Akademik

invétérer
invétérer [ɛ̃veteʀe] v. tr. [CONJUG. céder.]
ÉTYM. XVe; lat. inveterare « faire vieillir, conserver », de vetus « vieux ».
Littér. et rare. Fortifier, faire empirer (un mal…).
1 (Il) invétéra cette passion du jeu dans l'âme joueuse de cette petite ville (…)
Barbey d'Aurevilly, les Diaboliques, « Le dessous de cartes… ».
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s'invétérer v. pron.
(Mil. XVIe). Empirer, se fortifier avec le temps. || Le mal s'est tellement invétéré qu'on ne peut le guérir (Académie). || Une habitude qui s'invétère. Enraciner (s'), établir (s'). Ellipt. || Une erreur qu'on laisse invétérer… (Académie).
2 (…) je ne voyais pas que le mal s'invétérait par ma négligence (…)
Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, III, Lettre XVIII.
3 Cette manifestation me semblait par essence fugitive. Elle trahissait, en fait, un caractère qui s'est invétéré. Les intellectuelles sont incorrigibles.
G. Duhamel, Cri des profondeurs, III.
Vx. Sujet n. de personne (avec allus. étymologique). Prendre des habitudes invétérées. Encroûter (s'). || « Dans ce milieu, l'on ne vit plus, on s'invétère » (Gide, Feuillets d'automne, in T. L. F.).

Encyclopédie Universelle. 2012.