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VARRON
VARRON

VARRON, lat. MARCUS TERENTIUS REATINUS VARRO (\VARRON 116-\VARRON 27)

Marcus Terentius Varro est né à Réate en Sabine. Sa longue vie couvre presque entièrement le dernier siècle de la République et coïncide avec la série de crises qui ont changé la face de l’État romain. Il étudie d’abord à Rome, sous la direction du grammairien Aelius Stilo, puis à Athènes, avec le philosophe Antiochus d’Ascalon. Il entreprend une carrière politique qui le mène jusqu’à la préture. Très lié à Pompée, il prend part à la guerre contre les pirates (\VARRON 67) et plus tard commande en Bétique les forces pompéiennes (\VARRON 49). Mais, après Pharsale, il rentre en grâce auprès de César, qui le charge d’organiser les bibliothèques publiques. Il a la chance, après les ides de mars, d’échapper aux proscriptions d’Antoine. Il se consacre alors entièrement, jusqu’à sa mort, à ses travaux littéraires. Esprit encyclopédique, il compose une œuvre immense: soixante-quatorze ouvrages environ comptant six cent vingt livres. Il touche à tous les genres, à tous les sujets: poèmes, traités de morale et de philosophie, biographies, tableaux historiques, compilations archéologiques, histoire littéraire, théâtre, grammaire, traités d’agriculture, de navigation, météorologie, enseignement... Il a ainsi recueilli, condensé et catalogué l’ensemble de la science des érudits qui l’ont précédé. Il fut pour cette œuvre longtemps considéré comme le troisième grand de la littérature latine, après Cicéron et Virgile, ses contemporains. Mais nous ne possédons plus de lui que les trois livres de l’Économie rurale (Rerum rusticarum libri III , \VARRON 37), les livres V et X du traité De la langue latine (De lingua latina ), ainsi que des fragments dispersés des Satires Ménippées (Saturae Menippeae ) et des Antiquités (Antiquitates rerum humanarum et divinarum , \VARRON 47).

Les Satires Ménippées , du nom du philosophe cynique Ménippe de Gadara, créateur de ce genre littéraire, traitent, sur un ton ironique et familier mêlant prose et vers, de sujets pris dans l’observation de la vie du temps: querelles philosophiques, événements politiques, agitations mondaines, innovations religieuses. Les trois livres De l’économie rurale apportent un très grand nombre d’informations puisées soit auprès d’experts, soit dans les sources grecques ou puniques, soit enfin dans l’expérience personnelle de Varron. Par bien des traits, et notamment par sa richesse et par sa méthode, l’ouvrage marque un net progrès par rapport au traité Sur l’agriculture (De Agricultura ) de Caton le Censeur (\VARRON 234-\VARRON 149). Chaque livre se présente comme un dialogue: le premier est consacré à l’agriculture proprement dite (gestion, exploitation d’un domaine), le deuxième traite du gros élevage, le troisième du petit élevage (aviculture, apiculture, pisciculture, parcs à gibier). Une certaine recherche dans la mise en scène des dialogues et dans la progression tempère agréablement le caractère technique de l’ouvrage. Les quarante et un livres des Antiquités (vingt-cinq d’Antiquités humaines, seize d’Antiquités divines) sont la source où commentateurs et grammairiens ont puisé la majeure partie des renseignements qu’ils nous ont transmis au sujet de la Rome antique. Le traité De la langue latine étudie, dans ses vingt-cinq livres, l’étymologie, la conjugaison et la déclinaison, la syntaxe. Seuls subsistent trois livres (V à VII) consacrés à l’étymologie, où transparaît constamment la recherche d’une adéquation entre signifiant et signifié, et trois livres (VIII à X) sur le rôle de l’analogie (observance de la règle) et de l’anomalie (prédominance de l’usage) dans la constitution de la langue.

varon [ varɔ̃ ] n. m. VAR. varron
• 1605 « bouton »; mot dial., a. provenç., du lat. varus « pustule »
Vétér. Tumeur avec perforation, sur la peau des bovins, provoquée par la larve de l'hypoderme; cette larve.

