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RÉFÉRENT
RÉFÉRENT

RÉFÉRENT

Le référent est l’élément extérieur à quoi quelque chose peut être rapporté, référé. La linguistique saussurienne, pour qui «le signe linguistique unit, non une chose et un nom, mais un concept et une image acoustique» (Ferdinand de Saussure, Cours de linguistique générale ), oblige à distinguer entre la fonction référentielle, ou dénotation, et la signification, ou rapport entre signifiant et signifié à l’intérieur même du signe. La signification lie une séquence sonore ou graphique «arbre» à un sens: arbre; la référence lie le signe «arbre» dans son tout aux arbres existants. Mais si la dénotation concerne bien, comme il est généralement admis, les signes occurrents, ceux de la parole, à la différence des signes types qui sont ceux de la langue, il faut conclure que le référent doit être aussi tel arbre présent ici, maintenant. Dès lors, la dénotation sera plus rare qu’on ne croit, puisque aussi bien l’arbre est absent de la page et de la chambre. À moins que ce dont le signe est signe ne soit pas si facile à déterminer: ainsi chez Aristote, au début de son traité Sur l’interprétation , ce sont les «affections de l’âme», elles-mêmes entretenant un rapport de similitude avec les choses, que les mots émis pourraient avoir pour référents. Si donc la fonction référentielle est une relation claire, l’identification du référent demeure problématique.

référent [ referɑ̃ ] n. m.
• 1955; angl. referent
Ling. Ce à quoi renvoie un signe linguistique ( référence, II). Mots dont les référents sont extérieurs au langage; intérieurs au langage ( autonyme, métalinguistique) . Référent imaginaire (ex. celui du mot licorne). 2. référentiel.

référent nom masculin Être ou objet auquel renvoie un signe linguistique dans la réalité extralinguistique telle qu'elle est découpée par l'expérience de tel ou tel groupe humain. ● référent (homonymes) nom masculin référant participe présentréférent (synonymes) nom masculin Être ou objet auquel renvoie un signe linguistique dans la...
Synonymes :
- référence

référent
n. m. LING Objet réel ou imaginaire que désigne un signe linguistique. Référent imaginaire (par ex., celui de licorne).

⇒RÉFÉRENT, subst. masc.
LING. ,,Ce à quoi le signe linguistique renvoie soit dans la réalité extra-linguistique ou univers réel, soit dans un univers imaginaire`` (Lang. 1973). Synon. référé. Pour être opérant, le message requiert d'abord un contexte auquel il renvoie, c'est ce qu'on appelle aussi, dans une terminologie quelque peu ambiguë, le référent, contexte saisissable par le destinataire, et qui est soit verbal, soit susceptible d'être verbalisé (R. JAKOBSON, Essais de ling. gén., 1963, ibid.). La fonction référentielle est la fonction cognitive ou dénotative par laquelle le référent du message est considéré comme l'élément le plus important (Ling. 1972, s.v. référentiel).
Prononc.:[]. Étymol. et Hist. 1955 ling. (LÉVI-STRAUSS, Tristes tropiques, 2e part., 6, p. 44). Part. prés. de référer; cf. le m. fr. referant « qui renvoie » 1618 (MÉNARD, Hist. de Duguescl., p. 3 ds GDF.: referande). L'angl. referent terme de gramm. est att. comme subst. « un mot se référant à un autre » et adj. « contenant une référence » dep. 1899 ds NED. Bbg. BESSE (H.). Paraphrases et ambiguïtés de sens. Cah. Lexicol. 1973, n ° 22, p. 20. — HÉNAULT (A.). Les Enjeux de la sémiot. Paris, 1979, p. 183. — KERBRAT-ORECCHIONI (C.). L'Énonciation de la subjectivité dans le lang. Paris, 1980, pp. 34-37; 175-176. — REY (A.). La Terminologie... In: Colloque Internat. de l'Assoc. Fr. de Terminol. 1976. Paris, 1977, pp. 37-38.

référent [ʀefeʀɑ̃] n. m.
ÉTYM. Mil. XXe; de se référer, référence; cf. référant, adj., « qui réfère, renvoie », 1618; repris à l'angl. referent, de to refer, même origine.
Didact. (ling.). Ce à quoi renvoie un signe; élément du monde qui est désigné par un signe. Référence, II. || Mots dont les référents sont extérieurs au langage; intérieurs au langage (ce sont des signes du langage). Autonyme, métalinguistique. || Référent imaginaire (ex. : celui du mot licorne).
0 (…) l'enseignement philosophique était comparable à celui d'une histoire de l'art qui proclamerait le gothique nécessairement supérieur au roman, et, dans l'ordre du premier, le flamboyant plus parfait que le primitif, mais où personne ne se demanderait ce qui est beau et ce qui ne l'est pas. Le signifiant ne se rapportait à aucun signifié, il n'y avait plus de référent.
Claude Lévi-Strauss, Tristes tropiques, p. 38.
(En psycholinguistique). Terme extralinguistique à l'origine d'un stimulus produisant une impression sémantique, puis une réaction verbale.

Encyclopédie Universelle. 2012.