allonge [ alɔ̃ʒ ] n. f.
1 ♦ Pièce servant à allonger. ⇒ rallonge.
♢ Crochet de boucherie.
2 ♦ (1897) Longueur des bras d'un boxeur. Il « avait une allonge supérieure et il n'eut pas de mal à placer quelques directs » (Queneau).
● allonge nom féminin En boxe, longueur des bras. Bande de papier collée à une lettre de change, à un chèque, etc., lorsqu'il ne reste plus de place pour de nouveaux endos. Crochet pour suspendre des quartiers et des morceaux de viande. Dans la marine en bois, toute pièce de charpente servant à prolonger une pièce maîtresse. Peau de fourrure découpée en languettes, que l'on assemble en les déplaçant chaque fois de un, deux ou trois centimètres, afin de les allonger en les rétrécissant.
n. f.
d1./d Pièce servant à allonger qqch. Mettre une allonge à une table.
d2./d SPORT Longueur des bras chez un boxeur.
d3./d (Afr. subsah., Belgique, Luxembourg) Rallonge (sens 1). Il me faudrait une allonge pour ma lampe de bureau.
⇒ALLONGE, subst. fém.
A.— Vieilli. Ce qui est ajouté pour allonger (dans le temps ou dans l'espace). Synon. cour. rallonge :
• 1. Il y a dans son [Malebranche] procédé quelque chose d'évolutif, de reproductif avec aisance et variation, sans choc, sans que rien crie; il y a de l'espace. Chaque bouture recompose tout l'arbre. Toutes ces allonges inégales de son système sont vivantes et comme animées.
Ch.-A. SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 5, 1859, p. 242.
• 2. DE RYONS. — Quand M. de Chantrin doit-il demander votre main?
MADEMOISELLE HACKENDORF. — Ce soir.
DE RYONS. — On demande donc aussi le soir?
MADEMOISELLE HACKENDORF. — Oui, on a été forcé...
DE RYONS. — De mettre une allonge.
MADEMOISELLE HACKENDORF. — Justement.
A. DUMAS Fils, L'Ami des femmes, 1864, IV, 5, p. 163.
B.— Emplois spéc.
ARTS MÉT., TECHNOL.
♦ BOUCH. ,,Crochet de fer auquel les bouchers suspendent les quartiers de viande.`` (Mots rares 1965).
♦ CHIM. Instrument de verre, de la forme d'un fuseau, qu'on adapte au col d'une cornue dans certaines opérations chimiques :
• 3. La fabrication du zinc, par réduction de son oxyde, donne le métal à l'état de vapeurs (...); une partie de ces vapeurs se condense sous forme d'un brouillard de poussière que l'on recueille dans des allonges en tôle disposées à cet effet.
M. GASNIER, Dépôts métalliques directs et indirects, 1927, p. 109.
♦ CORDONN. Morceau de cuir qui se place entre le couche-point et le sous-debout.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du XIXe s. ainsi que ds Lar. encyclop.
♦ MAR. ,,Pièces de bois qui, à la suite des varangues ou des genoux, composent les couples d'un navire.`` (SOÉ-DUP. 1906) :
• 4. Les arrières carrés [des navires] étaient consolidés par des tablettes à chaque pont croisant les allonges de poupe...
J. GALOPIN, Cours de langage maritime, Matelotage et technologie, 1925, p. 8.
♦ MINES. ,,Dans les houillères du Pas-de-Calais, rondin de bois ou pièce métallique que le mineur pose provisoirement en porte à faux vers le front de taille, sur le soutènement déjà en place, pour soutenir le toit qui vient d'être dégagé par l'abattage.`` (Lar. encyclop.).
♦ PELLETERIE. ,,Peau de fourrure découpée en languettes, que l'on assemble en les déplaçant chaque fois de un, deux ou trois centimètres, suivant les besoins de la nature des peaux, afin de les allonger progressivement en les rétrécissant.`` (Lar. encyclop.).
♦ SELLERIE. Chez les fabricants de ceinturons, bandes qui supportent le pendant.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du XIXe s.
— COMM. ,,Bande de papier ajoutée par collage à un chèque ou à une lettre de change dont le verso n'est plus suffisant pour recevoir de nouveaux endos.`` (Banque 1963).
— MODES, vx. En coiffure cheveux postiches qui s'attachent à la tête pour faire croire qu'on a de grands cheveux. (Attesté ds BESCH. 1845).
