accastiller [ akastije ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1678; esp. accastillar, de castillo « château »
♦ Mar. Mettre en place l'accastillage de (un navire), sur le pont supérieur.
● accastiller verbe transitif (espagnol accastillar, de castillo, château) Garnir un voilier de son accastillage.
⇒ACCASTILLER, verbe trans.
MAR., vx. 1. Garnir un navire des gaillards d'avant et d'arrière (cf. accastillage A). 2. ,,Aujourd'hui que l'accastillage n'est plus qu'une affaire d'ornement, accastiller, c'est donner des formes plus ou moins agréables aux deux gaillards, aux dunettes, et autres œuvres mortes qui s'élèvent au-dessus de la lisse de plat-bord.`` (BESCH. 1845).
Prononc. — 1. Forme phon. — Dernière transcription ds DG :'tiyé. — Rem. LITTRÉ transcrit encore le mot avec l mouillé, alors que LAND. 1834 donne déjà la prononc. actuelle. 2. Dér. et composés : accastillage, encastiller, raccastillage, raccastiller.
Étymol. ET HIST. — 1678 (GUILLET, Les Arts de l'homme d'épée, Paris, III, 6 d'apr. R. Arveiller, Fr. mod., 25, 305 : vaisseau accastillé, c'est-à-dire accompagné d'un chasteau d'avant et d'un chasteau d'arrière), vieilli; 1783 sens plus gén. « donner une forme agréable à toute l'œuvre morte d'un navire » (Encyclop. méthod., Marine ds JAL2 : un vaisseau est bien accastillé... quand ses différentes lisses et préceintes ont une tonture agréable, lorsqu'il a peu d'élévation d'œuvres mortes, que le tableau a peu d'inclinaison, que les bouteilles et l'éperon sont bien contournés). Seulement part. passé jusqu'à Trév. 1771.
Accastiller est empr. à l'esp. accastillar, attesté, selon Martin Alonso, dep. le XVIIe s., et dér. de castillo « château » (< lat. castellum). L'a. fr. connaissait achasteler « munir de châteaux de bois », Benoît de Ste-Maure. À côté de accastiller, existe encastiller, dans le même sens de « garnir un navire d'un château d'avant et d'arrière » et attesté, sous la forme enchastiller, dep. 1515-1522 (... navires... Enchastillez d'autre maniere. ANT. DE CONFLANS, Les Faits de la mar. ds JAL, t. 1, 1848). La forme encastiller, du début du XVIIIe s. (J. OZANAM ds Trév., 1704) est issue du croisement de l'a. fr. enchasteler (qu'elle a remplacée) avec l'esp. encastillar, attesté sous la forme réfléchie dep. le XVe s. au sens de « se retrancher dans un château fort ». Enchasteler, dér. de chastel « château », attesté dep. 1165 (... nes... enchastelees e por bataille conrëees..., BENOÎT DE STE-MAURE, Le Roman de Troie, 7037, éd. L. Constans, ds T.-L.) au sens de « fortifier », prend le sens maritime d'« accastiller » fin XIIIe-début XIVe s. (... quinze nes ensemble jointes; Devant en sont les mestres pointes A chascun bout enchastelees... . G. GUIART, Branche des Royaux lignages, II, 9316, éd. Buchon, ds T.-L.). — RUPP. 1915, p. 30; SCHMIDT 1914, p. 118; BOULAN 1934, p. 61; BRAULT, p. 130.
BBG. — BOULAN 1934, p. 61. — BRAULT (G.). Early hispanisms in French (1500-1550). Rom. Philol. 1962, t. 15, p. 130. — JAL 1848. — Mots rares 1965. — RUPP. 1915, p. 30. — SCHMIDT 1914, p. 118. — WILL. 1831.
accastiller [akastije] v. tr.
ÉTYM. 1678; de l'esp. accastillar, de castillo « château ».
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♦ Mar. Garnir un navire de son accastillage.
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accastillé, ée p. p. adj.
0 (…) lorsque vous aurez vu notre bateau bien gréé, bien accastillé, quand vous aurez observé comment il se comporte à la mer, quand nous aurons fait le tour de notre île — car nous le ferons ensemble —, j'imagine, dis-je, que vous n'hésiterez plus à me laisser partir !
J. Verne, l'Île mystérieuse, t. II, p. 452.
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DÉR. Accastillage.
Encyclopédie Universelle. 2012.