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r-

r-, re-, ré-
élément, du lat. re, indiquant un mouvement en arrière, exprimant la répétition (redire), le renforcement (revivifier, renfoncement), le retour en arrière ou à un état antérieur (revenir, revisser).

⇒RE-, RÉ-, R-, préf.
Préf. qui, associé à un verbe ou un dér. de verbe, sert à former des verbes, des n. d'action ou des n. d'agents. Il a la forme re- [] devant les bases à init. conson., ré- [] ou r- [] devant les bases à init. vocalique; la forme ra- [] qu'on trouve dans qq. mots à init. conson. est la trace d'une prononc. anc.
I. — [Le préf. exprime un mouvement d'inversion]
A. — [Au plan spatial]
1. [Le dér. est un verbe; la base est un verbe désignant un mouvement ou une action impliquant un mouvement qui se fait en une seule fois]
a) [Le préf. exprime le changement de direction ou d'orientation] V. rebondir, recourber, rejaillir, retordre, retrousser, ressauter, etc. et aussi:
recrocher, verbe trans. Synon. de recourber. Mais il avait l'habitude qu'on lui glissât entre les doigts: il ne recrochait pas moins inlassablement ses doigts (DRIEU LA ROCH., Rêv. bourg., 1937, p. 53).
redinguer, verbe intrans., région. (Suisse romande). Être balloté, tressauter. Comme on redingue dans c'tram! (PIERREH. 1926).
rejinguer, verbe intrans., région. (notamment Franche-Comté et Jura). Remuer. Je les ai entendus [un couple] rejinguer au-dessus de ma tête (AYMÉ, Jument, 1933, p. 60).
replisser, verbe trans. Faire remonter en formant des plis. Celui-là agite rudement sa jambe pour faire redescendre sur sa botte le pantalon trop étroit que le frottement d'une jambe voisine a replissé jusqu'au genou (SOULIÉ, Mém. diable, t. 2, 1837, p. 89).
retortiller (se), verbe pronom. Se tortiller dans tous les sens. Les échantillons, les entamés (...) s'éparpillent, s'emberlificotent, se retortillent à l'infini (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 163).
b) [Le préf. exprime le retour vers le point de départ]
[La base est un verbe à init. vocalique] V. raccompagner, ramener, rapporter, réexpédier, remmener, renvoyer, etc. et aussi:
raccourir, accourir, verbe intrans. Revenir en courant. Je raccourais à la maison de la Chaussée-d'Antin ou d'Auteuil, vers cette Herminie pensive que je comparais à celle du Tasse (SAINTE-BEUVE, Volupté, t. 2, 1834, p. 71). Anniversaire, aujourd'hui, de mon mariage. Jour que je tenais à cœur de passer auprès d'elle, réaccourant parfois de très loin (GIDE, Journal, 1938, p. 1324).
rarriver, verbe intrans., pop. Revenir. On s'arrangera toujours d'ici que tu rarrives (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 234).
adresser, verbe trans. Renvoyer à une adresse. Permettez-moi de vous réadresser Jocelyn, qui vous appartient à double titre puisque vous avez daigné l'aimer et le faire aimer à d'autres (LAMART., Corresp., 1836, p. 197).
emménager, verbe intrans. Revenir emménager. Rod en train de réemménager en France (GONCOURT, Journal, 1893, p. 495).
[La base est un verbe à init. conson.] V. reconduire, refouler, rejeter, relancer, reporter, retourner, revenir, etc. et aussi:
rebarrer, verbe intrans., pop. Retourner. Puis il rebarrait dans le coin (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 64).
regaloper, verbe intrans. Revenir au galop. Et l'auteur quitte son frère mort pour regaloper à fond de train vers ego-Hugo (GREEN, Journal, 1943, p. 43).
c) [Le préf. exprime le retour à une position init., à partir d'une position opposée]
[La base est un verbe à init. vocalique] V. rabaisser (ce qui est haut ou trop haut), rabattre (ce qui est levé), ramener (ce qui s'éloigne), rapprocher (ce qui est loin), rehausser, réintroduire, rouvrir, etc. et aussi:
rabîmer (se), verbe pronom. réfl., au fig. Se plonger à nouveau dans. Dans le monde atroce où je me rabîmais (DIERX, Lèvres closes, 1867, p. 215).
rattirer, attirer, verbe trans. Ramener vers soi. Mais les formules restantes de politesse, cette appellation de monsieur, comme une voix étrangère, m'attristaient et me rattiraient au réel (SAINTE-BEUVE, Volupté, t. 2, 1834, p. 46). Nerval ne sera pas celui qui réattire les âmes sur terre (DURRY, Nerval, 1956, p. 33).
enfouir, verbe trans. Remettre dans. Il la [une pièce] réenfouit dans sa poche (COURTELINE, Train 8 h 47, 1888, 2e part., III, p. 129). Au fig. Se plonger à nouveau dans. Le portier, bougonnant, et réenfouissant dans ses fiches ses lunettes et son regard ignoré de brave homme, chercha (PEYRÉ, Matterhorn, 1939, p. 49).
engouffrer (se), verbe pronom. Se précipiter à nouveau dans. On se réengouffra dans les voitures, et on alla à l'église (DURANTY, Malh. H. Gérard, 1860, p. 335).
envahir, verbe trans., au fig. Me voici réenvahi par une crue de chagrin, submergé par une marée de peines! (HUYSMANS, Oblat, t. 2, 1903, p. 165).
injecter, verbe trans. Réintroduire par injection. Il est facile de réinjecter à l'animal ses globules sanguins ainsi débarrassés des protéines et des matières grasses (CARREL, L'Homme, 1935, p. 207). Au fig. Un processus de libéralisation qui réinjecte peu à peu la démocratie dans le socialisme (L'Express, 15 févr. 1971 ds GILB. 1980).
rehaler, verbe trans. Retirer de, en halant. Du fond de la profondeur, on l'a rehalé avec des cordes (CLAUDEL, Poète regarde Croix, 1938, p. 36).
[La base est un verbe à init. conson.] V. redresser, refermer, relever, remettre, remonter, renfoncer, rentrer, repasser, replacer, replier, reposer, ressortir, retirer, retomber, etc. et aussi:
rebaisser, verbe. a) Empl. trans. Baisser (ce qui est levé). Aimé devint tout rouge, leva les yeux, les rebaissa (RAMUZ, A. Pache, 1911, p. 33). b) Empl. intrans. Baisser (après avoir monté). Les colons durent attendre que la mer eût rebaissé (VERNE, Île myst., 1874, p. 138).
reclore, verbe. a) Empl. trans., littér. Synon. de refermer. La frigide contraction qui reclôt les calices (COLETTE, Naiss. jour, 1928, p. 12). b) Empl. pronom. La fleur qui s'ouvre et se reclôt (CLAUDEL, Art poét., 1907, p. 138).
redégringoler, verbe intrans. Retomber. Puis, ce passage laborieusement franchi, on redégringole tout de suite dans le ruisseau glissant (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 183).
reflanquer, verbe trans., pop. Repousser brutalement. Ils reflanquaient la lourde sur nous! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 186).
refranchir, verbe trans. Franchir dans l'autre sens. Il s'était juré de ne jamais en refranchir le seuil (ZOLA, Débâcle, 1892, p. 159).
regravir, verbe trans. Remonter. Un raidillon menait assez rapidement de l'une à l'autre maison; je le dégringolais et le regravissais plusieurs fois par jour (GIDE, Porte étr., 1909, p. 502).
reguinder, verbe trans., vieilli, au fig. Ramener. Si le beau temps ne s'interrompt pas, si le fil si délicat de la convalescence, qui me reguinde à la vie, ne se casse point en chemin, j'espère que nous pourrons bientôt nous rejoindre (M. DE GUÉRIN, Corresp., 1839, p. 372).
repénétrer, verbe intrans., au fig. Ma vie s'arrange. Il faut seulement écarter l'idée des voyages que Minette me repropose, et du trouble qui dans deux ou trois mois d'ici repénétrera dans ma vie (CONSTANT, Journaux, 1805, p. 202).
replaquer, verbe trans. Plaquer à nouveau. L'incroyable paquet d'hommes, ce nœud monstrueux de nudité et de vêtements, avait des sursauts soudains qui se replaquaient au plancher (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 475).
reprécipiter (se), verbe pronom. réfl. Se précipiter là d'où l'on venait. Je commence à avoir plein le dos de cette existence de lapin perpétuellement aux aguets et qui ne sort de son terrier que pour s'y reprécipiter à la première alerte (COURTELINE, Boubouroche, 1893, II, 1, p. 55).
resituer, verbe trans. Remettre dans son contexte. Il faut resituer cet événement dans le climat tendu qui pesait sur l'affaire (Le Monde, 4 déc. 1987, p. 40, col. 1).
revomir, verbe trans., au fig. Rejeter avec dégoût. Tels nous fûmes, pêle-mêle, poussés et revomis en dehors de la frontière, par nos amis, nos alliés!!! (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 953).
d) [Le préf. exprime l'approche ou l'éloignement par rapport à un repère] V. rapprocher (se), rattraper, réchapper de, regagner (le terrain perdu), rejoindre, remonter (des concurrents), retarder (sens temporel).
e) [Le préf. exprime l'action de garder par devers soi, de s'isoler par rapport à l'extérieur] V. ramasser, recéler, recueillir, renfermer, resserrer « ranger » (vieilli), retrancher (se), etc. et aussi:
renclore, verbe trans. Isoler en clôturant. La Convention nationale maintient provisoirement dans leur possession tous les détenteurs des portions du rivage de la mer qu'ils avaient rencloses et cultivées avant le mois de juillet 1789 (Loi du 21 prairial, an II [1794] ds LITTRÉ).
Rem. Il n'existe pas, pour un certain nombre de formations vernaculaires, de base verbale, du moins en fr. contemp., v. rabouiller, rebéquer, rebiquer, recroqueviller (se), reculer, rencogner, rengorger (se), remuer, renifler, renquiller, ressasser (fig.) et aussi: Rebouiller, verbe trans., var. de rabouiller. Remuer, fouiller, farfouiller. Beaucoup de figures savantes rebouillent de vieux manuscrits (TÖPFFER, Journ., 1820, p. 304 ds PIERREH. 1926). Rechipper, verbe intrans. Former des drageons, des surgeons. [Les bananiers] sèchent ainsi, puis rechipent du pied après les pluies (GIDE, Retour Tchad, 1928, p. 978). Regipper, verbe intrans. Se redresser brusquement. Cf. aussi la loc. verb. faire regippe. La perdrix se prenait par les pattes, la tige faisait regippe et te l'enlevait en l'air, cré bon sang! (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 138). P. anal. Faire regipper. Faire tressaillir. Le jus des groseilles vertes qui fait regipper (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 250). Requiller (se), verbe pronom. réfl. Reculer, s'écarter. Le vieux loup de mer avait du vif-argent dans les veines, et glissait comme une anguille entre les doigts qui l'étreignaient. Tout à coup il se requilla, fit des pieds de nez au « capitaine » (CLADEL, Ompdrailles, 1879, p. 225).
2. [Le dér. est un subst.]
a) [Il est un déverbal ou un dér. morphol. du verbe préf., mais forme aussi souvent couple avec le subst. lié au verbe de base] V. rebond, rebord, reflux, rejet, renfoncement, repli, ressaut, retour, etc. et aussi:
renclôture, subst. fém., région. (Picardie). ,,Endiguements par lesquels on annexe à la terre des portions de marais marins littoraux`` (PLAIS.-CAILL. 1958).
injection, subst. fém. ,,Réintroduction de gaz ou d'eau dans un gisement de façon à maintenir la pression de couche`` (Énergie 1979).
b) En partic. [Dans une série de termes de géogr., désignant un accident de terrain, une rupture de pente] V. recoin, recreux, rehaut, replain, replat.
B. — [Au plan notionnel]
1. [Le dér. est un verbe]
a) [Le préf. exprime la réplique, l'action en retour] V. réagir, rebuter (fig.), récrier (se), remontrer (en), renier.
Rem. a) Relèvent de ce type, mais sans base verbale: rebiffer (se), regimber. b) Dans redouter et regarder, cette valeur du préf. n'est plus sentie, douter n'ayant plus le sens de « craindre » ni garder celui de « être sur ses gardes ».
b) [Le préf. exprime la réciprocité] V. redevoir, redonner, revaloir, etc. et aussi:
repayer, verbe trans. Rembourser. Pourquoi n'a-t-on pas plié l'Espagne et le Portugal à un traité de commerce à long terme, qui eût repayé de tous les frais qu'on a faits pour leur délivrance (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 48). Au fig. Et comment t'a-t-elle repayé? En perfidies incessantes (BERNSTEIN, Secret, 1913, p. 4).
reprêter, verbe trans. Prêter à qui on a déjà donné. Si tu avais mis de côté tout l'argent qu'on t'a donné depuis ta naissance, au lieu (...) de le reprêter inconsidérément à ton père, tu pourrais très bien avoir un petit appartement (MIOMANDRE, Écrit sur eau, 1908, p. 179).
revenger (se), verbe pronom. réfl. Le vannier se revenge à ces insultes en termes d'une dignité modeste, mais virile (LAMART., Cours litt., 1859, p. 295).
2. [Le dér. est un subst. (sans base nom. corresp.)] V. remboursement, revanche, etc. et aussi:
reprêtage, subst. masc. Ce qui est présenté innocemment comme une opération de reprêtage de fonds à lui confiés [au banquier], est en réalité une opération créant une monnaie nouvelle (Univ. écon. et soc., 1960, p. 28-14).
