longue [ lɔ̃g ] n. f.
• 1690; de long
1 ♦ Mus. Note longue. Une longue vaut deux brèves.
2 ♦ (1740) Voyelle, syllabe longue, qu'on prononce plus lentement qu'une brève.
● longue nom féminin Jeu de boules pratiqué dans le midi de la France. Unité phonique longue, syllabe longue, couleur longue. ● longue (expressions) nom féminin À la longue, avec beaucoup de temps : À la longue, tu oublieras tout cela. ● long, longue adjectif (latin longus, étendu) Qui a telle dimension dans le sens de la longueur : Un terrain long d'environ cinq cents mètres. Qui a telle dimension relative, par rapport à autre chose dans le sens de la longueur : Le paquet était beaucoup plus long que large. Dont la dimension d'une extrémité à l'autre est grande : Un long fil de soie. Se dit d'un vêtement qui descend jusqu'aux pieds ou des manches qui couvrent tout le bras : Robe longue. Qui couvre une étendue relativement grande ou dont la distance d'un point à un autre est grande : Nous avons fait une longue route ensemble. Qui a telle durée : Une attente longue de deux heures. Qui a telle durée relative ou dont la durée est grande, relativement grande ou trop grande : L'été, les jours sont plus longs que l'hiver. Se dit d'un temps dont on trouve qu'il s'écoule lentement ; qui occupe ou nécessite un tel temps : Trouver le temps long. Se dit d'un texte qui est étendu, fourni : Il nous a écrit une très longue lettre. Qui remonte loin, relativement loin dans le temps ou qui existe depuis longtemps : Paris a un long passé de gloire. Qui prend beaucoup trop de temps pour faire quelque chose, qui fait attendre quelqu'un : Je ne serai pas longue, j'en ai pour deux minutes. Qui est l'auteur d'un texte, d'un discours trop étendus : Vous êtes trop long dans la deuxième partie. Qui tarde à faire quelque chose d'attendu ; qui nécessite beaucoup de temps pour être fait : Ne soyez pas trop long à me répondre. Cette viande est longue à cuire. Anatomie Se dit des os dont la longueur prédomine sur les deux autres dimensions. Se dit de certains muscles, pour les distinguer d'autres muscles plus courts ayant la même fonction (long abducteur, long extenseur du pouce, etc.). Cuisine Se dit d'une sauce trop délayée. Métrique Se dit d'une syllabe qui vaut généralement deux, et quelquefois trois ou même quatre unités de mesure. Phonétique Se dit d'une unité phonique (voyelle, consonne, syllabe) dont la durée d'émission est relativement importante. ● long, longue (citations) adjectif (latin longus, étendu) Nicolas Boileau, dit Boileau-Despréaux Paris 1636-Paris 1711 Souvent la peur d'un mal nous conduit dans un pire : Un vers était trop faible, et vous le rendez dur ; J'évite d'être long, et je deviens obscur. L'Art poétique ● long, longue (difficultés) adjectif (latin longus, étendu) Prononciation Long se prononce [&ph96;̃&ph91;], comme le féminin longue, devant une voyelle ou un h muet : un long apprentissage. Emploi 1. De long loc. adj. = de longueur. Il faut un fil de trois mètres de long (on dit indifféremment trois mètres de long ou trois mètres de longueur). 2. Au long de loc. prép. = pendant. Nous nous sommes perdus de vue au long de toutes ces années. 3. Le long de loc. prép. = en longeant. Le long du fleuve, le paysage est verdoyant. Sens Faire long feu → feu ● long, longue (expressions) adjectif (latin longus, étendu) Familier. Long comme un jour de jeûne, comme un jour sans pain, excessivement long et ennuyeux. Couleur longue, ou longue (nom féminin), , dans la main d'un joueur, série d'au moins quatre cartes de la même couleur. ● long, longue (synonymes) adjectif (latin longus, étendu) Qui a telle dimension dans le sens de la longueur
Synonymes :
- grand
Contraires :
- large
- profond
Dont la dimension d'une extrémité à l'autre est grande
Synonymes :
- illimité
- immense
- infini
- vaste
Contraires :
- étroit
- petit
- réduit
Se dit d'un vêtement qui descend jusqu'aux pieds ou des...
