VOILE LATINE
VOILE LATINE
Depuis les origines du navire mâté (Égypte, \VOILE LATINE 2700), on utilisait une voile dite carrée, en réalité rectangulaire. D’après Augustin Jal (Glossaire nautique , 1848), la voile latine, triangulaire, aurait pour ancêtre une petite voile de foc, déjà représentée sur un bas-relief de Perpignan (époque d’Auguste). Sa désignation, en tout cas, indique des origines précises: la voile latine, inconnue au Ponant, est méditerranéenne et semble en usage dès le VIe siècle. Enverguée sur une antenne mobile, qui s’incline ou pivote autour du mât, on peut l’orienter diversement vers la poupe ou la proue, l’attacher en travers ou sur le côté, la tirer à droite ou à gauche. Elle est ainsi capable de recevoir tous les vents, y compris les vents contraires, ce qui permet au navire de louvoyer. Elle joue un rôle décisif, au début du XVe siècle, quand les Portugais entreprennent les premières explorations océaniques. Afin d’assurer le retour des bateaux que les vents pourraient compromettre, Henri le Navigateur fait gréer la caravelle en voiles latines. Pour leurs voyages de découverte, Diaz, Colomb, Gama, Magellan utilisent une double voilure, latine et carrée: la caravelle de Diaz, par exemple, est pourvue de deux voiles carrées et de deux voiles latines, chacune enverguée sur un mât. Ce mélange des deux types de voiles constituera désormais le gréement classique.
Encyclopédie Universelle. 2012.