II. — [Le préf. exprime le retour à un état init. ou qqf. simplement l'action consistant à faire changer d'état]
A. — [Le préf. exprime le retour à un état init., la restauration d'une situation init.; le dér. présuppose un état contraire: retrouver, à la différence de trouver, implique perdre]
1. [Le dér. est un verbe]
[La base est un verbe à init. a- [a]] V. raccommoder, raccorder, raccrocher, rajuster, ranimer, rapiécer, rassembler, rassurer, rattacher, réadapter, réaménager, réanimer, réarmer, etc. et aussi:
raboucher, verbe trans. Raccorder à nouveau. On rabouche les deux extrémités coliques pour rétablir la continuité intestinale (QUILLET Méd. 1965, p. 169).
racoquiner, verbe trans. Réconcilier (en parlant de personnes peu recommandables). Quelques jours après, elle était dégoûtée de sa confidente de la veille et racoquinée avec le traître (PROUST, Swann, 1913, p. 117).
ragrafer, verbe trans. Je ragrafe ma ceinture, je remets mon chapeau (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 186).
rassujettir, verbe trans. Bernard rassujettit les lames disjointes du plafond de bois (GIDE, Faux-monn., 1925, p. 934).
ratteler, atteler, verbe trans. a) Empl. trans. Vous déjeunez, on attelle; vous sortez, on dételle; vous dînez, on réattelle; vous sortez, on déréattelle (GONCOURT, Journal, 1855, p. 178). [Plampougnis] avait repris l'ânichon (...) et tranquillement le rattelait (POURRAT, Gaspard, 1930, p. 106). b) Empl. pronom. réfl., au fig. Se remettre (à une tâche). Mais je suis las à en pleurer de ces trémoussements ridicules et je me veux ratteler à de nouvelles besognes (GIDE, Corresp. [avec Valéry], 1891, p. 56).
rattrouper, verbe trans. Remettre en troupe. Comment, pourquoi la formation Gallia, après maintes tourmentes, a-t-elle toujours réussi à reparaître et à rattrouper autour d'un germe (...) les membra disjecta que des événements, par nous qualifiés de « hasards », avaient temporairement dissociés de l'ensemble? (L. FEBVRE, Entre Benda et Seignobos, [1933] ds Combats, 1953, p. 97).
acclimater, verbe trans. Réintroduire une espèce qui a disparu dans une région. Empl. pronom., au fig. Un à un se réacclimatent dans mon esprit ces mots castillans qui rappellent tant de souvenirs (LARBAUD, Barnabooth, 1913, p. 365).
accorder, verbe trans. Accorder (ce qui n'est plus accordé). Synon. raccorder. Les densités, les positions, les valeurs morales lui sont proposées différentes, et le réformateur travaille à les réaccorder (GIDE, Journal, 1918, p. 665).
actualiser, verbe trans. Remettre à jour. Réactualiser en permanence notre politique commerciale (L'Express, 31 mai 1980, p. 197, col. 1).
aligner, verbe trans. Remettre au niveau général dont on s'est écarté. Inciter l'Allemagne à réaligner sa monnaie (Entreprise, 20 sept. 1969 ds GILB. 1971).
alimenter, verbe trans. Alimenter à nouveau. Le rôle de l'homme se [borne] (...) à régler et à surveiller la machine, à la réalimenter de temps en temps en papier vierge (Civilis. écr., 1939, p. 8-12).
amorcer, verbe trans. Remettre en route (un dispositif qui s'est désarmorcé). Au fig. Lettres à écrire — et d'abord réamorcer mon travail (GIDE, Journal, 1916, p. 545).
[La base est un verbe à init. é-, ai- [e]] V. réchauffer, rééquilibrer, etc. et aussi:
raiguiser, verbe trans. Aiguiser à nouveau. Une sensibilité émoussée qui a besoin d'être raiguisée (GONCOURT, Journal, 1893, p. 407). Part. passé en empl. adj. Rajeunir, rafraîchir. Ces couturières nous intéressent plus avec leurs frimousses raiguisées et leurs petites robes érotiquement serrées aux hanches que toutes ces bouchères grecques enveloppées d'étoffes (HUYSMANS, Art mod., 1883, p. 56).
aimanter, verbe trans. Plusieurs assortimens de barreaux magnétiques, dans leurs boîtes, pour réaimanter les aiguilles, en cas de besoin (Voy. La Pérouse, t. 1, 1797, p. 248).
équiper, verbe trans. Renouveler (des équipements détruits ou obsolètes). On a compris la nécessité de rééquiper nos industries de base; il est aussi indispensable de rééquiper nos moyens de transport (PINEAU, S.N.C.F. et transp., 1950, p. 127).
étalonner, verbe trans. Refaire un étalonnage. Réétalonné ces dernières années par le professeur Zazzo, il [le test Binet] permet également une évaluation valable du quotient intellectuel (Encyclop. éduc., 1960, p. 199).
[La base est un verbe à init. em-, en- []] V. rembobiner, remboîter, remmailler, remmancher, rengainer, rentoiler, etc. et aussi:
rembailler, verbe intrans., néol. Renouveler un bail. Nous rembaillons avec nos fermiers, qui nous jouent la comédie ordinaire (GONCOURT, Journal, 1860, p. 732).
rempaqueter, verbe trans. Refaire un paquet qui a été ouvert. Dépaquetant chaque menu objet, le frottant un instant avec de la peau à couteau, le rempaquetant aussitôt, le jeune marié fait passer (...) toute sa petite boutique sous les yeux de la jolie autrichienne (GONCOURT, Journal, 1874, p. 993).
rempoigner, empoigner, verbe trans. Plus d'une fois l'idée me passait par la tête de rempoigner un fusil, une giberne, et d'emboîter le pas (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 373). Au fig. Toutes les fois que je sors, je suis réempoigné par la grippe (FLAUB., Corresp., 1866, p. 199).
renchaîner, enchaîner, verbe trans. Puis elle renchaîna sa bête (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Vendetta, 1883, p. 121). Au fig. Lorsqu'on rompt violemment ses entraves, on est presque toujours repris et réenchaîné (CHATEAUBR., Mém., t. 3, 1848, p. 187).
renchausser, verbe trans., agric. (surtout au Québec). Butter, chausser. Après avoir été débarrassées des mauvaises herbes qui en gênent la croissance, les plantes cultivées en ligne ont souvent besoin d'être renchaussées, c'est-à-dire recouvertes au pied par une botte de terre (VILLERME, Les salaires et les machines agricoles, in R. des deux mondes, 1er juill., 1860, p. 232 ds QUEM. DDL t. 6). P. anal. Avec de la terre et du sable Esdras et Da' Bé renchaussèrent soigneusement la maison, formant un remblai au pied des murs (HÉMON, M. Chapdelaine, 1916, p. 111).
rencourager, verbe trans. Redonner courage. Je le rencourage à coups de soulier (AYMÉ, Jument, 1933, p. 58).
rendosser, endosser, verbe trans. Remettre un vêtement quitté. Il n'a plus sa belle redingote de cérémonie, il a réendossé ses habits de travail (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 267). Au fig. Nous nous efforcerions en vain de rendosser toute cette défroque humaine, oubliée dans notre antichambre depuis un temps immémorial! (VILLIERS DE L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 193).
renfiévrer, verbe trans. Redonner de la fièvre. Au fig. Les idées politiques de 1848 l'ont renfiévré et fait revivre (GONCOURT, Journal, 1855, p. 204).
renfourcher, enfourcher, verbe trans. [Il] renfourcha son bidet, qui faisait feu des quatre fers (FLAUB., Mme Bovary, t. 2, 1857, p. 192). Le feldwebel qui commandait le convoi réenfourcha son vélo et prit la tête (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 34).
rentortiller (se), verbe pronom. réfl. Il se rentortille dans la laine et se rendort (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 204).
renvelopper, envelopper, verbe. a) Empl. trans. Envelopper à nouveau. Il se ravisa et froidement prit les deux copies entières, réenveloppa, reficela le paquet (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 454). b) Empl. pronom. réfl. Je retournai dans mon lit, je me renveloppai (MICHELET, Journal, 1849, p. 33).
emblaver, verbe trans. Le champ de blé semé en octobre, qui a gelé au cours de l'hiver, sera réemblavé au printemps (DEBATISSE, Révol. silenc., 1963, p. 73).
emparer (se), verbe pronom. [Napoléon] ordonna à Joubert (...) de reprendre de suite l'offensive, de se réemparer de la chapelle (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 562).
empoissonner, verbe trans. On ne réempoissonne ni d'anguilles ni de brochets (PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p. 16).
enchanter, verbe trans. La frontière d'un nouveau monde, d'un monde réenchanté (GRACQ, Beau tén., 1945, p. 149).
enivrer (se), verbe pronom. réfl. Le danger passé, il [Napoléon] se réenivre des jouissances du despotisme (STENDHAL, Racine et Shakspeare, t. 1, 1825, p. 152).
Rem. Il n'existe pas, en fr. contemp. de base en em-, en- pour certaines formations vernaculaires, v. remblayer, rembourser, renflouer.
[La base est un verbe à init. im-, in- []]:
imbiber, verbe trans. Dieu qui maniait cette âme, la comprimait dans sa main, la pressait comme une éponge, puis la laissait se réimbiber, se regonfler de douleurs (HUYSMANS, En route, t. 2, 1895, p. 204).
instaurer, verbe trans., au fig. Restaurer. L'époque future où sera réinstaurée l'antique harmonie universelle (BÉGUIN, Âme romant., 1939, p. 305).
instituer, verbe trans. Restaurer. Le folklore et la littérature [bouddhiques abondent] (...) en héros combattant pour la juste cause, délivrant le peuple misérable et réinstituant l'ordre voulu par le ciel (Philos., Relig., 1957, p. 54-9).
introniser, verbe trans. Remettre sur le trône. La masse sait bien dire qu'il est plus avantageux de remettre sur pied la République que de réintroniser un tyran (BABEUF, in Le Tribun du peuple, 24 févr. 1796, n ° 40, p. 278 ds QUEM. DDL t. 11).
[La base est un verbe à init. o- []] V. réorganiser, réorienter, etc. et aussi:
oxyder (se), verbe pronom. L'enzyme (...) se réoxyde elle-même directement par l'oxygène moléculaire (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 743).
[La base est un verbe à init. vocalique précédée de h] V. réhabiliter, réhydrater, etc. et aussi:
harmoniser, verbe trans. Remettre en harmonie. Dans ces cas, la centrophénoxine [un médicament] a réharmonisé les éléments de la situation, les conduites de faim, d'activité et de sommeil (R. SCHWARTZ, Nouv. remèdes mal. act., 1965, p. 61).
reharnacher, verbe trans. Mme Aubain (...) commanda de reharnacher les bêtes (FLAUB., Cœur simple, 1877, p. 20).
honorer, verbe trans. Remettre à l'honneur. Qu'ils ne soient pas taxés comme un peuple soumis à qui César demande un règlement total. Qu'ils soient réhonorés comme de nobles fils (PÉGUY, Ève, 1913, p. 803).
humecter, verbe trans. Glaise réhumectée de l'antique Adam par quoi la terre et l'homme redeviennent comme un seul! (CLAUDEL, Poèmes guerre, 1916, p. 527).
humidifier, verbe trans. Le tranchage s'opère suivant les cas sur des bois verts ou passés à l'étuve et réhumidifiés (CAMPREDON, Bois, 1948, p. 72).
[La base est un verbe à init. conson.] V. reboiser, reboucher, reclasser, recoller, reconvertir, remodeler, etc. et aussi:
rebadigeonner, verbe trans. Refaire le badigeon de. Au reste, les embellissements du Caire sont désastreux. Témoin les belles mosquées déjà rebadigeonnées à neuf au lait de chaux et à l'ocre rouge (FROMENTIN, Voy. Égypte, 1869, p. 144).
rebander, verbe. a) Empl. trans. ) Faire un nouveau bandage. Déjà pour retourner au champ de bataille, on songe à rebander ses vieilles blessures (CHATEAUBR., Mém., t. 4, 1848, p. 606). ) Retendre. [Des] amours malades, frappant à l'hôpital, avec des suspensoirs, et rebandant leurs arcs en en sortant (GONCOURT, Journal, 1860, p. 858). b) Empl. intrans., pop. Être à nouveau en érection. Le duc qui rebanda fort vite, mesura le pourtour de son engin à la taille mince et légère de Michette (SADE, Les 120 journées de Sodome, t. 1, 1785, part. 1, p. 112 ds QUEM. DDL t. 14).
rebarrer, verbe trans., région. Remettre la barre de fermeture. Le Nanne ne leur ouvrit qu'après bien des mystères et rebarra le portail derrière eux (POURRAT, Gaspard, 1925, p. 162).
rebloquer, verbe trans. S'il s'agit d'un desserrage, l'opération consistera à rebloquer soigneusement les boulons ou vis qui se seront desserrés (AMBROISE, Monteur mécan., 1949, p. 67).
rebomber, verbe trans. Redonner une forme bombée. Telle femme, encore fraîche, rebombe, à l'aide de son doigt et de sa chaude haleine, les plis empesés de son bonnet (SOULIÉ, Mém. diable, t. 2, 1837, p. 89).
rebourrer, verbe trans. Bourrer à nouveau (une pipe). On appela le mousse pour rebourrer les pipes et les allumer (LOTI, Pêch. Isl., 1886, p. 8).
rebrancher, verbe trans. Rétablir un branchement. Ressort d'accélérateur débranché. Panne simple. Rebrancher celui-ci (CHAPELAIN, Techn. automob., 1956, p. 344).
rebrouiller, verbe. a) Empl. trans. Embrouiller à nouveau. Puis, quand tout allait s'arranger, la bêtise de l'alcade a tout rebrouillé (BALZAC, Illus. perdues, 1839, p. 347). Au fig. Provoquer à nouveau la brouille. Je lis ce matin un interview qui doit me mettre en froid avec les directeurs et me rebrouiller tout à fait avec Céard (GONCOURT, Journal, 1896, p. 932). b) Empl. pronom. Tout commence à se rebrouiller. Bonaparte surnage presque, la crise devient étrange (HUGO, Corresp., 1870, p. 267).
rebrunir, verbe trans. Redonner sa couleur brune à. Les eaux de cette fontaine peuvent (...) rebrunir, au feu des passions, la chevelure sur la tête blanchie des vieillards (CHATEAUBR., Natchez, 1826, p. 270).
recacheter, verbe trans. Quant au secret des lettres sous le gouvernement de Napoléon, quoi qu'on en ait dit dans le public, on en lisait très peu à la poste, assurait l'Empereur: celles qu'on rendait aux particuliers, ouvertes ou recachetées, n'avaient pas été lues la plupart du temps (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 266).
