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accoutrement

accoutrement [ akutrəmɑ̃ ] n. m.
• 1498; de accoutrer
1Vx Vêtements.
2Mod. Habillement étrange, ridicule. affublement, défroque, déguisement, fagotage. Un accoutrement bizarre, grotesque. « Que signifie cet accoutrement ? » (Musset).

accoutrement nom masculin Habillement bizarre, ridicule : Être vêtu d'un accoutrement de clown.accoutrement (synonymes) nom masculin Habillement bizarre, ridicule
Synonymes :
- affublement (littéraire)
- défroque
- équipage
- harnachement (familier)

accoutrement
n. m.
d1./d Habillement étrange ou grotesque.
d2./d (Afr. subsah.) (Sans idée péjor.) Habillement, vêtement. Un bel accoutrement.

⇒ACCOUTREMENT, subst. masc.
1. Vx. Vêtement d'une élégance recherchée :
1. C'est pour avoir trop dédaigné l'Accoutrement, que les premiers législateurs, en France, n'ont pas concilié le respect dû à leur personne.
S. MERCIER, Néologie ou Vocabulaire de mots nouveaux, 1801, p. 6.
2. ... tandis qu'à côté d'elles des jeunes gens posaient en leurs accoutrements de gravure de modes, avec des gants clairs, des bottes vernies, des badines grosses comme un fil et des monocles ponctuant la niaiserie de leur sourire.
G. DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 1, La Femme de Paul, 1881, p. 1217.
3. Pellerin qui espère toujours susciter le don par un effort d'intelligence, qui supplée au talent par l'accoutrement, par le geste et le vocabulaire.
J. DE GAULTIER, Le Bovarysme, 1902, p. 18.
Syntagmes fréq. : bel accoutrement, riche -.
Rem. Tous ces ex. mettent en relief la bonne tenue et l'élégance du vêtement. Cette accept. était cour. jusqu'au XVIIe s.
2. Uniforme, équipement de guerre, de chasse, de sports :
4. Je les considérais avec surprise, eux, leurs armes et leur accoutrement. — Nous sommes des chasseurs des environs de Bagnières,...
J. DUSAULX, Voyage à Barège et dans les Hautes-Pyrénées, t. 1, 1796, p. 229.
5. Pourquoi l'art est-il aujourd'hui presque complètement étranger à l'accoutrement de nos soldats?
P. MÉRIMÉE, Études anglo-américaines, 1870, p. 194.
6. Une de ces inconnues poussait devant elle, de la main, sa bicyclette; deux autres tenaient des « clubs » de golf; et leur accoutrement tranchait sur celui des autres jeunes filles de Balbec, parmi lesquelles quelques-unes, il est vrai, se livraient aux sports, mais sans adopter pour cela une tenue spéciale.
M. PROUST, À la recherche du temps perdu, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, p. 788.
7. L'attirail et l'accoutrement guerrier se spécialisent.
P. VIDAL DE LA BLACHE, Principes de géographie humaine, 1921, p. 127.
Syntagmes fréq. : accoutrement de guerre.
3. Cour. le plus souvent iron., péj. Vêtement non conforme à la manière habituelle de s'habiller.
a) Vêtement de comédien professionnel :
8. Murat [le roi de Naples] était placé dans la loge en face de l'empereur. Il était vêtu en satin blanc avec un manteau cramoisi doré et une cape avec des plumes. Cet accoutrement, ses longs cheveux flottants et, plus encore, son maintien lui donnaient l'air d'un comédien.
E.-J. DELÉCLUZE, Journal, 1825, pp. 121-122.
b) Vêtement provincial, folklorique, étranger; vêtement démodé :
9. Les religieux ne nous paroissent aujourd'hui si extraordinaires dans leur accoutrement, que parce qu'il date de l'époque de leur institution.
F.-R. DE CHATEAUBRIAND, Études historiques, t. 5 bis, 1831, p. 277.
10. ... mais en ce qui touche les costumes, cette réputation sera bientôt usurpée, car chaque jour les modes françaises envahissent de plus en plus le pays, et bientôt, des pittoresques accoutrements du temps jadis, il ne restera plus que le souvenir. Déjà les paysans et les matelots hollandais sont vêtus comme nos matelots et nos paysans; quant aux citadins, vous devez penser s'ils ont hâte d'être habillés à l'instar de Paris.
M. DU CAMP, En Hollande, 1859, p. 170.
11. Mais tout change. Ceux-ci, les deux compagnons, s'habillent comme nos paysans. Ils n'ont rien gardé de l'ancien accoutrement que la haute ceinture qui les préserve des refroidissements.
J. DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, t. 3, 1928, p. 46.
12. La plupart d'entre eux, du reste, commerçants aimables, infiniment doux et sérieux, condamnent sévèrement la paresse et la saleté des émigrés de Galicie ou d'Ukraine, dont l'accoutrement et les habitudes font, à leur sentiment, un tort considérable au peuple élu.
L.-P. FARGUE, Le Piéton de Paris, 1939, p. 103.
Syntagmes fréq. : accoutrement agreste, - pastoral, accoutrements sauvages, accoutrements de Lapons.
c) Vêtement comique, bizarre qui frise le déguisement; vêtement misérable :
13. ... les maîtres de cette calèche se trouvaient tout naturellement porteurs de figures et d'accoutrements si ridicules, que les spectateurs, (...) les montraient au doigt, et les accueillaient avec des ris et des huées...
V. DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 2, 1812, p. 63.
14. ... Il [Maxime] avait un pantalon trop court, des souliers de charretier, une tunique affreusement râpée, trop large, et qui le rendait presque bossu. Dans cet accoutrement, surpris des choses nouvelles qu'il voyait, il regardait autour de lui, sans timidité...
É. ZOLA, La Curée, La Curée, 1872, p. 117.
15. ... deux ou trois (des convives) en habit mal coupé, les autres en jaquette; piètres accoutrements pour cette soirée qu'on a voulu faire croire officielle.
COLETTE, Claudine à l'école, 1900, p. 308.
16. Une courte jupe en fibre de raphia complète cet accoutrement fantastique. Ils dansent en file indienne, gravement, ...
A. GIDE, Voyage au Congo, 1927, p. 729.
Syntagmes fréq. : accoutrement grotesque.
Autres syntagmes : a) accoutrement bizarre, disparate, étrange, fantaisiste, fantastique, pittoresque, ridicule, risible, singulier; b) hideux accoutrement, pauvre -, piètre -, pitoyable -; accoutrement de loques, misère des accoutrements.
Au fig., littér., rare :
17. Ce qui prouve que M. Legros est un esprit vigoureux, c'est que l'accoutrement vulgaire de son sujet ne nuit pas du tout à la grandeur morale du même sujet...
Ch. BAUDELAIRE, Curiosités esthétiques, 1867, p. 235.
Prononc. :[]. Enq. ://.
Étymol. ET HIST. — 1. Fin XVe s. « manière de se vêtir, costume » (COMMYNES, V, 3 ds GDF. Compl. :Tant de sa personne que de son accoustrement); 1543 « ensemble des vêtements » (Invent. du Chat. de Nancy, f° 144 ds GAY t. 1 1887 : Plusieurs accoustremenz de Turquie, de differentes façons, le tout fait de plumes de perroquetz et de paons). Noté comme ,,s'employant parmy le peuple`` dep. FUR. 1690, comme ,,vieux`` dep. Ac. 1694, comme ,,burlesque`` dep. FUR. 1701 d'où 2. 1701, FUR. : accoustrement, ou accoutrement s. m. : habillement, parure. Il ne se dit que parmi le peuple, ou dans le burlesque. Quand cet artisan a marié sa fille, elle lui a coûté cent écus pour tous ses accoutremens.
Dér. de accoutrer; suff. -ment1.
STAT. — Fréq. abs. litt. :127.
BBG. — BAR 1960. — BÉNAC 1956. — LACR. 1963. — LELOIR 1961.