— SP. [En parlant d'un boxeur] Longueur des bras supérieure à la moyenne :
• 5. Jacques faisait 70 kilogs et son adversaire 67 mais celui-ci avait une allonge supérieure et il n'eut pas de mal à placer quelques directs au coffre. Après les trois minutes Jacques commence à s'essoufler.
R. QUENEAU, Loin de Rueil, 1944, p. 59.
♦ ÉQUIT. ,,Mode de claudication du cheval dû à l'écart violent des membres postérieurs en arrière ou en abduction forcée, suite de glissements sur le pavé.`` (LITTRÉ-ROBIN 1865).
C.— Région. ,,Voiture d'hiver pour charroyer de la paille.`` (Canada 1930).
Prononc. ET ORTH. :[]. — Rem. FÉR. 1768, s.v. allonge précise : ,,on trouve ce mot avec une seule l dans le dict. d'orth. Alonge``. Ac. abr. 1832 écrit : alonge. Ac. 1835, 1878, ainsi que DG, réservent à alonge avec un seul l une vedette de renvoi à allonge avec 2 l.
Étymol. ET HIST. — 1. Sens gén. Fin du XIIIe s. alonghe au fig. « allongement, ce qui agrandit qqc. » (B. DE CONDÉ, 306, 1091 ds T.-L., s.v. aloigne : Bien voi que por si haut monter N'est mie l'escielle asés longhe De mon service, mais l'alonghe D'amors et de mon boin voloir M'i deuïst aidier et valoir); 2. sens techn. a) 1541 mar. allonge « pièce de mâture » (Le Saint-Pierre au Havre-de-Grâce en 1538 ms. 9469-3 B.N. ds JAL 1848 : A Jehan de la Haye, Geoffroy Fournier ... syeurs de long ... pour vingt neufs journées qu'ils ont besongné a syer bois de la sorte et de leschantillon tant a faire courbes que Allonges); b) 1680 cout. alonge (RICH.); c) 1680 bouch. (ibid.); d) 1752 comm. (Trév.); e) 1752 modes (ibid.); f) 1762 chim. (Ac.).
Dér. régr. de allonger.
STAT. — Fréq. abs. litt. :1.
BBG. — Banque 1963. — BARBER. 1969. — BARR. 1967. — BÉL. 1957. — BOISS.8. — Canada 1930. — CAP. 1936. — CHESN. 1857. — Comm. t. 1 1837. — DUVAL 1959. — FROMH.-KING 1968. — GEORGIN (R.). Le Français au Canada. Déf. Lang. fr. 1969, n° 47, p. 44. — GRUSS 1952. — JOSSIER 1881. — Lar. comm. 1930. — Lar. mén. 1926. — LE CLÈRE 1960. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — Mots rares 1965. — NYSTEN 1814-20. — PRÉV. 1755. — SOÉ-DUP. 1906. — SPR. 1967. — THOMAS 1956. — WILL. 1831.
allonge [alɔ̃ʒ] n. f.
ÉTYM. XIIIe, alonghe; déverbal de allonger.
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1 Techn. Pièce servant à allonger. ⇒ Rallonge.
♦ (1541). Mar. Pièce de construction ou de mâture qui en prolonge une autre. || Le guibre, ou allonge d'étrave.
♦ (1680). Techn. (bouch.). Crochet métallique utilisé pour suspendre la viande.
♦ (1752). Comm. || Allonge d'un effet de commerce : bande de papier que l'on y colle pour permettre de nouveaux endossements.
♦ (1762). Chim. Récipient de forme allongée, destiné à y condenser une substance. || Allonge de verre.
♦ (Dans des comp.). || Bague-allonge, tube-allonge (d'un objectif photographique).
2 Sports. a (1893, in Petiot). En escrime, Coup porté par extension afin de toucher aussi loin que le peut le tireur.
1 Je vais arbitrer, dit Albert.
Jacques faisait 70 kilos et son adversaire 67 mais celui-ci avait une allonge supérieure et il n'eut pas de mal à placer quelques directs au coffre.
R. Queneau, Loin de Rueil, p. 59.
2 C'est donc une page d'histoire qui se déroule sur le ring. Et le coriace Oranais (…) défend contre Pérez (un Algérois) une manière de vivre et l'orgueil d'une province. La vérité oblige à dire qu'Amar mène mal sa discussion. Son plaidoyer a un vice de forme : il manque d'allonge. Celui du puncheur algérois, au contraire, a la longueur voulue.
Camus, l'Été, in Essais, Pl., p. 822.
3 C'est une petite allonge à mon voyage.
Mme de Sévigné, Lettres, 280.
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COMP. Rallonge.
Encyclopédie Universelle. 2012.