rechristianiser, verbe trans. Ramener la pratique de la religion chrétienne. En 1929, en pleine période de crise économique, naît la Jeunesse agricole chrétienne. Son objectif est de « donner la fierté aux jeunes paysans et rechristianiser les campagnes » (CACÉRÈS, Hist. éduc. pop., 1964, p. 83). V. aussi R. des deux mondes, 15 oct. 1847, t. 20, p. 262 ds QUEM. DDL t. 14.
recolorer, verbe trans. Marceline pourtant allait mieux; du sang recolorait ses joues (GIDE, Immor., 1902, p. 440).
recompléter, verbe trans. Compléter en ajoutant ce qui manque. La division marocaine (...) avait éprouvé des pertes sensibles, elle demandait surtout à être recomplétée (FOCH, Mém., t. 1, 1929, p. 90).
reconditionner, verbe trans. Remettre en état un emballage. De même que toutes les balles d'origine indiennes, elles portaient douze ligatures en grosse corde; elles avaient été reconditionnées très habilement (Douanes, Lett. commune 206, 12 sept. 1874 ds LITTRÉ).
recristalliser, verbe, chim. a) Empl. intrans. Revenir à l'état de cristallisation. Chaque grain isolé réagit comme s'il était seul, les produits de son hydratation se dissolvant dans la pellicule d'eau qui l'entoure, et recristallisant à partir de la solution sursaturée (CLÉRET DE LANGAVANT, Ciments et bétons, 1953, p. 94). b) Empl. pronom. Le verre de quartz, qui est simplement du quartz fondu qui s'est refroidi sans se recristalliser, présenterait de grands avantages (L'Illustration, 22 déc. 1906, p. 427d ds QUEM. DDL t. 4).
reculotter, verbe. a) Empl. trans. Couvrir à nouveau d'une couche sombre (comme une pipe culottée). Le Péloponèse m'a reculotté la peau. J'ai sur la figure, jusqu'au milieu du front, une plaque de réglisse comme les vieux matelots (FLAUB., Corresp., 1851, p. 288). b) Empl. pronom. réfl. Remettre ou remonter sa culotte. Buteau, pendant que son frère se reculottait, lui avait allongé une claque amicale sur la fesse (ZOLA, Terre, 1887, p. 336).
redéchaîner, verbe trans. Le brusque mouvement d'éviter une auto redéchaîna cette épouvantable nausée (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 300).
redécroître, verbe trans. On la suivait [la lune], de soir en soir, toujours plus ronde et plus brillante, puis redécroissant et repâlissant (RAMUZ, A. Pache, 1911, p. 140).
redisparaître, verbe intrans. À ce bruit insolite, trois ou quatre ombres de têtes se dessinèrent soudain sur le sol blanchi par la lune, mais redisparurent aussitôt, mêlées à nouveau aux grandes herbes touffues (G. LEROUX, Roul. tsar, 1912, p. 98).
redisperser (se), verbe pronom. Se disperser à nouveau (après avoir été concentré). On peut d'ailleurs dans ces conditions provoquer pour des concentrations relativement faibles une floculation, puis l'argile se redisperse quand on accroît la concentration (CAILLÈRE, HÉNIN, Minér. argiles, 1963, p. 71).
re + formes de être, verbe intrans. Redevenir. Quand le temps resera-t-il chaud comme il devrait l'être? (BARB. D'AUREV., Memor. 2, 1838, p. 283).
refâcher, verbe. a) Empl. trans. Brouiller (quelqu'un) à nouveau. J'y mettais de la coquetterie, vous comprenez... espérant que ça les refâcherait les uns contre les autres (MEILHAC, HALÉVY, Cigale, 1877, I, 10, p. 21). b) Empl. pronom. Il avait si peur de se refâcher (...) qu'il se taisait, rongeant son frein (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 65).
reficeler, verbe trans. V. renvelopper supra II A 1 ex. de Malègue.
refixer, verbe trans. Il s'agit donc de sauver la pellicule picturale, qui est l'œuvre proprement dite, et de la refixer sur un nouveau support (Musées Fr., 1950, p. 14).
reforger, verbe trans. Réparer en forgeant. P. métaph. Nous déplorions qu'un héros comme Bonaparte (...) ne fît servir les forces matérielles de la révolution tombées de lassitude dans sa main qu'à reforger les vieilles chaînes de despotisme, de fausse aristocratie et de préjugés que la révolution avait brisées (LAMART., Confid., 1849, p. 353). Au fig. La défaite reforge les élites (ROLLAND, J.-Chr., Maison, 1909, p. 991).
refortifier (se), verbe pronom. Retrouver des forces. Depuis que je te connais, ma santé affaiblie par les chagrins s'est refortifiée (RESTIF DE LA BRET., M. Nicolas, 1796, p. 83).
refriser, verbe trans. Ah! être aimée! dit-elle en refrisant ses anglaises et allant se regarder dans la glace (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 181).
relisser (se), verbe pronom. réfl. Remettre sa toilette en ordre (comme un oiseau lissant ses plumes). Après avoir déjeuné, je me relisse, je redresse les marguerites de ma couronne (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 300).
relustrer, verbe trans., littér. Redonner du lustre. Père! j'ai relustré ton nom et ton pavois (LECONTE DE LISLE, Poèmes barb., 1878, p. 285).
remaquiller (se), verbe pronom. réfl. Elle se met du rouge aux lèvres et parle avec la grimace des femmes qui se remaquillent (COCTEAU, Parents, 1938, II, 12, p. 266).
remasquer (se), verbe pronom. réfl., p. métaph. Redevenir impassible. Voyons, Thérèse, ne fais pas cette figure: si tu te voyais... Elle sourit, se remasqua: — Je m'amusais... (MAURIAC, Th. Desqueyroux, 1927, p. 204).
remâter, verbe trans. Réparer (un navire qui a démâté). Avoir fourni les matériaux « nécessaires pour radouber et remâter son brick » (SUE, Atar-Gull, 1831, p. 6). Au fig. Être remâté. Me voilà revenu dans mon vieux Croisset que j'avais laissé au mois de septembre, aux trois quarts crevé de découragement et de chagrin. Maintenant j'en ai pris mon parti et je suis remâté (FLAUB., Corresp., 1876, p. 255).
reminéraliser (se), verbe pronom. Retourner à l'état de minéral. Une partie des déchets ou des cadavres des algues, et des animaux qui leur sont associés, se trouve reminéralisée rapidement (J.-M. PÉRÈS, Vie océan, 1966, p. 33).
remotiver, verbe trans. Donner de nouvelles motivations. Remonter l'agriculture suppose: remotiver le paysan, en recréant chez lui un courant d'échanges (L'Expansion, janv. 1976, n ° 92, p. 134 ds QUEM. DDL t. 24).
remuseler, verbe trans., au fig. Ils n'ont compris de la révolution de Juillet que des places à prendre et une nation à remuseler (LAMART., Corresp., 1836, p. 224).
renationaliser, verbe trans. a) Reformer une nation. Renationaliser Israël, le peuple étant la base personnelle de l'État (WEILL, Judaïsme, 1931, p. 59). b) Nationaliser à nouveau. Le projet de loi tendant à renationaliser l'industrie sidérurgique britannique (Le Monde, 30 juin 1966 ds GILB. 1980).
repâlir, verbe intrans. Redevenir pâle (après avoir brillé). V. redécroître supra ex. de Ramuz.
repeigner, verbe. a) Empl. trans. Il fallait repeigner les longs cheveux noirs de Brigitte (SAND, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 58). b) Empl. pronom. réfl. Étendu sur l'herbe, je la regardai se repeigner (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p. 201).
rependre, verbe trans. Synon. de raccrocher. N'en parlons plus, Denise (...). Je vais remonter et rependre mon sac au clou de la cheminée (LAMART., Tailleur pierre, 1851, p. 480).
replisser (se), verbe pronom. Redevenir plissé, après s'être déplissé. Et, soudain, ce front hargneux se déplissa, comme par magie, pour se replisser d'autre manière (DUHAMEL, Passion J. Pasquier, 1945, p. 231).
reposséder, verbe trans. Être à nouveau en possession de. Aux rares heures où elle repossédait sa pensée, elle cherchait avec sa conscience des compromis, des arrangements (GONCOURT, Mme Gervaisais, 1869, p. 166). Au fig. Le pays, le cher pays lointain les repossédait peu à peu, les envahissait (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Pt soldat, 1885, p. 187).
reprofiler, verbe trans. a) Archit., technol. Redonner un nouveau profil. Puis d'autres tubes serpenteront partout, alourdiront les lignes de l'architecture, reprofileront les corniches pour le besoin des illuminations (VIOLLET-LE-DUC, Archit., 1872, p. 114). b) Voirie. Refaire le profil d'une route. S'il s'agit d'un ancien macadam, on le reprofilera suivant le bombement définitif de la chaussée (BOURDE, Trav. publ., 1929, p. 81).
resceller, verbe trans. Réparer ce qui était descellé. On débroussailla les murs, on rescella les grilles (POURRAT, Gaspard, 1922, p. 121).
reséparer (se), verbe pronom. réciproque. Se séparer après avoir été unis. Il arrive au contraire très-souvent que plusieurs branches, soit du même nerf, soit de nerfs très-différens, se réunissent et se reséparent de différentes manières pour former des plexus (CUVIER, Anat. comp., t. 2, 1805, p. 96).
ressangler, verbe. a) Empl. trans. Un lourd irlandais gris que son cavalier ressanglait, demeurait en arrière (PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, p. 99). b) Empl. pronom. réfl., p. anal. J'étais un peu déboutonné, je me ressangle (PONCHON, Muse cabaret, 1920, p. 269).
reteindre, verbe trans. Les femmes avaient des robes passées, reteintes, déteintes, de vieilles dentelles raccommodées (BALZAC, Goriot, 1835, p. 18). P. métaph. Wellington triomphait-il? La légitimité rentrerait donc dans Paris derrière ces uniformes rouges qui venaient de reteindre leur pourpre au sang des Français! (CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 606).
retisser, verbe trans., p. métaph. C'est ainsi que nous projetons de retisser, une fois de plus, la trame cruellement déchirée de l'entente avec l'Italie (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p. 633).
retransformer, verbe trans. Ramener à une forme initiale. À l'arrivée, le déchiffrement retransforme les groupes d'impulsions en courant téléphonique (DECAUX, Mesure temps, 1959, p. 33).
revernir, verbe trans. Madame Magloire (...) va réparer quelques petites avaries, revernir le tout, et ma chambre sera un vrai musée (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 45).
revisser, verbe trans. Le savant passa une partie de la nuit à dévisser, essuyer, visser et revisser les verres de sa longue-vue (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 2, 1868, p. 90).
2. [Le dér. est un subst.; il est un déverbal ou un dér. morphol. d'un verbe en re-, mais il forme également souvent couple avec le subst. lié au verbe de base]
[La base est un subst. à init. a- [a]] V. réadaptation, réaménagement, réanimation, réarmement, etc. et aussi:
acclimatation, subst. fém. Réintroduction d'espèces. L'association pour la protection de la nature se préoccupait essentiellement de la sauvegarde du biotope et de la réacclimatation d'espèces rares (JOCARD, Tour. et action État, 1966, p. 174). Au fig. À plusieurs indices je sens que depuis que je me réoccupe de Ruskin mon inconscient s'essaye à une réacclimatation de la sensation (DU BOS, Journal, 1923, p. 388).
actualisation subst. fém. Action de réactualiser. La réactualisation permanente de leurs compétences [des ingénieurs] au cours de sessions de longue durée (L'Express, 11 janv. 1985, p. 94, col. 3).
alignement, subst. masc. a) Action de ramener dans la norme. Le réalignement des loyers (Univ. écon. et soc., 1960, p. 32-12). Un réalignement des monnaies sera nécessaire (Le Monde, 23 janv. 1968 ds GILB. 1980). b) Chim. ,,Opération qui consiste à provoquer le passage d'un état désordonné à un état ordonné par alignement parallèle des molécules filiformes rigides`` (Termes nouv. Sc. Techn. 1983).
alimentation, subst. fém. Action de réalimenter. Cet amaigrissement s'accompagne d'une fatigue intense avec perte de l'appétit pratiquement totale. Toute tentative de réalimentation est mal supportée (QUILLET Méd. 1965, p. 491).
amorçage, subst. masc., au fig. Relance. Le réamorçage de la consommation grâce à des mesures fiscales et salariales (Le Monde, 20 janv. 1968 ds GILB. 1980).
[La base est un subst. à init. é- [e]] V. rééquilibrage, etc. et aussi:
équipement, subst. masc. Remplacement d'équipements détruits ou obsolètes. [Un nouvel homme] sera à la fois appliqué à la reconstruction des villes, au rééquipement des usines et des mines (MAURIAC, Bâillon dén., 1945, p. 446).
[La base est un subst. à init. em-, en- []] V. remboîtage, remboîtement, rempoissonnement, rentoilage, etc. et aussi:
renchaussage, subst. masc., agric. (surtout au Québec). ,,Terre relevée autour d'une plante ou d'une maison`` (PLAIS.-CAILL. 1958).
[La base est un subst. à init. o- []] V. réorganisation, réorientation, etc. et aussi:
oxydation, subst. fém. Action de réoxyder ou de se réoxyder. Par une série de désoxydations et de réoxydations successives (L'Année sc. et industr., t. 43, 1900, p. 222). La réoxydation mitochondriale (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 753).
oxygénation, subst. fém. ,,Restitution naturelle ou artificielle d'oxygène à une eau devenue déficitaire en ce corps (OMS7)`` (Méd. Biol. t. 3 1972).
[La base est un subst. à init. vocalique précédée de h] V. réhabilitation, réhydratation, etc. et aussi:
humectation, subst. fém. [Certaines algues] sont aptes à perdre une quantité importante de leur eau sans inconvénient (...) de plus, lors de la réhumectation, cette eau est très rapidement récupérée (J.-M. PÉRÈS, Vie océan, 1966, p. 90).
humidification, subst. fém. Pour ne pas briser les fibres, cette opération [le palissonnage] doit être précédée d'une réhumidification ou « mise en humeur » du cuir (BÉRARD, GOBILLIARD, Cuirs et peaux, 1947, p. 111).