Contraires :
- court
Qui a telle durée relative ou dont la durée est...
Contraires :
- court
Se dit d'un temps dont on trouve qu'il s'écoule lentement ;...
Synonymes :
- éternel
- mortel
Se dit d'un texte qui est étendu, fourni
Contraires :
- bref
- concis
- court
Qui remonte loin, relativement loin dans le temps ou qui...
Synonymes :
- ancien
- antique
- vieux
Qui prend beaucoup trop de temps pour faire quelque chose, qui...
Synonymes :
- lent
Contraires :
- bref
- prompt
- rapide
- vif
Qui est l'auteur d'un texte, d'un discours trop étendus
Synonymes :
- diffus
- longuet (familier)
- prolixe
- verbeux
Cuisine. Se dit d'une sauce trop délayée.
Contraires :
- épais
Phonétique. Se dit d'une unité phonique (voyelle, consonne, syllabe) dont la...
Contraires :
- bref
Long, longue
adj., n. et adv.
aA./a adj.
rI./r (Idée d'espace.)
d1./d Qui présente une certaine étendue dans le sens de sa plus grande dimension (par oppos. à court, à large). Une longue perche. Une robe longue. Une salle très longue.
|| ANAT Le muscle long abducteur du pouce.
— n. m. Le long dorsal.
|| Loc. fig. Avoir le bras long: avoir de l'influence.
— Avoir les dents longues: être très ambitieux.
|| Long de: dont la longueur est de. Tapis long de deux mètres.
d2./d Qui couvre une grande distance. Phares à longue portée.
— MILIT Coup long, tel que le projectile tombe au-delà de l'objectif.
|| MAR Navigation au long cours, en dehors des limites du cabotage.
d3./d (Afr. subsah., Djibouti, Madag., Proche-Orient) (Personnes) Grand, de haute stature. Son frère est plus long que lui. (V. haut, sens A, I, 2.)
— Subst. C'est un long.
rII./r (Idée de temps.)
d1./d Qui dure longtemps (par oppos. à bref, à court). Une longue vie.
|| LING Syllabe, voyelle longue, dont l'émission dure longtemps, relativement aux autres syllabes, aux autres voyelles (dites brèves).
— n. f. Une longue.
|| Long de: dont la durée est de. Un règne long de dix ans.
d2./d éloigné (dans le passé ou dans l'avenir). Nous nous connaissons de longue date. Un bail à long terme.
d3./d Long à: qui met beaucoup de temps pour. Il est long à se décider.
aB./a n. m. Longueur. Des rideaux de trois mètres de long. Ant. largeur.
|| Tomber de tout son long, en ayant le corps étendu sur toute sa longueur.
aC./a
rI./r adv. Beaucoup. Regard qui en dit long.
rII./r Loc. adv.
d1./d De long, en long: dans le sens de la longueur. Scieur de long. Fendre une bûche en long.
d2./d Se promener de long en large: aller et venir dans un espace restreint.
d3./d Tout du long: entièrement, complètement. Je lui ai exposé le problème tout du long.
d4./d à la longue: avec le temps. Redites qui, à la longue, finissent par lasser.
rIII/r Loc. Prép.
d1./d Au (le) long de: en côtoyant. Au long du ruisseau.
d2./d Tout au (le) long de: pendant toute la durée de. Tout le long de la semaine, de l'année.
long, longue [lɔ̃, lɔ̃g] adj., n. m. et adv.
ÉTYM. Xe, (Saint Léger) au sens temporel; lonc, et fém. longe (spatial), 1080; fém. longue, XIIe; long, et fém. longue, XIVe; du lat. longus.
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I Adj.
A (Dans l'espace).
