et les premières épingles en bronze concurrencent l’usage de l’os. Le rite des sépultures individuelles se développe, aboutissant tantôt à des cimetières de tombes et coffres, tantôt, sous des formes «princières», à la construction de grands tumulus. Parmi les groupes culturels du Bronze ancien, quelques centres semblent avoir joué un grand rôle dans la diffusion des nouveautés. De Bohême, le groupe d’Unetice va rayonner sur toute l’Europe centrale et donner lieu à la naissance de centres dérivés: celui de Leubingen en Saxe, à grands tumulus recouvrant des maisons funéraires en bois, ou celui de Straubing, en Bavière, dont les artisans fabriquent en série des bracelets formés d’un jonc de bronze enroulé en spirale. Les productions unéticiennes, poignards ou haches, atteignent les Pays-Bas, la France et même la Grande-Bretagne. En Suisse et dans la vallée du Rhône, la civilisation de Saône-Rhône emprunte également à Unetice, mais sait s’en démarquer par la production de très beaux poignards décorés à manche en bronze, d’épingles et de haches à rebords originales et d’une céramique particulière comprenant de grandes jarres ornées de cordons. Des Alpes italiennes nous proviendraient les premières roues en bois à rayons, retrouvées dans les lacs. Au sud-est de la péninsule Ibérique, El Argar est un centre de production d’argent, bandeaux à palettes ou torsades que l’on retrouve dans les sépultures en coffres ou en jarres, relevant d’un rite d’origine orientale. La quête de l’ambre, du cuivre, de l’or et de l’étain entraîne la richesse des populations riveraines de la Manche et de la mer du Nord. Les civilisations jumelles du Wessex anglais et de Bretagne inhument leurs petits seigneurs dans des tombes sous tumulus avec un mobilier parfois somptueux, de magnifiques flèches en silex, des armes en bronze rehaussées d’or et même de la vaisselle en métal précieux. L’Irlande exploite intensivement son cuivre et produit les célèbres lunules, gorgerins d’or exportés ou imités sur le continent. Les derniers grands temples mégalithiques comme Stonehenge au Wessex, destinés au culte solaire, sont achevés.

Au Bronze moyen (1500-1100) se perfectionne la production métallique: épées, pointes de lance à douille, haches à talon et ailerons, etc. La vie reste agricole et pastorale dans de modestes villages de huttes en bois dans les régions tempérées ou de cabanes en pierres dans les pays méditerranéens. La civilisation des tumulus (Hügelgraberkultur ) recouvre la majeure partie de l’Europe avec de nombreux faciès régionaux. La poterie est «excisée» pour faire surgir en relief les décors géométriques. De Haguenau en Alsace proviennent de magnifiques jambières à spirale en bronze. Dans la zone atlantique, les derniers tumulus sont remplacés par des incinérations en urnes. Les peuples de la Méditerranée utilisent des poteries à anses surmontées de boutons ou d’appendices facilitant la préhension (Polada, Italie du Nord). En Corse s’élèvent des menhirs sur lesquels sont gravés des guerriers armés d’épées et coiffés de casques à cornes. Le bronze nordique apparaît. Dans les cercueils de chêne, les vêtements de laine et de lin se sont conservés: petites jupes à franges ou longues robes assorties à des pull-overs pour les femmes, toge et cape pour les hommes coiffés de bonnets de laine à armature d’écorce, les femmes portant des résilles. La mythologie s’enrichit; le chariot de Trundholm porte un disque d’or tiré par un cheval de bronze. Le feu, le cheval, le char, le soleil, ces thèmes cultuels viennent s’associer aux anciens rites de fertilité encore en usage: cornes votives que l’on retrouve dans les sanctuaires alpins (Mont-Bégo, Val Camonica).