[La base est un subst. à init. conson.] V. reboisement, rebouchage, reclassement, recollage, recollement, reconversion, remodelage, etc. et aussi:
recadrage, subst. masc. a) Phot. ,,Modification des proportions et de la composition de l'image originale`` (Phot. 1979). b) Au fig. ,,Fait de voir et d'interpréter un comportement dans un cadre différent ou plus large`` (ANCELIN Sc. hum. 1982).
recatégorisation, subst. fém., ling. On appelle recatégorisation tout changement de catégorie affectant un morphème lexical (Ling. 1972).
rechaussage, subst. masc. Action de buter, de refaire le butage. Comme presque toutes les graminées, ces plantes [les céréales] ont la faculté de taller, c'est-à-dire d'émettre de nouveaux jets de leurs nœuds inférieurs. Le tallage est favorisé par l'ameublissement de la surface et surtout par le rechaussage ou butage des pieds (L. MOLL, in Encycl. pratique de l'agriculteur, 1861, p. IV, col. 606 ds QUEM. DDL t. 12).
recomplètement, subst. masc. Action de recompléter. Activer le recomplètement de l'armée anglaise (FOCH, Mém., t. 2, 1929, p. 78).
reconditionnement, subst. masc. a) Pétrogr. Reconditionnement d'un puits. ,,Type d'opération pratiquée sur un puits après sa mise en place afin d'en améliorer la production`` (AYACHE 1981). b) Menuis. Traitement qui consiste à soumettre des bois à de la vapeur d'eau de façon à en corriger les distorsions (d'apr. MÉTRO 1975).
recristallisation, subst. fém., géomorphol. Modification au sein d'une masse cristalline de la taille ou de la morphologie des cristaux déjà existants. La conséquence naturelle, c'est que là il y a eu recristallisation et, de plus, d'après l'analogie avec la glace des lacs, que cette recristallisation s'est faite sous pression (M. BERTRAND, L'expédition au Groëland de la Société de Géographie de Berlin ds C.r. de l'Ac. des Sc., t. 126, 1898, p. 807).
refinancement, subst. masc., banque. ,,Opération par laquelle un prêteur se procure des fonds auprès d'un autre prêteur pour couvrir le crédit accordé à un tiers`` (Procéd. banc. 1979).
regazonnement, subst. masc. Reconstitution d'un gazon détruit par l'érosion (d'apr. PLAIS.-CAILL. 1958).
remilitarisation, subst. fém. Réarmement (d'un pays qui a été démilitarisé). La remilitarisation de l'Allemagne de l'Ouest (GOLDSCHMIDT, Avent. atom., 1962, p. 198).
reminéralisation, subst. fém., biol. ,,Restitution à l'organisme des constituants minéraux manquants ou perdus`` (VERCH.-BUD. 1981).
renaturation, subst. fém. ,,Biol. moléc. Réapparition de la structure d'une macromolécule (...) après que celle-ci ait subi un traitement ménagé qui l'a déformée sans cependant l'altérer définitivement`` (LEND.-DELAV. Biol. 1979).
renormalisation, subst. fém., math. ,,Technique de calcul destinée à résoudre des difficultés rencontrées en théorie quantique des champs`` (MATHIEU-KASTLER Phys. 1983). En se servant des calculs conservant à chaque étape l'invariance relativiste développée par Tomonaga, puis Schwinger et Feynman, Dyson a donné une théorie assez cohérente justifiant ces soustractions de quantités infinies: la renormalisation (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 395).
reprofilage, subst. masc. Réparation visant soit à restituer à une chaussée son profil primitif, soit à lui donner un profil amélioré (d'apr. CHOPPY 1975).
requalification, subst. fém. Acquisition d'une qualification nouvelle. Dans les usines IBM (...) on voit l'ouvrier de fabrication étendre sa tâche au contrôle de la pièce, voire au réglage de sa machine. Cette requalification est rentable (Traité sociol., 1967, p. 455).
resynthèse, subst. fém. Reconstitution par une nouvelle synthèse. Cette infirmité est liée à une carence alimentaire en vitamine A, substance indispensable à la resynthèse du pourpre rétinien, détruit en effet, par la lumière (CAMEFORT, GAMA, Sc. nat., 1960, p. 246).
B. — [Le dér. en r(e)- est un verbe ayant pour base un adj.; il exprime, comme la périphrase rendre + adj. attribut, tantôt l'action de remettre en l'état de..., tantôt l'action de faire passer à l'état de...]
1. [La base est un verbe; gén. préfixé par a- ou em-/en-]
a) [Le verbe existe en fr. mod., souvent de manière marginale] V. rabougrir, raccourcir, radoucir, raffermir, raffiner, raffoler, ragaillardir, rajuster, ralentir, rallonger, ramollir, rapetisser, raplatir, rassurer, raviver, renchérir, rétrécir, etc. et aussi:
rassainir, assainir, verbe trans. Rendre sain. Je fais creuser un canal (...) pour dessécher et rassainir le terrain (J. DE MAISTRE, Soirées St-Pétersb., t. 2, 1821, p. 136). Aménager le sol, réassainir méthodiquement le pays (Forêt fr., 1955, p. 8). Au fig. Voyagez, allez à Paris, ou, mieux encore, dans un pays chaud; le soleil détend les nerfs et rassainit le cœur (FLAUB., Corresp., 1862, p. 9).
ravilir, verbe trans. Rendre vil, rabaisser. Triste besoin d'injurier, de ravilir son adversaire (GIDE, Journal, 1943, p. 190).
rendurcir, verbe trans. Rendre dur, plus dur. (Dict. XIXe et XXe s.).
b) [Le verbe a disparu en fr. mod.] V. rafraîchir, rajeunir, rasséréner, renforcer et aussi:
ramoitir, verbe trans., vieilli. Ramollir. [Récipients] qui se déversent les uns dans les autres jusqu'à ceux du degré le plus bas, par qui la terre enfin est directement ramoitie (PONGE, Parti pris, 1942, p. 73).
2. Rare. [Le dér. est formé directement à partir de l'adj.] V. refroidir, renouveler.
III. — [Le préf. exprime la répét. du procès ou sa reprise après une interruption]
A. — 1. [Le dér. est un verbe]
[La base est un verbe à init. a- [a]] V. réassigner, réassurer, etc. et aussi:
raborder, aborder, verbe trans. Accoster une nouvelle fois. Nous les rabordâmes (SADE, Hist. de Sainville et de Léonore, 1795, part. II, ch. 4, p. 273 ds QUEM. DDL t. 13). Au fig. Entreprendre à nouveau. J'ose réaborder Beethoven — après avoir mené à bien la Barcarolle de Chopin (...) — (GIDE, Journal, 1910, p. 297).
rapercevoir, apercevoir, verbe trans. Pendant une demi-heure environ, ce funèbre convoi resta hors de leur vue dans les profondeurs de la vallée. Puis, ils le réaperçurent qui serpentait sur les sentiers de la montagne (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 139). Puis, rapercevant la lumière elle s'en retournait vers elle (RAMUZ, A. Pache, 1911, p. 147).
rapplaudir, applaudir, verbe trans. Nous avons réapplaudi Chocolat, d'une gaucherie si spirituelle (A. JARRY, Gestes, [1901] ds ROB. Suppl. 1970). On rapplaudit. Le conseil vote (VALÉRY, Corresp. [avec Gide], 1918, p. 472).
ravancer, avancer, verbe. a) Empl. intrans. Recommencer à avancer (après un arrêt). « Allez donc », crie le brigadier, qui s'énerve, « vous voyez bien qu'on ravance! » (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 750). b) Empl. trans. Avancer (quelque chose) une nouvelle fois. Il enfourna le petit beurre tout entier dans sa bouche, et réavança ses doigts avides (DRUON, Gdes fam., t. 2, 1948, p. 252).
accuser, verbe trans. Puis, je repartirai, et ainsi toujours. Tu me réaccuseras encore, tu me maudiras peut-être de nouveau (FLAUB., Corresp., 1847, p. 69).
adjuger, verbe trans. Renouveler une adjudication. Vous voudrez bien (...) prendre immédiatement les mesures nécessaires pour que les baux de pêche de votre département, qui expirent le 31 décembre prochain, soient réadjugés d'après le nouveau cahier des charges ci-joint (Code pêche fluv., 1875, p. 168).
adopter, verbe trans. Bref, il [Blum] avait, lui aussi, réadopté la règle fondamentale du régime parlementaire français: qu'aucune tête ne dépasse les fourrés de la démocratie! (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p. 259).
affecter, verbe trans. a) Réaffecter (un fonctionnaire). Attribuer une nouvelle affectation à un fonctionnaire qui réintègre son corps. [Le fonctionnaire est] réaffecté à un emploi correspondant à son grade (Encyclop. éduc., 1960, p. 297). b) Réaffecter (une somme, un crédit). Affecter une seconde fois pour la même dépense. Un jeu d'écritures antidatées masquerait l'irrégularité des opérations faites avec les fonds publics, et la subvention se trouverait réaffectée à sa destination première (M. DRUON, Rendez-vous aux enfers, 1955, p. 317 ds ROB. 1985).
annoncer, verbe trans. Faire une nouvelle annonce. Vous pourrez, je crois, profiter de l'annonce pour les deux et annoncer les Drolatiques avec Louis Lambert et plus tard réannoncer Louis Lambert avec les Drolatiques (BALZAC, Corresp., 1833, p. 232).
appâter, verbe trans., au fig. Attirer à nouveau. Il n'est nullement certain que des baisses de prix seraient suffisantes à elles seules pour réappâter la clientèle (Univ. écon. et soc., 1960, p. 34-2).
appliquer, verbe trans. Appliquer une nouvelle fois. Lorsque vous êtes satisfait de l'effet des colorations, vous réappliquez votre calque sur les parties qui ont disparu au feu (A. MEYER, Art émail Limoges, 1895, p. 23).
apprêter, verbe trans. Donner un nouvel apprêt. Les ouvrages en bronze à redorer, les coupons de tissus à reteindre ou à réapprêter, les livres à relier (Douanes, Tarif, 1877, p. LXXIV ds LITTRÉ).
assassiner, verbe trans., au fig. Vous réassassinerez votre victime par un grand article dans le journal hebdomadaire (BALZAC, Illus. perdues, 1839, p. 329).
attaquer, verbe trans. Profitant de ce succès, la gauche et le centre du groupe d'armées des Flandres réattaquaient le 31 octobre (FOCH, Mém., t. 2, 1929, p. 242). Au fig. Réattaquer directement le travail (DU BOS, Journal, 1928, p. 221).
[La base est un verbe à init. ai-, é- [e] (ou e- [e] ou [] devant s + cons. ou x)] V. récrire, réélire, réémettre, réessayer, réexposer, etc. et aussi:
aimer, verbe trans. Empl. abs. « (...) Je suis ici pour toute autre chose », reprit fièrement ce petit amant qui commençait à l'ennuyer, et que depuis cette réponse elle se mit à réaimer avec fureur (STENDHAL, Amour, 1822, p. 79).
écouter, verbe trans. Écouter à nouveau. En l'an 2000, avant d'exécuter pour la première fois une symphonie de Beethoven, gageons que le jeune chef d'orchestre réécoutera Furtwaengler ou Bruno Walter (SAMUEL, Art mus. contemp., 1962, p. 638).
émailler, verbe trans. Émailler une seconde fois. Il faut avoir soin de bien couvrir d'émail les parties à colorer et le tenir plutôt en dehors, car il tend à se retirer au feu et laisserait tout autour une ligne peu agréable qu'il faudrait réémailler (A. MEYER, Art émail Limoges, 1895, p. 23).
épouser, verbe trans., p. métaph. Les maréchaux auxquels Bonaparte était contraint de donner le commandement de ses soldats avaient naguère prêté serment à Louis XVIII; ils avaient fait contre lui, Bonaparte, les proclamations les plus violentes: depuis ce moment, il est vrai, ils avaient réépousé leur sultan (CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 600).
éprendre (se), verbe pronom. J'éprouve à neuf combien il est difficile de se rééprendre de ce qu'une fois l'on a quitté (GIDE, Journal, 1942, p. 130).
éprouver, verbe trans. Mais il n'est nullement certain que l'accusé soit vraiment le coupable. Et je rééprouve à neuf l'atroce angoisse qui m'étreignait à la Cour d'Assises de Rouen (GIDE, Journal, 1930, p. 1016).
espérer, verbe intrans. Chelles m'annonce cent représentations. Et de désespéré que j'étais en arrivant, je m'en vais réespérant (GONCOURT, Journal, 1885, p. 432).
éteindre (se), verbe pronom., au fig. La piaillerie des oiseaux s'éteignant, puis reprenant comme une traînée de poudre, courant toute la lisière du bois, puis se rééteignant et mourant tout à fait (GONCOURT, Journal, 1864, p. 118).
étudier, verbe trans. Quelque chose, non pas à critiquer, mais à réétudier à froid (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 229).
évoquer, verbe trans. Remonté le fleuve des jours, et réévoqué de chères ombres (AMIEL, Journal, 1866, p. 368).
