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I

1. i [ i ] n. m. inv.
1Neuvième lettre et troisième voyelle de l'alphabet : i majuscule (I), i minuscule (i), i accent circonflexe (î) (abîme, vous fîtes), i tréma (ï) (maïs).Prononc. Lettre qui correspond à la voyelle antérieure étirée [ i ] (pile, farci) ou à la semi-consonne (ou semi-voyelle) [ j ] (ciel, piano, hier)( yod). Digrammes, trigrammes comportant i : ai, ei, qui notent [ ɛ ] (plaine, peine) et parfois [ e ] (laitue, peiné); oi, qui note [ wa ] (oiseau, poisson, foi); -il final, -ill- (1. l); ain, ein, oin, ien, in (1. n); -ti- suivi d'une voyelle (1. t); ir, qui note [ ɶr ] dans des emprunts à l'anglais (flirt, girl).
2Loc. Fig. Mettre les points sur les i : faire comprendre plus nettement (et plus brutalement) ses intentions. Droit comme un I : très droit.
⊗ HOM. Hi, hie, 2. et 3. y. i 2. i abrév. et symboles
1I Un, en chiffres romains (placé après un autre chiffre, il s'y ajoute; placé avant, on l'en retranche). VI (6); IV (4).
2i [ i ]. Nombre complexe dont le carré est égal à —1. i s'utilise dans l'écriture des nombres complexes et imaginaires.
3I [ i ]. Intensité d'un courant électrique.

I Chiffre romain valant 1. Symbole chimique de l'iode. Symbole qui désigne un courant électrique. ● I (expressions) Antigène I, antigène public du globule rouge humain.

i
n. m.
d1./d Neuvième lettre (i, I) et troisième voyelle de l'alphabet, notant: la voyelle palatale non arrondie (ex. ami) ou la semi-voyelle yod (ex. pied); suivi de m ou n, le son ou i nasal (ex. imbu, inclus); et, en composition, les sons (ex. roi) et (ex. air). Un i mouillé. Un i tréma. Le i grec, ou y.
|| Loc. fig. Mettre les points sur les i: faire connaître sans équivoque sa manière de voir. Droit comme un i: très droit.
d2./d I: chiffre romain qui vaut 1. Chapitre I.
d3./d MATH i: symbole représentant la quantité imaginaire -1 dans un nombre complexe.

⇒I, i, subst. masc.
La neuvième lettre de l'alphabet. Un exemplaire de cette lettre. Le mot lisibilité compte 4 i; l'i grec, syntagme désignant le graphème y, dont la valeur phonique en français est ordinairement .
A. — [L'attention porte plus partic. sur la valeur phonique de la lettre] [i]L'i s'approche de l'u sans le secours des lèvres (GARCIA, Art chant, 1840, p. 50).
[P. anal. avec ce son réputé donner une impression de finesse : Platon avait observé que le son de l'i exprimait convenablement les choses subtiles et pénétrantes (BESCH. 1845)] :
1. [M. de R.] ne manquait jamais son effet, jouant (...) des mains (...). D'un jeu léger, souple, comme s'il plaçait des i dans ses phrases.
D'ESPARBÈS, Dern. lys, 1898, p. 157.
B. — [L'attention porte plus partic. sur le graphème] Une ligne de i bien serrés. Sous chaque voyelle coloriée, Rimbaud énumère les objets de la couleur de cette voyelle. Pour découvrir cette évidence, pas besoin de coucher les E, de pencher les I (ETIEMBLE, Le Sonnet des voyelles, Paris, Gallimard, 1968, p. 161).
Loc. fig. Mettre les points sur les i. Entrer dans les détails, parfois avec une nuance d'irritation, de menace :
2. Donc tu n'as pas saisi
Et je n'ai pas assez mis les points sur les i?
Tu ne vois pas que je viens chercher mes étrennes?
COURTELINE, Vie mén., Droit aux étrennes, 1896, III, p. 90.
[P. réf. à cette loc.] :
3. Ah! il est facile de laisser entendre, en quelques pages hautaines et sans condescendre à de vulgaires précisions, qu'on a ses secrets aussi, sa technique laborieusement forgée, qu'on obéit à des règles très savantes et très mystérieuses et que le vers « moderne », c'est encore plus « calé » que le vers classique. Mais le moindre point sur l'i ferait bien mieux notre affaire.
ROMAINS, Introd. à un cours de techn. poét. ds Nouv. R. fr., n° 94, 1er juill. 1921, p. 23.
[P. anal. avec le graphisme du caractère] Droit comme un I; fers à I; profilés en I :
4. C'était, dans la nuit brune,
Sur le clocher jauni,
La lune,
Comme un point sur un i.
MUSSET, Contes Esp. et Ital., Ballade à la lune, 1830, p. 26.
5. [Le phare] Sait-il son Musset : À la brune
Il est jauni
Et pose juste pour la lune
Comme un grand I.
CORBIÈRE, Am. Jaunes, 1873, p. 298.
C. — [Épellation, notamment épellation d'une abrév. ou d'un signe d'ordre]
1. Abréviations.
a) [Institutions et titres administratifs]
I.P.A. : i, pé, a, ou, par substitution des termes en cause, inspecteur principal adjoint. Le chef de la Mondaine ordonna à ses sous-fifres : — Au bureau des I.P.A. (LE BRETON, Razzia, 1954, p. 99).
I.G.A.M.E. : i, gé, a, emme, e, ou, par substitution des termes en cause, inspecteur général de l'administration en mission extraordinaire; en fait, la succession des éléments s'y prêtant, prononciation par la valeur des lettres, comme dans un mot lexical, [igam]; si bien qu'un mot igame entre à la nomenclature des dictionnaires, avec un dérivé, igamie.
I.P.E.S. : i, pé, e, esse, ou Institut de préparation aux enseignements du second degré ou, couramment, [].
b) [Domaines scientifiques]
CHIM. I symbole de l'iode.
MATH. i symbole de la racine carrée de -1, valeur imaginaire.
PHYS. i, angle d'incidence; i et I, intensité d'un courant; I, intensité lumineuse; I (ou J), moment d'inertie d'un système par rapport à un axe (d'apr. LAITIER 1969).
2. Signes d'ordre. Le bâtiment, l'escalier, le paragraphe I.
[L'ordre (alphabétique) n'est pas significatif; attribution aléatoire des lettres] Chez l'illusionniste Robert-Houdin, en 1845, I, M, S, V signifient « cœur », « carreau », « trèfle », « pique », de sorte que toute phrase commençant par i - Il fait chaud ou Il y a du monde - signifie « J'ai du cœur » (ESN. 1965, p. VI).
Prononc. et Orth. : . Valeurs phon. [i] et [j] : [i]pile, pion. L'orth. fr. n'a pas de graph. univoque de [j] : pion, comme pile; fille, comme ville. Il n'y a pas de valeur commune aux lettres i et j, bien que j note, dep. le XVIe s., un [] issu d'un anc. [j] noté i, ex. jurer < iurer. L'unité i-j continue à être postulée à la fin du XVIIIe s. : ,,la 9e lettre de notre Alphabet (...) est tout-à-la-fois voyelle et consonne. Quand elle est voyelle elle s'écrit I et i, et quand elle est consonne, J et j`` (FÉR. Crit. t. 2 1787). ,,On distingue deux sortes d'I, (...), l'I voyelle, et la consonne J`` (Ac. 1798). Cependant, ,,Dans cette nouvelle Édition du Dictionnaire, on a jugé à propos de mettre séparément les mots qui s'écrivent avec la voyelle I, et ceux qui s'écrivent avec la consonne J`` (ibid.).