1 a Qui a une grande longueur d'une extrémité à l'autre, une étendue importante en longueur (relativement à la taille normale ou par comparaison avec autre chose). ⇒ Grand. — REM. En ce sens, l'adjectif long, considéré comme épithète de nature ou de caractère, précède le substantif. || De longues allées d'arbres (cit. 5). || De longues aiguilles (cit. 10) à tricoter. || Long manche d'un fléau (cit. 1), d'une guitare (cit. 5). || Longue épée. || Longs fils clairs (→ Guipure, cit. 2). || Longue grappe (cit. 1 et 2) de raisin. || De longs gants, de très longs bas noirs (→ Assaut, cit. 16). || Long fourreau (cit. 8) de lainage bleu. || Bergers (cit. 8) en longue robe (on dit aujourd'hui robe longue, mais le sens est différent. → 2.). || En long habit de lin (cit. 3, Racine).
♦ Longs cheveux. || Longs bras (→ Aile, cit. 5). || Long nez (→ Bec, cit. 15). || Paupières frangées (cit. 6) de longs cils (cit. 1). || De longues jambes infatigables (→ Foulée, cit. 4). || Un long corps souple (→ Caressant, cit. 3). || De longs muscles fuselés (cit. 3). || Une longue figure effilée (cit. 7). — Les longues oreilles de l'âne. || La cigogne au long bec (→ Assiette, cit. 13, La Fontaine). || « Le héron au long bec emmanché d'un long cou » (→ Côtoyer, cit. 1, La Fontaine). || Moutons à longue laine. || La longue queue du gnou (cit. 1); des guenons (cit. 1).
1 Fantine avait les longs doigts blancs et fins de la vestale qui remue les cendres du feu sacré avec une épingle d'or.
Hugo, les Misérables, I, III, III.
2 (…) je montais parfois chez ma sœur aux longs cheveux (…) les cheveux de Juliette, défaits, la couvraient exactement tout entière.
Colette, la Maison de Claudine, p. 91 et 92.
2.1 Tout en lui paraissait amertume, et tout en lui était long. Il avait une longue taille, de longs bras, de longues jambes et une longue tête.
G. Leroux, le Parfum de la dame en noir, p. 23.
♦ Qui couvre une grande étendue, qui s'étend sur une grande distance. ⇒ Étendu. || De longs espaces dénudés (→ Grès, cit. 2). || Un long détour (→ Égarer, cit. 12). || Longues enjambées. || Longues houles (cit. 3). — Loc. || Longue vue. ⇒ Longue-vue. || Canon à longue portée. || Voyage au long cours. ⇒ Cours (V.). — Jeu de longue paume. ⇒ Paume.
♦ (1080). Qui porte au loin. || Voix longue.
b Qui est composé de nombreux éléments couvrant à la suite les uns des autres une grande étendue. || Une longue suite de pierres druidiques (→ Grève, cit. 2). || Longues files (cit. 4). || Une longue caravane (1. Caravane, cit. 2). — Par métaphore. || Longue suite d'événements (→ Histoire, cit. 9). || La longue série des ancêtres de l'homme (cit. 7). || Longue liste de noms. || Long palmarès fastidieux (cit. 2).
♦ Fig. (En parlant des produits du langage). || Long poème, longue harangue (cit. 5). Péj. ⇒ Diffus. || Une longue liste. — REM. En cette acception figurée, long se charge souvent d'une nuance temporelle. → ci-dessous, B., 1.
3 Les longs ouvrages me font peur.
La Fontaine, Fables, VI, Épilogue.
4 On n'est jamais long, quand on dit exactement tout ce qu'on a voulu dire.
E. Delacroix, Écrits, t. II, p. 84.
2 Dont la grande dimension (longueur) est importante par rapport aux autres dimensions (opposé à court, large, épais). — REM. En ce sens relatif, l'adjectif long est généralement placé après le substantif; on trouve aussi l'antéposition : fourchette (cit. 2) à long manche; pipe à long tuyau (→ Fourneau, cit. 9).
♦ (V. 1160; opposé à court dans un syntagme). || Chandail à manches longues. || Robe longue. || Culottes longues. || Avoir, porter les cheveux longs (→ Cacheter, cit. 1; croissant, cit. 3).
