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ÉSUS
ÉSUS

ÉSUS

Le théonyme celtique Ésus n’est connu en épigraphie que par une inscription du Ier siècle sur l’autel des nautes de Paris. Mais il est attesté dans de multiples anthroponymes théophores: Esumagius, «celui qui est puissant comme Ésus», Esunertus, «celui qui a la force d’Ésus», Esugenus, «fils d’Ésus», ou dans des ethnonymes: Esubii ou Esuvii, Esubiani. Il est attesté enfin dans La Pharsale de Lucain (I, 444-446) et, accessoirement, dans les Scholies bernoises qui ont été faites de celui-ci. La sculpture de l’autel des nautes de Paris représente Ésus abattant ou émondant un arbre et on a souvent fait de lui un «dieu bûcheron», ce qui semble assez incertain. Il figure aussi sur un monument de Trèves.

On a longtemps hésité sur l’étymologie, pour laquelle on a cherché des rapprochements sanskrits ou latins. Il s’agit en fait, très simplement, d’une évolution du thème veso- par amuïssement du v initial (phénomène fréquent dans toutes les langues celtiques), étymologie prouvée d’ailleurs par la coexistence des thèmes ethniques Esubiani et Vesubiani . Veso- signifie «meilleur, excellent» et Ésus est donc «le meilleur» ou le «très bon», épithète appliquée à Jupiter. Le nom fait penser aussi à celui du Dagda irlandais.

Encyclopédie Universelle. 2012.