i n. m.
1 Neuvième lettre et troisième voyelle de l'alphabet. || [i]I majuscule; i minuscule (toujours surmonté d'un point). || Un ï tréma; un î circonflexe. || I bref; i long, en latin.
REM. 1. En phonétique, on distingue le i voyelle palatale écartée (dans pile [pil], bible [bibl]…) et le i consonne (ou semi-voyelle, ou semi-consonne) noté j et appelé yod (ex. : dans pied [pje], hiérarchie [jeʀaʀʃi]).
2. Le son i est aussi noté y (anciennt I grec, → Y).
3. Les groupes in (à la fin des mots; devant consonne) et im (dans imb, imp…) se prononcent [ɛ] nasalisé [ɛ̃]. Ex. : brin [bʀɛ̃], fin [fɛ̃], printemps [pʀɛ̃tɑ̃], imprudent [ɛ̃pʀydɑ̃], imbécile [ɛ̃besil]…; il ne l'est pas lorsque n ou m sont suivis d'une voyelle, d'un h muet (ex. : inimitable [inimitabl], inhumain [inymɛ̃]) ou dans imm (ex. : immoral [im(m)ɔʀal]), sauf, par exception immangeable [ɛ̃mɑ̃ʒabl]. In est dénasalisé dans certains mots étrangers (ex. : gin [dʒin]).
4. Les groupes ai (aimer), (il connt), ei (beignet) servent à noter [ɛ]. Le groupe oi est prononcé [wa] (bois [bwa]). — Le tréma sert à redonner sa pleine valeur vocalique au i dans (lque [laik]), (égste [egɔist]), ouï (ouïr [wiʀ]), (exig[egzigɥite]).
5. Groupe il, ill. → L.
6. Hist. Le signe I a longtemps servi à noter le son J [ʒ], appelé i consonne. Dans les anciens dictionnaires, les mots commençant par I et par J sont mêlés et traités sous la même lettre (I).
1 Le grammairien Meigret, en 1542, proposa d'allonger l'i pour distinguer le j de l'i (on écrivait alors iurer, jurer; desia, déjà).
F. Brunot et Ch. Bruneau, Grammaire historique, p. 28.
Écrire un i, des i. || Oublier de mettre le point sur le i.
Par métaphore. || « Un point rose qu'on met sur l'i du verbe aimer » (→ Baiser, cit. 24, Rostand).
2 C'était dans la nuit brune,
Sur le clocher jauni,
La Lune,
Comme un point sur un i.
A. de Musset, Premières poésies, « Ballade à la Lune ».
Loc. fig. Mettre les points sur les i : s'expliquer nettement, clairement, de façon qu'il n'y ait pas de doute, d'équivoque possible. || Il comprend tout à demi-mot : inutile de lui mettre les points sur les i.
3 Vous n'avez aucune idée de la façon dont ma femme traite les affaires. Elle a horreur de mettre les points sur les I. Et pourtant elle est très franche.
J. Romains, Lucienne, p. 188.
Droit (1. Droit, cit. 4) comme un I : très droit.
4 Droite comme un i et ne perdant pas un pouce de sa taille, elle avait l'importance et l'allure d'une grande Dame.
M. Jouhandeau, Tite-le-Long, 14, p. 113.
5 (…) la gouvernante nous ignore et s'en va, droite comme un i et le chapeau dessus comme un accent circonflexe.
Hervé Bazin, Cri de la chouette, p. 59.
2 Dans les chiffres romains, I signifie 1 (placé après un autre chiffre, il s'y ajoute; placé avant, on l'en retranche). Ex. : VI (6); IV (4).
Math. || i : nombre complexe dont le carré est égal à −1 ( Imaginaire, 1.).
3 Symb. chimique de l'iode.
HOM. Hi, hie, 1., 2., 3. y.

Encyclopédie Universelle. 2012.