5 Elle avait troqué son sarrau noir, sa courte robe de petite fille contre une jupe longue (…)
Colette, la Maison de Claudine, p. 110.
♦ Chaise longue. ⇒ Chaise.
♦ (1588). Par ext. || Avoir la vue longue, qui porte loin. — Balist. || Coup (cit. 29) long. — Sports. || Balle longue.
♦ Anat. || Os longs. || Muscles longs, et, ellipt., le long fléchisseur, le long supinateur de l'avant-bras.
♦ ☑ Loc. fig. Avoir le bras long. — ☑ Avoir les dents (cit. 20) longues. ☑ Avoir la mine longue, le nez long. ⇒ Allongé.
6 Une poule qui trouve un couteau, un voleur qui trébuche sur un gendarme, une souris qui, par mégarde, pose la patte sur un chat, n'ont pas la mine plus longue que Maître Lagatut.
Loti, Mon frère Yves, XXXIV.
♦ (Opposé à large). || Objet de forme longue. ⇒ Barlong, oblong. || Cou (cit. 2), nez long et mince. || La belette au corps long et fluet (→ Étroit, cit. 1). — (Personnes). || Une belle fille longue et svelte. ⇒ Élancé (→ Couturier, cit. 1). — Personne longue et maigre. — ☑ (Déb. XXe). Loc. Être long comme un jour sans pain (→ Escogriffe, cit. 2; et aussi bringue, échalas, perche).
7 Mademoiselle Baptistine était une personne longue, pâle, mince, douce (…)
Hugo, les Misérables, I, I, I.
8 Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa (…)
Baudelaire, les Fleurs du mal, Tableaux parisiens, XCIII.
9 Il est long comme un jour sans pain et maigre comme carême-prenant.
M. Constantin-Weyer, Source de joie, II.
3 (Fin XIIe). || Long de (telle grandeur). Qui a telle dimension, dans le sens de la longueur. || Territoire long de trois cents (cit. 2) lieues. — Fam. || Nez long d'une aune, d'une toise.
10 (…) des bosquets de palmistes élèvent çà et là leurs colonnes nues, et longues de plus de cent pieds (…)
Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie, p. 96.
♦ (Dans des comparaisons, ou avec trop). || Le sanglier a la hure (cit. 2) plus longue que le cochon. || La girafe (cit. 1) a les pattes antérieures plus longues que les pattes postérieures. || Elle s'habilla d'une robe plus longue (→ Convenablement, cit.). — Trop long. || Capote (cit. 1) trop longue. || Jupe trop longue (→ Fixer, cit. 14) qui dépasse le manteau. || Des cheveux trop longs. — Moins long : plus court.
11 (…) elle mit le costume de crêpe marocain marron, fait sur mesure, ample pour masquer la taille, trop long par précaution (…)
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 473.
♦ Fig. || De trop longs épisodes (cit. 3). — (1538). Par métonymie. || Écrivain trop long, qui s'étend trop sur son sujet.
12 (…) un livre, même le meilleur, est toujours trop long, et (…) si bref que soit un écrivain, — ce qui n'était pas le cas de Daudet — il en dit toujours trop.
Paul Léautaud, le Théâtre de Maurice Boissard, XXVII.
13 (…) j'avoue que Hugo est trop long pour moi, presque toujours. Je le lis en courant, et même j'en passe. Je vois trop où il va (…)
Alain, Propos, 26 août 1911, Hugo et Stendhal.
♦ (1740). || Prendre le chemin le plus long, et, ellipt. (n. m.), prendre le plus long, prendre au long : « se servir des moyens les moins propres à faire réussir promptement ce qu'on a entrepris » (Académie). → Le chemin des écoliers.
♦ Spécialt (en parlant d'une étendue linéaire ou pratiquement considérée comme telle). || Axe long de 36 mètres (→ Arène, cit. 7). || Circonférence longue de 2 mètres. — Par ext. || Parcours trop long que l'on divise en plusieurs étapes (cit. 6).
14 La rue de la Chanvrerie n'était guère longue que d'une portée de carabine.
Hugo, les Misérables, IV, XII, II.