[La base est un verbe à init. em-, en- []] V. réembaucher, réemployer, rengager, etc. et aussi:
rembrasser, embrasser, verbe trans. Pour lors j'en arrête une par les cheveux et je l'embrasse... bon... je la réembrasse (SUE, Atar-Gull, 1831, p. 20). Bravo encore et je te rembrasse (HUGO, Corresp., 1863, p. 443).
rembusquer (se), verbe pronom. réfl. Maître André s'embusque aujourd'hui, il se rembusquera demain (MUSSET, Chandelier, 1840, III, 1, p. 71).
remprisonner, emprisonner, verbe trans. a) Empl. trans. On me réemprisonne (COURIER, Pamphlets pol., Réponses aux anon., 1, 1822, p. 153). b) Empl. pronom. réfl., p. métaph. Et après, je me remprisonne dans mon roman (GIDE, Corresp. [avec Valéry], 1901, p. 385).
renrhumer (se), verbe pronom. Je me suis encore renrhumé (GONCOURT, Journal, 1875, p. 1043).
rentamer, entamer, verbe trans. Engager à nouveau, recommencer. Tu es venue, sans propos, réentamer une chose irritante, une chose qui m'est antipathique (FLAUB., Corresp., 1854, p. 7). On rentama des négociations avec elle [la Compagnie] pour obtenir un compromis (CHARDON, Trav. publ., 1904, p. 321).
rentraîner, entraîner, verbe trans. a) Emmener à nouveau. Cet aide-de-camp (...) rentraînait le Consul de mon côté (CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 132). Au fig. J'avais été tenté en dormant de me laisser réentraîner vers ma mémoire coutumière (PROUST, Guermantes 2, 1921, p. 85). b) Donner un nouvel entraînement. Tous les pilotes révolutionnaires qui avaient abandonné par pacifisme leur entraînement militaire étaient ou à réentraîner ou à éliminer (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 496).
renvoler (se), envoler (se), verbe pronom. S'envoler à nouveau. [Les feuilles mortes] se renvolaient en grandes troupes, en même temps que les oiseaux (RAMUZ, A. Pache, 1911, p. 59). L'avion qui m'y a déposé (...) n'a jamais pu décoller ni se réenvoler (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 380).
engendrer, verbe trans. Le poitrinaire recherche la poitrinaire (...), comme pour le réengendrer en le doublant, ce mal! (GONCOURT, Journal, 1888, p. 846).
enregistrer, verbe trans. Faire un nouvel enregistrement. Quelques grands chefs-d'œuvres classiques ou romantiques qu'il faut sans cesse réenregistrer (SAMUEL, Art mus. contemp., 1962, p. 637).
enterrer, verbe trans. Quand on aime quelqu'un comme j'ai aimé mon frère, on le réenterre toujours un peu dans les enterrements auxquels on assiste (GONCOURT, Journal, 1890, p. 1190).
entreprendre, verbe trans. Il [Bonaparte] reconnut les traces d'un canal que commença Sésostris, qu'élargirent les Perses, que continua le second des Ptolémées, que réentreprirent les Soudans (CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 343).
[La base est un verbe à init. i- ]:
[i]illuminer, verbe trans. Ta lettre m'a rehaussé, réilluminé (ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1906, p. 202).
imaginer, verbe trans. Une des « règles du jeu » en matière de prospective est de se donner le droit de tout réimaginer, de tout remettre en cause et de tout reconstruire (B. SCHWARTZ, Réflex. prospectives, 1969, p. 3).
inoculer, verbe trans. Ce dernier chien, réinoculé en 1882, à deux reprises, par trépanation, n'a pu devenir enragé (PASTEUR ds Travaux, 1882, p. 380).
[La base est un verbe à init. im-, in- []] V. réintégrer, réinventer, réinvestir, etc. et aussi:
indiquer, verbe trans. Voilà Gavarni (...) revenant encore à la plume, souvent avec l'encre rouge, réindiquant ses contours et ses ombres (GONCOURT, Journal, 1861, p. 924).
infester (se), verbe pronom. réfl. Pour éviter que le chien ne se réinfeste (GARCIN, Guide vétér., 1944, p. 136).
intéresser (se), verbe pronom. Après une interruption de travail, ce à quoi je me réintéresse, ce n'est pas à un sujet — quel qu'il soit d'ailleurs —, mais bien à la rentrée en jeu et je dirais presque dans le jeu du fonctionnement de mon esprit (DU BOS, Journal, 1928, p. 89).
interpréter, verbe trans. De même que la conscience réaménage le temps et l'histoire pour les sacraliser, de même elle redistribue et réinterprète les choses de l'espace (Philos., Relig., 1957, p. 38-6).
inviter, verbe trans. La danse reprit; Vésalius réinvita Amalia de Cardenas, qui fit une plaisante moue (BOREL, Champavert, 1833, p. 67).
[La base est un verbe à init. au-, o- []]:
raugmenter, augmenter, verbe trans. Augmenter à nouveau, sans cesse. C'est bien certain, beaucoup de choses ont raugmenté; mais il n'y en a pas beaucoup qui soient arrivées au double (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1938, p. 247). Rem. Réaugmenter ds LITTRÉ, Lar. 19e.
roffrir, offrir, verbe trans. Cette bourse (...) que le Bazin m'a rofferte (RIVIÈRE, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1905, p. 38). J'ai refusé le 1er arrondissement (me disant: ma voie, c'était Nancy). Et maintenant il m'est réoffert (BARRÈS, Cahiers, t. 9, 1911, p. 172).
observer, verbe trans. À réobserver d'année en année [la lune], et à constater les variations ou mouvements qui pourraient s'y produire (FLAMMARION, Astron. pop., 1880, p. 194).
obtenir, verbe trans. Deux heures chez Mme Lindsay. Je l'ai tout à fait réobtenue (CONSTANT, Journaux, 1805, p. 215).
opérer, verbe trans. Évidemment, Folcoche ne mourut point. Elle fut seulement réopérée (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 119).
opiner, verbe intrans. Durtal réopina du chef (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 125).
[La base est un verbe à init. ou- [u]]:
oublier, verbe trans. Empl. abs. Naturellement aussi j'oublie l'ordre qu'il m'a donné... Il me le redonne, je rebois, je réoublie (CRÉMIEUX, Orphée, 1858, II, 2, p. 59).
[La base est un verbe à init. vocalique précédée de h]:
habiter, verbe trans. Paris, qu'il a la tentation de réhabiter (GONCOURT, Journal, 1895, p. 855).
[La base est un verbe à init. conson.] V. rebattre, rebroder, recompter, recopier, redemander, redémarrer, etc. et aussi:
re + formes de aller, verbe intrans. Le commencement de la semaine a été mauvais, mais maintenant ça reva (FLAUB., Corresp., 1853, p. 180).
rebaigner (se), verbe pronom. réfl. La chaleur est revenue. À partir de demain je me rebaigne (FLAUB., Corresp., 1876, p. 289).
rebaiser, verbe trans. Embrasser à nouveau. On la rebaise alors, on l'appelle chérie, on rejoue avec elle une scène attendrie (BARBIER, Satires, 1865, p. 135).
rebénir, verbe trans. a) Recommencer à bénir. Si la république revenait, ils rebéniraient les arbres de la liberté par politique (FLAUB., Corresp., 1869, p. 9). b) Rendre grâce une nouvelle fois. C'est à toi maintenant que je pense, à toi malade, pâle, mourant, dévoré de fièvre et guéri (...) comme par miracle, vrai miracle de guérison dont je vais rebénir l'anniversaire à l'église (E. DE GUÉRIN, Journal, 1838, p. 241).
reboire, verbe trans. Rebu du kirsch. En ai absorbé incalculablement (BARB. D'AUREV., Memor. 1, 1836, p. 53). Empl. abs. Il fut bien forcé de reboire, et bien forcé de retrinquer (RAMUZ, A. Pache, 1911, p. 296).
rebouillir, verbe intrans. a) Bouillir à nouveau. Tu es venue du bout de ton doigt remuer tout cela. La vieille lie a rebouilli, le lac de mon cœur a tressailli (FLAUB., Corresp., 1846, p. 230). b) [En constr. factitive] Elle la trouvait trop tiède [une tisane]! Et elle faisait rebouillir de l'eau (GIRAUDOUX, Électre, 1937, II, 6, p. 164). P. métaph. Jansénius (je demande pardon du gros mot qui sent la chaudière) n'était qu'un Calvin rebouilli (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 2, 1842, p. 98).
rebouleverser, verbe trans. Je passe des heures sur un groupe de phrases que je rebouleverserai le lendemain (GIDE, Journal, 1905, p. 170).
rebriller, verbe intrans. La grêle vient de tomber, le soleil rebrille (FLAUB.,Corresp., 1872, p. 370).
rebrosser, verbe trans. [Il] mâcha un morceau de macis pour avoir l'haleine fraîche, rebrossa ses dents (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 129). P. métaph. Cet horrible endroit incessamment lavé et brossé et rebrossé par la mer et par le vent (CLAUDEL, Protée, 1914, I, 3, p. 316).
rebroyer, verbe trans. Dans cet état, l'émail est rebroyé dans un mortier en agathe (A. MEYER, Art émail Limoges, 1895, p. 6). Au fig. [L'acteur] rebroyait les mêmes mots aussi souvent que l'auditoire le voulait (CLADEL, Ompdrailles, 1879, p. 94).
recacher, verbe trans. a) Empl. trans. Il fallait aller la prendre [la marchandise de contrebande], l'avancer lentement, par étapes, la recacher en pleins champs, six, sept fois (VAN DER MEERSCH, Empreinte dieu, 1936, p. 42). b) Empl. pronom. Rien n'est plus joli que le bout des bottines qui sortent de dessous la robe et s'y recachent à chaque pas (RAMUZ, A. Pache, 1911, p. 232).
recalculer, verbe trans. Perronet (...) recalcula les caractéristiques des arches, auxquelles il donna une forme extra-plate déjà moderne (P. ROUSSEAU, Hist. transp., 1961, p. 161).
recarburer, verbe trans., métall. ,,Soumettre une seconde fois à l'action du carbone`` (JOSSIER 1881). Le métal est à ce moment rouverain, parce que complètement décarburé et très chargé en oxyde ferreux. Comme dans le procédé acide, on doit donc recarburer le bain, le désoxyder (BARNERIAS, Aciéries, 1934, p. 195).
reconcourir, verbe intrans. Concourir une nouvelle fois. Il va sans dire que, si vous reconcourez, et si je suis encore de l'Académie en 1854, vous disposerez de moi (HUGO, Corresp., 1853, p. 162).
reconfirmer, verbe trans. Reconduire (quelqu'un) dans un poste, une fonction. Deux ou trois jours après avoir reconfirmé quelqu'un à la tête d'une institution célèbre, l'Empereur trouva un mémoire de cette personne, qui assurément l'eût empêché de la nommer de nouveau (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 164).
recouler, verbe intrans. Recommencer à couler. Il y a de ces moments où je me trouve à sec, où mon esprit tarit comme une source, puis il recoule (E. DE GUÉRIN, Journal, 1835, p. 83).
recroire (se), verbe pronom. réfl. Croire que l'on est à nouveau (dans un lieu, dans un état). Plaisant orgueil de Schlegel qui, en revoyant une Berlinoise, se recroyait sur son terrain (CONSTANT, Journaux, 1804, p. 131). Déjà [il] se recroyait malade (GIDE, Caves, 1914, p. 776).
recroiser, verbe trans., biol. Faire des croisements successifs. On croisait un mâle aux ailes normales avec une femelle aux ailes vestigiales, puis, à chaque génération, on prenait des mâles hybrides, à ailes normales, pour les recroiser avec des femelles aux ailes vestigiales (CUÉNOT, J. ROSTAND, Introd. génét., 1936, p. 33).
recroître, verbe intrans., vieilli. Repousser. [Les cornes] des pieds des animaux recroissent sans cesse, quoique usées sans cesse par le frottement (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 245).
redanser, verbe intrans. Je danse très volontiers avec les gars du pays (...). Et puis je redanse avec mon grand « habit noir » (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 312).
redémolir, verbe trans. Deux ou trois effets ont été jugés hier par Bouilhet ratés, et avec raison. Il faut que je redémolisse presque toutes mes phrases (FLAUB., Corresp., 1853, p. 338).
redessiner, verbe trans. Ajouter un nouveau dessin. Mais encore avaient-ils besoin d'appuyer la statuaire, fût-elle taillée dans du marbre blanc, par la peinture. Ainsi les fonds des métopes, des tympans, étaient toujours peints, et les figures elles-mêmes étaient redessinées et ornées au moins d'accessoires peints, dorés ou de métal (VIOLLET-LE-DUC, Archit., 1872, p. 248). Au fig. Reproduire. Les traits oubliés de la voix d'Albertine redessinaient pour moi le contour de sa personnalité (PROUST, Guermantes 1, 1920, p. 354).
rediscuter, verbe trans. Remettre en discussion. Je ne suis pas certain que, dans quelques années, nous n'ayons pas à rediscuter du problème de la coordination des moyens de transport, compte tenu de l'aviation (PINEAU, S.N.C.F. et transp., 1950, p. 92).
redissoudre, verbe trans. Après le temps convenable, on filtre et on évapore la liqueur claire jusqu'à la consistance requise; alors on redissout dans l'eau, on filtre de nouveau et on évapore (KAPELER, CAVENTOU, Manuel pharm. et drog., t. 2, 1821, p. 606).
redistiller, verbe trans. Le benzol purifié est redistillé pour effectuer la séparation en: benzène; toluène; xylène (CHARTROU, Pétroles natur. et artif., 1931, p. 188).
re + formes de être, verbe intrans. Je suis ou je resuis, l'ayant déjà lu, sur les œuvres de Bernardin de Saint-Pierre, aimable et simple auteur, qu'il fait bon lire à la campagne (E. DE GUÉRIN, Lettres, 1840, p. 358).
refeuilleter, verbe trans. Relire en parcourant. J'ai refeuilleté çà et là votre Philomène (FLAUB., Corresp., 1861, p. 438).
refonctionner, verbe intrans. Se remettre en marche, fonctionner à nouveau. P. métaph. Que de faits à noter d'ailleurs sur le carnet de l'actualité! La Chambre refonctionne à jet continu (Le Journ. amusant, 12 déc. 1874, p. 2b ds QUEM. DDL t. 17).
refrapper, verbe trans. a) Frapper (quelqu'un, quelque chose) une nouvelle fois. Empl. abs. Elle frappe discrètement. Pas de réponse. Elle refrappe (MARTIN DU G., Taciturne, 1932, III, 7, p. 1330). b) Faire une nouvelle frappe (à partir d'une monnaie). En 1679, il y avait une quantité considérable de pistoles espagnoles et de grands écus d'or en circulation, et, comme remède, on ordonna de les refrapper en louis d'or et en louis d'argent (SHAW, Hist. monnaie, 1896, p. 130). Au fig. Les critiques nouveau-venus (...) se montrent en général actifs à casser et à refrapper à neuf tous les jugements littéraires de leurs devanciers (SAINTE-BEUVE, Pensées, 1868, p. 57).
