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SAN FRANCISCO
SAN FRANCISCO

La ville de San Francisco, située en Californie, compte 723 959 habitants au recensement de 1990 et se place au quatorzième rang des villes des États-Unis. L’agglomération de San Francisco-Oakland dépasse les trois millions d’habitants, mais la grande ville traditionnelle de l’Ouest, celle qui fait encore figure de métropole de la côte pacifique, est largement dépassée par sa rivale méridionale, Los Angeles, dont l’agglomération, avec onze millions d’habitants, se classe au deuxième rang, derrière celle de New York. Pourtant, le prestige de San Francisco et sa réputation de beauté entièrement justifiée continuent à s’imposer.

Origine et premiers développements

C’est le 17 septembre 1776, anniversaire du jour où saint François d’Assise reçut les stigmates, que la première expédition, envoyée sur les rives de la magnifique baie qui pourrait «contenir non seulement la flotte du roi d’Espagne, mais celle de tous les États d’Europe», installa un poste militaire. Puis, le 9 octobre, elle fonda la mission Saint-François d’Assise. En 1835 fut construite la première maison; en 1847, la ville prenait le nom de San Francisco. Le 24 janvier 1848, la découverte de pépites d’or provoqua une prodigieuse ruée au moment même où le traité de Guadalupe Hidalgo terminait la guerre du Mexique et donnait la Californie aux États-Unis. La transformation de ce poste isolé en une ville cosmopolite fut accomplie avec une rapidité sans exemple. Dès 1867, des liaisons furent établies avec le Missouri et, le 10 mai 1869, la jonction des rails du Transcontinental fut achevée, inaugurant une ère nouvelle. En un peu plus d’un siècle était née une métropole de 250 000 habitants qui réunissait «les splendeurs combinées de l’Est et de l’Ouest». C’est cette métropole florissante que le tremblement de terre dévastateur de 1906 allait durement éprouver.

Accrochée à la péninsule abrupte qui limite au sud-ouest la baie, la ville en ses débuts a littéralement moulé le relief par un quadrillage de rues presque à pic descendant des hauteurs vers la mer. À mesure que la cité se développait, elle gagnait tout autour de la baie, jusqu’à l’époque actuelle où l’agglomération comprend 46 cités incorporées dépassant 3 millions d’habitants en 1990 et dominée par San Francisco (723 959 hab.) à l’ouest et Oakland (372 242 hab.) à l’est, les deux villes étant reliées par un gigantesque pont de 12 km de longueur. Au nord, la Golden Gate ouvre la baie sur l’océan. Tout autour des rivages se pressent des villes de réputations diverses, comme Alameda, l’aéroport international, Berkeley, centre d’une université de renom international, Oakland, ville industrielle et terminus du réseau ferroviaire, Richmond.

La ville même de San Francisco abrite une population composite en raison de ses origines et des apports multiples. Le passé hispanique et l’influence des immigrants (notamment italiens, chinois, japonais, et actuellement, vietnamiens, cambodgiens, Laotiens) se retrouvent dans des rues grouillantes et odorantes, accrochées aux collines pentues.

L’activité économique

Les ressources minières et le développement des communications par voie ferrée, ainsi que l’expansion des relations maritimes, ont permis une industrialisation précoce et sans cesse croissante: dès 1860-1870, les fabriques de souliers, d’explosifs, les raffineries de sucre, les fonderies se développaient; la première raffinerie de pétrole fut établie en 1880 à Alameda, ancêtre de la gigantesque raffinerie de la Standard Oil à Richmond. La métallurgie s’est développée à Oakland et, dès le début du XXe siècle, l’industrie pénétrait les rives de toute la baie; les industries alimentaires prospéraient et, en 1940, les trois grands fabricants d’automobiles avaient leurs usines de montage à Oakland, à Richmond et à San Leandro. La Seconde Guerre mondiale donna encore un coup de fouet à ces activités, grâce à l’essor des industries de guerre: 4 milliards de dollars de contrats pour des fournitures militaires furent apportés aux industries de la baie, provoquant un afflux de population et un accroissement de la main-d’œuvre industrielle. La reconversion ne fut pas toujours facile, mais certaines branches conservèrent leur dynamisme, telles l’électronique et les industries de guerre. Pourtant l’activité industrielle ne regroupait plus dans les années 1980 que 12,5 p. 100 des emplois (et la construction 4,5 p. 100) contre 24 p. 100 pour les services, 23 p. 100 pour le commerce, 18 p. 100 pour les administrations, 10 p. 100 pour les finances et 8 p. 100 pour les transports. Si l’on considère l’emploi industriel total pour la Californie, San Francisco ne rassemble que 10 p. 100 de ces emplois, contre 45 p. 100 pour Los Angeles.