4 (1694). Opposé à épais. Cuis. || Sauce longue, trop claire, trop délayée. → Allonger une sauce. — (1845). Techn. || Pâte longue : pâte ou matière molle qui s'étire facilement.
B Dans le temps.
1 (Xe). En général antéposé, en épithète.
♦ (Le subst. désigne une durée.) Qui a une durée très étendue, qui dure longtemps, beaucoup de temps. || Il demeura un long moment dans cet état. ⇒ Longtemps. || Disque microsillon de longue durée. || Long intervalle (cit. 15) de temps. || Longue durée de la vie. ⇒ Longévité (→ Grandeur, cit. 1). || Une longue vie commune (→ Formule, cit. 20). — De longues nuits d'hiver, de longs jours d'été. || Un long hiver [lɔ̃kivɛʀ]; cour. [lɔ̃givɛʀ]. || Une longue période de chaleur (cit. 3). — (Attribut). || Il s'en tirera, mais ce sera long (→ Handicaper, cit. 2). || Ce ne fut pas long. || Attendez-moi ici, ce ne sera pas long, j'en ai pour une minute.
15 Après cela, durant un long moment, il n'y eut dans la pièce que le murmure de deux souffles réguliers (…)
É. Estaunié, l'Appel de la route, p. 226.
16 Au mois de juin, les jours ont beau être longs, Berthe avait allumé la grosse ampoule sans abat-jour du plafond.
P. Nizan, le Cheval de Troie, I, III.
♦ Le jour le plus long.
♦ (Le subst. désigne une action). || Un long voyage (→ Accompagnement, cit. 4; essuyer, cit. 8). || Un long silence (→ Aimer, cit. 20). || Longue maladie. || Être essoufflé (cit. 2) par une longue montée. || Longue attente, longue expectative (cit. 2). || Long jeûne (cit. 6). || De longs travaux (→ Gagner, cit. 20). || De longues luttes. || Le fruit (cit. 46) de longues réflexions. || Longues courses (cit. 9 et 10). || Longues séances. ⇒ Interminable. || Attacher (cit. 29) de longs regards sur qqn. || Longs baisers (cit. 23).
17 Immobile, saisi d'un long étonnement,
Je l'ai laissé passer dans son appartement.
Racine, Britannicus, II, 2.
18 (…) je l'ai conquise (cette initiation) à force de réflexions, au prix de longs efforts.
Renan, Souvenirs d'enfance…, II, I, Œuvres, t. II, p. 755.
♦ Long espoir (cit. 6 et 8). || Après de longues angoisses (cit. 9). — Par métonymie. || Le génie (supra cit. 35) est une longue patience.
19 Le regard de ce vieil homme sombre est plein d'attention fugitive et de longue mélancolie (…)
André Suarès, Trois hommes, « Ibsen », III.
♦ (V. 1050; en parlant des œuvres de l'homme et eu égard au temps nécessaire pour les réaliser, les élaborer, les exécuter, en donner ou en prendre connaissance… → aussi ci-dessus : A., 1., rem.). || Un long discours (→ Aussi, cit. 56). || Les longues symphonies de Mahler. || N'avoir pas le loisir d'écrire une longue lettre (cit. 20). || Écouter de longues morales (→ Catéchisme, cit. 4).
20 Au cours de cette longue et minutieuse correspondance, on assiste, de jour en jour, au spectacle émouvant de ce pénible enlisement d'une âme d'élite (…)
Émile Henriot, Portraits de femmes, p. 337.
♦ (1538). Par métonymie. (Personnes; en attribut). || Évitez d'être long. || Vous avez été trop long. ⇒ Bavard, prolixe.
♦ Qui dure longtemps et ne se répète pas souvent (au plur.). || À longs intervalles. ⇒ Loin (de loin en loin). || De longues oscillations. || Boire, humer à longs traits. || Respirer à longues goulées (cit. 2).