varron ou varon nom masculin (ancien provençal varron, du latin varus, pustule) Phase terminale sous-cutanée de l'hypodermose. Nom usuel donné aux larves de l'hypoderme. Trou provoqué par le varron dans le cuir des bovins.

varron
(en lat. Marcus Terentius Varro) (116 - 27 av. J.-C.) écrivain et érudit latin; auteur de très nombr. traités. Ses trois livres de Rerum rusticarum constituent le plus célèbre traité d'agriculture de l'Antiquité.
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varron
n. m. MED VET
d1./d Larve d'une mouche du genre Hypoderma qui provoque des lésions de l'hypoderme et dont la phase terminale est sous-cutanée.
d2./d Tumeur avec perforation provoquée par cette larve, chez les bovins.

⇒VAR(R)ON, (VARON, VARRON)subst. masc.
A. — PARASITOL. Larve qui vit en parasite dans la peau des bovins, où elle provoque des tumeurs perforantes qui rendent le cuir inutilisable. Une bête peut être atteinte d'un grand nombre de ces varrons, sa peau est gravement endommagée par les trous de sortie qui, même cicatrisés et au bout d'un an, affectent la fleur de marques indélébiles (BÉRARD, GOBILLIARD, Cuirs et peaux, 1947, p. 22). V. hypoderme1 ex.
B. — P. méton.
1. MÉD. VÉTÉR. Tumeur provoquée par cette larve. Les défauts peuvent affecter le côté fleur du cuir (blessures, marques de feu, piqûres d'insectes et trous de varons guéris, échauffures et moisissures (...)) ou le côté chair (...), ou même toute l'épaisseur (varons ouverts, blessures, échauffures ou coutelures profondes ou traversantes (...)) (BÉRARD, GOBILLIARD, Cuirs et peaux, 1947, p. 119).
2. PEAUSS. Trou laissé par cette larve dans le cuir. Voir ID., ibid.
REM. Var(r)onné, -ée, (Varonné, Varronné)adj. a) Méd. vétér. [En parlant d'un animal] Dont la peau est attaquée par les varrons. Bœuf varonné (ROB. Suppl. 1970, ROB. 1985). b) Peauss. [En parlant d'une peau] Gâté, troué par les varrons. Cuir varronné. Peau varronnée (ROB. Suppl. 1970, ROB. 1985).
Prononc. et Orth.:[]. ROB. 1985, -r-. CILF Harmonis. 1988 -rr-, -r-. Étymol. et Hist. 1. 1911 (Lar. mens.: Varron. Nom donné en certaines régions (Charolais, Lyonnais) à la larve de l'hypoderme du bœuf); 2. 1964 « trou provoqué par cette larve dans le cuir des bovins » (Lar. encyclop.). Mot du domaine fr.-prov. (cf. DUR. 1969 qui att. varõ « œstre de la vache » et la localisation géogr. du terme d'apr. Lar. mens., loc. cit.), corresp. au prov. varoun « ver, larve de mouche, artison du bois » et « bouton (du visage) » (v. MISTRAL qui att. les formes dauph. varou, langued. barou, rouergate barau et J.-T. AVRIL, Dict. prov.-fr.: varoun « rougeur » et « sang qui perce la peau des bêtes de somme »), dér. de vare (rouergat bare) « ver blanc, larve d'insecte, larve des bêtes à cornes » (v. MISTRAL); vare est lui-même issu du lat. varus « bouton, pustule » (cf. varron « éphélide lentiforme, bouton du visage » 1605, MIZAULD [astrologue et médecin fr. né à Montluçon, 1510-1578] Jardin medicinal, 173 et 1607, ID., Maison champestre, 625 cité ds Romania t. 35, p. 419), v. aussi FEW t. 14, p. 188. Une infl. de certains représentants du lat. vermis « ver » n'est pas à exclure (v. FEW t. 14, p. 295b qui signale l'existence d'une forme veson « petits vers, larves » att. ds dep. le XVIIe s. en a. lyonn., et vivant dans le domaine fr.-prov.).

Encyclopédie Universelle. 2012.