Le Bronze final (1100-700) est une période complexe de mutations variées. Dans les champs d’urnes, sépultures à incinération, les urnes funéraires sont accompagnées de vases à offrandes ou d’armes parfois brisées. De multiples «vagues de champs d’urnes» ont été reconnues en Europe. À l’ancienne théorie d’une origine lusacienne, on préfère celle de groupes originaires d’Allemagne du Sud. Mais, plus qu’un phénomène de migrations successives, il semble que les mutations se soient produites par simples échanges commerciaux ou culturels entraînant un passage graduel des groupes des tumulus du Bronze moyen à ceux des champs d’urnes. Le mobilier de la nécropole de la Colombine (Yonne) donne ainsi un exemple de métissage entre les deux types de civilisation: si une défense de sanglier enchâssée de spirales en bronze est un bijou typique du Bronze moyen, les céramiques globuleuses à décor cannelé annoncent le renouvellement de l’art céramique. Près des sépultures à incinération parfois entourées de fossés rituels sont aménagés des enclos jouant le rôle de sanctuaires (Champagne). Dans les palafittes, ou villages sub-lacustres des Alpes, une énorme production métallique fournit la «pacotille des champs d’urnes», épingles, rouelles, pendentifs, etc., mais aussi haches et épées à manches de bronze. Les faucilles produites en abondance (dépôt de Briod, Jura) témoignent à la fois de l’importance de l’agriculture et de l’utilisation permanente du métal pour les objets les plus usuels. Dans la zone atlantique, on connaît les populations du Bronze final surtout par leurs dépôts d’objets en bronze: épées à pointes rétrécies, dites en langue de carpe, ou haches à ailerons et à douille. Quelques sépultures en urnes viennent se mêler à des tombes ou tombelles très pauvres. C’est au Bronze final que se développent certains aspects originaux de l’architecture mégalithique méditerranéenne : talayots des Baléares, torres de Corse ou nouraghes de Sardaigne, qui se prolongent à l’âge du fer.

4. Civilisations du fer

On distingue deux périodes classiques: Hallstatt et La Tène, mais il faut remarquer que les civilisations de La Tène et de Hallstatt ne correspondent pas exactement à l’utilisation chronologique des termes La Tène et Hallstatt appliqués à d’autres civilisations d’Europe. Le site de Hallstatt en haute Autriche révèle en 1846 un grand cimetière où les premières armes en fer concurrençaient les poignards en bronze. Ces Hallstattiens qui exploitent le sel gemme local se rattachent à d’autres groupes de guerriers cavaliers dont l’origine thraco-cimmérienne est supposée. On retrouve leurs longues épées de bronze à bouterolles imposantes, leurs mors de chevaux et leurs fibules de l’Allemagne du Sud au Jura, en Bourgogne, dans la vallée du Rhône et dans le nord de l’Espagne. À la phase récente, de grandes sépultures princières attestent en Allemagne du Sud l’existence d’aristocraties guerrières. En Bourgogne, la tombe de Vix a livré à R. Joffroy le magnifique cratère en bronze de style méditerranéen qui accompagnait dans l’au-delà une princesse à torque d’or reposant sur son char d’apparat. De nombreux petits groupes régionaux métissent les nouvelles influences, les combinant avec les traditionnels champs d’urnes dans les Pyrénées et le Languedoc (Mailhac), tandis que certaines sépultures circulaires de Bretagne n’ont de hallstattien que l’emploi de quelques situles en bronze ou leur imitation en céramique. Dans les civilisations villanoviennes d’Italie du Nord, un art funéraire original utilise des urnes en forme de huttes, de visages humains ou de casques. L’art de la situle se développe avec une virtuosité remarquable, reproduisant au repoussé des scènes de chasse, de banquets ou de processions (Carniole).