♦ (V. 1050). Spécialt. Qui semble durer longtemps, qui paraît n'en plus finir (opposé à bref, court). || On trouve cette scène longue et froide (1. Froid, cit. 25). — (XXe). || Trouver le temps long, les jours longs. ⇒ Mortel. || Jamais les jours ne lui semblèrent si longs (⇒ Durer; → Impatience, cit. 10). || La vie paraît trop longue à notre ennui (cit. 15). ⇒ Siècle. || Désœuvrement (cit. 2) qui fait paraître les heures longues. || Les soirées d'hiver étaient longues (→ Abréger, cit. 8).
21 Pensez-donc ! Venir s'enfermer au phare pour son plaisir !… Eux qui trouvent les journées si longues, et qui sont si heureux quand c'est leur tour d'aller à terre…
Alphonse Daudet, Lettres de mon moulin, « Le phare des Sanguinaires ».
♦ (XIVe, ditongue longue). Ling., rhét. || Syllabe, voyelle longue, et subst. (1627), une longue : syllabe, voyelle qu'on prononce plus lentement qu'une brève. || E est long dans gêne et bref dans nez.
21.1 Ô spondée du silence étiré sur ses longues.
Saint-John Perse, Éloges, IX.
♦ Par métaphore :
21.2 L'amour n'était pas cette brève rencontre entre deux épidermes, mais une laborieuse façon d'user son temps ensemble, avec ses brèves et ses longues, ses déliés et ses pleins, ses saisons, ses heures vides — ce qu'on appelle « amour » en Europe.
Régis Debray, l'Indésirable, p. 94.
2 (1664). Qui remonte loin dans le temps, dans le passé; qui date de loin. ⇒ Ancien. || Un long passé. || Une longue histoire (→ Habile, cit. 4). || Une longue habitude (cit. 30). ⇒ Vieux. || Une longue pratique (→ Génération, cit. 18). — ☑ Loc. De longue date, de longue main (1215). ⇒ Longtemps (depuis).
3 (1250). Éloigné dans l'avenir. ⇒ Lointain. — (Dans des constructions avec à). || Bail à long terme. || À longue échéance (cit. 5). || Assignation à longs jours.
♦ ☑ Loc. adv. À la longue : avec le temps, après beaucoup de temps. || À la longue, il devint un de leurs familiers (cit. 19). || Il s'y fera (cit. 242) à la longue. ⇒ Finalement. || Je me suis convaincu (cit. 6) à la longue. || À la longue, on finit par être excédé (cit. 16) de tout cela.
22 (…) tu t'es dit sans doute que, le temps venant, les jours s'écoulant, ma douleur allait passer, que je me consolerais à la longue de la mort de mon père (…)
Flaubert, Correspondance, 107, 5 avr. 1846.
4 ☑ (1552). Long à : lent. || Feu long à s'éteindre (cit. 24). || Idée qui n'est pas longue à venir à l'esprit (→ Jaloux, cit. 21). || Ces arbres sont longs à pousser (Académie). ⇒ Tardif. — Fam. || C'est long à venir, cette réponse (→ Mettre du temps). — (Personnes). || Enfant long à trouver sa voie (→ Aptitude, cit. 10). || Être long à s'habiller (cit. 12), prendre trop de temps, perdre du temps à…
23 Je monte. Donne tes ordres. Ne sois pas trop longue. Quelle est la chambre où je vais t'attendre ?
Cocteau, l'Aigle à deux têtes, III, 6.
5 (Fin Xe). || Long de; plus, moins long : qui est de telle durée. || Cycle long d'un cinquantième de seconde. || Dans un mois, les jours seront plus longs de 30 minutes. ⇒ Allonger. || Rendre plus longue la vie des hommes (cit. 15). || Facteur (cit. 11) qui aura une tournée moins longue.
24 Le jour me semble aussi long qu'une année,
Quand je ne vois l'éclair de vos beaux yeux.
Ronsard, Pièces retranchées, 7e livre des poèmes, Sonnet II.
25 Je pourrais tout gâter par de plus longs récits.
La Fontaine, Fables, XII, À Mgr le Duc de Bourgogne.
26 Vinrent juin et les plus longs jours (…)
Colette, la Chatte, p. 67.
