Akademik

aiguillée

aiguillée [ egɥije ] n. f.
• 1229; de aiguille
Longueur de fil enfilé sur une aiguille, nécessaire pour coudre.

aiguillée nom féminin Longueur de fil enfilée sur une aiguille. ● aiguillée (homonymes) nom féminin aiguiller verbe aiguillier nom masculin

aiguillée
n. f. Longueur de fil sur laquelle une aiguille est enfilée.

⇒AIGUILLÉE, subst. fém.
I.— Longueur de fil (de coton, de soie, etc.) devant être enfilée dans une aiguille pour les travaux de couture ou de filage :
1. Et, pinçant ses lèvres, elle tira lentement une longue aiguillée de fil gris.
G. FLAUBERT, Madame Bovary, t. 1, 1857, p. 121.
P. compar. Synon. enfilade :
2. Don Pélage est déjà parti dans la direction du château où habite Dona Musique.
On verra, dans une longue aiguillée de bruits de chevaux, de clarines et de cris de serviteurs, les caravanes de Don Balthazar, celle de Don Fernand conduisant sa sœur Isabel, celle de Don Luis à leur poursuite et les actions qui en résulteront.
P. CLAUDEL, Le Soulier de satin, 1929, 1re part., 1re journée, 5, p. 963.
Longueur du travail de couture exécuté à l'aide d'un tel morceau de fil. Coudre une aiguillée.
Rem. Syntagmes a) Enfiler, prendre, préparer, tirer; b) Une aiguillée de paresseuse.
II.— Piqûre d'aiguille dans une étoffe. P. compar. :
3. Une balle, d'une aiguillée, lui creva les joues.
G. D'ESPARBÈS, La Guerre en dentelles, 1896, p. 26.
4. En rafale, notre barrage arrive enfin et crève la nuit, en tonnant. Les obus se suivent, mêlant leurs aiguillées, et cela forge une haie de fer au-dessus de nous.
R. DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, p. 239.
5. Art de juxtaposition et de bigarrure [l'art contemporain]. Le musicien d'antan était un architecte, le musicien d'aujourd'hui un couturier qui œuvre à longues aiguillées de contrepoint.
A. CŒUROY, Panorama de la musique contemporaine, 1928, p. 134.
Prononc. :[]. WARN. 1968 signale pour la 1re syllabe de ce mot une prononc. avec [] ouvert, dans le lang. soutenu. Pour l'hist. de la prononc., cf. aiguille.
Étymol. ET HIST. — 1. 1229-37 « longueur de fil, de soie, etc... convenable pour le travail à l'aiguille » (Rose, B.N. 1573, f° 151 a ds GDF. Compl. : Granz agulliees de fil blanches); d'où XIXe s. fil. « développement du fil dans une course de chariot » (Enquête, Traité de comm. avec l'Anglet., t. 4, p. 242 ds LITTRÉ : la longueur de l'aiguillée est généralement de 1,250 m pour les fins, et d'un mètre pour les extra-fins); 2. 1390 « aiguillade, gaule armée d'une pointe pour piquer les bœufs » (Arch. JJ 139, pièce 92 ds GDF. : Une verge nommee aguillee, a toucher et chasser buefs), attest. isolée.
Dér. de aiguille étymol. I; suff. -ée.
STAT. — Fréq. abs. litt. :25.

aiguillée [egɥije] n. f.
ÉTYM. 1229; de aiguille.
1 Étendue de fil de la longueur convenable pour travailler à l'aiguille.
1 (…) je te lis une page, je couds une aiguillée.
A. de Musset, Barberine.
2 Dix aiguillées de fil métallique, pareillement gris, servant au solide amarrage des précieux disques, formaient en plein milieu, sur chaque fine plaque rectangulaire, un fouillis de multiples croisements terminés par un gros nœud d'arrêt dû aux doigts exercés de quelque habile ouvrière.
Raymond Roussel, Impressions d'Afrique, p. 63.
Longueur du travail de couture effectué à l'aide de ce fil. || Coudre une aiguillée.
2 Rare. Piqûre d'aiguille (dans une étoffe).

Encyclopédie Universelle. 2012.