refrôler, verbe trans. Il tourne en rond et rôde par les ruelles. Il frôle et refrôle les mêmes trébuchets (MARTIN DU G., Thib., Sorell., 1928, p. 1178).
refrotter, verbe trans. a) Empl. trans. Frotte et frotte que je te refrotte, tout nu sous la pompe (BERNANOS, M. Ouine, 1943, p. 1439). b) Empl. pronom. réfl., au fig. Je suis bien décidé (...) à tous les envoyer promener de manière à ce qu'ils ne s'y refrottent plus (FLAUB., 1re Éduc. sent., 1845, p. 21).
regâcher, verbe trans. Gâcher la terre jusqu'à consistance de beurre; la laisser mûrir quelques jours (...). Regâcher pour poser au mur (Arts et litt., 1935, p. 30-5).
regoûter, verbe trans., au fig. Ne désire jamais, Nathanaël, regoûter les eaux du passé (GIDE, Nourr. terr., 1897, p. 167).
rejuger, verbe trans. Le pauvre Rodio (...) arrêté, jugé par une commission militaire, et, chose étonnante, acquitté. (...) mais l'empereur le fit reprendre et rejuger par les mêmes juges, qui cette fois-là le condamnèrent étant instruits et avertis (COURIER, Lettres Fr. et Ital., 1807, p. 749).
relaminer, verbe trans. Soumettre à un nouveau laminage. Tôle d'acier relaminée à froid (CAIN, Transform. B. N., 1959, p. 13).
relicher, verbe trans., pop. Embrasser. Cette gueuse-là donnait dans les vieux! Ah bien! qu'elle se laissât surprendre à se faire relicher dehors, elle était sûre de son affaire (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 722).
remarcher, verbe intrans. a) Se déplacer à nouveau, après une halte. Il passa le gymnase, il passa le boulevard Bonne-Nouvelle, ainsi s'arrêtant, puis remarchant (GONCOURT, Ch. Demailly, 1860, p. 342). b) Fonctionner à nouveau (après un arrêt). [Le moteur] après quelques à-coups, remarche normalement (CHAPELAIN, Techn. automob., 1956, p. 338). Au fig. La besogne remarche. J'ai fait, depuis quatorze jours juste, autant de pages que j'en avais fait en six semaines (FLAUB., Corresp., 1854, p. 32).
remener, verbe trans. Mener à nouveau (quelque part). Quand Jean Valjean avait cessé de la conduire aux promenades habituelles, un instinct de femme lui avait confusément murmuré au fond du cœur qu'il ne fallait pas paraître tenir au Luxembourg, et que si cela lui était indifférent, son père l'y remènerait (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 100).
remesurer, verbe trans. Faire de nouvelles mesures. Lundmark de son côté remesurait les clichés de Mioi qui avaient permis à Van Maanen de trouver les grands mouvements propres (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 565).
remourir, verbe intrans. Voilà ce que c'est que décroître. Il faut remourir tous les jours. Tomber, ce n'est rien, c'est la fournaise. Décroître, c'est le petit feu (HUGO, Travaill. mer, 1866, p. 406).
renégocier, verbe trans. À Paris, Français et Algériens renégocient les modalités de la coopération économique franco-algérienne (Entreprise, 30 janv. 1971 ds GILB. 1980).
reneiger, verbe intrans. Recommencer à neiger. Toute cette exposition de blanc autour d'elle: il avait reneigé pendant la nuit (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 24).
reparcourir, verbe trans. Parcourir une nouvelle fois. Dès le lendemain, de grand matin, ayant reparcouru tous les mêmes sentiers d'alentour dans la rosée, je sentis que c'était trop (SAINTE-BEUVE, Volupté, t. 2, 1834, p. 234). Au fig. Depuis quelque temps je voulais relire (reparcourir tout au moins) les Paroles d'un croyant, un des livres avertisseurs de ma jeunesse (GIDE, Journal, 1934, p. 1206).
repartager, verbe trans. Cette coalition de la compagnie tout entière des marchands se repartageant les lots vendus (GONCOURT, Journal, 1856, p. 294).
repencher, verbe trans. a) Empl. trans. Pencher une nouvelle fois. Cette femme (...) pencha, repencha l'assiette, et commença par voir des initiales (POURRAT, Gaspard, 1925, p. 196). b) Empl. pronom. réfl. Le bureaucrate le regarde avec dégoût. Puis se repenche sur ses documents consulaires (QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p. 187).
repeser, verbe trans. La partie insoluble est (...) repesée. On a ainsi la somme des quantités de sels et de colle (CHARTROU, Pétroles natur. et artif., 1931, p. 112).
repleuvoir, verbe intrans. Je croyais qu'il repleuvait, mais ce sont les feuilles qui s'égouttent (MAURIAC, Nœud vip., 1932, p. 165).
reprier, verbe. a) Empl. trans. Demander à nouveau (à quelqu'un). Cependant je te prie et te reprie de me laisser partir cette fois-ci (NERVAL, Faust, 1840, 1re part., p. 65). b) Empl. intrans. Se remettre à prier. Après quelques secondes d'aspiration, Madame Gervaisais se redressait, héroïque, et repriait (GONCOURT, Mme Gervaisais, 1869, p. 260).
repromettre, verbe trans. Charpentier, après m'avoir promis, pendant deux ans, et repromis au mois de septembre dernier, qu'il ferait pour les étrennes de 1879 une édition de luxe de mon Saint Julien, lâche ma littérature (FLAUB., Corresp., 1878, p. 136).
reproposer, verbe trans. V. repénétrer supra I A 1 c ex. de Constant.
republier, verbe trans. Sarcey a republié un second article contre moi (FLAUB., Corresp., 1869, p. 97).
resalir (se), verbe pronom. La neige a fondu et tout s'est resali (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 288).
resaluer, verbe trans. Il avait une voix de fausset, et me resalua avec une humilité d'homme d'affaires (PROUST, Guermantes 1, 1920, p. 574).
resonner, verbe intrans. Je m'impatiente et resonne à casser la sonnette (GONCOURT, Journal, 1895, p. 729).
resouffler, verbe intrans. Puis le vent resouffle, la voile s'enfle (FLAUB., Corresp., 1854, p. 16).
re(s)saigner, verbe trans. Les plaies ressaignent (HUYSMANS, En route, t. 1, 1895, p. 115). Au fig. Même l'histoire de Vuillaume fait resaigner cette écorchure (DUHAMEL, Cécile, 1938, p. 138).
ressemer, verbe trans., p. métaph. Cette poignée de froment (...) Je l'ai semée, et ressemée, et ressemée sans relâche, autour de moi dans cet exil! (CLAUDEL, Cantate, 1913, p. 355).
re(s)songer, verbe trans. indir. On ressonge à je ne sais quoi de Booz et de Noémi (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 2, 1842, p. 248). Ah! pauvre vieux, j'ai été bien attendri, va (...) en y resongeant à ce pauvre bon petit voyage de Bretagne! (FLAUB., Corresp., 1848, p. 63).
re(s)soulever, verbe trans., au fig. Une convalescence où se reposent un peu mes curiosités sans cesse ressoulevées; où mon unique souci serait de me redécouvrir (GIDE, Journal, 1890, p. 18). Resoulevant (...) d'anciennes querelles (GIDE, Paludes, 1895, p. 92).
retanner, verbe trans. On peut aussi retanner au gambier les peaux préalablement tannées au mélange alun et sel (BÉRARD, GOBILLIARD, Cuirs et peaux, 1947, p. 122).
retéléphoner, verbe trans. indir. Il serait sage de retéléphoner demain à Alice à ce sujet (DU BOS, Journal, 1926, p. 28).
retrinquer, verbe intrans. Trinquer à nouveau. V. reboire supra III A 1 ex. de Ramuz.
revérifier, verbe trans. Cette opération, appelée « dégauchissage de la bielle », une fois terminée, on revérifie le portage des demi-coussinets de tête de bielle ainsi que la perfection de la reprise du jeu (AMBROISE, Monteur mécan. 1949, p. 31).
revider, verbe trans. Elle vidait d'un trait son verre de champagne, le remplissait et le revidait encore, sans cesse (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Nuit de Noël, 1882, p. 864).
revisiter, verbe trans. Du nid de la colombe à la loge du chien, je revisitais tout (LAMART., Jocelyn, 1836, p. 588).
revouloir, verbe trans. Eh bien, je reveux mon rôle... (GONCOURT, Ch. Demailly, 1860, p. 339).
2. [Le dér. est un subst.]
[La base est un subst. à init. vocalique]:
adoption, subst. fém. Si l'Assemblée de 1645 se signala par une éclatante réadoption de l'Aurelius, celle de 1656 le réprouva formellement (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 1, 1840, p. 327).
argenture, subst. fém. Une opération qui n'altère pas la forme de la surface, la réargenture, remplacera désormais le repolissage (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 126).
injection, subst. fém., vieilli. Nouvelle injection. Certains animaux paraissaient paradoxalement plus sensibles à la deuxième injection qu'à la première (...). Un de leurs chiens d'expérience (...) s'écroula même foudroyé quelques minutes après la réinjection (BARIÉTY, COURY, Hist. méd., 1963, p. 729).
interprétation, subst. fém. Nous devons donc passer à une critique plus approfondie et plus générale, ou plus exactement, à une réinterprétation positive de la cybernétique débarrassée de ses postulats mécanistes (RUYER, Cybern., 1954, p. 81).
invasion, subst. fém., p. métaph. Pluie battante ce matin; réinvasion des idées grises (GIDE, Journal, 1912, p. 375).
invitation, subst. fém. Il trouvait des prétextes saugrenus, d'un sans-gêne effarant, pour esquiver leurs réinvitations (ROLLAND, J.-Chr., Amies, 1910, p. 1101).
observation, subst. fém. Les étoiles (...) sont (...) en cours de réobservation, sur des principes bien différents (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 135).
obtention, subst. fém. L'état paradisiaque: cet état sur la réobtention duquel Gide tend toujours à tout miser (DU BOS, Journal, 1924, p. 202).
[La base est un subst. à init. conson.]:
recarburation, subst. fém., métall. Action de soumettre une seconde fois à l'action du carbone. Préparation de l'acier par simple fusion, aidée de recarburation s'il y a lieu (GUILLET, Techn. métall., 1944, p. 116).
recroisement, subst. masc., biol. Nouveau croisement. Il peut aussi isoler une mutation, et, par des croisements et des recroisements judicieux, inspirés de la méthode mendélienne, en tirer une nouvelle race (CUÉNOT, J. ROSTAND, Introd. génét., 1936, p. 86).
redépart, subst. masc. Nouveau départ (après un arrêt). Assurer le redépart de nations brisées par une grande guerre (PERROUX, Écon. XXe s., 1964, p. 341).
refloraison, subst. fém. Deuxième floraison. [Le grand rosier] est si beau, il tapisse tout un mur, il fleurit avec hâte, avec abondance, sans repos, s'épuise vers l'automne, après des refloraisons, des sursauts de vie embaumée (COLETTE, Cl. en ménage, Paris, France Loisirs, 1978 [1902], p. 161). Au fig. Il est beau de voir les refloraisons perpétuelles de l'âme humaine qui semblait épuisée, l'optimisme vigoureux de ces jeunes gens (ROLLAND, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p. 1548).
regravure, subst. fém. Nouvelle gravure. La regravure de caractères anciens dont les poinçons, les matrices et les plombs avaient disparu au cours des siècles (Civilis. écr., 1939, p. 6-14).
rejeu, subst. masc. C'est ensuite, sur ces collines qui ont colmaté la dépression au long du Tertiaire, en rapport avec le jeu et le rejeu des grandes failles, l'apport des alluvions du Rhin (H. NONN, L'Alsace, 1973, p. 22 ds QUEM. DDL t. 24).
remort, subst. fém., ésotérisme. ,,Dans la théorie de la transmigration, désigne la mort, non du corps, mais de l'élément qui transmigre`` (RIFFARD Ésotérisme 1983). Flux sans commencement et qui risque de n'avoir pas de fin, mais composé de laps de vies périssables s'enchaînant bout à bout: ainsi la naissance nous livre-t-elle au dépérissement et à la mort, qui implique une renaissance pour une remort, indéfiniment (Philos., Relig., 1957, p. 52-10).
remouture, subst. fém., au fig. Nouvelle mouture. Les plaisanteries d'Œdipe déplurent (...). On n'y vit qu'une remouture de Meilhac ou de Hervé (GIDE, Journal, 1932, p. 1129).
renégociation, subst. fém. ,,Négociation qui tend à modifier certaines clauses d'un accord, d'un traité, etc.`` (GILB. 1980). La renégociation générale des accords de coopération s'engage Le Point, 25 mai 1973, ds GILB. 1980).
reparure, subst. fém. Finition. [Les soldats de plomb] sont alors remis aux mains d'habiles ouvrières dont le métier consiste à enlever les bavures venant de la fonte: c'est ce qu'en terme de métier on appelle la « reparure » (D'ALLEMAGNE, Hist. jouets, 1902, p. 175).
repossession, subst. fém. Fait de reprendre possession. Mille ou douze cents hommes, et quelques esquifs mettent à la voile pour aller tenter la repossession d'un empire de trente millions d'hommes (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 85). Être en repossession de. Être à nouveau en possession de. Je suis un peu étonné de voir le vieux Giraud (...) en pleine repossession de cet esprit blagueur, que je lui connaissais avant la mort de son fils (GONCOURT, Journal, 1871, p. 826).
retannage, subst. masc. Dans le retannage, les cuirs sont foulés avec un volume réduit de jus retannant à concentration élevée qui doit être entièrement absorbé (BÉRARD, GOBILLIARD, Cuirs et peaux, 1947, p. 78).