C (Dans l'espace ou le temps, avec une valeur emphatique; surtout au plur.). || Griffonner (cit. 5) de longues pages. || De longs tourments (→ Insensé, cit. 9). || Couler à longs flots. ⇒ Abondant. || De longues heures, de longues années (→ Accumuler, cit. 3; appliquer, cit. 26), de longs siècles (→ Archéologie, cit. 2), de longs mois (→ Argile, cit. 8; joie, cit. 30). — Une longue après-midi durant. ⇒ Entier, tout (→ Fracture, cit. 4).
27 (…) des secrets pour étendre la vie à de longues années (…)
Molière, le Malade imaginaire, III, 3.
28 Et ce foyer chéri ressemble aux nids déserts
D'où l'hirondelle a fui pendant de longs hivers.
Lamartine, Harmonies…, III, XXVI.
———
II N.
A N. m. (1165).
1 (Précédé de au, de, en). || Table de 1 m 20 de long sur 0 m 80 de large. ⇒ Longueur.
29 (…) nous quittâmes le chemin pour visiter une citerne (…) elle a trente-trois pas de long sur trente de large (…)
Chateaubriand, Itinéraire…, III, p. 273.
♦ ☑ (1464). Loc. Tomber de son long, de tout son long, en s'allongeant par terre. ⇒ Étaler (s'). || Couché (cit. 23), étendu (→ Bord, cit. 11) de tout son long, tout de son long.
30 Et dessus l'herbe à terre, s'étendit
Tout de son long (…)
Clément Marot, les Métamorphoses d'Ovide, II.
31 (…) comme Buteau rentrait à l'improviste, il aperçut Fouan par terre, étendu de tout son long sur le ventre (…)
Zola, la Terre, V, I.
32 Il dut tomber de tout son long, le front sur une marche, puis rebondir de là jusqu'en bas en deux énormes culbutes (…)
J. Green, Adrienne Mesurat, I, XIV.
♦ ☑ Loc. adv. De long; en long : dans le sens de la longueur. || Hommes : 40. Chevaux (en long) : 8, inscription à l'usage de l'armée sur les wagons de marchandises. — (1660). || Tracer un trait de long. ⇒ Ligne. — (1680). || Scier, scieur de long. — (1673). || Coupe pratiquée en long. ⇒ Longitudinal. || Barbe qui pousse en long (→ Dresser, cit. 2). || Profil en long d'une voie ferrée. — ☑ (1867). Loc. fam. Avoir les côtes en long : être très paresseux ou très fatigué.
♦ ☑ (1811; de lon en lé, 1216; de lon, de lé, v. 1155). De long en large; (1676; en lonc ou en lé, 1230) en long et en large. ⇒ Large (cit. 16 et 17; → aussi Exercice, cit. 24; journée, cit. 2).
♦ ☑ (Fin XIIe). Vx. De long en long.
♦ ☑ (1256). Au long, tout au long, tout du long. ⇒ Complètement (→ Assistance, cit. 1). || Il ne pourra jamais lire tout du long cet insipide roman. || Racontez-moi cela tout au long, en détail, par le menu. ⇒ Longuement.
33 Aurais-je (…) Écouté tout au long l'offre de votre cœur (…)
Molière, Tartuffe, IV, 5.
34 Que n'aurai-je pas donné pour pouvoir dire au long cette fameuse règle des participes, bien haut, bien clair, sans une faute !
Alphonse Daudet, Contes du lundi, La dernière classe.
2 ☑ Loc. prép. (XIIIe). Au long de, le long de, tout le long de, tout du long de : en suivant sur toute la longueur (de), en suivant sur une certaine étendue le bord (de). || Aller le long de… ⇒ Côtoyer. || Au long, le long des routes. || Le long d'une rivière (→ Arroser, cit. 3; contrebas, cit. 2), d'un clair (cit. 7) ruisseau. || Habiter le long du Rhin (→ 1. Franc, cit. 1). || Fougères (cit. 2) qui s'étalent au long des pentes. ⇒ Longer (3.). || Cheveux, mèches folles (1. Fou, cit. 52) qui descendent au long des joues, le long des oreilles. ⇒ Border. — Flâner le long des rues, des haies, tout le long de la route. ⇒ Longer, 2. (→ Errance, cit. 3; gauche, cit. 12; hêtre, cit. 1). || Se couler (cit. 34) le long d'un mur. || Âne (cit. 5) qui monte le long des chemins. || L'eau coule (cit. 3) le long des trottoirs. || La sueur qui coule tout le long du corps (→ Glacer, cit. 10).