Pour la période de La Tène ou Laténien (à partir de 450 av. J.-C.), les peuples d’Europe sortent de l’anonymat grâce aux relations des historiens classiques qui progressivement mentionnent les Celtes, les Gaulois, les Ibères, les Scythes, les Illyriens... La station sub-lacustre de La Tène a révélé l’équipement des Celtes: longues épées en fer, casques pointus, grands boucliers de bois à umbos de bronze et poignards à manches anthropomorphes. Certains peuples pratiquent encore l’inhumation sur char, en particulier, dans ce groupe «marnien», riverain de la Marne, qui désigna un moment l’époque gauloise. Le phénomène celtique est complexe. Il est illusoire de rechercher dès l’âge du bronze des entités «protoceltiques». C’est au milieu du Ier millénaire que l’épopée celtique se prépare quelque part au nord des Alpes pour déferler sur l’Europe occidentale jusqu’en Ibérie et dans les îles Britanniques avec, par ailleurs, des raids fameux vers l’Italie (sac de Rome en 381 av. J.-C.), la Grèce (pillage de Delphes en 278 av. J.-C.) ou les régions danubiennes. Une mosaïque de tribus remuantes multiplie les camps (oppida ) en forme d’enclos circulaires et d’éperons barrés. Certaines régions, comme la Bretagne, connaissent le phénomène de la construction de souterrains-refuges. L’art celtique a fait l’objet d’une abondante littérature. Rappelons simplement la combinaison souvent exubérante de motifs géométriques ou végétaux avec les représentations animalières ou anthropomorphes. En mettant au pas les tribus gauloises, l’impérialisme romain condamnera les dernières grandes civilisations protohistoriques.

protohistoire [ prɔtoistwar ] n. f.
• 1910; de proto- et histoire
Didact. Événements concernant l'humanité, immédiatement antérieurs à l'apparition de l'écriture et contemporains de la première métallurgie (du 3e au 1er millénaire av. J.-C.). aussi préhistoire. Civilisations mégalithiques de la protohistoire. Adj. PROTOHISTORIQUE , 1877 .

protohistoire nom féminin Époque de l'histoire de l'humanité, comprise entre la préhistoire et la période historique.

protohistoire
n. f. Didac. Période intermédiaire entre la préhistoire et l'histoire. En Europe occidentale, la protohistoire ou âge des métaux (âge du bronze puis âge du fer) s'étend sur les deux derniers millénaires avant Jésus-Christ.

⇒PROTOHISTOIRE, subst. fém.
HIST. DE L'HUMANITÉ. Période de l'histoire, intermédiaire entre la préhistoire et l'histoire, qui commence à l'âge des métaux et se termine avec l'apparition de l'écriture (3e au 1er millénaire avant Jésus-Christ) (d'apr. PERRAUD 1963 et GRAW. 1981). Comment et par quel processus l'homme est-il arrivé à domestiquer les animaux? Ce problème de préhistoire ou de protohistoire n'est pas à discuter ici (BRUNHES, Géogr. hum., 1942, p. 127). Combien de fois faudra-t-il répéter qu'il ne s'agit pas de festoyer mais de vivre et que cette cérémonie du festin, tolérable au niveau de la civilisation homérique et de la protohistoire, dégénère dans nos sociétés (Le Nouvel Observateur, 6 avr. 1966, p. 23, col. 2).
Prononc. et Orth. :[]. V. proto-. Étymol. et Hist. 1910 (R. DUSSAUD, Les Civilisations préhelléniques dans le bassin de la mer Égée, ét. de protohistoire orientale). Formé de l'élém. proto- et de histoire.

protohistoire [pʀɔtoistwaʀ] n. f.
ÉTYM. 1910; de proto-, et histoire.
Didact. Événements concernant l'humanité, immédiatement antérieurs à l'apparition de l'écriture (→ Histoire, cit. 32) et contemporains de la première métallurgie (cuivre, bronze, fer), du −3e au −1er millénaire ( aussi Préhistoire). || Civilisations mégalithiques de la protohistoire.
DÉR. Protohistorien, protohistorique.

Encyclopédie Universelle. 2012.