B. — [Re- est associé à un subst., un n. propre, une interj., etc.; le syntagme re- + x n'est pas un lexème, mais représente en fait une phrase dont des éléments ont été effacés; le préf. fonctionne comme substitut dir. de l'adj. nouveau, de la loc. adv. à nouveau ou de l'adv. encore. Le procédé est utilisé en prose littér. pour suggérer le parler oral, la vivacité d'une conversation]
1. [Le syntagme est intégré à une phrase; ex.: Elle est re-mère « elle est mère à nouveau »; j'ai refaim « j'ai faim à nouveau »] Depuis avant-hier, j'ai des re-embêtements pour la fontaine Bouilhet (FLAUB., Corresp., 1880, p. 317). [J'ai] des suées de faiblesse tous les matins, et de la re-jaunisse à tout moment dans la figure (GONCOURT, Journal, 1893, p. 473). C'est remoi, tante Josette (GYP, M. le Duc, s.d., p. 217 ds NYROP t. 3 1936).
2. [Le syntagme a pour base un subst. non actualisé, un n. propre et représente a lui seul une phrase] Re-commissions. Apporte-moi! Ursule Mirouet, Seraphitus Seraphita (FLAUB., Corresp., 1879, p. 192). Retournons... Re-vestibule... Salle à manger... très simple... Rotin... le strict-nécessaire (MARTIN DU G., Devenir, 1909, p. 42). Elle me dit: « Alors demain, re-Verdurin, vous n'oubliez pas que c'est vous qui venez me prendre » (PROUST, Sodome, 1922, p. 1113). Elle les flanque [les statuettes] dans un placard. Stupéfaction de la supérieure: « Ma fille, comment pouvez-vous mettre la Sainte Vierge dans un placard? — Parce que ce n'est pas elle, ma Mère! » Restupéfaction. « Ah?... et comment est-elle? » (MALRAUX, Le Miroir des limbes, 1976, p. 796).
3. [Le syntagme a pour base un terme de politesse pouvant être empl. abs., une exclam.] Readieu. Mille bonnes amitiés au commandant (BALZAC, Corresp., 1833, p. 217). [Mme de Léry à Mathilde]: Rebonsoir, chère; pas de domestique chez vous (MUSSET, Caprice, 1840, 6, p. 194). Rebravo! N... de D...! à Paul Alexis (FLAUB, Corresp., 1880, p. 365). Re-merci pour les articles sur Barrès (ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1905, p. 157). Et les imitant, elle continua: L'histoire de France tout entière??? — Ah!!! — Et la syntaxe??? — Oh!!! — En troisième à treize ans??? — Reoh!!! (GYP, Petit bleu, s.d., p. 67 ds NYROP t. 3 1936). Je l'ai carrément bousculée et je lui ai dit merde. Merde, merde et remerde (G. DORMANN, Mickey l'ange, Paris, éd. du Seuil, 1985 [1977], p. 37).
[Re empl. seul, comme forme abrégée de la formule] Bouboule (...) la paluche tendue par-dessus le zinc, lance simplement: ,,Re ...!`` (SIMONIN, Du Mouron pour les petits oiseaux, 1960, p. 32 ds QUEM. DDL t. 23). Les cerbères-gaffes n'en ont pas interrompu leur belote pour si peu. ,,À la tienne Gaston!... re et dix de der!`` (BOUDARD, La Cerise, 1963, p. 272, ds QUEM. DDL t. 23).
Rem. gén. L'empl. récursif de re- ne relève pas d'un procédé normal de dér., mais il est vivant dans la prose de ton fam.: On meurt pour renaître, on remeurt pour rerenaître, et ainsi jusqu'à extinction de chaleur vitale (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 138). Quand il aura fini, il traversera une demi-douzaine de salles et se trouvera en face d'un autre escalier... qu'il descendra... il retraversera, remontera, redescendra, reretraversera... Puck: Reremontera... Le Prince Paul: Reredescendra... Puck: Et caetera, et caetera... (MEILHAC, HALÉVY, Gde-duchesse Gérolstein, 1867, II, 3, p. 238). Aujourd'hui je le re-recorrige, et je le re-recopie. À chaque nouvelle lecture, j'y découvre des fautes! (FLAUB., op. cit., 1880, p. 346). Il en va de même lorsque le vocable est un dér. lat. empr., ou encore lorsque la relation entre le préf. et la base a cessé d'être motivée. Et ce soir, je me suis mis à re-regarder des impressions japonaises et des porcelaines de Saxe (GONCOURT, Journal, 1891, p. 173). Cette fête est donc ordonnée pour vous le rerendre flambart, oui (PONCHON, Muse cabaret, 1920, p. 263).
Morphol., Prononc. et Orth.
A. — Formes du préf.
1. [Devant voy.] En fr. contemp., la forme du préf. est ré- []. Elle s'est substituée peu à peu à la forme élidée qui était encore la forme vivante au mil. du XVIe s. devant a-, e-, en-/em- (infra hist.). Mais, comme les dér. anc. se sont maintenus avec la forme élidée du préf., il en résulte une situation complexe. Le vocable existe tantôt uniquement sous la forme élidée: rabaisser, raccompagner, rassurer, renvoyer, rouvrir, tantôt uniquement sous la forme ré-: réarmer, réassurer, réélire, réentendre, réinscrire, tantôt avec les deux formes: rajuster/réajuster, ranimer/réanimer, récrire/réécrire. À un verbe de formation anc. en r- peut corresp. un subst. dér. plus récent en ré-: ranimer/réanimation, rouvrir/réouverture.
2. [Devant voy. précédée de h] Devant h- muet, la forme du préf. est ré- []: réhabiliter, réhabituer, réhydrater, réhumidifier, etc. La forme élidée s'est maintenue dans rhabiller. Devant h- aspiré, la forme du préf. est re- []: rehaler, reharnacher, rehausser (mais parfois aussi réhausser).
3. [Devant cons.] La forme du préf. est re- []: rebattre, recaler, redécouvrir etc. Lorsque la base commence par s [s], le contact du préf. n'entraîne pas la sonorisation de [s]. La notation en vigueur au XVIe s., sans redoublement de s (infra hist.) était parfaitement claire. Mais la règle orth. qui veut que [s] intervocalique soit noté par le redoublement de s s'est imposée: ressaisir, ressasser, ressembler, ressentir, resserrer, ressortir. Cependant l'observation des graph. dans les textes contemp. et les créations récentes montrent que l'usage vivant est l'absence de redoublement.
4. [Var. ra- du préf. re-] Elle a son orig. dans un fait de prononc. anc. On trouve encore vivante au XIXe s. une alternance re-/ra- pour rabouiller, raconter, rafraîchir, ragaillardir.
B. — [Oppos. entre le préf. re- [] devant cons. et l'init. ré- [] des empr. de dér. lat.] La prononc. [], orthographiée ré- a un caractère assez systématique: récapituler, réciter, rédiger, réformer, régresser, rémunérer, rénover, répéter, résister, rétracter, révéler, etc. Cependant il y a des exceptions:rebeller, refuser, ou des hésitations: reviser/réviser. Il y a aussi souvent des différences entre le verbe et le subst. d'action qui lui est lié: rebeller/rébellion, recevoir/réception, reviser (ou réviser)/révision. Lorsque re- est suivi du groupe s + cons. la prononc. est []: respirer, restaurer. Elle s'oppose à la prononc. [] du dér. fr.: restructurer.
Étymol. et Hist.
A. — Étymol. Préf. empr. au lat. En lat. class., le rattachement aux bases à init. vocalique se faisant par la forme red-; en lat. médiév., devant voy., le préf. a eu la forme re-.
B. — Hist. La rubrique consacrée au préf. re- par le Dict. Francoislatin de R. ESTIENNE (2e éd.) (ci-après EST. 1549) et l'inventaire des vocables figurant à sa nomencl., permettent de caractériser le fonctionnement du préf. dans les débuts du fr. mod.
1. Sémantique. Dans la rubrique consacrée à ,,re mis en composition devant les verbes`` EST. 1549 retient six significations:
a) ,,Aucunesfois il signifie autant que Denuo, De rechef: comme Rebatre, Rechauffer, Relauer, etc.``
b) ,,Aucunesfois il signifie Vicissim: comme Rebrocarder (...), retorquere [;] Refrapper, referire, referientem ferire[;] Remocquer, Repiquer, Rebecquer, Reualoir (...).``
c) ,,Quelquesfois il uault autant que Retro, derriere, en arriere: comme Reculer, aller en arriere, tirer le cul arriere, recedere[;] Rechasser ou Repoulser ses ennemis, retro pellere[;] Se retirer, Reuenir, Reiaillir.``
d) ,,Par fois ne change en rien la signification du simple: comme Reconforter, conforter, Remonstrer les faultes a aucun, monstrer, Receler, celer, Racompter [=raconter], compter [=conter], Remercier, mercier, Repaistre, paistre, Reschapper, eschapper, Resueiller, esueiller.``
e) ,,Aucunesfois il augmente la signification du simple, et signifie autant que Valde, beaucoup, fort: comme Redoubter, fort doubter, Redonder, Reclamer Dieu a son aide, vehementer inclamare, vehementi clamore inuocare[;] Redarguer, vehementer arguere, fort arguer et reprendre[;] Reluire, Resembler a quelqu'ung, luy sembler fort ou estre semblable[;] Requerir (...).`` À la nomencl., la même analyse est produite pour ,,Receler, valde celare`` et pour ,,Renier (...) quasi Renegare, id est valde negare``.
f) ,,Aucunesfois il fait signifier le contraire du simple: comme Reueler, descouurir et manifester ce qui estoit uelé [=voilé] et caché, Reprouuer, le contraire de Prouuer et Approuuer, Retourner, tourner au contraire, Regorger, le contraire de Gorger ou Engorger.``
On est frappé par la volonté de lier systématiquement le préfixé à une base effectivement att. en fr. Cela reste le cas même lorsque le vocable est manifestement un empr., comme redarguer (< lat. redarguere,red- est la forme du préf. devant init. vocalique), mais présenté comme dér. de arguer, ou encore de reueler, présenté comme dér. de ueler, var. de uoiler. La seule exception est redonder (< lat. red- + undare), doublet sav. de regorger. On notera aussi l'extraordinaire prégnance du lat. qui conduit, par ex. sous la rubrique supra e, à partir du sens global des vocables, qui sont en fait des calques, à attribuer — à tort — au préf. une valeur d'intensif.
2. Morphologie
a) [Rattachement du préf. à une base à init. vocalique] Il y a des différences selon les voy.:
Devant a-, le préf. est élidé: une trentaine de vocables à la nomencl. avec seulement trois exceptions: reajourner, readopter, reaggravations [sic].
Devant e- ou es-, le préf. est élidé: redifier, requiper, reschauffer, recreer (et var. rescreer), rescrire, reslire, respandre/repandre, respardre (< espardre « il vient de spargere »), respargner/repargner, respessir, resprouver « esprouver de rechef », ressayer, ressuyer, restablir, restancher, restreindre/reteindre, restendre, resternuer, restouper, restrangler, restrecir/retrecir, restriller, restudier, restuver, restuyer (< estuyer de estuy), resvanouir, resueiller. On notera que la substitution de e- à es- pour noter [e], demandé par les réformateurs, reçoit dans EST. 1549 un déb. d'application au plan des entrées du dict. Mais, à une époque où la pratique du é n'existe qu'en finale de mot, cette réforme provoque une redoutable confusion pour les mots en re-: reprouver doit-il être analysé comme un dér. de eprouver, forme modernisée de esprouver, avec élision du e de re? ou comme un dér. de prouver? ou encore comme un empr. reprouver (< lat. reprobare)? Il ne s'agit pas d'un problème d'école. Ainsi EST. 1549, à recrier, recurer, reiouir, renvoie-t-il à crier, curer, iouir, et non à ecrier, ecurer, ejouir.
Devant em-, en-, le préf. est élidé: environ quatre-vingt vocables à la nomencl., pas une exception.
Devant im-, in-, le préf. n'est pas élidé: une vingtaine de vocables; seule exception rinser, renvoyé à reinser (notre rincer).
Devant u-, le préf. n'est pas élidé: reunir.
Lorsque la voy. est précédée de h, la forme du préf. est re-. EST 1549 en donne une liste de vingt-deux vocables. À ra..., figurent rabiliter et rabituer avec indication des var. rehabiliter, rehabituer et rabiller (sous var.). À rha..., figurent des renvois rhabiller et rhabituer à rabiller et rabituer.
En conclusion, vers 1530-50, l'élision devant voy. reste donc la règle, sauf devant la série des mots en im/in- et qq. mots isolés en u- [y], et qq. empr. sav. en a-. Les débuts du développement de re- antévocalique datent de la fin du XVIe s. on en trouve trace dans le Thrésor de NICOT 1606 et ds COTGR. [1611].
b) [Rattachement du préf. à une base en s] Il se fait sans redoublement de s (une trentaine de vocables à la nomencl. de EST. 1549). La situation est beaucoup plus simple qu'en fr. contemp.
c) [Var. ra- du préf. re-] Il s'agit d'un fait de prononc. fort vivant dans le passé, et dont on trouve trace dans EST. 1549, qui donne p. ex. les deux formes pour raclasser/reclasser, radresser/redresser, rafreschir/refreschir, ragaillarder/regaillarder.
BBG. — DARM. 1877, pp. 141-144. — GHAZI Méd. 1985, pp. 141-143. — GOOSSE 1975, pp. 21-22. — GUILBERT (L.). L'Aff. r-, re- ou ré. Lar. Lang. fr. 1977, t. 6, pp. 4818-4819. — LÉGER (J.). À propos du préf. re-. Fr. mod. 1956, t. 24, pp. 285-290; 1957, t. 25, pp. 124-126. — MCMILLAN (D.). Note de synt. médiév.: la particule re- en anc. fr. R. Ling. rom. 1970, t. 34, pp. 1-15. — MOK (Q.). Le Préf. re- en fr. mod. Neophilologus. 1964, t. 80, pp. 97-115; Le Préf. re- re-regardé. Mél. Siertsema (B.). Linguistic studies. Amsterdam, 1980, pp. 205-216. — POTTIER (B.). Syst. des élém. de relation. Paris, 1962, pp. 239-240. — SALVERDA DE GRAVE (J.-J.). Variantes du préf. re-. Mél. Roques (M.) 1953, t. 2, pp. 243-249. — SLETSJØE (L.). Le Préf. re- en lat. et ds les lang. rom. occ. St neophilol. 1979, t. 51, pp. 85-113. — WERP (G.). Die Präfixe re-, ri- im Frz., Italienischen und Spanischen. Diss. Freiburg, 1979, 226 p.

