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allégorique

allégorique [ a(l)legɔrik ] adj.
XIVe; bas lat. allegoricus
Qui appartient à l'allégorie, repose sur des allégories. métaphorique, symbolique. Roman, peinture allégorique. « Une interprétation allégorique des mystères les plus solides de la foi » (France). Au Moyen Âge, tout texte était réputé avoir plusieurs sens : littéral, allégorique, anagogique. ⊗ CONTR. Littéral, réaliste.

allégorique adjectif (latin allegoricus, du grec allêgorikos) Qui relève de l'allégorie. ● allégorique (expressions) adjectif (latin allegoricus, du grec allêgorikos) Méthode allégorique, méthode d'exégèse biblique qui s'efforce de découvrir, au-delà du sens littéral, un sens figuratif considéré comme un approfondissement de la Révélation. ● allégorique (synonymes) adjectif (latin allegoricus, du grec allêgorikos) Qui relève de l' allégorie.
Synonymes :
- métaphorique
- symbolique

allégorique
adj. Qui tient de l'allégorie, qui appartient à l'allégorie. Personnage allégorique.

⇒ALLÉGORIQUE, adj.
A.— LITT., B.-A. [En parlant d'un mode d'expression] Qui utilise l'allégorie, qui a valeur d'allégorie. Poème, peinture allégorique :
1. Le domaine [du rêve] n'a pas de limites. La représentation [en peinture] d'êtres allégoriques atteint aux puissances de la pure suggestion.
C. MAUCLAIR, De Watteau à Whistler, 1905, p. 77.
2. Telle, les yeux aveugles, les lèvres scellées, les jambes liées, le corps nu, la figure du sommeil que projetait mon sommeil lui-même avait l'air de ces grandes figures allégoriques où Giotto a représenté l'envie avec un serpent dans la bouche, et que Swann m'avait données.
M. PROUST, À la recherche du temps perdu, Le Côté de Guermantes 1, 1920, p. 146.
3. Quelle que soit la nature même du lien allégorique qui conduit du sens propre au figuré, qu'il soit conventionnel, réflexif ou métaphorique, il nous expose au malentendu-type qui confond non point deux possibilités contradictoires, mais deux sens privilégiés...
V. JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, p. 159.
Rem. Syntagmes fréq. discours, fiction, figure, genre, image, peinture, personnage, récit, poème, statue, style, tableau allégorique.
B.— [En parlant d'un mode d'interprétation] Explication, sens allégorique :
4. Puis viendraient les mythes plus réfléchis, où les instincts de la nature humaine s'expriment d'une façon plus distincte, c'est-à-dire déjà avec une certaine analyse, mais sans réflexion, ni aucune vue de symbolisme allégorique. Puis enfin le symbolisme réfléchi, l'allégorie créée avec la conscience claire du double sens, lequel échappait complètement aux premiers créateurs de mythes.
E. RENAN, L'Avenir de la science, 1890, p. 288.
En partic., THÉOL. [En parlant de l'interprétation de l'Écriture sainte] Qui cherche à découvrir sous le sens littéral un sens caché :
5. ... — dans la liturgie, les savants articles de dom Plaine, — dans la paléographie musicale, les travaux de dom Mocquereau et de dom Cagin, — dans la symbolique, les magistrales études de dom Legeay.
— Oui, celles-là, je les connais, dit Durtal; ces travaux sur le sens allégorique des écritures sont, en effet, médullaires et saisissants...
J.-K. HUYSMANS, L'Oblat, t. 1, 1903, p. 215.
6. C'est dans le même sens que les auteurs médiévaux (...) en viendront à distinguer sous (ou plutôt dans) la lettre du texte biblique un triple sens allégorique (encore appelé mystique, c'est-à-dire caché à la vue, ou spirituel, c'est-à-dire révélé par l'Esprit du Christ). 1° Le sens allégorique par excellence (...) est celui qui transpose et applique au Christ et à l'Église (...) ce qui est dit du Peuple de Dieu et des personnalités providentielles de l'Ancien Testament. 2° On appellera ensuite tropologique ou moral le sens qui l'applique au chrétien lui-même, considéré dans l'Église et son union au Christ. 3° On appellera enfin anagogique, ou plus particulièrement mystique, l'application ultime, faite à la vie éternelle, dans la consommation de toutes choses, à la fin des temps, de ce qui est dit du Peuple de Dieu en marche vers ce terme.
BOUYER 1963.
Prononc. :[] ou [all-] (pour la répartition des dict. qui transcrivent [l] simple et ceux qui notent [ll] double, cf. allégorie).
Étymol. ET HIST. — Ca 1470 théol. « qui tient de l'allégorie, qui appartient à l'allégorie » (Le Livre de la discipline d'amour divine, f. 141b, éd. 1537 ds R. des ét. rabelaisiennes, IX, 299 : Sens de la saincte et divine escripture : tropologique ou moral, allegorique ou spirituel).
Empr. au lat. chrét. allegoricus, attesté au même sens dep. Tertullien (Ad. nationes, 2, 12, p. 118 ds TLL s.v., 1671, 38; eleganter quidam sibi videntur physiologice per allegoricam [argu]mentationem de Saturno interpretari tempus esse).
STAT. — Fréq. abs. litt. :202. Fréq. rel. litt. :XIXe s. : a) 488, b) 182; XXe s. : a) 183, b) 233.
BBG. — BAR 1960. — BÉL. 1957. — DEM. 1802. — DUP. 1961. — LAV. Diffic. 1846. — MIQ. 1967.

allégorique [a(l)legɔʀik] adj.
ÉTYM. V. 1470; bas lat. allegoricus du lat. allegoria. → Allégorie.
Qui appartient à l'allégorie, repose sur des allégories. Métaphorique, symbolique. || Roman, peinture, figure allégorique. || Genre allégorique.
Par ext. Qui correspond à une allégorie, véhicule une allégorie.
1 Je ne saurais souffrir le mélange des êtres allégoriques et réels.
Diderot, Essai sur la peinture, 5.
2 La Nouvelle allégorique de Furetière est formellement analogue à bien des textes précieux, et les formules qu'il utilisait, portraits allégoriques, image topographique d'un espace imaginaire, faisaient forcément penser au Grand Cyrus (terminé en 1653) et à la Clélie de Madeleine de Scudéry, ornée de la célèbre carte du Tendre.
Cependant, le genre allégorique est plus large et plus varié; il investit la plupart des poèmes héroïques, et bon nombre de romans, au moyen de la figure allégorique. Il s'agit d'un procédé fondamental, lié à la conception du monde du Moyen Âge et du XVIe siècle, issu des doctrines herméneutiques, prolongé jusqu'au XVIIe siècle et au-delà.
Alain Rey, Antoine Furetière…, Préface au Dict. de Furetière, p. 31.
Explication, sens allégorique, qui recourt à l'allégorie.Méthode allégorique d'exégèse biblique.
CONTR. Réel, matériel, vrai. — Littéral (sens).
DÉR. Allégoriquement.

Encyclopédie Universelle. 2012.