35 Le long des rues, des quais, des ponts, des boulevards, la foule criait à la foule : À la Bastille (…)
Michelet, Hist. de la Révolution franç., I, VII.
36 — Donc, par ce lent sentier de rosée et de thym,
Cheminons vers la ville au long de la rivière,
Sous les frais peupliers, dans la fine lumière.
Verlaine, Sagesse, III, XX.
37 Nous avons pensé des choses pures
Côte à côte le long des chemins,
Nous nous sommes tenus par les mains
Sans dire (…) parmi les fleurs obscures.
Valéry, Poésies, Vers anciens, « Le bois amical ».
38 Les feux des réverbères naissent un à un le long de la rue (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, XV, p. 149.
♦ (Dans le sens de la hauteur). || Se hisser, grimper le long d'un mur, d'un mât (→ Agileté, cit. 2). || Arbre qui pousse le long d'un mur (→ Entamer, cit. 6).
39 (…) il ouvrit la fenêtre et regarda : plus de huit mètres le séparaient du sol. Se laisser glisser le long du mur était impossible, la pierre ne présentait aucun relief (…)
J. Green, Léviathan, II, XIV.
♦ (V. 1175; dans le temps). Durant, pendant toute la durée (de). || Expérience acquise (cit. 18) au long d'une carrière. || Tout le long du jour, du trajet. ⇒ aussi Longueur (à longueur de…).
40 L'Europe (…) n'a plus d'autre espoir que de rassembler, un à un, au long des années, les solitaires qui marchent vers l'unité.
Camus, l'Homme révolté, p. 346.
B N. f. || Longue. → ci-dessus supra cit. 21.1; supra cit. 22 (à la longue). — (Mil. XXe). Jeu de boules provençal où le cochonnet est placé plus loin qu'à la pétanque.
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III Adv. (1050, longes « longuement »). Avec quelques verbes.
1 ⇒ Beaucoup. || Son attitude en dit long. || Voilà qui en dit long. — (V. 1700). || En savoir long. ⇒ Instruire (être instruit). || Il en connaît long (→ fam. Un bout), bien plus long que moi là-dessus (→ Inférieur, cit. 5). || Gamine précoce qui en sait déjà long. || Le désir d'en savoir, d'en apprendre plus long.
41 (…) il fallut que Fouan leur imposât silence, solennel, d'une gravité triste, en vieil homme qui en connaît long, mais qui n'en veut rien dire.
Zola, la Terre, I, V.
2 (1499). Avec un vêtement long. || Femme habillée trop long. — Littér. (devant un p. p. adj.). || Long vêtu(e).
42 Bien des sénoras long voilées.
A. de Musset, Premières poésies, « Madrid ».
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CONTR. Court, large. — Bref, instantané. — (En parlant du style) Compendieux, concis, laconique, lapidaire, succinct.
DÉR. et COMP. Longe, longer, longeron, longotte, longtemps, longue, longuet, longueur. V. Longanime, longévité, longitude, longrine. — Barlong, oblong. Allonger, élonger, forlonger, prolonger, rallonger. Long-courrier, long-jointé. Longue-vue.
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longue [lɔ̃g] n. f.
ÉTYM. 1690; de long.
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1 Mus. Unité de durée, dans la musique médiévale. || La longue fut notée par un carré noir avec une queue. || Une longue vaut deux brèves.
3 (Jeu de boules). ⇒ Long (II., B.).
4 À la longue. → Long, cit. 22 et supra.
Encyclopédie Universelle. 2012.