re-, ré-, r-
ÉTYM. du lat. re-, indiquant un mouvement en arrière.
Élément qui, antéposé à un verbe ou à un dérivé de verbe (noms d'action), produit des verbes, des substantifs et des adjectifs verbaux, et qui indique :
1 Le fait de ramener en arrière : rabattre, recourber, reculer, retirer, et, par ext., l'opposition : repousser, refouler, etc.
2 Le retour à un état antérieur : ramener, refermer, rétablir, rhabiller, etc.
3 La répétition (sens itératif) [ Encore, nouveau (à)] : redire, refaire, rejouer, réaffirmer. Recommencer (à dire, faire, etc.).
REM. La composition des verbes avec re- obéit aux nécessités de l'euphonie et de la clarté : on emploie ravoir (de avoir) mais non pas « il ra »; on ne dit pas « il rose » (de oser), etc. On trouve souvent le composé accompagnant la forme simple : il frappe et refrappe sans succès; une viande cuite et recuite. Re- peut être mis devant dé- : redéfaire, redéshabiller, et redoublé par plais. et familièrement : je lui renvoie son cadeau, il me le rerenvoie !
1 Mon chapitre est fini. Je l'ai recopié hier (…) Aujourd'hui je le re-recorrige, et je le re-recopie. À chaque nouvelle lecture, j'y découvre des fautes !
Flaubert, Correspondance, 1927, 11 janv. 1880.
4 Le renforcement, l'achèvement : réunir, ramasser, relier (cette valeur n'est plus productive).
5 Sens équivalent de celui de la forme simple moins usitée ou réservée à d'autres emplois : raccourcir, raffermir, ralentir, récurer, remplir, rentrer, etc.
REM. Sur la forme du préfixe : a) Re- s'élide normalement devant une voyelle (rattacher, remporter, réchauffer, rouvrir) ou un h muet (rhabiller), mais on a tendance à employer ré- au lieu de r- (réapprendre, réassortir, réélire, réentendre, réhabituer, réinventer, réorganiser) d'après les mots issus du latin (réintégrer, réitérer), généralt par souci de clarté et d'euphonie.
b) Devant les mots commençant par un s, l's est généralt redoublé (ressaisir, ressortir) mais le e qui précède reste sourd (re-sor-tir). Parfois l's n'est pas redoublé, notamment dans les formations récentes (resaler, resalir, resituer) et garde la prononciation ss.
2 Re marque en latin soit le rétablissement dans le premier état, soit l'augmentation, soit la rétrogradation, soit l'opposition, soit enfin la réciprocité. Il a conservé tous ces sens en français (…) Il existe un certain nombre de verbes composés avec la préposition à qui, combinés avec re, ont ra comme syllabe initiale (…) Sous l'influence de ces composés réguliers, la particule re est devenue dans beaucoup de mots ra : rafraîchir, rassasier, ravauder, etc.
La langue populaire fait un emploi abusif de re : elle en affaiblit ou efface complètement la valeur (…) : récurer, remplir, renforcer (…)
Cette particule se présente tantôt sous la forme re (…) tantôt sous la forme (…) La forme ancienne est re, qui élidait l'e devant une voyelle : raccourcir, rapprendre. Ré ne devrait se trouver que dans les cas où re précédait des verbes composés avec la particule es : récurer (de escurer), réjouir (anc. resjouir); mais, sous l'influence de la prononciation latine, a été substitué à re dans un certain nombre de mots (…) afin d'éviter l'élision (…) : réajourner, réappeler, réunir, etc. De là parfois dans la langue de véritables doublets, comme recréer, récréer (…) l'un étant le composé français re + créer (…) l'autre le mot latin recreare (…)
A. Darmesteter, Traité de la formation de la langue franç., p. 84, in Hatzfeld et Darmesteter, Dict. général de la langue franç.
REM. Le [ə] du préfixe re- se prononce toujours au début d'un groupe rythmique, dans la conversation soignée (ex. : remarquez bien [ʀəmaʀkebjɛ̃]). Il peut tomber dans la conversation familière (ex. : remarquez bien [ʀmaʀkebjɛ̃]) ou, même dans la conversation soignée, à l'intérieur d'un groupe rythmique (ex. : j'ai remarqué [ʒɛʀmaʀke]).
La productivité de ce préfixe pour exprimer la répétition est très grande :
a) Pour former des verbes (classés ici par ordre alphabétique).
3 La vieille salle dorée avait supprimé ou réabsorbé ses sens nouveaux (…)
Giraudoux, Siegfried et le Limousin, p. 277.
4 Jean qui était depuis quelque temps dans la plus complète prostration intellectuelle, sentit tout à coup au nom de Carlyle des idées réaffluer à sa pensée comme si on lui avait administré une dose énergique de café.
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 442.
5 Je ne veux point réavaler ces couleuvres.
Léon Bloy, le Désespéré, p. 166.
6 (…) les syllabes familières et pleines de sens (Camembert pour Cambremer) venaient au secours du jeune employé quand il était embarrassé pour ce nom difficile, et étaient immédiatement préférées et réadoptées par lui (…)
Proust, Sodome et Gomorrhe, Pl., t. II, p. 857.
7 (…) faisant éclater ses bandages, se déchirant à nouveau, se rebroyant lui-même, dans des convulsions omnipotentes qu'aucun bras d'homme n'eût été capable de réprimer !
Léon Bloy, le Désespéré, p. 263.
8 Je la vis froisser le papier; le rouler entre ses doigts.
(…) — Déchirez donc ça — lui dis-je d'une voix contractée. Mais, soudain, elle redéplia le papier, passa sa main dessus pour l'aplanir (…)
Gide, Geneviève, Pl., p. 1354.
9 Parfois, d'un effort d'absence, Martin réussissait à réemboîter les deux silhouettes l'une dans l'autre, mais celle de Grandgil reprenait aussitôt sa place. Les deux têtes, puis les deux bustes, devinrent distincts.
M. Aymé, le Vin de Paris, « La traversée de Paris », p. 75.
10 Tu n'as pas besoin de m'envoyer les mémoires de Lafarge. Je les demanderai ici. Bouilhet t'a écrit hier et te ré-embrasse.
Flaubert, Correspondance, t. II, éd. Conard, p. 381, in D. D. L. (qui atteste le mot en 1831 chez Eugène Sue), II, 6.
11 Sous la XXIIe dynastie, les momies des grands rois thébains avaient été réemmaillotées et rassemblées dans quelques tombes, par les soins des prêtres.
Malraux, Antimémoires, Folio, p. 58.
12 Pendant que vous parliez, je me sentais réenvahi des pieds à la tête par ma flamme d'autrefois.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. XXII, p. 150.
13 La boîte est maintenant bien en sûreté — sur le marbre noir, fêlé, de la commode — renfermée, rempaquetée, reficelée. Mais le retour, pour la rapporter ici depuis chez eux, n'a pas été facile, au milieu des patrouilles. Le chemin n'était pas très long, heureusement.
A. Robbe-Grillet, Dans le labyrinthe, p. 213.
14 L'ivrogne croit n'avoir pas lancé la boulette, et en refait une qu'il lance de nouveau. Le chat la regobe et change de place (…)
Robert Pinget, Graal Flibuste, p. 6.
15 Quelle cambuse. « Je n'y reficherai jamais les pattes. »
A. Gill, la Muse à Bibi, p. 92, 1879, in D. D. L., II, 15.
16 L'homme, naturellement esclave, se rebaigne (…) avec délices, dans le cloaque cent fois maudit et relèche, avec un attendrissement canin, les semelles cloutées qui se posèrent si souvent sur sa figure (…)
Léon Bloy, le Désespéré, p. 121.
17 Jeannie m'a re-répété combien tu as remué ton monde, exécutant prestigieux de mes vers.
Valéry, in Gide-Valéry, Correspondance, 1917, p. 454, in D. D. L., II, 15.
18 Je l'ai replaqué et j'ai été boire avec Brice Parain.
S. de Beauvoir, la Force de l'âge, p. 307.
19 Mon escorte d'autrefois s'est repelotonnée, elle m'entoure. Mais je marche sans ralentir, les yeux à terre, j'ai peur. S'il y a un flic dans le lot, si…
A. Sarrazin, l'Astragale, p. 154.
20 Le commandant resanglait son ceinturon. Le buste était puissant, probablement bardé de muscles de lutteur 1900, avec un soupçon de ventre en dessous, un torse de vieux forain.
Armand Lanoux, le Commandant Watrin, p. 46.
Associé à la forme simple du verbe :
21 Photographié et rephotographié, il se montra peu brillant et ne sut que répondre à la plupart des questions qui lui furent posées.
M. Aymé, le Vin de Paris, « La bonne peinture », p. 222.
22 À force de sulfater, resulfater, badigeonner à la nicotine et pulvériser à l'arsenic (…)
Jacques Perret, Bâtons dans les roues, p. 273.
23 Montherlant, avec qui je suis brouillé et rebrouillé depuis des années, nous attendait à l'Élysée.
F. Mauriac, le Nouveau Bloc-notes 1958-1960, p. 340.
On peut évidemment signaler d'autres formes attestées plus ou moins fréquentes :réacclimater (1892, in D. D. L.);réafficher (1892, in D. D. L.);réaimanter (Année sc. et industr., 1883, p. 111);réaimer (Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 749);se réallier (M. Perrein, Entre chienne et louve, p. 196);réautoriser (1890, in D. D. L.);rebander (érotique : Sade, 120 journées…, I, p. 120);reboxer (l'Auto, in G. L. L. F.);rechopperrattraper » : A. Sarrazin, la Cavale, p. 215);recolorer (Du Bellay, Gide, in G. L. L. F.);recoordonner (Queneau, le Chiendent, p. 123);redégringoler (1884, in Esnault);réétalonner (la Recherche, juin 1981, p. 754);réempester (1832, in D. D. L.);réenchaîner (1791, in D. D. L.);(se) réemparer (1877, Littré, Suppl.);(se) réenkyster (Ikor, les Fils d'Avrom, p. 656);réétudier (Sciences et Avenir, juin 1981, p. 21);refourguer (Actuel, févr. 1980, p. 38);refranciser (1792, in D. D. L.);regalvaniser (Gautier, in D. D. L.);reméditer (1513, puis 1875, P. Larousse; Flaubert, in G. L. L. F.);remuscler et se remuscler (l'Express, 21 mars 1981; F Magazine, févr. 1981);renormaliser (une théorie; Sciences et Avenir, avr. 1981, p. 71);rentraîner (Petit Larousse 1974);rentrouvrir (Petit Larousse 1974);renvelopper (Petit Larousse 1974);réoxyder (Année sc. et industr. 1869, p. 180);réoxygéner (Science et Vie, no 106, p. 104);rephotographier (Année sc. et industr. 1898, p. 384);resocialiser (la Clé des mots, 1974);resynthétiser (la Recherche, juil. 1981, p. 832);retrahir (l'Humanité, 1964, in Lochwitz);revirginiser (1958, in D. D. L.);reviriliser (1719, in D. D. L.).
b) Avec des noms dérivés de verbes :réaffichage (A. Callet, Lettre à Vallès, in D. D. L., II, 6);réaffranchissement (Babeuf, 1795, in D. D. L.);réassociation (didact. : J. Monod, le Hasard et la Nécessité, p. 113);recoloration (1869, in Littré);recivilisation (1921, traduction de H. G. Wells, in D. D. L.);recolonisation (Sciences et Avenir, mai 1978, p. 42);refloraison (Willy, in D. D. L.);réharmonisation (l'Année biol., 1897, p. 698);renormalisation (la Recherche, mars 1975, p. 286);reprogrammation (Sciences et Avenir, no 415, p. 52).
REM. 1. Dans certains cas, le composé est induit par un autre composé (en dé-), et non pas par un verbe simple.
24 Quand je me sens trop étranger à mon époque, il n'est pour moi que de revenir à mes grenouilles. La nature me repayse.
Jean Rostand, Inquiétudes d'un biologiste, p. 141, in D. D. L.
2. Dans l'usage familier, re- peut se combiner avec d'autres noms, avec la valeur de « encore » (→ Belote et rebelote); cet emploi est très naturel avec des noms à valeur verbale (exclamation, ordre…). Zut et re-zut ! « Remerde » (F Magazine, mars 1981, p. 114). Avec des noms concrets, l'emploi est plus marqué.
25 Je crois que Mauprat peut avoir un resuccès.
G. Sand, Lettre à Duquesnel, févr. 1875.
26 Donc, à demain jeudi, 8 h 1/2 sans faute.
Re-excuses et bien amicalement.
A. Jarry, Correspondance, in Œ. compl., t. VII, p. 298 (1906).
27 (…) elle me dit : « Alors demain, re-Verdurin, vous n'oubliez pas que c'est vous qui venez me prendre. »
Proust, Sodome et Gomorrhe, Pl., t. II, p. 1113.
28 Pied à terre ! À cheval ! Repied à terre !
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 28.
29 Je pourrais rengager, suggéra Valentin, il y aurait la prime. Que je re-sois remilitaire tout de suite ou dans trois mois (…)
R. Queneau, le Dimanche de la vie, p. 249.
30 Elle avait un garçon d'un premier mari remarié et re-père par la suite.
F Magazine, juin 1981, p. 62.
31 Obonne, villas, villas et revillas.
R. Queneau, le Chiendent, p. 176.
Devant un syntagme adverbial :
32 Je chope le combiné, le cœur battant. Sans doute est-ce le Vieux qui m'appelle ? Et re-sans doute va-t-il m'apprendre du nouveau ?
San-Antonio, le Secret de Polichinelle, p. 106.
3. La langue parlée familière emploie re, seul, dans un contexte clair, avec le sens de « on recommence, on remet ça » (cf. Simonin, Boudard, in D. D. L.).

Encyclopédie Universelle. 2012.