accoutrement [akutʀəmɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1498; de accoutrer.
1 Habillement étrange, ridicule qui évoque un déguisement. Affublement, défroque, déguisement, équipage, tenue. → Manouche, cit. 1. || Un accoutrement bizarre, grotesque, singulier. || Un accoutrement de carnaval, de clown, de pitre.Vêtement misérable. || Un pauvre, un pitoyable accoutrement. Haillons, hardes, nippes, oripeaux.
1 Que signifie cet accoutrement ? Qui êtes-vous pour venir parodier sous cette large perruque un homme que j'ai aimé ?
A. de Musset, Fantasio, II, 1.
1.1 Il était déjà dix heures et demie et l'on commençait à arriver quand la porte s'étant ouverte, promenant sur l'assemblée un face-à-main plein de prétention s'avança une femme dont la figure étrange surmontant un accoutrement bizarre et plus fait pour figurer sur une toile dans un musée ou derrière la rampe dans une féerie causait au premier abord cette double impression répulsive qu'elle était ridiculement laide et qu'elle se croyait merveilleusement belle (…)
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 741.
2 Vx. Uniforme (de guerre, de chasse). || Un accoutrement de guerre.Mod. Équipement, uniforme (compliqué, incommode, ridicule).
1.2 L'équipement de l'homme est tout neuf. La photographie doit remonter au commencement de la guerre, à l'époque de la mobilisation générale (…) Le grand attirail de soldat en campagne paraît cependant indiquer, plutôt, qu'il s'agit vraiment du début de la guerre, car un fantassin en permission ne vient pas chez lui dans un accoutrement si peu commode, en temps normal.
A. Robbe-Grillet, Dans le labyrinthe, p. 67-68.
3 Vx. ou littér. Vêtements, ensemble de l'habillement. || De beaux accoutrements.
2 (…) des jeunes gens posaient en leurs accoutrements de gravures de modes, avec des gants clairs, des bottes vernies.
Maupassant, la Femme de Paul, p. 10.
3 La médecine, à renier toute particularité d'accoutrement, perd un peu de son prestige et, nécessairement de son efficacité, erreur que la magistrature n'est pas encore près de commettre.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, III, 7.
4 Pierre Lagarde, important, pontifie et pérore. On ne voit que son délicieux accoutrement, avec la tache jaune de son écharpe — sur la terne grisaille de ses confrères.
Claude Mauriac, le Temps immobile, p. 60.

Encyclopédie Universelle. 2012.