San Francisco n’est donc plus qu’un foyer d’industrialisation à côté de beaucoup d’autres. Une typologie des métropoles américaines la classe parmi les «Office Centers» où les «cols blancs» sont nettement supérieurs aux «cols bleus» (c’est-à-dire aux ouvriers de l’industrie). L’industrie locale reste présente par l’imprimerie, l’édition, les constructions navales, la confection (Levi Strauss emploie 48 000 salariés). Chaque partie de la baie a sa spécialité: San Francisco est plutôt dominé par les services (banques, assurances, administration, gestion), mais eux-mêmes se décentralisent. On trouve à San Mateo, des industries lourdes, surtout des aciéries; au sud de la baie, des industries légères, de l’électronique: entre Palo Alto et San José s’étend la «silicon valley» en liaison avec l’université Stanford. Depuis le début des années cinquante, son expansion a été continue puis foudroyante avec le développement de la micro-informatique. En 1982, on comptait un millier d’entreprises occupant 225 000 personnes et élaborant sans cesse des produits électroniques nouveaux. Santa Clara est le centre des industries aérospatiales, des ordinateurs, des activités de recherche. À Palo Alto, sont implantées les usines de montage de MacDonnell Douglas et de Lockheed. Alameda accueille des industries métalliques, du montage d’automobiles, des machines agricoles, des réparations de bateaux, des industries alimentaires. Berkeley, outre des centres universitaires, abrite aussi des activités industrielles spécialisées. Vers Richmond, les raffineries, la pétrochimie, les aciéries prospèrent. San Francisco, qui possédait les deux cinquièmes des emplois industriels en 1929, n’en a plus qu’un cinquième en 1971. La ville est dépassée par Alameda (29 p. 100) et talonnée par Santa Clara. Au contraire, pour les activités tertiaires, 51 p. 100 du personnel restent concentrés dans l’ancienne métropole.

Le rayonnement de San Francisco

Les ports de la baie de San Francisco (San Francisco, Oakland, Alameda, Sacramento et Stockton) contrôlent une bonne part du commerce maritime de la côte pacifique.

Les deux tiers de son trafic sont constitués par le cabotage avec Seattle et les liaisons avec les îles Hawaii. Ses perspectives d’avenir sont brillantes puique la ville a été choisie par la Chine comme principal port d’accès au continent américain. L’est de la baie est relié par des lignes aériennes, des voies ferrées et des autoroutes à l’ensemble de la côte occidentale et aux territoires de l’est des États-Unis.

San Francisco a longtemps joué le rôle de métropole de la côte pacifique. La ville doit lutter contre l’influence de Los Angeles, dont le rayonnement s’étend à toute la Californie du Sud. La compétition prend différents aspects: lutte pour l’eau et l’hydro-électricité fournies par les barrages de la sierra Nevada, ramassage de la production agricole de la grande vallée intérieure californienne par les usines de conserverie et de transformation, siège des administrations représentant la puissance fédérale.

San Francisco
v. des È.-U. (Californie), sur la baie de San Francisco, qui s'ouvre sur le Pacifique par le détroit de la Golden Gate; 723 950 hab. (aggl. urb. 4 264 000 hab.). Princ. port de commerce de l'ouest des È.-U., import. centre industriel et touristique.
La ville, fondée au XVIIIe s., se développa après 1850 (ruée vers l'or). Le séisme de 1906 a fait 3 000 victimes, celui de 1989 une centaine.
En avril-juin 1945, la première conférence de San Francisco établit la charte des Nations unies. En 1951, la seconde conférence établit le traité de paix entre le Japon et les Alliés.

Encyclopédie Universelle. 2012.