Malaisie ou Malaysia
(Fédération de) (Persekutuan Tanah Malaysia), état fédéral du Sud-Est asiatique regroupant, dep. 1957, onze états du S. de la péninsule malaise et, dep. 1963, deux états (Sarawak et Sabah) du N. de l'île de Bornéo; Singapour a fait sécession en 1965. On distingue donc la Malaisie occid. (péninsulaire) et la Malaisie orient. (insulaire); en tout 329 747 km²; env. 18 millions d'hab. (croissance: plus de 3 % par an); cap. Kuala Lumpur (Malaisie occid.). Nature de l'état: monarchie constitutionnelle, membre du Commonwealth; le roi est élu pour cinq ans parmi les sultans des états de Malaisie occid. Monnaie: ringgit. Langue off.: malais (l'angl., le chinois et le tamoul sont utilisés). Relig.: islam (50 %), bouddhisme, hindouisme et taoïsme. Géogr. phys. et hum. - La péninsule malaise, à l'O., et Sarawak et Sabah, à l'E. (anc. Nord-Bornéo), ont des caractères assez homogènes: montagnes, plaines côtières alluviales, littoraux marécageux, forêt dense. La péninsule s'ordonne sur une série de chaînes escarpées (culminant à 2 815 m), séparées par d'amples dépressions où coulent de courtes rivières. Les plaines côtières ont de riches gisements métallifères alluviaux (étain, fer, bauxite, or). La Malaisie orientale comprend une large plaine côtière marécageuse (longée de gisements offshore d'hydrocarbures), une zone de collines et un arrière-pays montagneux d'accès difficile. Partout, le climat équatorial chaud est très arrosé; la forêt dense couvre encore 60 % du territoire, malgré le défrichement par brûlis et les coupes de bois. La péninsule (40% de la superficie) groupe 83 % des hab. Les Malais (souvent musulmans) constituent 50 % de la pop.; les Chinois (35 %), qui contrôlent 80 % de l'écon., et les Indiens (près de 11 %) vivent surtout dans les villes en croissance rapide. écon. - Membre de l'ASEAN, la Malaisie connaît l'une des croissances les plus fortes du monde et appartient auj. au groupe des nouveaux pays industriels. Exportateur traditionnel de caoutchouc et d'huile de palme (1er producteur mondial), d'étain et de bois précieux, le pays exploite désormais son pétrole, ainsi que son gaz. Malgré l'irrigation (années 1970), l'autosuffisance en riz n'est pas totale. L'industrie est soutenue par les investissements japonais, asiatiques et américains, et encadrée par l'état. La croissance avoisinait les 9 % par an (8 % en 1997). Hist. - Le peuplement malais a été très précoce (IIIe millénaire av. J.-C.). Au début de l'ère chrÉtienne, le bouddhisme et l'écriture viennent de l'Inde. La péninsule malaise est soumise à différents royaumes hindous, notam. à l'empire de Shrivijaya (VIIe-XIVe s.) établi à Sumatra. Un premier état malais, le roy. de Malacca, se forme en 1402. L'islam gagne le pays et les Arabes assumeront seuls pendant des siècles les liaisons maritimes que les Malais avaient établies entre l'Asie et l'Afrique. L'arrivée des Portugais brise la puissance de cet état malais (1511, prise de Malacca par Albuquerque). Comptoir important, Malacca passe aux Néerlandais en 1641, puis aux Brit. en 1824, qui le conservent après l'occupation japonaise (1941-1945). En 1957 est proclamée l'indépendance de la Fédération de Malaisie qui devient, en 1963, Fédération de Grande Malaisie, ou Malaysia, avec l'adjonction de Singapour, de Sarawak et de Sabah. Mais Singapour fait sécession en 1965. Née dans les années 50, une guérilla communiste animée par les éléments chinois a été vaincue par les Britanniques. En 1969, des centaines de Chinois sont massacrés. En 1975, Sabah veut faire sécession. D'une façon générale, les affrontements entre musulmans et hindouistes sont fréquents. Le Dr Mahathir bin Mohamad, prés. du Front national (coalition de 11 partis), est Premier ministre depuis 1981. La crise financière et boursière qui s'est abattue sur l'Asie du Sud-Est à partir d' oct. 1997 a ébranlé l'écon. malaise. Dans le même temps, un gigantesque incendie de forêt dans l'île de Bornéo créait un désastre écologique dans la région.
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Malaysia
V. Malaisie.
Encyclopédie Universelle. 2012.